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02/06/2009

Chaïm Soutine

 

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Chaim_Soutine.jpgPeu expansif, introverti et secret, Chaïm Soutine n’a tenu aucun journal et n’a laissé que peu de lettres. Les photographies le représentant sont rares. Le peu que nous sachions de lui provient de ceux qui l’ont côtoyé et des femmes qui ont partagé sa vie. "Soutine resta une énigme impossible à déchiffrer jusqu’à la fin. Ses toiles sont les seules clefs véritables qui ouvrent la voie de cet homme déroutant."Un génie sauvage et désespéré, un artiste génial, scrutateur des âmes et de l'esprit; la matière de sa peinture est dense, charnelle et visuelle.

 

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Chaïm Soutine naît dans une famille juive orthodoxe d’origine lituanienne de Smilovitch, un shtetl de quatre cents habitants en Biélorussie. Les conditions de vie étant pénibles pour les Juifs sous l’empire russe, il y passe une enfance pauvre, dans les traditions et les principes religieux du Talmud. Son père gagne sa vie comme raccommodeur chez un tailleur. Chaïm (héb. « vie ») est le dixième d’onze enfants. Timide, il se livre peu. Le jeune garçon préfère dessiner au détriment de ses études, souvent des portraits de personnes croisées ou côtoyées. La tradition rabbinique étant très hostile à la représentation de l’homme, le jeune homme est souvent puni. En 1902, il part travailler comme apprenti chez son beau-frère, tailleur à Minsk. Là-bas, à partir de 1907, il prend des cours de dessin avec un ami qui partage la même passion, Michel Kikoine.

Il est un jour violemment battu par le fils d’un homme dont il réalisait le portrait. La mère de Chaïm porte plainte, obtient gain de cause et perçoit une vingtaine de roubles en dédommagement. En 1909, cet argent permet au jeune Soutine de partir en compagnie de Kikoine, pour Vilna. Les deux amis sont accueillis chez le docteur Rafelkes et trouvent un emploi de retoucheurs chez un photographe (il fait la connaissance de Deborah Melnik, une aspirante cantatrice qu’il retrouvera plus tard à Paris).

En 1910, les deux compères sont admis à l’école des Beaux-Arts après avoir passé l’examen d’entrée. Là, un trio se forme avec la rencontre de Pinchus Krémègne. Les conversations tournent autour de la capitale de la France où, dit-on, de nombreux artistes, venus de tous horizons, créent un art totalement nouveau.

Voyant là l’occasion de s’émanciper, Krémègne part le premier pour Paris bientôt suivi par Kikoïne en 1912. Soutine espère fermement les rejoindre. Devant ce désir irrépressible, Le docteur Rafelkes finance son voyage.

En partant, Chaïm rompt avec son entourage et son passé. De ses travaux réalisés jusque-là, il n’emporte ni ne laisse aucune trace. (source wikipedia).

 

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"Il n'assimilera jamais la vie ni les mœurs de la capitale, pas plus d'ailleurs qu'il n'avait pu s'acclimater à celles de l'humble village de sa Russie natale où, dixième enfant d'une pauvre famille qui en comptera onze, il s'était refusé à devenir tailleur d'habits comme son père. Pour l'instant toutefois, il vit dans cette misérable Ruche qui a pour voisins immédiats les abattoirs de Vaugirard. Au café proche de son atelier, il a contracté d'invraisemblables relations parmi les bouchers et les tueurs des abattoirs, qui y viennent consommer sous des blouses sanguinolentes ceinturées de l'arsenal de leurs terrifiants couteaux.

soutine_portrait.jpgSoutine partage avec ses compatriotes le goût des couleurs hautes de ton et d'intensité. Mais, chez lui, la couleur prendra le plus souvent des nuances assourdies. Les verts, les bleus, les jaunes ou les rouges de la palette de son compatriote Chagall sont toujours éclatants, les siens deviennent verdâtres, bleuâtres, jaunâtres ou rougeâtres, sans perdre pour cela de leur intensité convulsive et rageuse. La fréquentation des tueurs de Vaugirard lui inspire volontiers des sujets de bêtes égorgées ou de quartiers de viande pourvus des couleurs de la pourriture. Ses figures, ses paysages, à leur tour, se pareront, Si l'on peut dire, de toutes les boues colorées de la décomposition. Et l'on songe à ces macabres statues des XVe et XVIe siècles qui représentent des squelettes où subsistent quelques lambeaux de chair que fouillent des vers, ou encore aux terrifiants évêques verdâtres dans leurs cercueils ouverts que représente le Triomphe de la Mort, au Campo Santo de Pise.

La vie tout intérieure de Soutine poursuit le cours désordonné d'un rêve de primitif dont il cherche en vain à déterminer le sens. Il aura beau lire, au hasard, les livres les plus divers et les plus contradictoires, depuis la Bible jusqu'aux romans populaires les plus vulgaires en passant par les ouvrages des philosophes et des poètes, il aura beau s'efforcer de pénétrer les secrets des maîtres du passé, de Rembrandt à Cézanne, il ne parviendra jamais à rencontrer, dans toutes les manifestations intellectuelles auxquelles il tentera de s'initier, des échos susceptibles de l'éclairer sur un comportement interne et sur une compréhension des choses qu'il semble subir et au développement desquelles il assiste, pour ainsi dire, comme un étranger. Peut-être aura-t-il souffert d'une sorte d'amour jamais partagé.

Même s'il se passionne un temps pour Rembrandt, il ne lui arrivera jamais d'éprouver l'effet de l'intime satisfaction qu'avait ressentie son ami Chagall qui, après avoir intensément interrogé le vieux maître, avait pu s'écrier, transporté de joie: " Rembrandt m'aime!

