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03/06/2013

A voir

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14/05/2013

Bright Star

 

 

Hier soir, ce film de Jane Campion m'a bouleversée, mon petit côté romantique sans doute. J'aime les histoires d'amour au cinéma, je les aime dans la vie aussi, comment ne pas aimer ça? Dans ce film, l'importance des mots et des non-dits dans l'éclosion et le développement d'un sentiment est magnifiquement amenée, les images sont superbes, le temps semble suspendu et tout est fait avec une élégance rare, sans miévrerie, sans ennui, sans effet de violon, on est pris par l'émotion qui emporte ces deux êtres vers ce voyage insensé et par sa poésie.

J'ai été touché par la présence, que Jane développe, de l'échange épistolaire... Il a pour moi une telle importance que je me demande parfois si je suis bien à ma place dans mon siècle, dans ce temps où l'on ne s'écrit plus, où ce n'est plus "in", plus adapté. Oh! Je suis friande des mails, sms et "like" facebookien, mais reste inconditionnellement et sentimentalement très remuée par l'échange de lettres, de cartes, de petits mots, écrits à la main avec toute la suavité que contient l'écriture, le papier, tous les parfums qu'une lettre comportent en elle, toute la puissance qu'elle transmet. 

Sans parler de l'attente qui exacerbe et qui sublime la relation qu'elle soit d'amour ou d'amitié.

 

" Les nuages nagent dans des enveloppes géantes, comme des lettres que s'enverraient les saisons."

- Ismaïl Kadaré -


31/03/2013

L'artiste et son modèle

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- Un film de Fernando Trueba -



27/03/2013

Rêves

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- Akira Kurosawa -

 

26/10/2012

La source des femmes

 

 

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La source des femmes, un conte oriental plein de lumière, d'émotion, de courage et d'élégance. Un très beau film de Radu Mihaileanu. Son "Va, vis et deviens" qui se passait entre l'Ethiopie et Israel interrogant les racines de l'immigration en Israel m'avait remuée jusqu'au fond des tripes. Son "Concert" sur le monde baroque des musiciens slaves confronté à la décrépitude post-communiste m'avait touchée aux larmes. Beaucoup d'humour et de grâce dans ce cinéma engagé qui ne peut laisser indiférent. Cette fresque sur la condition des femmes dans le monde de l'islam est stupéfiante de délicatesse et devient même universelle invitant à réfléchir sur ce regard que peuvent porter les hommes sur l'autre moitié de l'humanité. "La source des femmes" invite sans forcer à y penser et peut-être à faire doucement bouger certaines choses encore malheureusement trop figées et trop archaïques.

 

31/08/2012

Omar m'a tuer...

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- La Femme-Hibou -

 

