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13/01/2013

Pola Kinski

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- Photo de Pola Kinski -

 

C'est toujours difficile pour moi de lire des choses comme ça, d'autant que j'ai toujours trouvé Klaus Kisnki fou certes mais génial, stupéfiant, envoûtant et hors du commun. Jamais évidemment je n'aurais imaginé qu'il puisse avoir à ce point maltraité sa fille. C'est normal. Personne ne peut penser qu'un père ou qu'une mère puisse manquer de discernement, d'humanité, d'empathie. Je ne doute pas que son enfance à lui ait été misérable et torturante, incestueuse et destructrice mais ça me fait mal de voir qu'il n'a pu faire autrement que de reproduire. J'y pense souvent moi aussi, je pense souvent à tout ce qui aurait pu être évité si mon grand-père, ma mère et mon père, leurs parents, leurs grand-parents s'y étaient pris autrement. Et même si j'ai plus ou moins réussi à faire pousser un jardin de fleurs sur ce fumier familial, même si les souffrances que j'ai endurées pour en sortir sont maintenant derrière moi et ont fait de moi la femme que je suis, je ne peux m'empêcher d'avoir mal quand je croise un tel témoignage. Probablement qu'il y a quelques années encore, ça m'aurait mise dans une rage folle. Plus maintenant. Je suis profondément attristée et intimement convaincue que c'est bien que les choses soient dites un jour ou l'autre, pour elle, pour ses enfants et pour nous tous. C'est un sujet tellement difficile à aborder et comment faire autrement pour que ça s'arrête?

- Kindermund, parole d'enfant, de Pola Kinski -


 

19/11/2012

Accalmie

L'accalmie est un étonnant moment, un moment qui n'intervient qu'apès des vents violents, un moment comme suspendu dans le temps et dans l'espace, un moment de grâce pour reprendre ses esprits, se poser, réfléchir, panser ses plaies, réparer, retrouver ses forces intimes. Tout semble à l'arrêt. L'estomac n'est plus noué, les bouffées de chaleurs sont remplacées par une fraîcheur matinale, les idées noires n'interfèrent plus dans la mécanique de la pensée, les hauts-le coeur laissent la place à l'appétit, les membres se détendent, le dos respire et les mains redeviennent franches. Je pèse mon poids, mon corps semble apaisé et mon coeur ne bat plus la chamade. J'ai une sensation de quiètude un peu abstraite mais agréable et je ressens le détachement. Le détachement, le recul, le lâcher-prise, mon aliénation a déposé les armes, ma névrose cesse de me taquiner et mes douleurs se sont évanouies comme par magie. L'accalmie a frappé, elle s'est installé après une nuit intense de réglements de compte et d'échanges animés, les travailleurs de mon inconscient sans doute qui ne s'arrêtent jamais ont remis de l'ordre pour me laisser souffler, pour que je puisse de nouveau croire possible cet état que je voudrais voir perdurer. Pas de fumée sans feu, pas d'accalmie sans tempête, pas de conscience sans prises de conscience, pas d'actions sans effet. On ne peut pas ne pas changer. Infinitésimalement. Inexorablement. Mon corps se repose mais mon  cerveau carbure, comme s'il pouvait sans retenue emplir tout mon crâne. Quelle étrange sensation que de récupérer toute sa tête! Quelle fascinante présence! Je suis comme régénérée, comme si pendant la nuit de nouveaux neurones avaient déblayé la place et remplacé d'autres morts ou mal en point. Je ressens ces nouvelles connections se mettre en place et j'éprouve un plaisir indescriptible à retrouver ainsi ma capacité à entrevoir et à analyser, ma pensée, ce noyau dur inaliénable qui n'a pas été entamé. J'ai envie d'arrêter le temps, envie que dure et dure ce moment. J'ai si rarement l'occasion de me sentir si proche de moi, ainsi, à jeun. J'ai gagné du terrain. Et je prends doucement confiance. Etre, c'est possible, c'est certain. Là, je suis, à plein et en paix. J'ai envie d'aimer et de créer.