 

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Les conditions si spécifiques de l'art de Soutine donnent à entendre combien il serait difficile de considérer l'Expressionnisme autrement que comme un ensemble de tendances particulières puisque le cas du grand artiste demeure unique. Chez Soutine, qui restera toujours imperméable à toute théorie artistique, on relèvera surtout cet attachement irréductible à un goût de la mort ou du néant qui l'incitera à déformer, avec une amère joie sadique, tous les sujets que son pinceau a rencontrés. En effet sa technique sera fonction de ce que lui dicteront ses sentiments. Dire ce qu'il a à dire, et par n'importe quel moyen, sera son unique loi. Il sacrifiera toujours le côté plastique à son état émotionnel. Et encore ce ne sera même pas un sacrifice. Tout le long de sa dramatique existence, il ne fera que crier sa triste complainte avec ce sens bouleversant du pathétique que l'on trouve à l'écoute de quelque admirable Negro spiritual magnifiquement chanté par un nègre à la voix éraillée."

( texte de diagnopsy.com)

 

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10:02 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : art, peinture, humain, art de vivre

Commentaires

Oh, merci ! C'est un de mes peintres favoris. Quelle puissance dans son oeuvre.

L'oiseau

Écrit par : Bluebird | 02/06/2009

Bonjour,
je connaissai un peu Soutine mais la lecture de ce commentaire avec les super reprodructions n'était pas de trop pour me rafraichir la mémoire!
BONNE SEMAINE
PS par rapport à ta réponse à mon précédent commentaire ( fréquentable)
je t'envoie sur ton mail l'écrit que j'ai fait pour donner à comprendre le travail de Gina PANE
j'espère que ça complétera ton info internet que pour ma part je trouve assez miséreuse

amitié

Écrit par : alex | 02/06/2009

Hez, bonsoir helena, je suis très heureuse que tu me visitais! Moi aussi j´ai la aime aussi pour sa vita. Je trouvé de ma part ton billet sur Soutine très superbe, parceque je suis ébloui par l´ouevre de amadeo modigliani et par sa j´ áime aussi les tableaus de soutine. Tu a présenté des tableaux j´ai jamais vu de lui. Le tableau xportrait psy derrier-plan vert est super, aussi la femme dans sa robe rouge. Chez les autre deux j´ai m´etonné sûrtout sur la description sensible des doigt. J´aime la palette du couleurs usé pour le tableau de l´eglise (peut-être chatres) et mon tableau favorite est naturellement le balade de les deux kobolds. Merci bien aussi pour toi. Quand je ouvre ton blog j´ai sourié...
Bon nuit bisous de la brise du quest thomas
demain les jours de projets sur notre école primaire ...

Écrit par : bocage | 02/06/2009

Oui, Thomas , c'est bien Chartres... J'aime comment tu parles de cette peinture, merci à toi. j'ai un grand faible aussi pour Modigliani, et on retrouve des filiations chez Soutine, mais Van Gogh aussi, je trouve cela fascinant ces liens d'ailleurs entre les artistes, cet espéce d'inconscient collectif, c'est un peu réducteur, je devrais dire ce souffle commun , je pense que , mais je me trompe peut-être , les individus créatifs se nourrissent les uns des autres, un peu comme sur cette planéte blog d'ailleurs, mais aussi les poètes, écrivains, musiciens, et cela m'émeut. j'ai toujours été persuadé de cette interactivité et de son importance, hum, je veux pas te prendre la tête , excuse-moi. Je t'embrasse aussi...
Bonne chance pour demain.
Hélèna

Écrit par : helenablue | 03/06/2009

Je me permets de vous signaler qu'un film documentaire sur Chaïm Soutine a été produit l'an dernier et qu'il est disponible dans tous les points de vente : Fnac, Virgin, boutique de musées...

Si vous voulez en savoir plus sur ce peintre et découvrir des documents inédits ainsi que des interviews de spécialistes et d'anciens modèles.
"Chaïm Soutine" DVD de 52 minutes si vous désirez plus d'informations vous pouvez téléphoner au 01 43 15 08 03.

Écrit par : Productions du Golem | 03/06/2009

Oh! Merci à vous pour cette info.

Écrit par : helenablue | 03/06/2009

C'est peu dire qu'il sacrifie le côté plastique pour enfourner ses émotions distordues. D'après ce que j'en lis, un être entier d'aucune concession, ce qui en fait un artiste fort. Évidemment.

Ça exige du courage d'être soi.

Écrit par : Venise | 03/06/2009

Oui, Venise.
Je suis complètement d'accord avec toi.

Écrit par : helenablue | 03/06/2009

je fais des recherches sur SOUTINE depuis 1969...

alors, je ne cesse d'apprendre de tant à autre..

biz..à vous..

Gérard

Écrit par : FALUE Gérard | 14/02/2010

..et puis, je reste toujoujours à la disposition de chacune, chacun, pour partager

la vie de ce peintre, de sa fille Aimée SOUTINE...de celles et ceux issues de cette famille de Haim SOUTINE, " Chaim SOUTINE "... qui vivent aux Etats Unis, en Biolorussie... en Israel, et par le monde....

Gérard

Écrit par : FALUE Gérard | 14/02/2010

Bonjour Gérard, merci de votre visite, je suis curieuse et aimerai savoir pourquoi des recherches sur Soutine en particulier depuis 1969, c'est un peintre qui me touche beaucoup...
Bien à vous.
Hélèna

Écrit par : helenablue | 15/02/2010

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