Pat a étrangement insisté pour que je vois ce film sur cette affaire, en entier. J'avais esquivé au premier visionnement à peu près à la moitié, j'ai exprimé que je sentais que ça allait être au-dessus de mes forces et je craignais la soirée abîmée. J'ai alors quitté la pièce, Pat a fini de voir le film et puis me suis couchée presque sereine d'avoir pu éviter le pire. Hé,hé. Pourtant, ce soir, là, présentement, voilà qu'il récidive, qu'il me demande de voir la fin d'un film que je sais poison dans ma carte du monde. Je plie, acquiesce et accepte ce déroulement. Jesus, Christ!! J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai hocqueté avant de m'effondrer. Non, plus que non, viscéralement non. Je ne suis vraiment pas taillée pour l'injustice et pas prête de l'être. Faudra qu'on me tue pour me faire être autrement que ce que je suis devenue à tort et à travers. Je pensais à Cyrulnik, avant de voir ce film, et je disais à Patrick tout comme lui, que la résilience est loin d'être un acquis. Une blessure narcissique aussi infime soit-elle est à jamais ancrée dans notre vie. On cherche à colmater la douleur, à lui donner un sens, à l'oublier, l'organiser, l'enjoliver, la sublimer, lui donner des lettres de noblessse, n'empêche que quoi qu'on fasse, la blessure est là, et plus elle est profonde et profonde, tatouée dans nos chairs, dans notre vision du monde, plus, quoi qu'on fasse elle se ravive à nous et peut nous plonger dans des détresses effarantes et si terriblement humaines. J'ai foi en l'empathie, je sais qu'elle est source de plaisir dans la relation à autrui mais je n'ai pas encore la capacité de me l'offrir. J'en ai manqué terriblement dans ma vie, je l'ai cherchée désespérement et maintenant j'en suis au stade de l'expectative, j'ouvre mon esprit et mon coeur à mes fins. Mon regard change, mon horizon aussi, il s'éclaire et mes souffrances narcissiques s'estompent pour laisser place à l'improbable: moi. Comme quoi, faut toujours faire confiance à l'étoile qui brille en nous, celle qui matérialise dans notre imaginaire notre existence. Faut savoir et apprendre à s'aimer et à s'étonner, sans cesse, et jamais laisser qui que ce soit, vous tirer d'affaire en vous tuant  ... Faut vivre, bonnant malant, mais pas seulement, faut frisonner, faut se donner, faut y aller, ne pas craindre l'adversité, se permettre, oser, penser, se cultiver, apprendre et plus que tout aimer. Omar m'a toucher. Choukrane. 

 

12/07/2012

La part des anges

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J'ignorais totalement que "la part des anges" était la partie du volume d'un alcool qui s'évapore pendant son vieillissement en fût. Ces vapeurs qui enivrent le ciel, plus présentes dans les chais d'élixirs forts comme le cognac, l'armagnac, le whisky. D'après Wiki, l'expression aurait pour origine l'alchimie qui désignait par anges les substances volatiles, belle poèsie. Hier soir, je n'avais pas trop envie de rentrer chez moi retrouver ma smala, je voulais être un peu seule et quand on a chez soi enfants et beaux-enfants à demeure, ça n'est pas possible. La vie de famille implique un don de soi, être mère demande certains "sacrifices" qui ne sont rien comparés aux sources de joie que ça procure et parfois j'ai besoin de ne penser qu'à moi. Suis donc allée au cinéma. J'ai beaucoup aimé ce film, sensible, drôle, émouvant, inventif et humain. Il m'a rengaillardie. Il y a toujours un moyen de s'en sortir, s'instruire et être créatif semble en être un de taille, c'est un des enseignements de ce prix du jury de Cannes mais aussi que l'amour donne des ailes, là le titre prend alors une toute autre saveur que celle du malt ou de n'importe quel grain! A voir...

 

12/06/2012

le gamin au vélo

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J'aime le cinéma des frères Dardenne, cette réalité de la vie qu'ils filment de façon romanesque. J'aime le message que leur vision du monde délivre comme celui dans ce film, le Gamin au vélo où comment un enfant dont le père ne veut plus s'occuper peut en découvrant l'amour d'une femme sortir de la violence et de la peine qui le submerge. Forcément! L'amour qui guérit et qui sauve, voilà un message qui ne peut que me plaire... Au-delà de ça, et suite à la discussion entre les trois drôles de dames que nous formons, Laurence, Laure et moi, je réfléchissais ce matin à pourquoi le cinéma, pourquoi tel film nous parle plus qu'un autre, qu'est-ce que chacun d'entre nous vient chercher et trouve dans le septième art? 

 

31/05/2012

De rouille et d'os

 

" La délicatesse est une façon de parler et l'amour une façon de faire."

- Michel Audiard -

Film à voir.

