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31/07/2017

Au risque de la passion

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- Anne Dufourmantelle -

 

"On veut l'intensité sans le risque. C'est impossible. L'intensité c'est le saut dans le vide, la part d'inédit, ce qui n'a pas encore été écrit et qui pourtant en nous est en attente, de précisément ça. La passion est une disposition qui nait en nous depuis l'enfance, que l'on peut faire croître ou diminuer mais totalement altérer, jamais."


 

15/09/2014

L'ambiguïté

" La cohérence ne peut éliminer l’ambiguïté, toutefois. L’ambiguïté n’est ni tout à fait une chose, ni tout à fait une autre. Elle ne trouve pas sa place dans l’alvéole, le casier, la fenêtre, l’encyclopédie. C’est un objet dépourvu de forme ou un sentiment qu’on ne peut situer. L’ambiguïté demande : où est la frontière entre ceci et cela ? L’ambiguïté n’obéit pas à la logique. Le logicien dit : tolérer la contradiction, c’est être indifférent à la vérité. Ces philosophes-là aiment jouer à des jeux de vrai ou faux. Mais l’ambiguïté est intrinsèquement contradictoire et insoluble, étourdissante vérité de brouillards et de brumes, figure indiscernable, fantôme, souvenir ou rêve qui ne peut être retenu ou enfermé dans mes mains parce que c’est toujours cela qui s’envole, et je ne puis dire ce que c’est ni même si c’est quelque chose. Je la traque à l’aide de mots malgré son refus de se laisser capturer, et une fois de temps en temps, j’imagine que je m’en approche."

 

- Siri Hustvedt -

 

 

15/05/2013

partance

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" Il faut avoir une musique en soi pour faire danser le monde."

- Friedrich Nietzsche -



29/01/2013

15:11

" Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée de souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas s'isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent, apprend bien vite qu'il ne nourrira son art, et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous. L'artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher. C'est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s'obligent à comprendre au lieu de juger. Et, s'ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut être que celui d'une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu'il soit travailleur ou intellectuel."

 

- Albert Camus -

 

15:03

" Un exemple n'est pas forcément un exemple à suivre."

 

- Albert Camus -

 

14:58

"C'est facile, c'est tellement plus facile de mourir de ses contradictions que de les vivre."

 

- Albert Camus -

 

28/12/2012

Karl Waldmann

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Bien qu’énigmatique, l’histoire de ce collagiste est connue grâce au galeriste bruxellois Pascal Polar. En 2001, il prend connaissance de l’œuvre d’un certain Karl Waldmann, trouvée à Dresde après la chute du mur de Berlin. On ne connaît rien avec certitude de l’artiste et les œuvres ne sont pas datées. Enigme donc ! Cette “découverte” a par ailleurs suscité pas mal de polémiques, surtout en France où le cartésianisme n’a pas dit son dernier mot ! Le galeriste nous en entretient et c’est piquant ! Les auteurs du présent ouvrage (critique d’art, philosophes, essayistes, de renom) s’accordent tous sur l’essentiel : la qualité de cette œuvre. “La qualité et la cohérence du travail de Waldmann sont évidentes”, écrit Jean-­Philippe Cazier. Tous estiment en outre que l’œuvre, un bon millier de collages, a été réalisée entre 1920 et 1950 à la fois par les thèmes récurrents traités (analysés en profondeur dans plusieurs textes : nazisme, stalinisme, place de la femme...) et par l’étude des composantes papier des collage ainsi que les prise en compte stylistiques. Le principal en cette affaire est résumé par Ange­Henri Pieraggi qui écrit : “Quelle identité se cache derrière le nom Waldmann ? La question n’a pas grand intérêt. [...] Cette œuvre est considérable parce qu’elle met l’accent sur une virtualité : elle exprime la puissance de l’événement.”

