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03/05/2011

Comment expliquer Oedipe à son fils

Le titre est d'Anne des Ocreries, et la trouvaille d'Yvan le Terrible voulant nous faire partager son amour pour la BD de Gotlib, collector! Je l'ai comme promis chez YLT montré à mes fils, on a bien rigolé mais pas seulement, la discussion a pris une tournure fort intéressante et fort instructive, je vous laisse imaginer...

 

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16/03/2011

Mourir de dire

 

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"Si vous voulez savoir pourquoi je n'ai rien dit, il vous suffira de chercher ce qui m'a forcé à me taire. Les circonstances de l'événement et les réactions de l'entourage sont coauteurs de mon silence. Si je vous dis ce qui m'est arrivé, vous n'allez pas me croire, vous allez rire, vous allez prendre le parti de l'agresseur, vous allez me poser des questions obscènes ou, pire même, vous aurez pitié de moi. Quelles que soit votre réaction, il m'aura suffi de dire pour me sentir mal sous votre regard.

Je vais donc me taire pour me protéger, je ne mettrai en façade que la part de mon histoire que vous êtes capable de supporter. L'autre part, la ténébreuse, vivra sans un mot dans les souterains de ma personnalité. cette histoire sans paroles gouvernera notre relation parce que des mots non partagés, des récits silencieux, je m'en suis raconté dans mon for intérieur, interminablement.

Les mots sont des morceaux d'affection qui transportent parfois un peu d'information. Une stratégie de défense contre l'indicible, l'impossible à dire, le pénible à entendre vient d'établir entre nous une étrange passerelle affective, une façade de mots qui permet de mettre à l'ombre un épisode imvrasembable, une catastrophe dans l'histoire que je me raconte sans cesse, sans mot dire.

Le non-partage des émotions installe dans l'âme du blessé une zone silencieuse qui parle sans cesse, un bas-parleur en quelque sorte, qui murmure au fond de soi un récit inavouable. Il est difficile de se taire, mais il est possible de ne pas dire. Quand on ne s'exprime pas, l'émotion se manifeste encore plus forte que les mots. Tant qu'il souffre, un blessé ne parle pas, il serre les dents, c'est tout. Quand le non-dit hyperconscient n'est pas partagé, il structure une présence étrange. " cet homme discute aisément et pourtant je sens bien qu'il parle pour cacher ce qu'il ne dit pas;" le refoulement, lui, organise des interactions différentes. D'abord, il est inconscient. mais lors des rêves surgissent des scénographies étranges qui  laissent échapper quelques énigmes à déchiffrer.

Le honteux aspire à parler, il voudrait bien dire qu'il est prisonnier de son language muet, du récit qu'il se raconte dans son monde intérieur, mais qu'il ne peut vous dire tant il craint votre regard. Il croit qu'il va mourir de dire. Alors, il raconte l'histoire d'un autre qui, comme lui, a connu un fracas incroyable.

Il écrit une autobiographie à la troisième personne et s'étonne du soulagement que lui apporte le récit d'un autre comme lui-même, un représentant de soi, un porte-parole. Le fait d'avoir donné une forme verbale à son fracas, et de l'avoir partagé malgré tout, lui a permis de quitter l'image du monstre qu'il croyait être. Il est redevenu comme tout le monde puisque vous l'avez compris- et peut-être même aimé? l'écriture est une relation intime. Même quand on a des milliers de lecteurs, il s'agit en fait de milliers de relations intimes, puisque, dans la lecture, on reste seul à seul."

 

- Boris Cyrulnik -

 

 

 

21/01/2011

du désir

Le désir est une denrée fragile et encore difficile d'accès pour une femme qui, blessée dans son intime, tente petit à petit de le retrouver. Le désir de sexe, le désir charnel, l'appel au large, l'annonciateur déclencheur provocateur du grand voyage, celui qui vous assaille, insoupçonnable, qui vous prend aux tripes, irréversible, celui qui vous percute de plein fouet, qui vous pousse dans vos contrées inexplorées, irrépressible; cette liberté d'être tout à soi, celui-là qui est identité et liberté, vivance.

Le plaisir m'a aussi longtemps été proscrit, trop associé sans doute à la honte; encore un des méfaits pernicieux et sordide d'une utilisation d'un corps de petite fille et de son affectif à des fins non avouables, pourtant il me fut récupérable en me défaisant doucement et par petits bouts de ces vieilles peaux coupables et culpabilisantes que j'avais endossées au fil des années; il reste pourtant fragile, lui aussi, agissant souvent comme le baromètre d'une vérité cruelle et assassine enfouie loin dans un trou de ma tête. Les retrouvailles profondes et intenses de mon plaisir entier qui fait fondre mon âme et emmène tout mon être dans les bras de l'extase a été la première récompense d'un parcours insondable d'une improbable guérison. D'ailleurs, au plus j'avance, au plus j'écris, au plus mon sexe s'ouvre et je m'ouvre à lui; l'écriture agissant comme décapeur chimique d'un poison trop longtemps pris en intraveineuse intra-familiale incontournable.

Le désir lui, est plus ardu à reprendre à réinvestir à ressentir, il ne peut être que spontané, il ne peut se fabriquer mentalement par des chemins de traverse et ne peut se nourrir de culpabilité; dans une construction mentale d'une carte du monde si on t'impose trop petite des choses éloignées ce que tu es en âge de comprendre et de gérer voire de digérer, on t'enlève cette liberté essentielle de laisser venir à toi et en toi tes sensations. C'est, à peine née qu'on te jette en prison. Un esclavage spirituel et corporel grave qui te blesse et t'arrache à toi-même longtemps voire, à vie. Pourtant, depuis peu, parfois, il me capte, m'étreint et me trouble au détour d'un mot, d'un regard, d'une rencontre, là encore l'écriture joue son rôle bienfaiteur d'ouverture, et après avoir été, pendant plus de vingt ans dans l'énorme besoin et l'étourdissante envie d'être désirée, je me retrouve enfin, mais à dose ténue, désirante, actrice de mon désir et dévorée par lui, quelle jouissance!

Comment pourrais-je alors cesser de coucher des mots gris sur le papier vierge, comment pourrais-je me refuser cette voie qui m'est donnée du bout des doigts, comment ne pas s'ouvrir entièrement à elle qui m'offre ainsi une existence réelle et engage tout mon être dans cette rédemption? Encore des vieux débris de culpabilité et des vieux fonds de honte qui traînent dans les limbes de mon cerveau et dont j'ai bien du mal encore à me défaire! "Ce qu'on essaye souvent et qu'on ne cesse de vouloir, on finit par réussir à l'obtenir"... est-ce que Sigmund  cette fois aurait dit vrai? C'est là mon désir le plus grand que celui d'être un être de désir doublé du plaisir de l'être, d'en prendre et d'en donner...

 

 

12/01/2011

rêve

Je viens de faire un drôle de rêve, je fais souvent des rêves, souvent je m'en souviens ayant depuis pas mal d'années appris à faire en sorte de ne pas les oublier, quand ils me paraissent nourris  de messages et de symboles je les note dans un petit carnet et je les relis plus tard et suis toujours surprise de voir et de finir par comprendre ce qu'ils me disent, ce que finalement je perçois de moi-même au travers des images envoyées de mon inconscient... C'est intime, pourtant j'ai envie de vous parler de celui que je viens de faire, là à chaud, au réveil, tant il est dense.

 

J'étais dans une sorte d'embarcation à fond plat, on descendait un fleuve ou peut-être une rivière, je dis descendre parce que c'était la sensation que j'avais, très en hauteur le paysage au début, j'avais l'impression qu'il devenait plus près et plus visible au fur et à mesure de l'avancée tranquille; et je dis "on" parce qu'il y avait là mon homme, mes fils, et quelques autres personnes que je ne peux parfaitement identifier, et puis un guide avec lequel j'avais souvent des discussions enrichissantes, des joutes oratoires et des fous rire tonitruants. Je suis à la barre, pourtant je ne suis pas vraiment experte en la matière mais tout danger semble écarté, personne ne s'en fait! On admire autour, c'est beau et de plus en plus beau au fur et à mesure que ça se dessine, tout le monde a l'air bien, détendu, jovial... D'un seul coup, sans prévoir on tombe sur un rapide, je ne peux agir, je ne peux ralentir ni faire marche arrière, alors c'est le plongeon, le vol plané, je dis " accrochez-vous, ça va torcher!", je ne pense même pas qu'on pourrait ne pas s'en sortir, je suis certaine même qu'on va s'en tirer...