 

14/05/2012

Eva et Irina

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- Eva par Irina Ionesco -

 

Avant-hier soir j'ai visionné le film autobiographique Little Princess d'Eva Ionesco avec Isabelle Huppert dans le rôle de sa mère. Je craignais d'être perturbée par ce film, certains films me troublent au plus haut point, l'image s'infiltre dans mon inconscient sans que je ne puisse y prendre garde et a parfois des effets boomerang déconcertants. Sans doute avec l'âge et avec mon bagage suis-je un petit peu plus préservée, là, il ne s'est rien passé de spectaculaire. Intriguée, j'ai voulu en savoir plus sur cette femme Irina qui a photographié sa petite fille de quatre ans jusqu'à ses neuf printemps dans des poses suggestives d'un érotisme troublant et d'une beauté quasi toxique. J'ai trouvé un entretien d'elle parlant de son enfance et de sa vie stupéfiante digne d'un roman, la réalité parfois dépasse la fiction: on ne se retrouve pas tous contortionistes avec deux énormes boas pour finir cible vivante nue pour un lanceur de couteaux! Au travers de son art, elle a cherché à être, à combattre ses démons intérieurs, à rester vivante et elle a instrumentalisé sa fille tout comme elle l’avait été elle-même. Dans le travail de cette femme il y a un côté sophistiqué à l’extrême, élaboré, un dialogue entre la féminité et la mort comme si un corps de femme était un poison ou une plante cannibale, c’est d’une beauté dérangeante, interpellante presque perverse doublé d’un impressionnant rejet du masculin palpable et d'un appel désespéré au féminin. "Qui suis-je", semble t'elle nous dire au travers de son regard. Abandonnée par ses parents à quatre ans, c'est elle qu'elle semble chercher à travers la théâtralisation de sa petite fille, dans toute son oeuvre transparaît cette quête de l'identité. D'un seul coup j'ai pensé à ma propre histoire avec ce doute qui subsiste en moi sur l'identité de mon père, cette conviction fantasmagorique que mon père pourrait ne pas être mon père et que, quoi qu'il en soit je n'ai pas le sentiment d'avoir eu un papa, alors qu'en fait dans ma sombre réalité il est bien là. Quand je parlais davantage de mon vécu enfant, on me demandait souvent comment je pouvais autant aimer les hommes avec ce que j'avais eu à vivre? On pourrait me demander aussi comment cela se fait-il que j'aime autant les femmes aujourd'hui? Je ne conçois pas un monde sans l’un ou l’autre. Les deux ont leur importance dans les mêmes proportions pour les mêmes raisons et c'est cette union de ces deux pôles qui ouvre à la création et à la complétude, j'en suis intimement persuadée. Quand on me parle qu’un monde sans hommes serait plus je ne sais quoi, je ne peux m’empêcher de sourire, pas plus que dans un monde sans femmes je ne pourrais tenir. Pour en revenir à ce film d'Eva, j'ai été fascinée par le jeu de la jeune actrice qui tient le propre rôle de la réalisatrice et par la mise en scène de cette relation d'attraction-répulsion propre à toute relation incestueuse. Pour sans doute beaucoup d'individus, ce qu'a fait Irina n'est pas là de l'inceste mais de l'art, pourtant cette mainmise qu'à cette mère sur le corps de sa fille me rappelle cette tentaculaire présence de ma mère qui m'utilisait sans le savoir et m'offrait en pâture à son père. Je comprends maintenant qu'elle n'a pas pu faire autrement, elle-même prisonnière, elle-même utilisée et, le regard que je porte sur elle est beaucoup plus apaisé et je ne me demande plus, ou en tout cas beaucoup moins, qu'elle aurait été ma vie si je n'avais pas eu à vivre ce que j'avais vécu. J'accepte même cette insoutenable idée que j'ai pu y trouver un certain plaisir malgré moi et que je porte en mon sein cette perversité, qu'il me faut l'accepter voire la sublimer. C'est tout le paradoxe de la relation d'Eva et Irina et toute la violence de leur relation et si elles sont en guerre encore aujourd'hui, luttant avec les mêmes armes, c'est qu'elles n'ont pas pu faire ce qu'après de longues années j'ai le sentiment d'avoir accompli: ne plus haïr ma mère et apprendre à m'aimer entière avec mes venins et mes contre-poisons, mes désirs, mes substances et mes mots qui poussent, cognent et ne demandent qu'à sortir, définitivement je l'espère dégagés de toute l’emprise d'une maman comme Irina, maquerelle et voyeuse qui m'a aimée à sa manière, vénéneuse.