 

18/11/2012

Longtemps après

 

On pense en avoir fini avec ça quand on a oeuvré pour s'en défaire. Et puis ça revient au hasard d'une expérience dans notre vie. Je dis "on", je devrais dire "je". Parce que la charge était trop forte et le déni le seul moyen de continuer à vivre, mon cerveau a enfoui au fond de ses labyrinthes ma vérité si difficile. Mon corps s'est organisé avec cette cruauté indicible, mon esprit aussi, toute ma vie en fait. J'ai déblayé petit à petit toute cette construction protectrice et suis allée au devant de ce que je n'aurais jamais du voir et savoir. Je pensais avoir tout compris tant les insights furent longs, profonds, douloureux et délivrance. Je pensais tout savoir de ce qui m'était arrivé si petite, j'avais le sentiment d'avoir rééprouvé le pire. Je sais que je ne vais qu'au-devant de ce que je peux assimiler, accepter. Je sais que ce rythme éloigne la folie meutrière. La haine, la colère, l'injustice, la culpabilité, la honte, tout ce qu'il a fallu ressentir pour m'en sortir. Les longs moments d'accalmie, l'impression de tenir le bon bout, le goût de vivre qui l'emporte, l'élan, l'avenir, les rêves qui s'adoucissent. Et puis, un jour sans crier gare, au détour d'une épreuve du genre tomber du grenier à la cave: PAF! Je retombe sur un os, je renoue avec ce passé fantômatique, l'étau se resserre une fois de plus, et les vieux réflexes corporels reviennent avec leur taux d'insupportabilité. Reprendre son bâton de berger, de nouveau innover, de nouveau faire face, de nouveau contourner l'obstacle et de nouveau voir d'autres horreurs ou les mêmes sous un autre jour. De nouveau comprendre, à quel point et où, tout ça a fait mal, où sont les dégâts collatéraux, où s'est infiltré le poison, décrypter, défaire, déjouer, se faire confiance. Je n'aurais pas assez d'une vie pour sortir de moi ce pus et pour être ce à quoi j'aspire. Fière, humaine et congruente. Je n'ai pas peur de souffrir, pas plus que de devoir voir ce qui m'a été fait. Je n'ai plus peur de comprendre à quel point celà m'a détournée de moi-même et de mes idéaux, de mes vertus. Pas plus que je n'ai peur de m'être fourvoyée, de m'être laissée entraînée, et d'avoir à ce point manquer d'intelligence. Je n'ai pas peur, mais je m'en veux. Je sais que c'est idiot, qu'au fond je devrais renvoyer la faute en amont, mais je suis une adulte maintenant, responsable de ses actes et je ne peux plus réagir comme l'enfant que je n'ai jamais pu être. Longtemps après, j'ai encore à faire et je me demande si cela va s'arrêter un jour, si je vais pouvoir déposer les armes et juste être là au monde sereine et sage, le corps apaisé et libéré, et le coeur ébloui.

 

 

12/10/2012

"Oser avec audace"

Vu chez Laure...

 

 

J'ai appris deux choses l'année dernière. La première est que la vulnérabilité n'est pas faiblesse. Et ce mythe est terriblement dangereux. Laissez-moi vous demander honnêtement -- et je vous préviens, je suis un psy, je sais comment vous gêner -- si vous pouviez donc lever la main combien d'entre vous, honnêtement, en pensant à une action qui vous rendrait vulnérable ou à dire quelque chose qui vous rendrait vulnérable, se disent, « Mon Dieu, la vulnérabilité est une faiblesse. Ceci est une faiblesse » Combien d'entre vous pensent que la vulnérabilité est un synonyme de faiblesse ? La grande majorité. Je vais vous poser une question: Cette semaine à TED, combien d’entre vous, en voyant la vulnérabilité ici sur scène, ont pensé que c'était du pur courage ? La vulnérabilité n'est pas une faiblesse. Je défini la vulnérabilité comme un risque émotionnel une mise à nu, une incertitude. Elle alimente nos vies quotidiennes. Et j'en suis arrivée à la conviction -- c'est ma 12ème année de recherche -- que la vulnérabilité est la mesure la plus précise que nous ayons du courage -- être vulnérable, se mettre à nu, être honnête. (...)