Là, le rêve bascule, on se retrouve tous trempés jusqu'au os dans une espèce d'hacienda, il y a des tas de gens de tous les âges, j'ai le sentiment d'en connaître quelques uns et d'autres moins, pourtant deux personnes attirent plus particulièrement mon attention, une femme plutôt jeune au visage diaphane et un homme mûr, tous les deux me paraissent familiers et amis sans que j'ai à comprendre pourquoi. Notre guide maugrée et s'en veut de ne pas avoir pu prévoir cet incident de parcours mais soupire d'aise de nous savoir tirés d'affaire. Je ne sais pas pourquoi je tiens absolument à voir un musée, j'y tiens pour faire plaisir à mon homme et parce que j'ai ce sentiment qu'il ne faut pas être là et perdre son temps, comme une sorte d'urgence qui s'impose à moi. Je m'approche de la jeune femme que je sens proche et j'essaie de communiquer avec elle, on ne parle pas la même langue, j'explique avec des gestes et des onomatopées ce que je cherche absolument à voir, je finis par comprendre au bout d'un moment qu'il y a bien ce genre d'endroit tout près, j'arrive même à savoir que l'endroit est ouvert tous les jours de l'année sauf le mois de Décembre, parce que ce mois là tout le monde est occupé à s'occuper de la famille et des fêtes, et qu'alors ce que le musée offre n'intéresse plus personne.

Elle nous y emmène, mon homme, mes fils, mon guide, l'autre homme que j'avais remarqué au milieu de tout ce monde et qui semble particulièrement inspiré et touché d'une telle demande et moi. Mon guide est surpris qu'au milieu d'une terre inconnue, ne parlant pas la langue, je réussisse à me faire comprendre et plus encore à avoir eu gain de cause, qu'il y ait bien au milieu de ce nul part, un endroit de la sorte. On arrive devant une bâtisse blanche, immaculée, assez basse, le toit en terrasse, un style assez arabisant alors qu'autour ça ressemble plutôt à la jungle, c'est vraiment tout à fait stupéfiant, le contraste est saisissant! A ce moment, je demande à celle qui m'a amenée là quand on peut visiter l'endroit, elle me déploie un magnifique sourire et me sort de sa poche une énorme clef, c'est elle, la gardienne du musée.

Elle nous ouvre la porte, il fait un peu sombre, elle actionne une espèce de grosse manette, j'ai l'impression d'entendre " moteur!" comme au cinéma, et ô mon Dieu! ô Jésus Marie Joseph! Des centaines de tableaux plus beaux les uns que les autres, des centaines de sculptures, c'est un festin pour les yeux, pour l'esprit, pour l'âme. Je me sens attirée, aimantée vers un tableau immense, au fond de la pièce, il reçoit comme une lumière naturelle par une ouverture étrangement dessinée dans le toit, une fente parfaite, horizontale sur toute la largeur de la toile, et là je vois, je me prosterne, et je pleure d'émotion tant elle est violente. La jeune femme s'approche de moi et me pose délicatement la main sur l'épaule comme signe de réconfort mais aussi comme une sorte d'osmose avec ce que je ressens, de l'autre côté l'homme mûr fait de même et je reste ainsi entourée dans mon ressenti, épaulée face à ce qui m'étreint.

Sur cette immense toile, c'est moi. Une peinture mystique, symbolique, forte, haute en couleur, un mélange de Frida Kahlo et de Francis Bacon, toute mon histoire peinte, toute ma vie, toutes mes souffrances tous mes espoirs toutes mes fuites mes peurs mes rêves, toutes mes larmes, tous mes cris, tous mes sourires, tous mes amours mes délires mes tortures mes soupirs. Une toile vivante dans ce musée perdu au milieu d'une nature sauvage...

Et, je me suis réveillée... en pleurs certes, mais apaisée.

 

 

26/11/2010

voir clair

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" Nous pourrions dire plus simplement: n'essayez pas de comprendre pour comprendre mais laissez-vous aller et acceptez d'être surpris. Accepter de voir en fermant les yeux. La demande paraît excentrique et pourtant il arrive que, pour y voir plus clair, nous fassions le choix de fermer les yeux. Ce n'est pas paradoxal, simplement cela requiert une vision qui n'est pas liée à la vue mais qui la dépasse. Voir clair consiste parfois à être au clair, ou à se mettre au clair, ce qui revient plus à prendre de la distance avec sa pensée. C'est tenter de prendre du recul pour ne pas juger à l'emporte-pièce. Regarder à l'intérieur de soi. La démarche est mentale et s'appuie sur une écoute sensorielle de soi-même. C'est un regard aveugle, un regard sans les yeux, un regard qui fonde une pensée éclairante."

- Sophie Marinopoulos - Le corps bavard -

 

 

15/11/2010

échange

 

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 - Photo Man Ray -

 

 

Aujourd'hui, c'est étrange, j'ai parlé à ma soeur, cela faisait tellement longtemps qu'on n'avait pas échangé nos voix et nos coeurs. Elle vient de mettre au monde son troisième enfant alors que moi je suis presque à deux doigts de devenir grand-mère, elle quarante, moi quarante cinq printemps, notre problématique, disons notre équation n'est plus vraiment la même, pourtant c'est ma soeur, petite par la généalogie mais grande aussi du coeur. On se parle, elle me parle, et surtout elle me parle, elle n'a de cesse de me parler, elle parle et parle encore... c'est qu'elle a cru que ça allait changer, que d'avoir enfanté permettrait l'union et puis l'illusion que tout pouvait encore recommencer. Quoi!  C'est si normal et si naturel que je ne pouvais même pas la contrarier en lui disant que c'était peine perdue. Elle voudrait tant pouvoir avoir une mère qu'il l'aime et la respecte et la comprenne, par Dieu! on en est tous là. Certains l'ont perdu jeune, certains ne l'ont même pas connu, d'autres font avec et aimeraient que ce soit différent et puis il y a nous, ceux qui doivent par la force des choses s'en protéger, c'est pas le plus facile, au contraire, loin de là. Faire son deuil de sa maman de son vivant, c'est la pire chose qu'il soit, en fin je m'aventure, là je ne parle que pour moi, dans le fond pour être tout à fait honnête, j'ai une mère répertoriée comme telle et toujours en vie, sauf que dans la réalité, elle est plus morte que vive, et surtout elle a depuis un bail décroché, pas si facile à vivre, pas pire non plus, juste c'est ainsi.

Mais bon, faut comprendre. Baigner dans la folie depuis sa tendre enfance et une fois rendues à l'âge où on peut se rendre compte vraiment que c'est çà qu'on a vécu et qu'on est les seules à pouvoir le voir, à pouvoir le comprendre, à pouvoir l'accepter, rien de bien simple, de bien limpide, et de bien acceptable!

Pourtant c'est nécessaire, et c'est le seul moyen d'être mère à son tour, du mieux qu'on puisse l'être...

Toujours séparer le bon grain de l'ivraie! Tant de choses nous échappent, et tant de choses aussi sont à notre portée. Ne jamais oublier ce qu'on a fait de nous, et ce qu'on veut en faire...

 

16/11/2009

décorporalisation

 

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C'est la première fois que je lis ce mot rencontré dans un article sur la prostitution et amené par Judith Trinquart médecin de santé publique, ça m'a frappé car c'est exactement ce qui est arrivé à l'enfant que j'étais lors des abus perpétrés dans la famille, les symptômes sont les mêmes, pendant l'acte sexuel on se détache de son corps, on est plus là pour ne pas ressentir le vécu. Ca m'a longtemps taraudé et mise en souffrance dans ma vie de femme cette absence sur laquelle je ne pouvais rien, le mécanisme se mettant d'emblée en route, un mécanisme réflexe somme toute qui me venait de si loin. C'est vraiment un processus dissociatif qui dans le cadre d'une relation amoureuse et aimante est très handicapant, et pour celui qui le vit et pour celui qui le partage. On ne sent plus son corps il n'est plus qu'un instrument, pas faute d'essayer d'y tendre de tout son être, cela m'était et m'a été pendant longtemps inaccessible. A qui appartenait mon corps, à qui appartenait mon sexe? Ce genre de questions que je ne me posent plus mais qui ont alourdi considérablement ma sensibilité à l'érotique en live me réfugiant alors dans la littérature de cette nature et dans l'imaginaire, ce qui m'a aidée à avancer au fond en partie, à force d'y penser et d'y croire.