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"Les œuvres de Waldmann sont critiques vis-à-vis de l’Urss autant que du nazisme, Waldmann – peut-être plus fidèle à l’esprit destructeur du Dadaïsme, peut-être plus proche de certains artistes ayant refusé de limiter leur art aux exigences de la propagande, ou peut-être encore ayant reconnu dans le communisme russe ce qu’il avait déjà identifié dans la montée du nazisme – ne semblant pas avoir adhéré à l’optimisme politique de beaucoup d’artistes. D’autre part, ses œuvres, jamais diffusées, n’ont donc pas été réalisées pour la diffusion mais, étrangement, pour rester secrètes. Waldmann n’adhère pas passivement au Constructivisme : s’il en adopte certains principes ou codes, c’est pour les retourner et les subvertir. On peut remarquer qu’il reprend volontiers l’imagerie et les thèmes nazis – enfants blonds, athlètes, performances techniques, portrait d’Hitler, femmes aryennes, hygiène, typologie raciale, puissance guerrière, etc. –, mais c’est pour en inverser et détourner la fonction et le sens : prélevés à l’intérieur d’un discours servant l’apologie du nazisme ils acquièrent pourtant une signification critique. C’est la même démarche que l’on peut voir à l’œuvre avec les éléments repris des thématiques et images de la propagande communiste : foules, ouvriers, défilés, modernisme technologique, portraits de Trotski ou de Staline, etc., servent à développer un « discours » ironique et critique du communisme triomphant. Autrement dit, dans les deux cas, Waldmann s’intéresse aux signes qu’il soumet à un travail de détournement, de transformation, d’inversion, les mêmes signes acquérant des significations différentes, en l’occurrence opposées. Il s’agirait certainement d’une des spécificités du travail de Waldmann, sa démarche se présentant autant comme celle d’un plasticien que d’un sémiologue avisé, opérant une pluralisation du signe là où la propagande nazie ou soviétique (et leurs artistes) considèrent le signe comme toujours identique à lui-même – opération qui, dans le cas de Waldmann, est sans doute autant esthétique que politique (la dictature, le totalitarisme étant identifiés à l’unicité ou à l’identité du signe). Il n’en reste pas moins que l’œuvre de Waldmann, par son style, par son lien au politique, par ses matériaux, reste profondément enracinée dans le Constructivisme – un Constructivisme subverti, paradoxal, puisque toute la dimension fortement politique de l’œuvre ne sert aucune propagande, aucune édification morale du peuple : une œuvre politique paradoxalement privée, une œuvre dont la dimension politique est concentrée essentiellement dans un travail sur les signes …

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Les œuvres de Waldmann mettent en question les rapports du signe, du sens et de l’identité, développant ainsi une création par définition anti-nazie et anti-stalinienne. Mais la démarche de Waldmann ne se réduit pas à prélever des signes pour leur faire signifier autre chose, leur donner une signification opposée. S’il y a bien une charge critique menée contre le nazisme et le stalinisme, celle-ci n’épuise pas les œuvres. La question de l’identité, son traitement à partir de l’affirmation d’une pluralité, se prolongent dans ses collages selon deux autres modalités conjointes. Chaque élément est juxtaposé à un autre élément a priori hétérogène : un corps mêlé à une machine, un visage où s’enchâsse du métallique, une cage est le ventre d’une femme où est logé un singe, l’animal se combine à l’humain, les règnes s’entrecroisent, des dimensions divergentes se rejoignent, des perspectives sans point de vue unique fonctionnent ensemble (leçon du Cubisme ?), etc. Chaque élément fait signe vers un champ déterminé, une réalité que l’on croirait close ou clairement circonscrite (l’humain, l’animal, l’histoire, le texte, etc.) ; pourtant, Waldmann construit ses collages en juxtaposant ces éléments hétérogènes qui se combinent pour à la fois brouiller les frontières de chaque signe pris en lui-même (et donc de chaque champ auquel il se rattache), mais surtout pour construire un signe multiple fait de la juxtaposition et convergence de tous ces signes hétérogènes – un signe qui ne cesse de bifurquer en quelque sorte –, juxtaposition et convergence constitutives de chaque œuvre comme signe multiple et asignifiant. Bien sûr, la lecture historique qui voit dans les œuvres de Waldmann un « discours » anti-nazi et anti-stalinien s’impose avec raison. Mais cette perception à partir de l’histoire est-elle suffisante ? Pourquoi tous ces croisements, ces étranges images d’un inter-règne en même temps humain, animal, guerrier, machinique, corporel, etc. ? S’agit-il simplement d’un moyen métaphorique, d’un langage codé ? Bien que ce niveau soit effectivement présent dans l’œuvre, il ne peut en constituer à lui seul la totalité car sinon Waldmann en resterait à ce qu’il refuse : l’unicité et l’identité de la signification, d’un discours qui se réduirait à une condamnation du fascisme hitlérien et du communisme stalinien, une sorte de symbolisme lui aussi unilatéral. Son œuvre serait alors un discours condamnant un autre discours mais selon le même régime signifiant. Or, si l’on sort du point de vue historique et que l’on ne rabat pas l’histoire sur la réalité de ces collages, on assiste à l’émergence d’œuvres qui sont autant de signes mais multiples, ambigus, non fixés et par conséquent asignifiants – signes en eux-mêmes hétérogènes et multiples, affirmant leur multiplicité par-delà toute signification déterminée. C’est par là que Waldmann sort du régime « totalitaire » du signe et que son œuvre se révèle fondamentalement anti-fasciste[1] : par une construction de signes qui ne se limite pas à un bouleversement du sens mais accède à une neutralisation de la signification...".