 

10/04/2012

15:15

Je sors de mon bain avec cette pensée fixe: pourquoi diable dit-on que ça rend sourd? 

 

02/11/2011

désirs

 

29/06/2011

Mise en train

 

 

10/04/2011

Parce que nous l'avons vu, revu, et tant partagé*

Et toujours avec le même plaisir et la même espérance en l'avenir et en l'humain, et le possible, et la force en nous, et j'en passe.

Et parce que je vous aime, sans concession, et avec tant de fierté!

A vous, les hommes de ma vie, chair de ma chair, mes fils.

 

 

 

* Au moins cent cinquante visionements pour celui-là, Ah! Excalibur! Presque notre marque de fabrique. Cent pour la Guerre des étoiles, vous étiez unanimes "maman , t'es un Jedi ", une vingtaine pour le Seigneur des anneaux, un peu moins pour les Harry Potter, et je passe les Mac Gyver à la télè et les Robocop au ciné avec les pop corn, et la cerise sur le gâteau, hein les gars, les James que j'affectionne tant! Oh, j'oubliais, ça c'est vraiment dommage nos chers Indiana Jones et puis Barry Lindon qu'on a vu et revu et puis le Soldat Ryan dont je ne pouvais même pas accepter les premières images, vous me disiez à chaque fois : "ça n'est que du cinéma!", pouah, et, Le jour le plus long, Zorro, Les trois mousquetaires, sans parler des Tex Avery et des Goldorak, et des Batman. Je crois qu'il n'y a qu'avec votre père que vous avez ri avec Benny Hill parce que tout le reste lui passait au-dessus, mais nous on en profitait un max, agglutinés comme des sardines en boîte dans le canapé, se serrant les uns contre les autres, pétris d'émotions similaires.

 

08/04/2011

Pina

 

 

 

" Quand on y regarde de près, tout provient d'un incoercible besoin d'amour ."

- Pina Bausch -

 

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" Se lever, s'affaler,

tituber, s'effondrer,

se dérober, bondir, pirouetter,

s'affaisser sur soi-même,

rouler, chercher protection,

s'endurcir, se tendre,

s'entrelacer, prendre par l'épaule,

se toucher et s'éloigner l'un de l'autre,

se laisser soulever, porter, tomber,

baisser la tête, pleurer, rire, exulter, glousser,

éclater de joie, pouffer, sangloter,

glisser, trébucher, faire la galipette, foncer...

aller, marcher, courir, cavaler, s'arrêter,

rester immobile..."

 

- Wim Wenders - Discours pour Pina - 

 

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J'ai pas aimé la 3D, c'est pas le poids des lunettes qui donnent un air venu d'ailleurs, c'est que ça donne à l'image un côté tellement réel et saisissant que ça en devient complètement irréel et que ça amenuise l'émotion, ça la détourne, ça l'empêche d'éclore, en tout cas pour moi.  Evidemment c'est sans aucun doute une prouesse technique, et c'est absolument bien filmé, mais, mais, mais, ça oblige à rester finalement, dans l'image, alors qu'on aimerait pouvoir s'en éloigner pour laisser son coeur respirer, parce que Ah! Pina! par exemple! je ne connaissais rien de son univers, de son travail, de sa présence à cette grande dame de corps, je l'ai découverte par bribes grâce à Laure mais je n'en soupçonnais pas la consistance, l'ardeur, la lucidité, et ce fut pour moi une révélation.