Ce n'est pas par besoin de voyeurisme d'aucune sorte que j'ai eu envie de rebondir sur ce concept qui n'avait jusqu'alors pas de mot pour moi mais juste pour exprimer la non irrémédiabilité de ce processus, pour cela il faut réaccaparer l'image de son corps, le réinvestir cela n'est possible qu'en sortant du processus de victimisation qui anesthésie et qui maintient dans cette torpeur, sortir du cercle infernal du "je ne vaux rien, je ne suis rien" et s'arroger le droit et le devoir de s'occuper de soi. Une aide extérieure est alors la bienvenue, les témoignages aussi et puis réapprendre la sensualité de son corps par le toucher, les massages, et l'écoute. C'est un travail de longue haleine mais qui en vaut la peine, j'ai découvert le plaisir tard, parfois encore il m'échappe mais Dieu que c'est incomparablement bon que d'être toute là dans les joies expressions et fantaisies du sexe.

 

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Judith Trinquart, médecin, est l’auteure d’une thèse sur la décorporalisation dans la pratique prostitutionnelle. Elle nous explique ce processus et revient sur les conséquences physiques et psychologiques de la prostitution  

Le thème de la décorporalisation est au coeur de vos travaux. Pouvez-vous nous expliquer son processus?

La décorporalisation est engendrée par la violence que représente la situation prostitutionnelle avec sa répétition d’actes sexuels non désirés. Ce processus agit à la fois sur deux plans.
Sur le plan psychologique, il conduit à une dissociation de l’image corporelle. Deux personnalités apparaissent : la personnalité privée, en dehors de la prostitution, et la personnalité prostituée dans le champ de la situation prostitutionnelle.  La personne prostituée essaye de protéger au maximum la personnalité privée de ce qui se passe dans la situation prostitutionnelle.
Sur le plan physique, on peut constater l’apparition d’un seuil de tolérance à la douleur très élevé. La personne essaye de se protéger, physiquement, du ressenti de ce qui se déroule pendant « les passes ». Elle se coupe d’une partie d’elle-même, de ce qu’elle ressent dans la situation prostitutionnelle. On parle alors d’« hypoesthésie », c’est-à-dire d’une diminution du ressenti, des sensations qui, quand la situation se prolonge peuvent conduire à une absence du ressenti de la douleur.

Des personnes prostituées frappée pendant l’activité prostitutionnelle ne ressentent pas la douleur ; puis lorsqu’elles rentrent chez elles et se regardent dans la glace, elles voient les écchymoses, les contusions... Ces mécanismes d’hypoesthésie et d’anesthésie conduisent à une auto-négligence de soi : le corps devient instrument, objet.
La décorporalisation est très nette chez les personnes prostituées mais on l’observe également dans d’autres contextes, notamment chez les femmes victimes de violences conjugales à répétition ou chez les personnes en situation de clochardisation.


Quelles sont les conséquences physiques et psychiques de l’activité prostitutionnelle ?

On a de nombreuses conséquences physiques notamment sur le plan gynécologique (peu ou pas de suivi ou de dépistage pour les cancers), les problèmes péri-ménopausiques, la contraception, des problèmes d’ordre traumatique. on a également une mauvaise prise en charge du problème infectieux en général (on ne les voit venir que lorsque les maladies sont déjà évoluées)...
Sur le plan psychologique, que ce soit des dépressions, des angoisses, des phobies, ou des tentatives de suicide, les taux sont beaucoup plus élevés que dans la population en générale. On observe une aggravation des maladies ou troubles à composantes psychosomatiques comme les maladies cutanées, les maladies d’origine gastrique, les problèmes rhumatismaux, les pathologies d’ordre addictif (toxicomanies). D’un point de vue général, la situation prostitutionnelle aggrave les désordres sanitaires...

Par ailleurs, bon nombre de personnes sont atteintes de PTSD ou Post Traumatic Stress Disorder qui peuvent prendre de multiples formes : des souvenirs répétitifs et envahissants, des cauchemars, la peur que l’agression se renouvelle, des conduites d’évitement, l’hypervigilance, la réduction des contacts et des affects pour éviter tout  ce qui semble risquer de répéter l’agression, des troubles du sommeil engendrés par cette hypervigilance, des troubles de la mémoire et de la concentration. Certaines études avancent le chiffre de 67% de PTSD sur une population observée de personnes prostituées.


Pouvez-vous nous parler de l’impact des antécédents (violences sexuelles ou autres) observés chez bon nombre de personnes prostituées ?

On s’est aperçu récemment que les cas d’antécédents de violences sexuelles (inceste, pédophilie, viols) dans la population des personnes prostituées représenteraient de 80 à 95% des personnes. Les proxénètes qui utilisent les viols individuels ou collectifs pour formater les filles de la traite l’ont d’ailleurs très bien compris.
Quand il n’y a pas d’antécédents de violences sexuelles, on retrouve très souvent des contextes de vulnérabilité sociale avec des familles fragiles, précaires, maltraitantes ou désociabilisées.
Il y a systématiquement un facteur déclenchant d’entrée dans la prostitution. Mais si le contexte économique précaire peut jouer, il faut garder à l’esprit que ce n’est pas n’importe quelle personne qui se lancera dans la prostitution.


Dans l’idéal, quelles seraient les solutions thérapeutiques les mieux à même de répondre à cette décorporalisation ?

La première chose à faire est évidemment de stopper la situation prostitutionnelle. Il faut ensuite casser cette loi du silence. C’est un milieu où les personnes n’existent pas, elles n’ont plus de nom, plus d’identité. Il est important qu’elles puissent se retrouver et parler de ce qui s’est passé. Puis, il faut une dévictimation, une phase où on reconnaît la personne comme victime. 

Il y a une différence entre victimisation et se reconnaître victime. Il est indéniable qu’étant en situation de violence, la personne prostituée en est victime comme toutes les autres situations de violences sexuelles (viols, etc...).  Le travail de reconstruction ne peut avoir lieu sans que la personne ait pu reconnaître son statut de victime. C’est le même raisonnement que pour les victimes de génocides...
Ensuite seulement on peut dépasser ce statut. La réparation passe aussi par les soins et l’accompagnement avec un réseau d’intervenants variés (la justice, les psychiatres, les médecins, les travailleurs sociaux). Des groupes de paroles de survivantes de la prostitution peuvent être un bon support de dévictimation.

Il faut ensuite un travail de recorporalisation pour permettre à la personne de se réapproprier son propre corps par des thérapies très spécifiques . Le corps doit redevenir un lieu à sensations positives...

Il faut proposer des thérapies à médiation corporelle : kinésithérapie, activités sportives en groupe et des activités artistiques corporelles comme le théâtre, la comédie, l’art-thérapie, qui sollicitent l’interaction de la personne avec les autres participants et la réintègrent dans un vrai jeu social qui permet la communication corporelle. 

Ce qui est vraiment victimisant, ce sont deux choses : soit maintenir la personne dans un statut d’éternelle victime en ne lui offrant pas les solutions concrètes pour en sortir, soit la non reconnaissance de la violence dans la prostitution, voilà bien ce qui est victimisant...

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31/08/2009

Ah! Mr Laborit,

éloge de la fuite, se carapater, prendre la poudre d'escampette, les jambes à son cou et courir plus vite que son ombre loin loin et ne plus voir ne plus subir ne pas se retourner laisser tomber, rendre les armes! Agir, agression, se taire inhibition ou remuer se sauver, fuir. Parfois ya pas photo une fuite maitrisée vaut mieux qu'un dégât des eaux. Et puis c'est humain.

 

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27/05/2009

Erich Fromm

 

e-fromm-p.jpgErich Fromm, né à Francfort le 23 mars 1900 et mort à Locarno le 18 mars 1980 est un psychanalyste humaniste américain d'origine juive allemande. Il a fait ses études à l'université de Heidelberg puis à celle de Munich et enfin à l'Institut de psychanalyse de Berlin. Il est avec Adorno, Herbert Marcuse et d'autres, un des premiers représentants de l'école de Francfort. Il a greffé, d'une façon critique et originale qui lui est propre, la thèse freudienne sur la réalité sociale qui s'est faite jour dans l'après-guerrejusqu'à l'époque contemporaine aux États-Unis où il a vécu à partir de 1934. Là il a enseigné au Bennington College, à laColumbia University, puis celle du Michigan et à Yale, et aussi auprès de l'Université nationale du Mexique.