- Jean-Philippe Cazier -

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" Les images cherchent les mots."

- Karl Waldmann -

 

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04/10/2012

Thalie

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- Toile de Jean-Marc Nattier -


 

"La conscience a été donnée à l'homme pour transformer la tragédie de la vie en une comédie."

- Démocrite -



04/04/2012

De ses doigts de peau, toucher la peau des choses...

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- René Magritte -

 

" Le peintre, du bout des doigts, caresse ou attaque la toile, l'écrivain scarifie ou marque le papier, appuie sur lui, le presse, moment où le regard se perd, le nez dessus, vue annulée par le contact: deux aveugles qui ne voient que par la canne ou le bâton. L'artiste ou l'artisan, par la brosse ou le pinceau, par le marteau ou la plume, à l'instant décisif, se livre à un peau à peau. Nul n'a jamais pétri, n'a jamais lutté, s'il a refusé la prise de contact, nul n'a jamais aimé ni connu."

- Michel Serres -

 

25/03/2012

"Il nous reste à inventer d'inimaginables nouvelles idées"

 

"Oui, depuis quelques décennies je vois que nous vivons une période comparable à l'aurore de la Paideia, après que les Grecs apprirent à écrire et démontrer ; semblable à la Renaissance qui vit naître l'impression et le règne du livre apparaître ; période incomparable pourtant, puisqu'en même temps que ces techniques mutent, le corps se métamorphose, changent la naissance et la mort, la souffrance et la guérison, les métiers, l'espace, l'habitat, l'être-au-monde...

Face à ces mutations, sans doute convient-il d'inventer d'inimaginables nouveautés, hors les cadres désuets qui formatent encore nos conduites, nos médias, nos projets adaptés à la société du spectacle. Je vois nos institutionsluire d'un éclat semblable à celui des constellations dont les astronomes nous apprirent qu'elles étaient mortes depuis longtemps déjà...

Je voudrais avoir dix-huit ans, l'âge de Petite Poucette et de Petit Poucet, puisque tout est à refaire, puisque tout reste à inventer. Je souhaite que la vie me laisse assez de temps pour y travailler encore, en compagnie de ces Petits, auxquels j'ai voué ma vie, parce que je les ai toujours respectueusement aimés."

 

- Michel Serres -

 

 

05/05/2011

Cet homme là, je le trouve top!

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" L'homme veut voir. La curiosité dynamise l'esprit humain."

- Gaston Bachelard -

 

 

22/10/2009

13

 

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Bon, résultat des courses un treize sur vingt avec annotations intempestives, genre ne parlez pas ce que vous n'avez pas lu, comment connaissez vous Sénéque petit prétentieux, pour qui vous prenez vous et j'en passe... Bah! Il n'a pas cité ses sources internes, genre! Mais quand même je m'interroge, un p'tit gars qui fait la démarche de s'ouvrir de parler à sa mère de son sujet de philo parce que ça lui tient à coeur, parce que ça lui parle à lui et que cela devrait être partageable voir de facto, qui a fait de son côté les recherches, a lu les réactions des uns et des autres franchement il y croyait pas et qui fabrique élabore sa pensée la construit et se construit au travers elle avec toutes ses sources vives, lui il s'attarde au diable de où vous sortez ça, genre, on sait bien qu'on se sert les uns les autres et que c'est bien là tout l'enjeu, je ne sais quoi opposer comme réflexion par rapport à ce genre de réaction, j'avoue...