Elle aime révéler les corps sous tous les angles pour en extraire la quintessence, la force tragique non sans humour d'ailleurs, il y a même parfois l'intervention d'un burlesque à la Buster Keaton, elle arrive à merveille à exprimer le drame d'être né et le désespoir d'aimer. Le monde de Pina est un monde où l'on danse et parle, où on joue l'amour, la vie, la mort, un monde qui interpelle, qui pose des questions, qui transcende. Sa danse est démesure. Elle ne se mesure pas, elle arrache à l'individu l'essentiel de lui-même, sans autre intermédiaire que son corps et sa voix. Les choix musicaux accompagnent magnifiquement son message, ce faire-voir qui fait voir.

 

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 En deçà de cette fascinante découverte, et au-delà de la 3D, j'ai été particulièrement touchée par cette passion commune de tout ce corps de ballet qui ne fait qu'un avec son mentor, l'insufflatrice Pina, le regard au travers de de Pina, on sent l'amour partagé, on sent l'émulation et la capacité à saisr sa chance pour donner plus et ainsi recevoir. On sent l'aventure humaine. Chacun de ces témoignages est une bouffée de profondeur, d'humanité. Tous disent d'une même voix ce que ce chemin avec cette grande dame leur a apporté, ce dépassement de soi dans la douleur, le doute et la joie, cette découverte de l'impossible, de l'indicible qui devient gestes, mouvements, grâce. Ils se dégagent de ces visages une sérénité, une congruence de toute beauté. Et c'est sans doute le plus beau message de cette artiste exceptionnelle, perdurer d'âme en âme en permettant à l'autre d'exister.

 

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- Pina Bausch -

 


 

 

* Merci Laure. Laurence en parle aussi, ainsi qu'Alex, ici.


06/04/2011

Aujourd'hui, à Paris, en début d'après-midi, en compagnie de Laure K, "Pina", le film de Wim

 

 

"I loved to dance because I was scared to speak. When I was moving, I could feel.''

- Pina Bausch -

 


16/01/2011

I am you

 

 

06/01/2011

requiem

 

 

21/10/2010

Route 132

Film vu avec Emcée et Pat au cinéma Rue Saint Denis au coeur du quartier latin, de Montréal je précise, qu'on s'emmêle pas les pinceaux, pendant que Christian faisait la lessive pour sa belle et réchauffer les lasagnes tout en buvant piane-piane comme il l'écrivait à Yvan entre deux sirotages... Ce flm m'a émue, heureusement pour moi Emcée avait tout prévu et j'ai éclusé sa réserve de mouchoirs! Un film extrêmement bien joué, tout un travail de deuil tout au long d'un trip jusqu'en Gaspésie. Evidemment les dialogues avec cet accent si cher et des images superbes, surtout celle du cimetière marin qui reste gravée en moi, si hautement symbolique, mais je ne vous en dis pas plus, j'encourage par contre mes amis québécois à aller le visionner et aux autres d'essayer de pouvoir le voir via internet, parait que c'est possible d'après le chum de Sandra mais moi, je suis pas bien calée encore pour ces choses là. Il se dégage un ton particulier du peu de films québécois que j'ai pu voir jusqu'alors, ils ont une manière bien à eux d'exprimer et de rendre la sensibilité d'un être qui me parle en direct, je dois bien l'avouer, je suis rentrée de là genre "aux larmes d'Hélène, viens-t-en remplir ton seau "! Mais le plat chaud et le vin sont venus à bout de mon émotion déclenchée ainsi à haute dose, souvent je pleure devant les films qui me touchent, ça coule tout seul, il n'y a rien à faire, j'ai les glandes lacrymales hyper développées! En tout cas si vous en avez l'occasion, voyez ce film profond et dîtes moi s'il vous a fait le même effet qu'à moi, l'éternelle trop sensible!

" Gaspille pas ta force sur ce que tu peux pas changer..."