 

 

J'ai lu plusieurs livres de ce psychanalyste qui m'ont interpellée et j'y reviens régulièrement, notamment :

 

9782220037233.gifL'art d'aimer , édition Desclée de Brouwer, 

" l'amour n'est possible que si deux personnes communiquent entre elles à partir du centre de leur existence... Qu'il y ait harmonie ou conflit, joie ou tristesse, c'est secondaire par rapport au fait fondamental que deux personnes se rejoignent à partit des profondeurs de leur existence, qu'elles ne font qu'un l'un avec l'autre en ne faisant qu'un avec elles-mêmes, sans fuir leur propre réalité. Il n'y a qu'une seules preuve de la présence de l'amour: la profondeur de le relation, la rivalité et la force de chaque personne. "

La révolution de l'amour est, pour Erich Fromm l'unique alternative à la destruction de l'humanité. C'est le propos de son Art d'aimer : un art, l'art même qui fait l'homme libre.

 

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L'art d'être , édition Desclée de Brouwer,

ce traité des progrès que tout homme est capable de faire suir lui-même pour apprendre l'art de vivre, l'art d'être, dans une société aspirant plutôt à avoir et à posséder, réunit en un volume quelques chapitres ôtés en 1976 par Erich Fromm du manuscrit Avoir ou être. 

Erich Fromm ne voulait pas en effet que le lecteur pût confondre la recherche de l'art d'être, telle qu'il la concevait, avec le salut de l'âme que se proposaient d'offrir, dans "la réalisation intérieure" et "l'épanouissement de la personnalité", un grand nombre de nouvelles techniques proliférant à l'époque. Ces dernières contribuaient en effet à ses yeux à accentuer le narcissisme, beaucoup plus qu'à stimuler en l'homme l'authentique élan de vie.

 

9782220046815FS.gifL'art d'écouter , édition Desclée de Brouwer,

les textes inédits de ce volume témoignent de son expérience d'analyste. Ils ne forment pas un traité, sont encore moins révélateurs d'une " technique psychanalytique ", mais renseigne sur le thérapeute Fromm et sur son rapport avec l'homme souffrant. Un rapport vivant où le seul souci de l'analyste est de percevoir en profondeur les problèmes de l'être humain qui lui fait face.On y retrouve, sur un mode très vivant, les grands axes de la pensée de Fromm, nourrie aussi bien du bouddhisme et de toute une tradition humaniste.

 

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" Nous sommes en rêve, il est vrai, plus intègres qu'à l'état d'éveil. Rien d'extérieur n'incline notre sommeil."

" Quoi que nous fassions, tout entraîne un changement."

" Mieux vaut n'être pas allé loin mais dans la bonne direction que d'avoir beaucoup avancé dans la mauvaise."

" La pratique, avec patience de l'auto-analyse déclenche un processus d'accroissement de son autonomie. On est plus libre parce que l'on ne ressent plus aussitôt le besoin de libérer son coeur auprès de quelqu'un. L'on développe une certaine aptitude à retenir les choses en soi au lieu de constamment les divulguer"

L'art d'écouter - Erich Fromm -

 

" L'intérêt, c'est de plonger, de se mouiller, non pas de rester en marge, un observateur, un être séparé de ce qu'il voit. Une personne qui a la volonté de "faire le mur" de la prison de son narcissisme et de son égoïsme, et qui y est déterminée, qui a le courage de tolérer l'angoisse intermittente, vit les premières visions de la joie et de la force restant à atteindre. "

" Nul ne doit d'explication à quiconque, nul n'a de comptes à rendre à qui que ce soit, tant que ses actions ne blessent pas autrui et n'empiètent pas sur sa liberté. Un homme libre ne doit d'explication qu'à lui-même, à sa raison, à sa conscience."

" Se voir sans illusions ne serait pas si calé si l'homme n'était pas constamment exposé à des mises en condition voilant son acuité d'esprit. Il est exhorté à penser et à sentir des choses qu'il ne sentirait ou ne penserait pas sans l'influence de suggestions permanentes et de méthodes élaborées de conditionnement. Incapable de se percevoir tel qu'il est, à moins de percer le sens caché des propos ambigus et de voir la vérité derrière les illusions, il se perçoit pas substitution comme celui qu'il devrait être."

- L'art d'être - Erich Fromm -

 

" La faculté de penser objectivement est la raison; l'attitude affective qui sous-tend la raison est l'humilité. Si je veux apprendre l'art d'aimer, je dois tendre à l'objectivité dans chaque situation et devenir sensible aux situations où l'objectivité me fait défaut."

- L'art d'aimer - Erich Fromm -

 

 

 

13/01/2009

Faire l'amour dans un champ

 

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Suite à la note de Claudio sur les dix choses à faire avant de mourir, reprise ensuite par Inukshuk , je me suis étonnée moi-même d'une de mes réponses , et j'ai voulu comprendre pourquoi j'avais spontanément inscrit cela et qu'en était la teneur ; unes des qualités je trouve de ces échanges blogesques , faire réfléchir sur soi et progresser !

" Faire l'amour dans un champ "

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Cela parait tellement simple , n'est ce pas ! Je voulais dire par là , le plus naturellement possible , en communion avec la nature , l'air , l'herbe , la lumière , le soleil , le chant des oiseaux , le temps qui s'arrête et un peu comme l'image que j'ai d'Adam et Eve , mais sans la notion de culpabilité , sans complications , pour le pur plaisir des protagonistes et en harmonie . Avec aussi l'arrière pensée d'ouvrir le champ , son champ de vision , son champ de sensation , s'ouvrir à l'autre et à soi-même , sereinement . Juste l'alchimie ...

 

Il faut avouer que les dégâts collatéraux de l'abus sexuel dans la petite enfance sont assez difficiles à dépasser et ils ont une relation très directe avec l'épanouissement sexuel plus tard ; je sais que je vous parle là de choses très intimes et que ce n'est peut-être pas le lieu , mais je me dis toujours que témoigner que les choses peuvent bouger , qu'il n'y a pas de fatalité , ça peut peut-être aider quelqu'un en souffrance, il m'a fallu batailler pas mal de temps dans ma vie de femme pour avoir accès au plaisir ; il m'a fallu remonter loin dans les blocages émotionnels et autres perversités pour juste être là dans la relation , souvent mon esprit quittait mon corps , comme je le faisais sans doute petite fille , et c'est ma ténacité et ma volonté d'en découdre qui m'ont ouvert l'accès à l'orgasme , très tardivement dans ma vie . Le témoignage d'autres femmes ou hommes d'ailleurs ayant vécu ce même traumatisme m'ont permis d'y croire, à cette possibilité de changement .

Que l'on ne vienne pas me dire qu 'il n'y a pas de corrélation ,entre le corps et l'esprit ou que l'inconscient n'existe pas . J'avais une amnésie des dix premières années de ma vie , cette amnésie a sauté au décès de mon grand père , l'ogre ,et tout s'est dénoué au prix de souffrances intenses , de revivances émotionnelles assez effroyables pour déboucher ,oh! sur la découverte du plaisir ! J'ai toujours su que c'était possible , je l'ai rêvé , parfois même j'y accédais par l'imaginaire , mais le vivre dans sa chair et sentir son corps vibrer a été la première fois , si intense, que j'ai cru que je ne m'en remettrais pas ! La dernière étape de ce parcours du combattant est le ressenti du désir , qui m'était lui aussi interdit et qui est plus délicat ; d'où ce rêve du champ , de la nature, de l'air, de l'originel ; mais tout de même plus d'une fois avant de mourir , j'ai du retard à rattraper !!

" Désir et plaisir , alchimie "

 

 

 

18/12/2008

créme brûlée

 

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Parfois , je me brûle encore les ailes dans des relations impossible avec des individus qui ne me veulent pas du bien ou dans des situations embarrassantes et difficiles ... Je me demande toujours comment n'ai-je pas acquis , avec le temps cette capacité à voir venir le danger; ce n'est souvent que confrontée que je prend conscience et évidemment cela fait mal !