Si nous devons trouvons un moyen de nous rapprocher les uns des autres, la vulnérabilité en est le chemin. Et je sais que c’est alléchant de rester en dehors de l’arène, parce que je l’ai fait toute ma vie, en pensant, Je vais botter le cul à tout le monde quand je serai blindée et parfaite. Et c’est alléchant. Mais la vérité est que ça n’arrive jamais. Et même si vous arrivez à être aussi parfait que possible et aussi blindés que possible en rentrant dans l’arène, ce n’est pas ce que vous voulez voir. Nous voulons que vous y rentriez. Nous voulons être avec vous et en face de vous. Et nous voulons, pour nous-mêmes et pour les personnes auxquelles nous tenons et pour ceux avec qui nous travaillons, « Oser avec audace ».

- Brené Brown

 

 

31/08/2012

Omar m'a tuer...

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- La Femme-Hibou -

 

Pat a étrangement insisté pour que je vois ce film sur cette affaire, en entier. J'avais esquivé au premier visionnement à peu près à la moitié, j'ai exprimé que je sentais que ça allait être au-dessus de mes forces et je craignais la soirée abîmée. J'ai alors quitté la pièce, Pat a fini de voir le film et puis me suis couchée presque sereine d'avoir pu éviter le pire. Hé,hé. Pourtant, ce soir, là, présentement, voilà qu'il récidive, qu'il me demande de voir la fin d'un film que je sais poison dans ma carte du monde. Je plie, acquiesce et accepte ce déroulement. Jesus, Christ!! J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai hocqueté avant de m'effondrer. Non, plus que non, viscéralement non. Je ne suis vraiment pas taillée pour l'injustice et pas prête de l'être. Faudra qu'on me tue pour me faire être autrement que ce que je suis devenue à tort et à travers. Je pensais à Cyrulnik, avant de voir ce film, et je disais à Patrick tout comme lui, que la résilience est loin d'être un acquis. Une blessure narcissique aussi infime soit-elle est à jamais ancrée dans notre vie. On cherche à colmater la douleur, à lui donner un sens, à l'oublier, l'organiser, l'enjoliver, la sublimer, lui donner des lettres de noblessse, n'empêche que quoi qu'on fasse, la blessure est là, et plus elle est profonde et profonde, tatouée dans nos chairs, dans notre vision du monde, plus, quoi qu'on fasse elle se ravive à nous et peut nous plonger dans des détresses effarantes et si terriblement humaines. J'ai foi en l'empathie, je sais qu'elle est source de plaisir dans la relation à autrui mais je n'ai pas encore la capacité de me l'offrir. J'en ai manqué terriblement dans ma vie, je l'ai cherchée désespérement et maintenant j'en suis au stade de l'expectative, j'ouvre mon esprit et mon coeur à mes fins. Mon regard change, mon horizon aussi, il s'éclaire et mes souffrances narcissiques s'estompent pour laisser place à l'improbable: moi. Comme quoi, faut toujours faire confiance à l'étoile qui brille en nous, celle qui matérialise dans notre imaginaire notre existence. Faut savoir et apprendre à s'aimer et à s'étonner, sans cesse, et jamais laisser qui que ce soit, vous tirer d'affaire en vous tuant  ... Faut vivre, bonnant malant, mais pas seulement, faut frisonner, faut se donner, faut y aller, ne pas craindre l'adversité, se permettre, oser, penser, se cultiver, apprendre et plus que tout aimer. Omar m'a toucher. Choukrane. 