 

06/07/2010

Tournée

Mathieu Amalric donne une définition étrange de « Tournée » : « C'est le film d'un garçon qui a juste vu un reportage sur des filles et qui va en faire quelque chose, mais il ne sait pas encore quoi. » C'est en lisant un article d'Elisabeth Lebovici dans « Libération » qu'Amalric entend parler pour la première fois du « new burlesque », ce music-hall d'un genre inconnu en France, emmené par des actrices aussi accortes qu'excentriques. Cet article fut le déclic, la bonne idée qui lui permettra de réaliser un vieux rêve : écrire un scénario à partir des notes de tournée de Colette. La romancière les écrivait au jour le jour pour un quotidien qui les publiait en feuilleton comme autant de croquis de sa vie d'actrice un peu scandaleuse égarée en province. Ces textes ont été ensuite réunis sous le titre « L'Envers du music-hall ». Extrait : « Nous courons vers l'hôtel, vers la loge étouffante et la rampe qui aveugle. Nous courons pressés bavards, avec des cris de volaille, vers l'illusion de vivre très vite, d'avoir chaud, de travailler, de ne penser guère, de n'emporter avec nous ni regret, ni remords, ni souvenir. »

Le film d'Amalric rend un bel et touchant hommage aux artistes en tournée tels que les croquait Colette. Les filles du « new burlesque » lui apportent un supplément d'âme, une étrangeté, un exotisme qui emballeront définitivement l'affaire avec leur physique fellinien, leurs tatouages, leurs paillettes, leurs maquillages outranciers et leur usage de la langue anglaise pimentée de quelques expressions françaises prononcées avec un accent délicieux. Pour retrouver l'ambiance des tournées, Mathieu Amalric a organisé des représentations en province avec un vrai public, qui découvrait, stupéfait et ravi, les numéros insensés des filles : Mimi Le Meaux, Dirty Martini, Kitten on the Keys, Evie Lovelle, Julie Atlas Muz et le seul garçon de la troupe, Roky Roulette.

 « Tournée » est, aussi, un hommage à ces producteurs qui, tel Bernard Palissy, sont capables de brûler leurs meubles pour financer leurs rêves. C'est Claude Berry qui hypothèque sa maison pour payer les dernières scènes de « Tess » de Roman Polanski. C'est Paolo Branco, le fantasque producteur de Manoel de Oliveira, de Werner Schroeter, de Raul Ruiz, qui gagne au casino les sommes nécessaires pour achever le tournage d'un film de Wim Wenders. C'est Jean-Pierre Rassam, c'est Humbert Balsan, suicidés au champ d'honneur. « Ce sont des artistes et des aventuriers, dit Mathieu Amalric. Comment font-ils pour continuer ? A la mort d'Humbert Balsan, j'ai eu peur pour Paolo. » Paolo Branco devait tenir le rôle de l'imprésario de « Tournée ». Il a décliné au dernier moment. Mais il a produit le dernier film de Manoel de Oliveira, présenté, en même temps que celui d'Amalric, au Festival de Cannes. Respect

- Thierry Gandillot - Les Echos -

Je l'ai vu hier soir... j'y allais confiante, que des bonnes critiques que des bons échos que de bonnes vibrations à propos de ce film, je n'ai pas été déçue... juste un peu peut-être, ne pas avoir vu le show de ces femmes débordantes d'énergie, de générosité et d'amour en entier et n'en avoir que des bribes... C'est un film tout à fait humain, fait de désirs de se sentir vivant et de le partager, fait de plaisirs de se sentir femme et de l'exprimer, fait de couleurs et de gris comme la vie même et parlent de nos voyages de nos errances de nos erreurs et des moyens que l'on trouvent en nous ou autour de nous pour y faire face... C'est un film sur la vie d'artiste, sur le spectacle, ses contraintes et ses bienfaits... Intelligent et sensible, vraiment attachant.