Ainsi , malgré des rechutes fréquentes, je n'arrive pas encore à ne pas renouveler ce que j'appelle mon syndrome " créme brûlée ".

Je suis plutôt d'un naturel confiant et ouvert, je ne me méfie pas ! c'est assez surprenant finalement , cette capacité à faire confiance, une sorte de bonté qui n'a pas été entamée par les épreuves , par mon vécu ... Mais ce n'est pas pour autant qu'il ne faille pas que j'apprenne à mieux me protéger ! J'ai toujours cette tendance à voir ce qui est beau en l'autre, et parfois l'addition est lourde !

Je pense à ce livre : " Faîtes vous même votre propre malheur "

413VT4NE0PL._SL500_AA240_.jpgde Paul Watzlawick   ; ce livre qui nous enseigne les moyens les plus raffinés pour parvenir à se rendre malheureux !

 

 

 

 

 

 

images.jpegTout l'oeuvre de Watzlawick , d'ailleurs est riche d'enseignement .

L'école de Palo Alto .

Il est étonnant, en effet, que les idées brassées dans ce groupe pluridisciplinaire constitué d’ethnologues - comme G. Bateson à l’origine -, de sociologues, de psychiatres, de psychologues et de linguistes, aient été diffusées depuis trente ans, du moins en France, bien au-delà de leur cadre thérapeutique originel. Et Paul Watzlawick y est pour quelque chose : ses dons de pédagogue savent rendre lumineux au non-spécialiste des concepts inédits ou parfois banals ; ceux-ci en deviennent même familiers grâce à la foule d’exemples auxquels son érudition peut recourir. Attaché à la compréhension d’ « une logique de la communication », - titre d’un ouvrage écrit en collaboration - P. Watzlawick a offert à qui s’intéresse seulement à l’information des outils précieux pour mieux la décrypter, du plus simple - et donc négligé comme tel - au plus complexe. 


« La réalité de la réalité » 

Il n’a pas cessé, par exemple, de mettre en garde contre « la réalité de la réalité », titre apparemment énigmatique d’un de ses ouvrages qui montre comment on n’accède qu’à une « représentation de la réalité » et jamais à la réalité, du seul fait des médias (les cinq sens, les mots, les images, le cadre de référence de chacun) qui s’interposent par définition entre soi et la réalité. Il ne faut pas, dit-il dans une image parlante, confondre « la carte » d’état-major et « le terrain qu’elle représente ». Or, on n’accède qu’à des cartes de la réalité. Certes, il n’était pas le premier à le dire. Magritte, on l’a rappelé sur AgoraVox, avait dans deux tableaux prévenu que la pipe et la pomme qu’il avait peintes, n’étaient ni une pipe ni une pomme, mais seulement « la représentation de l’une et de l’autre ». Seulement, du principe de « la représentation de la réalité » Watzlawick en a tiré, lui, une représentation générale de la communication. 

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La carte n'est pas le térritoire

 

La non-influence impossible 

De même a-t-il combattu une croyance enracinée selon laquelle il serait possible de ne pas influencer autrui, comme si on pouvait adopter un « non-comportement » : car comment nier que tout comportement influence, que l’on agisse, ou s’en abstienne, que l’on parle ou se taise ? Il livre même une expérience personnelle montrant que deux individus peuvent s’influencer sans être en présence l’un de l’autre. Lors d’un colloque, alors qu’il se reposait après le déjeuner dans son bungalow, il avait entendu son voisin entrer dans le sien, puis, soudain, faire des claquettes ; c’était un collègue à l’air austère qui, seul, se dévergondait et ne se livrait à cette danse frivole que parce qu’il ne se savait pas observé. Un bruit venu du bungalow d’à côté, et il aurait cessé l’exercice, peu compatible avec son image compassée. Réciproquement, Watzlawick était influencé par son collègue à son insu, puisqu’en retour, il restait silencieux pour ne pas l’interrompre dans son jeu. 

 

On ne peut pas ne pas communiquer .


Chaque jour, pour vivre, nous tentons de comprendre la réalité. Nos processus psychologiques sont à l’œuvre dans l’ensemble de nos expériences : émotion, compréhension, évaluation, prise de décisions, etc. À travers notre interprétation, nous gérons le sens de tout ce qui nous entoure et c’est à partir des ces processus mentaux que nous concevons l’ensemble de notre vie. Malheureusement, ces processus sont limités et de nombreuses erreurs interfèrent naturellement sans que nous nous en rendions compte. On appelle ces limites des distorsions cognitives.

Comme leur nom l’indique, les distorsions cognitives sont des déformations de la pensée. Elles nous conduisent à des conclusions lacunaires ou fausses qui nous rendent malheureux. Par exemple, si vous croyez les gens incapables de vous apprécier, vous concluez négativement à votre sujet. Pourtant, vous n’avez aucune preuve concernant ce que les autres pensent de vous ! Voilà un type de distorsion qui peut occasionner d’innombrables souffrances. Il est donc important de comprendre leur influence sur notre quotidien.   

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Toutes ces lectures me passionnent , je sais que pour vivre plus en conscience , il faut patience , vigilance et humilité ... Mais parfois je me décourage face à ces effets boomerangs ... Se retrouver dans le même genre de perturbations , comme si je n'avais pas tiré les enseignements de la précédente situation similaire !! mais bon , je me dis aussi , " Allez  , lâche un peu prise , Helena ; Paris s'est pas fait en un jour !!"
Anyway , à chaque problème , il suffit de trouver l'ultrasolution , comme nous le dit Paul W. ; une solution qui se débarrasse non seulement du problème, mais de tout le reste ; un peu comme cette plaisanterie : opération réussie , patient décédé !! Encore du pain sur la planche !!


19/11/2008

constellations familiales

 

Parler de la famille , pour moi est toujours difficile ... il y en a deux , en quelque sorte , celle d'où je viens et celle que jai construite à l'abri tant bien que mal de la premiére , car ce n'est pas comme cela que les choses se passent , en fait , on ne peut pas ne pas être affilié , même à l'horreur , même à l'absence , au vide , à la non connaissance , à l'abandon ou à la manipulation , à l'horreur , à la folie ... on est affilié !

Ce livre : L'agonie d'Agrippine , un homme parle de la relation à sa mére , une femme étonnante , fantasque , en souffrance , déterminée ... Il parle de son enfance , de son adolescence , de l'apprentissage de la vie au traves de cet amour tumultueux et contrarié ...

 

 

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Voilà un roman qui ne m'a pas laissée indifférente , beaucoup d'intelligence et d'humour , une écriture vivante et enlevée ; j'ai passé un bon moment avec JBL ... Cela m'a aussi ramené à ma réflexion sur l'importance des parents , par leur présence ou de leur absence dans la vie d'un individu , dans la construction de sa personnalité  , dans ses tumultes intérieurs . Comment cela influe-t-il sur nous ? 

 

images.jpegDans mon parcours personnel , je me suis beaucoup intéréssée à ce qu'on appelle la psychogénéalogie et à la thérapie systémique .Et j'ai eu moi-même l'occasion de " tester " ce genre d'approche ... Beaucoup de choses ont été dîtes et résolues lors de ces entrevues , surtout en fratrie mais je dois dire aussi que cela n'a pas été sans casse et sans souffrance . Le dossier était lourd , tous les moyens étaient donc les bienvenus pour y voir clair , pour couper la chaîne aussi de cette organisation qu'avait la famille pour résoudre ses névroses . Ainsi , grâce c'est vrai à la thérapie familiale , la chaîne de reproduction des abus a été stoppée , de justesse , je dois dire , mon frére avait des pulsions difficiles à gérer qui ont disparu depuis ces entretiens , pour ma petite soeur , les choses ont été beaucoup plus difficile à vivre ,  cette vérité était trés difficile à appréhender , elle ne voulait pas la voir , elle ne pouvait pas ... je l'y ai conduite en quelque sorte , et ce fut extrémement douloureux pour elle ; et puis la vie a fait son travail , maintenant elle peut , on se reparle , c'est plus facile , plus fluide ... il a bien fallu regarder les plaies de prés pour les soigner !

 

 

Deux livres que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt , et que je relis encore de temps en temps ...