 

06/07/2012

matière à méditer

 

 

 

28/06/2012

image du jour

psychologie,achats,fringues,soldes,attitude,réflexion,partage,humain

 

25/04/2012

exprimer par son corps

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- Photographie d'André Kertész -

 

L'être humain "confectionne" son corps comme on confectionne une robe pour se protéger d'une nudié trop crue. Rougir pour ne pas exprimer son désir, sa culpabilité ou sa honte est un des exemples les plus évidents. L'écriture ( maquillage, vêtements), et par là même la lecture du corps qu'elle induit, fait comprendre ce qu'on souhaite en partie se cacher et cacher aux autres. La manière dont notre corps s'exprime et dont nous le faisons s'exprimer est un compromis qui nous protège d'une manifestation trop claire de nos désirs et de nos peurs. S'intéresser à la façon dont, volontairement ou pas, notre corps parle pour nous revient à décrypter un ensemble de signes, les uns affichés, les autres tus, dont le but est de nous protéger de nos pulsions et de nos angoisses. Aussi, quand notre corps manifeste certains signes de souffrance sans qu'il y ait de maladie somatique avérée, il est important de s'interroger sur ce que ces manifestations dissimulent et sur l'éventuelle protection que cette douleur, visible et anxiogène, pourrait assurer contre une irritation ou une angoisse plus profonde.

Aux mots se substituent les maux.

- Alain Braconnier - Protéger son soi

 

 

10/01/2012

Les compétences émotionnelles

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"Les compétences émotionnelles désignent la capacité à identifier, comprendre, exprimer, utiliser ses émotions et celles d'autrui. Elles jouent donc un rôle essentiel dans la santé mentale et physique mais aussi dans la performance au travail et dans les relations sociales.

Premier ouvrage à offrir une synthèse didactique sur le sujet, ce livre détaille avec précision les axes suivants:

- fonctions et bases neurologiques;

- historique et définition des compétences émotionnelles;

- identification, écoute et expression des émotions;

- régulation des émotions positives et négatives;

- utilisation des émotions.

Destiné aux étudiants, chercheurs et enseignants en psychologie, cet ouvrage intéressera également tous les psychologues cliniciens, psychologues de la santé, psychiatres et psychothéraeutes qui y trouveront un ensemble d'outils pour enrichir leur pratique."

 

Je me régale.

 

" Une des compétences de base, en situation d'affirmation de soi, sera de savoir décrire une situation sans porter de jugement. Savoir observer et décrire sans jugement implique une attitude plus empathique, une moindre tendance à être contaminé par la détressse émotionnelle et une meilleure capacité à décrire ses sentiments."

" Une relation authentique est possible dès lors que l'individu est connecté à ses émotions, qu'il peut les conscientiser, les vivre et les communiquer ( Rogers, 1983)."

" Exprimer par écrit son vécu aide à le clarifier. L'écriture permet d'identifier, de discriminer dans nos expériences de vie les événements qui nous ont marqués. Ecrire rend ce que nous ressentons plus concret et plus précis. Cela nous permet de prendre du recul. Même quand nous croyons ne pas savoir ce que nous ressentons, il est possible d'écrire sans réfléchir. L'écriture finit par faire sens, sans qu'on l'ait anticipé, "comme si" notre main ne nous appartenait pas et savait mieux que nous."

 

 

26/12/2011

Du rêve

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" Le rêve procède à une véritable déconstruction de l'univers du dormeur et à une fabrication de "mondes possibles". Autrement dit, le rêve est un inlassable fabricant d'hypothèses. C'est là sa principale dynamique. Il puise évidemment ses matériaux dans l'expérience du rêveur, ses perceptions, ses pensées, ses souvenirs, ses problèmes surtout! Il fragmente ces matériaux en éléments discrets et les recombine en assemblages nouveaux qu'il présente au dormeur comme des scènes vécues, ainsi que l'on projetterait un film. De là, cette sensation d'étrangeté. Il est à la fois expérience intime, mais aussi externe puisque le rêve est perception."

- Tobie Nathan - La nouvelle interprétation des rêves -