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03/04/2009

le poéte

 

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"Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie. Il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit - et le suprême savant."

- Arthur Rimbaud -

 

Commentaires

J'espère qu'un de mes amis aura la présence d'esprit de lire La Lettre du Voyant à ma mort. D'ici cet heureux jour, je m'efforce de ne pas trahir celui qui s'est trahi lui-même, et de lui faire honneur, rapport aux poisons, à la poésie et à l'amour...

"Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud! Tes dix-huit ans réfractaires à l'amitié, à la malveillance, à la sottise des poètes de Paris ainsi qu'au ronronnement d'abeille stérile de ta famille ardennaise un peu folle, tu as bien fait de les éparpiller au vent du large, de les jeter sous le couteau de leur précoce guillotine. Tu as eu raison d'abandonner le boulevard des paresseux, les estaminets des pisse-lyres, pour l'enfer des bêtes, pour le commerce des rusés et le bonjour des simples.
Cet élan absurde du corps et de l'âme, ce boulet de canon qui atteint sa cible en la faisant éclater, oui, c'est bien là la vie d'un homme! On ne peut pas, au sortir de l'enfance, indéfiniment étrangler son prochain. Si les volcans changent peu de place, leur lave parcourt le grand vide du monde et lui apporte des vertus qui chantent dans ses plaies.
Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud! Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi." (René Char)

Écrit par : Bast | 03/04/2009

Et j'ajoute comme si de rien n'était : merci, helena blue!

Écrit par : Bast | 03/04/2009

Nous voici captés par l'image, ce fusain d'Henri Michaux (que nous avons l'air savant !), Marc y voit un extra-terrestre et moi, un cuisinier de dos avec un son chapeau haut.

Via le regard se dépose sa propre vie sur les mots et images qui défilent.

Et le poète ! Ce monumentale magicien du mot fait image.

Écrit par : Venise | 03/04/2009

Pas d'accord avec cette "chronologie" des faits : si le poète est ce qu'il est, un être écorché qui s'exprime, c'est parce qu'il est déjà malade, criminel ou maudit (je n'irais peut-être pas jusque-là, personnellement !) au départ et son écriture n'est que l'expression de ces déséquilibres.
S'il est doué, il sublimera extérieurement cette souffrance et en fera un chef d'oeuvre, cela ne veut pas dire que cette souffrance disparaîtra. Cette souffrance a un effet boomerang, elle revient à sa source et c'est ce qui fait la constance de l'écriture...
Quant à nous, si nous écrivons, c'est quelque part que nous souffrons, que nous ressentons ce décalage entre la vie et notre vie...mais ne nous ne prenons pas trop au sérieux, ne finissons pas comme la talentueuse Virginia Woolf !
En lisant certains de mes textes, ma fille essaie de m'analyser, me considère comme une schyzophrène ... dur, dur, d'être parent, tout n'est pas auto biographie dans l'écriture ! Il fallait que je le dise quelque part, mais pas chez moi, merci Helena pour ta table d'écoute débonnaire !

Écrit par : Saravati | 03/04/2009

on voit bien la souffrance, la pression, la déformation des sensations, des sens, le tourment dans ton illustration
bizous

Écrit par : Ibid Norio | 03/04/2009

@ Bast : Merci à toi.

Écrit par : helenablue | 03/04/2009

@ Venise et marc : je vous embrasse tous deux, vous et votre imagination débordante !
Je ne conçois pas la vie sans la poésie.
Sigh!

Écrit par : helenablue | 03/04/2009

@ Saravati: Toujours la bienvenue ici... Tout n'est pas autobiographie dans l'écriture, c'est même plutôt sublimation et art.
Doit-on forcément souffrir pour écrire?
Je n'ai pas la réponse.
L'écriture elle-même n'est-elle pas source de souffrance, et puis n'y a t-il pas une sorte de plaisir...
Je sais pas, je ne sais plus.

Poésie.

Écrit par : helenablue | 03/04/2009

@ Ibid Norio : cette sorte d'introspection, cette recherche, ce " je me tends..."
cet inexprimable, cet indicible, ce juste suggéré, introduit, en germe ...

Dieu que j'aime ça , la poésie!
La musique aussi,
et la vie...

Écrit par : helenablue | 03/04/2009

Pour toi amie Héléna
(dans nuances Cérulèennes- IsaBersée-09)

Le poète on the dock

Le poète est une aurore
Où chaque coucher de soleil meurt
Le poète est un rayon, une amplitude
Une nappe, une réfléxion, une absence
Un oeil posé sur un dock...
Dans l'hésitions, perspective de demain
Dans la trace , les stigmates d'hier.

Le poète est un condamné, un incurable
Chaque nouveau jour
Chaque nouveau mot
Est le dernier, le terminal.

La -bas, une préface d'inocent

Écrit par : IsaBersée | 05/04/2009

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