 

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" Cette famille qui vit en nous " de Chantal Rialland

 

 

 

"A la découverte de la psychogénéalogie : nous sommes tous les enfants de notre enfance.
Qui, parmi nous, n'a pas eu à souffrir d'une histoire plus ou moins lourde, plus ou moins secrète, culpabilisante, que nous répétons inlassablement ?
Pourquoi faisons-nous avec obstination de mauvais choix en amour ? Pourquoi multiplions-nous des échecs que rien en apparence ne justifie ? Pourquoi tombons-nous malades, pourquoi souffrons-nous d'un trouble qui n'a rien de génétique mais qui s'est déjà manifesté chez l'un de nos ancêtres et à l'âge que, précisément, nous atteignons ? Ces phénomènes de répétition, ces identifications à un père, une mère, un aïeul ou un frère, nous les vivons chaque jour. Parfois, même, ils peuvent nous tuer. À cause d'eux nous ne parvenons pas à vivre en paix avec nous-mêmes nous détruisons ceux que pourtant nous aimons.Grâce à la psychogénéalogie, une approche thérapeutique rapide et efficace, accessible à tous, nous apprenons à nous poser les bonnes questions, à dénouer les fils tissés dans un passé parfois lointain, à nous libérer de nos blocages, à secouer le joug inconscient imposé par nos ancêtres ".

 

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" Parents toxiques " de Susan Forward

 

 

" Ecrit par une psychothérapeute célèbre aux Etats-Unis, ce livre aborde un sujet demeuré longtemps tabou en France : la vie problématique des adultes qui, dans leur enfance et leur adolescence, ont eu des parents néfastes au développement de leur personnalité. Ces parents « toxiques » n'ont pas eu que des difficultés occasionnelles avec leurs enfants ; parfois, ils ont été alcooliques, coupables de sévices physiques ou d'abus sexuels ; plus souvent, ils ont été démissionnaires, dominateurs, critiques, méprisants, manipulateurs. Ces attitudes, ces paroles, parce qu'elles ont agi de façon répétitive et insidieuse, ont causé des dommages émotionnels qui, comme des toxines, se sont répandus dans tout l'être de l'enfant. La souffrance que ces blessures ont entraînée a grandi avec lui, s'insinuant dans la structuration de toute sa personnalité.

En France, on se préoccupe de plus en plus du traitement de ces enfants, mais on ne s'intéresse pas suffisamment aux adultes qui souffrent encore d'avoir eu de tels parents, comme si le mal était fait irrémédiablement.
C'est précisément le mérite de l'auteur de s'être occupé des perturbations qui étouffent leur vie quotidienne.

Témoignant d'une longue expérience clinique, Susan Forward raconte des histoires vécues, les analyse en profondeur et décrit les thérapies qui lui paraissent avoir aidé le mieux ces adultes à se libérer de l'emprise nocive de leurs parents, vivants ou morts. Malgré les situations parfois terribles et les conflits qu'il évoque, ce livre reste pratique et optimiste ; il s'adresse tout particulièrement aux lecteurs ayant souffert de parents toxiques, mais il apporte également une ouverture aux spécialistes confrontés à de telles situations.


« Il y a beaucoup de parents chez qui les schémas négatifs de comportement sont persistants, au point de dominer la vie de leur enfant. Ce sont ces parents qui font du mal.
Comme j'étais à la recherche d'une phrase pour décrire ce qu'il y avait en commun chez ces parents, un mot hantait mon esprit : toxique. Comme une toxine chimique, les dommages émotionnels infligés par ces parents se répandent dans tout l'être de l'enfant et, au fur et à mesure que celui-ci grandit, la souffrance grandit avec lui. Quel meilleur mot que « toxiques » pour décrire des parents qui font subir à longueur de temps traumatismes, abus, critiques de toutes sortes à leurs enfants, et qui, la plupart du temps, continuent à se comporter ainsi même après que les enfants sont devenus des adultes ?
Malheureusement, élever des enfants - une de nos plus importantes fonctions - reste pour beaucoup un essai non transformé. Nos parents l'ont appris de personnes qui peuvent ne pas avoir été maîtres en la matière : leurs propres parents. Beaucoup de comportements éducatifs cautionnés par le temps, transmis de génération en génération, sont tout bonnement de mauvais conseils, camouflés sous une apparente sagesse (pensez à « qui aime bien châtie bien »…) ». "

 

 

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Néanmoins , j'ai beaucoup évolué dans la relation à mes parents et à ma famille ... j'ai pensé que l'on pouvait vivre comme si elle n'existait pas , mais c'est un leurre . Maintenant , j'éssaie d'aménager au mieux une relation , ce n'est pas évident car le danger rôde toujours pour moi, , mais je sais qu'il me faut construire cette relation , dans le fond , les rôles sont inversés , je suis plus lucide qu'eux , si cela ne m'aide pas à être plus humaine ! 

La psychogénéalogie m'a apprise des choses étonnantes sur le parcours de mes parents et des mes ancêtres ... des deux côtés , les deux familles avaient le même mode de fonctionnement , et les frontiéres n'étaient pas bien définies , c'est le moins que l'on puisse dire !! Alors , cela vous rend plus humble et indulgent peut-être ! 

Mais être l'enfant de fous ! pas si facile ...

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Et je suis mére moi-même , cela m'a torturée longtemps , et encore parfois . Ai-je été une bonne mére ? ne les ai- je pas " intoxiquer " avec tout ce vécu moi-même ?

Mes enfants m'ont sauvé la vie , par eux , j'ai su  ( comme a dit la blondenaturelle dans son tag ) , oui par eux , j'ai su , compris , appris ... ils m'ont donné la force de me battre , d'en découdre , d'éviter de reproduire ... Et moi , ai-je fait ce qu'il fallait pour eux , ai-je été suffisamment bonne , indulgente , valorisante , structurante , aimante ...?

Je ne sais pas , mais notre relation est fluide et ouverte , je peux dire que je suis récompensée de tous ces cheminements et seul l'avenir nous dira ...

 

 

 

 

 

09:24 Publié dans psycho | Lien permanent | Commentaires (32)

08/11/2008

l'art de naviguer dans les torrents

 

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vilaincanard.jpgLe concept de " résilience " développé par Boris Cyrulnik est contreversé , acceptable et vécu par certain et complétement inadmissible par d'autres ; ce ressort intime face aux coups de l'existence , il en parle comme un maillage , l'individu qui a vécu un traumatisme conséquent dans son enfance" retricote" avec une laine affective et sociale sa vie , une image kinesthésique qui exprime le temps qui passe et le geste qui le poursuit pour le fixer , le symbole du temps , somme toute .

A l'origine , le terme de résilience est un terme utilisé en physique pour désigner la résistance aux chocs d'un métal . Par extension , on a adopté ce terme pour désigner, dans divers domaines , l'aptitude à rebondir ou à subir des chocs sans être détruit . En psychologie, on s'en sert pour désigner la capacité à refaire une vie et de s'épanouir en surmontant un choc traumatique grave.

 

 

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images-1.jpegNéanmoins , comme en parle trés bien Serge Tisseron , il faut être prudent avec ce concept de résilience : qu'est ce qu'être résilient ? à quel prix les résilients paient-ils leur parcours? Quid de ceux qui ne surmontent pas ce qui occasionne leur plaies psychiques ?

le piége ultime serait de considérer la "résilience " comme une compétence , alors qu'advient-ils à ceux qui ne sont pas considérés comme tels ?

 

 

 

alors qu'en est-il de tout cela ...

c'est lors d'une discussion par blogue interposé avec Sandra Gordon que je me suis décidée à parler de ce que le monde des psy , agents sociaux , medecins  considérent me concernant comme un prodigieux exemple de résilience ...et j'en été moi même convaincue , et ce jusqu'à peu , mais suite à une série d'événements qui m'ont plongés à nouveau dans les abysses de la terreur et de l'angoisse , voilà que l'on m'annonce que je fais une dérésilience ... le choc ! moi qui me suis battue et qui est mis tant de mon énergie pour m'en sortir, voilà que tout perdait son sens.