Une fois de plus, mais pour moi cette fois-ci je vous sollicite...

 

 

18/12/2008

légèreté

 

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" Là où la légèreté nous est donnée, la gravité ne manque pas ."

 

( MB découvert chez B.)

15/12/2008

le feu

 

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" Si tout ce qui change lentement s'explique par la vie, tout ce qui change vite s'explique par le feu. Le feu est l'ultra-vivant. Le feu est intime et il est universel. IL vit dans notre coeur. Il vit dans le ciel. Il monte des profondeurs de la substance et s'offre comme un amour . Il redescend dans la matière et se cache, latent, contenu comme la haine et la vengeance. Parmi tous les phénomènes, il est vraiment le seul qui puisse recevoir aussi nettement les deux valorisations contraires: le bien et le mal . Il brûle au Paradis. Il brûle à l'Enfer. Il est douceur et torture. Il est cuisine et apocalypse. Il est plaisir pour l'enfant assis sagement prés du foyer; il punit cependant de toute désobéissance quand on veut jouer de trop prés avec ses flammes. Il est bien-être et il est respect. C'est un dieu tutélaire et terrible, bon et mauvais. Il peut se contredire: il est donc un des principes d'explication universelle."

Gaston Bachelard, La psychanalyse du feu.

 

23/11/2008

L'art de la guerre

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 SUN TZU 

" L'art de la guerre "

Sur son auteur , l'histoire ne fournit que quelques traits biographiques et peut-être sont-ils mêlés de légende. Mais son ouvrage, d'une concision admirabe-le et toujours perceptible a été et demeure au centre de la pensée militaire extréme-orientale.

Sun Tzu ne vois pas dans la grandiose bataille d'anéantissement le sommet de l'art du stratége. Si l'on peut détruire l'ennemi, on se jette sur lui; mais la "duperie", c'est à dire la guerre totale du mensonge, peut faire mieux encore. Il faut lire ce livre comme un grand classique empreint de sagesse, mais aussi comme la clef d'une meilleure compréhension de la statégie .

 

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" La stratégie est comme l'eau qui fuit les hauteurs et remplit les creux .... "

Ce livre m'avait été conseillé par un de mes amis , suite à une discussion où j'exprimais la difficulté que j'avais à me défendre dans pas mal de situations , il m'avait dit : de la stratégie , ma chére , de la stratégie et voilà pourquoi l'art de la guerre , moi qui m'intéresse plutôt à l'art de l'amour est arrivé sur mon chevet !

J'ai beaucoup appris dans ce livre , l'intelligence des situations , l'éloge de l'astuce et de la créativité , le décryptage des signes annonciateurs de changement, le souci d'économie et la recherche de l'harmonie ... finalement un bon conseil d'ami !!

 

J'ai repensé à ce livre aprés les interventions d' ATHENA , déesse de la guerre , qui est intervenue ici , et sur des blogs amis ...Je ne me suis jamais rebellée face à ces commentaires , ce n'est pas dans ma nature , et je prône de surcroit la liberté de l'expression ; mais je suis particulièrement sensible à l'élégance , c'est un respect de l'autre , je trouve ... on peut dire ce que l'on pense , ce que l'on ressent sans pour cela agrésser voir humilier l'autre ... J'y suis d'autant plus sensible quand cela ne se passe pas chez moi , ce n'est pas franc-jeu ! 

 

Mais comme le suggére Sun Tzu ; c'est en s'adaptant aux conditions changeantes que l'eau demeure ce qu'elle est  et parce que le monde est en évolution permanente , toute situation n'est qu'un instant particulier dans un cycle . L'attitude stratégique enseigne à voir derriére les manifestations visibles non pas tant une réalité définitive à affronter, mais plutôt un état transitoire manifestant le moment d'une trasformation d'énergie . 

Hum ... Lorsqu'un conflit ne peut trouver d'issue favorable tant la situation est désespérée, le meilleur choix est de s'enfuir car cela signifie préserver son potentiel pour les temps meilleurs qui ne manqueront pas de survenir tôt ou tard, préserver son intégrité psychique en somme. Cela rejoint l'éloge de la fuite de Laborit , face au danger , trois solutions , l'agression , l'inhibition ou la fuite ...

 

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30/09/2008

Charme

 

 


podcast

   - Frederic Mompou : Charmes -

Entre les deux hommes Jankélévitch et Mompou , un attachement et une admiration réciproque, 

qui engendra une correspondance ....

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Le je ne sais-quoi est dans l'agent ce que la tranquillité d'âme est dans la conscience du patient; en sorte que si l' « acquiescentia animi » est un événement subjectif, le charme désigne, lui, cette mystérieuse propriété de l'objet musical à laquelle nous attribuons notre propre conversion à la paix. Le charme est essentiellement chose problématique, et chacun sait qu'il n'y a pas de recettes pour en avoir, l'idée même d'une « technique » du charme ayant, comme celle de charmeur professionnel, quelque chose de burlesque qui fait peine ; on ne peut à la fois avoir du charme et le dire, encore moins le professer.

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Le charme est une de ces qualités labiles qui, comme l'humour, l'intelligence ou la modestie, n'existent que dans la parfaite innocence et dans la nescience-de-soi ... le charme est inexplicable ; le charme, en tant que qualité simple, est irréductible ; en tant que non subsumable sous un concept, il est indéductible ; le charme est indivisible ; le charme est indéfinissable, ne se définissant que par soi ; le charme enfin est inexprimable, c'est-à-dire à la fois indicible et ineffable.

Quelque nature qu'on lui assigne (par exemple la grâce, le naturel ou la simplicité), il est toujours autre chose, pour la bonne raison qu'il n'est pas « chose », . En soi il n'est rien, et même il n'Est pas : fait de rien, comme on dit, il est luimême un pur Rien. Toujours autre que ce qu'il est, comme la liberté, le mouvement et la vie, il est aussi toujours ailleurs. Est-il plutôt dans le sourire, ou plutôt dans le regard ?... Le charme, étant inassignable, est l'alibi perpétuel. Comment un art où l'utopie dépayse sans cesse la topographie ne serait-il pas un art de charme ? « Nusquam est, quod ubique est », dit Sénèque....Aussi arrive-t-il qu'en désespoir de cause l'intelligence, lasse d'analyser l'inanalysable, baptise du nom de Je-ne-sais-quoi ce résidu insaisissable qui est comme le parfum de l'esprit autour de l'existence ...

 

Vladimir Jankélévitch

 

09/09/2008

" aegritudo " et " cupiditas "

 

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" aegritudo " et " cupiditas " .... " mal être " et " manque d'être "  avec le premier exprimer le malaise moral né de la perte, d'une sorte de dissolution de soi par la souffrance, de difficulté à se supporter, avec le second , de signifier le regret de ce qui manque pour être pleinemant, le désir lancinant, compulsif d'un vide à combler  ....

 

hum ... peut-on encore douter de la troublante modernité de Cicéron , grand stoïcien romain mort en 43 avant notre ére ?

D'ailleurs Lacan , yes , himself !  ,déclarait à sa maniére , je cite : " vous constaterez que ce Mr Cicéron n'est pas le peigne-cul que l'on tente de vous dépeindre . C'est un type qui articule des choses qui vous vont droit au coeur " .

merci Jacques .

dans le genre conversation à tiroir j'ai lu cet été , à l'abri du mont Ventoux ( photo ci-dessus ) un livre assez savoureux :

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vraiment un livre plein d'humour ... léger ... je me suis régalée ...

pour Cicéron , je ne vous en dirais pas autant , mais j'aime bien faire travailler mes neurones , ce n'est pas un scoop !!

 

La douleur en question :

- j'estime que la douleur est le plus grand de tous les maux .

- plus grand même que le déshonneur ?

- je n'irais pas jusque là, et j'ai honte de me laisser détourner de mon idée.

- Si tu t'y accrochais, c'est là que tu devrais avoir honte ! Le comble n'est-il pas , en effet, de penser qu'il puisse y avoir quelquechose de pire que le déshonneur, le scandale, l'infamie ? Pour y échapper, n'est-on pas prêt à affronter la pire douleur et, disons même, à la rechercher, la laisser s'insinuer, l'accepter ?

( extrait de " devant la souffrance " de Cicéron )

 

bon , c'est vrai que 43 avant notre ére , on ne plaisantait pas avec ces choses là ...

aléa jacta est ...