La résilience m'est apparu alors comme la vie elle-même , ce n'est pas acquis , ce n'est pas certain , c'est un concept , dont je peux témoigner de la réalité ; si l'on admet qu'être résilient c'est arriver à construire une vie de femme , de mére de famille , d'amour et de relations affectives autour de soi alors que l'on a eu une enfance bafouée , écrasée et non-respectée ; si être résilient , c'est arriver à profiter de son corps , ressentir du plaisir , s'épanouir , alors que votre corps a été maltraité et utilisé ; si être résilient c'est arriver à exprimer tout cela au bout de plusieurs années sans s'évanouir , hurler de souffrance ou somatiser , et si enfin être résilient c'est arriver à offrir ce que vous n'avez jamais reçu : écoute , respect , tolérance , valorisation , amour .... alors oui , je suis une résiliente ...

 

néanmoins je m'interroge , ne suis-je pas tout simplement vivante !

 

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 Peu importe finalement , esentiellement , ce dont l'individu a besoin pour se développer c'est de nourritures affectives . Et c'est le rôle des adultes de nourrir les plus jeunes d'abord , aider les enfants à se construire un capital psychique qui leur permettra de façonner leur résilience ou maniére de construire leur existence ou édifier leur personnalité pour qu'ils puissent trouver les ressources intérieures et extérieures le moment venu .

Ensuite , c'est sûr , nous avons tous besoin d'être reconnu , entendu , respecté , aimé .... c'est nécésaire pour notre bon fonctionnement ! Alors si un homme comme Boris Cyrulnik , et d'autre d'ailleurs , il est loin d'être le seul , permet de faire prendre conscience au plus grand nombre de cette nécéssité , je trouve cela bien ...

 

Vous savez , c'est loin d'être facile d'avoir été une enfant maltraitée , on se sent comme marqué aux fers , et pas tout à fait comme les autres . Et puis devenue adulte ce sentiment reste trés vivace , c'est assez difficile finalement de s'ouvrir et de se permettre d'être soi-même , on a toujours l'impression que l'on va déborder du cadre , que l'on peut choquer par ses propos , ou ses comportements , et cela prend beaucoup de temps pour s'accepter telle que l'on est , il ne peut en être autrement , ce que l'on a vécu est inscrit en nous , nous façonne ... peut-être est-ce aussi l'ambiguïté de ce terme de résilience , on ne résilie pas au fond , on aménage , on transcende , on crée ...

 

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Quand cette note va arriver ici , je serais partie , loin de mon ordinateur , sans doute cela a-t-il un sens pour moi ...mais je souhaite vraiment finir cette petite approche en vous disant que l'on peut s'en sortir , je veux dire sortir du pire , pour peu que l'on fasse de bonnes rencontres , qu'on se mette en situation de les faire .... comme celles que je fais ici .

Je voulais vous remercier de votre générosité et de vos attentions , de votre liberté de parole et de sentiments , de votre humour et de vous .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

17:37 Publié dans psycho | Lien permanent | Commentaires (58)

27/10/2008

éloge de la fuite

en réponse à Inukshuk sur son questionnement sur la fuite , avec les théories d'Henri Laborit :

voilà un extrait du film de Resnais en collaboration avec Laborit d'ailleurs : " mon oncle d'Amérique " pour illustrer sa théorie sur les comportements humains , j'y adhére et suis en recherche aussi pour mieux les comprendre . J 'avais retrouvé cette analyse d'ailleurs dans "les chroniques du yéti" qui ne m'avais pas laissée indifférente , bien au contraire ...

je vous soumet ce point de vue , c'est un sujet qui personnellement me passionne , les comportements humains , la possibilité de progresser par la compréhension et l'imagination , les états d'âme , la philosophie , la psychologie, l'art ... ce film d'Alain Resnais  est vraiment étonnant et c'est vrai l'approche de l'humain chez ce cinéaste est trés sensible .

 

00:02 Publié dans psycho | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : laborit, resnais, psycho, film

14/10/2008

vers la réalité de l'enfance

Alice miller

Alice Miller a fait ses études à Bâle où elle a obtenu en 1953 son doctorat de philosophie. Elle a exercé sa profession de psychanalyste à Zürich, mais l'a abandonnée pour se consacrer entièrement à ses recherches sur l'enfance. En 1986, elle a reçu à New York le prix Janusz Korczak.

Parmi les 192 pays membres de l'ONU, 17 uniquement ont interdit de battre les enfants. Aux Etats-Unis, il y a encore 20 Etats où les châtiments corporels sont autorisés à l'école et même sur les adolescents. Les personnes qui peuvent s'indigner de ces faits et qui en mesurent les graves conséquences, comprendront sans problème tous les livres d'Alice Miller. Elles comprendront aussi pourquoi cet auteur s'engage, même à son âge avancé, pour libérer la société de son ignorance. A l'aide de ses livres, articles, tracts, interviews et réponses aux courriers des lecteurs sur son site, elle montre que la maltraitance des enfants produit non seulement des enfants malheureux et perturbés, des adolescents destructeurs et des parents mal traitants, mais aussi une société perturbée qui fonctionne si souvent d'une façon extrêmement irrationnelle.

145564460_b8d93a53f2_m.jpgGrâce à ses recherches sur l'enfance, Alice Miller a compris que la violence exercée sur les enfants conduit à la violence globale qui règne sur le monde entier, d'autant plus que l'on commence à frapper les enfants dans les premières années de leur vie, justement au moment où leur cerveau se construit. Même si les conséquences scandaleuses sont évidentes, elles ne sont pas perçues et encore moins prises en compte par la société. Or, la situation est facile à comprendre: les enfants ne sont pas autorisés à se défendre de la violence des parents et sont alors obligés de supprimer et refouler les réactions naturelles à l'agression parentale comme les émotions de la colère et d'angoisse. Ce n'est qu'à l'âge adulte qu'ils peuvent décharger ces émotions très fortes, sur leurs propres enfants ou, dans certains cas, sur des nations toutes entières.

Alice Miller décrit cette dynamique dans ses 13 livres et l'illustre non seulement à l'aide des récits de ses patients, mais aussi à l'aide de ses nombreuses études sur les biographies des dictateurs et d'artistes très connus. L'omission de ces discours sur l'enfance dans la société permet d'entraîner chez les enfants, dans l'obscurité familiale, des comportements extrêmement dangereux comme la brutalité, le sadisme et d'autres perversions, ce que l'on aime appeler ensuite, chez l'adulte, des « troubles génétiques ». Ce n'est qu'en prenant conscience de cette dynamique que l'on peut rompre la chaîne de la violence, pense Alice Miller, et elle consacre son œuvre à cet éclairage.

Durant ces dernières années, elle a développé un concept de thérapie qui propose aux gens en souffrance de se confronter avec leur passé, pour rencontrer l'angoisse de l'enfant battu, la ressentir et s'en libérer. Il s'agit de la peur enfantine du parent tout puissant, qui pousse l'adulte à maltraiter les enfants ou bien à accepter de vivre avec des maladies graves en minimisant totalement la cruauté de ses propres parents. Nombreuses sont les propositions ésotériques et spirituelles qui promettent une guérison, mais dont seul but est de camoufler les terreurs vécues dans l'enfance.

331119286_b206919273_m.jpgAlice Miller pense que, malgré les aspects tragiques de sa découverte, celle-ci apporte quand même des options positifs et optimistes, parce qu'elle ouvre la porte à la conscience, à la perception de la réalité de l'enfant et en même temps à la libération de l'adulte de sa peur enfantine et de ses effets destructeurs. Sa perception du vécu réel de l'enfant n'est plus en lien avec celle de la psychanalyse. A son avis, celle-ci reste dans la vieille tradition qui accuse les enfants et protège les parents, autant dans la théorie que dans la pratique. Pour cette raison AM n'est plus membre de l'Association Internationale de la Psychanalyse.

 

je crois bien avoir lu tous les livres d'Alice Miller , et aucun ne m'a laissé indifférente ; forcément , quand votre enfance a été un véritable cauchemar , et surtout si tout à été fait pour que vous ne puissiez jamais y avoir accés , ces livres sont des révélateurs et vous ouvrent à votre vécu , si traumatique soit-il ...

forcément c'est douloureux , mais salvateur ...

j'ai d'abord lu "La connaissance interdite " , puis "L'avenir du drame de l'enfant doué ", "c'est pour ton bien" , tout dernièrement  :" Notre corps ne ment jamais " , " Ta vie sauvée enfin "

le sujet est délicat et sensible , mais c'est une réalité ... et ce que nous avons vécu enfant conditionne notre vie d'adulte , voir l'entrave ou même l'empoisonne ...mais on peut agir dessus et c'est le message que je voudrais exprimer ici; on peut avoir vécu les pires choses , même certaines qui dépassent l'entendement et s'en sortir ... oui c'est difficile  mais possible .
  

 

 

13/07/2008

S'éveiller

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Comment apprendre à connaître le monde, comment vivre et réagir convenablement sans connaître l'instrument essentiel à nos actions et à nos décisions ?
Nous sommes les guides, les meneurs de ce "Je" qui gére notre vie, nos décisions, nos priorités, nos valeurs,nos partis pris. S'il nous manque la connaissance du "Je", principal sujet, principal décideur, principal acteur, ne devons-nous pas en déduire que nous agissons et prenons nos décisions sinon aveuglément, au moins dans un état demi-éveillé ?

La psychanalyse est plus qu'une thérapie, c'est un instrument de meilleur compréhension de soi-même et d'autodélibération, un agent de l'art de vivre. Le plus grand mérite de la psychanalyse ou de tout travail psychothérapeutique n'est pas de guérir des symptômes mais d'aider à l'évolution spirituelle de la personnalité.Le but n'est pas forcément la recherche de mon histoire mais de demeurer à l'écoute de ce qui me travaille, et dont je ne m'avise pas encore .


Quoique nous fassions , tout entraîne un changement .
Et la seule chose qui ne change pas , c'est le changement .

Quiconque cherche à se comprendre, seul ou grâce à une analyse, doit d'abord s'interroger sur ce qui se déroule à présent dans son inconscient, ce qu'il y soupçonne comme motivation le déterminant à présent . C'est l'apprentissage nécessaire pour actualiser son potentiel, celui que chacun d'entre nous possède, et qui demande à être impérativement réalisé au cours de notre histoire , une mobilisation de soi sur ce que l'on a de plus profond, et ce dans tous les domaines de la vie. L'analyse ou la pratique de l'auto-analyse déclenche un processus d'accroissement de son autonomie. On est plus libre parce que l'on développe une certaine aptitude à retenir les choses en soi .

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Tout développement, tout changement, tout épanouissement repose sur la nécessité de se différencier de maniére autonome, et de se définir le la façon la plus ajustée . Nous ne sommes ni libres , ni nous-mêmes, nous ne pénétrons pas au coeur de notre être, tant que nous n'avons pas développé notre jugement critique.
Mais ce profond désir d'être soi confronte au changement et c'est là qu'intervient le courage: celui d'affronter l'incessant mouvement qui nous anime et il faut se donner la permission d'être dans le processus de découverte dans lequel il nous baigne .




Il n'y a rien d'inacceptable en nous . Il n'y a que des choses inacceptées.

"Vivre, personne ne peut le faire à ma place " Giono













12:22 Publié dans psycho | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : psycho, bien-être, pensée

07/07/2008

My brain

bn236066.jpgJe suis depuis l'âge de 10 ans passionnée par le cerveau ...

ce n'est que 20 années plus tard que j'ai compris que l'intérét que je porte depuis tout ce temps à cet organe absolument extraordinaire et sans cesse en mutation est lié à mon vécu traumatique de l'enfance et je sais maintenant que l'attrait d'abord intellectuel puis plus émotionnel que j'éprouve pour les phénomènes de l'esprit, pour le comportement des gens, l'imprévisibilité de leurs motivations me vient de ces dix premiéres années que d'ailleurs j'avais complètement effacées de ma mémoire et que j'ai patiemment retrouvées avec un travail psychanalytique et psychothérapeutique.


"Le cerveau et ses étonnants pouvoirs de transformation" ;le livre de Norman Doidge à ce sujet est passionnant (voir la rubrique "livres du moment").
Personnellement je peux témoigner de cette capacité qu'à le cerveau à récupérer ou à élaborer de nouvelles voies quand il a été endommagé . Et comment on peut se libérer de ses angoisses , comportements destructeurs , phobies , blocages en tout genre .Les gens qui ont subi un traumatisme dans les trois premiéres années de leur vie n'en conserve pas un souvenir explicite , néanmoins, ces souvenirs existent dans la mémoire procédurale , le disque dur en somme et ils sont automatiquement ravivés lorsque une personne est placé dans une situation analogue émotionellement alors les souvenirs implicites engrammés resurgissent souvent à l'occasion d'un transfert, d'une rencontre ou dans certaines circonstances imprévisibles de l'existence ; en y prêtant attention on peut comprendre comment le programme s'est mis en place et se reprogrammer, rejouer les cartes en quelque sorte ...
c'est laborieux , douloureux mais vraiment fascinant, ainsi on peut se changer ,changer sa façon de réagir ,son regard et son approche du monde et être plus en conscience , on le vit émotonellement mais aussi physiquement ...on sent son organe , et plus on s'en occupe ,plus on peut en faire ,plus on ouvre son esprit ,plus on peut assimiler de nouvelles données . C'est top !




suite pour violoncelle de Bach ...


09:00 Publié dans psycho | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : psycho, bien-être, pensée

04/07/2008

Hamlet

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To be or not to be:that is the question:
Wether it's noble rin the mind to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune
or to take arms againt a sea of troubles,
And by opposing end them.



Etre ou ne pas être , telle est la question
y-a-t-il plus de noblesse d'âme à subir
La fronde et les fléches de la fortune outrageante
ou bien s'armer contre une mer de douleurs
et à l'arréter par une révolte ?

William Shakespeare


C'est une question pertinente , et probablement que la noblesse tient plus dans la justesse de la réaction , c'est à dire ,avoir le comportement adapté au contexte , à l'émotion ressentie , à ce que l'on souhaite communiquer de soi , toute la difficulté est sans doute contenue là.
the right word at the right place at the right moment !!!

on ne mesure jamais vraiment complétement l'impact de ses gestes , de ses paroles , de ses regards
on peut y tendre , s'assurer que l'autre a bien perçu notre ressenti , que ce soit de la joie , de la colére , de l'admiration ou de l'amour ,de la reconnaissance , ou du besoin de tout cela ...

nous ne pouvons pas ne pas communiquer
être ou ne pas être en communication avec le monde ...nous le sommes de facto ,
mais nous pouvons être ou ne pas être vrai .













08:49 Publié dans psycho | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : théatre, nougaro, cinéma, art, psycho

28/06/2008

my wife is a witch !

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☛ une sorcière ! tu es une sorcière !!
cette phrase résonne encore dans ma tête , elle m'a d'ailleurs pas mal torturée !!
ainsi ,je pouvais être dangereuse et de mauvaise augure !! tout bien réfléchi et après avoir fait mon mèa culpa , je reconnais que je ne suis pas un ange non plus !! et qu'alors puisque je ne peux pas faire complètement le bonheur de l'aimé , je dois bien me résoudre à accepter ce qualificatif que l'on me prête !!

aprés tout , on est tous fait d'enfer comme de ciel !!

c'est juste accepter son coté obscur , voir le revendiquer , le reconnaitre qui est plus difficile surtout avec l'éducation judéochrétienne que j'ai reçu!
allez!" i am a witch " , j 'avoue par moment j'en ai même le balai qui me démange !!
mais une sorcière bien aimée alors !!
tous les pouvoirs dans le regard !!! wouahh !!

09:48 Publié dans psycho | Lien permanent | Commentaires (3)

27/06/2008

Faire la lumiére

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"C'est à nous de déblayer nos nuages ..." G.Sand

et donc de faire toute la lumière ,c'est un vaste chantier que de vivre le plus en conscience possible et d'être en relation fluide avec son monde intérieur et c'est une source de grande joie et de sérénité ... non , je ne suis pas bouddhiste , ni moine , ni contemplatif !!! mais je me rends compte que plus je tend à être entièrement là et plus la qualité des émotions s'intensifie , toutes les émotions bien sur , il n'y en a pas de bonnes ou de mauvaises , il y en a de plus agréable que d'autre ...

et quand je ris , c'est vraiment de bon coeur !! je comprend mieux ce que doit ressentir un enfant , cet espèce d'insouciance et de confiance dans la vie ,du moins j'ai l'impression d'arriver parfois à cette qualité de sensation mais c'est encore fugace ...
quand je peux exprimer mon amitié ou mon amour simplement et complètement , je me sens légère et en phase...

alors je vais continuer vaille que vaille à délayer mes nuages pour trouver le grand bleu ...

09:09 Publié dans psycho | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : psycho, littérature, voyage