27/08/2009
ressac
Patraque, fébrile sensation de grand vide froid aux os, profond, solitude intense et perte de repéres la mise en abîme qui pointe son lot de questionnement d'angoisse, je n'aime pas cet état d'être, me sens soudain dépossédée de moi-même et impuissante. Pas de rives à accoster, pas de branches traînantes ni de lianes où s'aggriper, la dérive implacable dans des tréfonds que je voudrais ignorer et que je ne peux qu'explorer pour ne pas être engloutie. Vivre à plein ce mal-être passager pour mieux en revenir et pour toucher du coeur ce qui me rend fragile et vulnérable; pas de bouclier dans ces marécages inconscients, pas d'armure, juste nue face à moi-même, écorchée. La sensibilité est un coffre à double fond, la richesse du pouvoir sentir et ressentir et cele aussi d'éprouver. Quand cela m'étreint et parce que je ne peux lutter seule face à mes propres démons intérieurs parfois voraces c'est dans la musique et la poésie que je puise de l'aide. Elle me permet de détourner le cours du fluide abyssal mais ne saurait le réduire à néant. Comment le pourrrait-elle, elle résonne au fond avec mes entrailles et me donne ce vertige du radeau à portée et sur lequel tout mon être s'achalle. Et puis, je sais que ce n'est qu'un passage et que pleine d'air et d'espoir d'amour à donner et à recevoir la surface va de nouveau m'apparaître. "Terre" et c'est la fin du naufrage. J'entends souvent dire qu'il faut toucher le fond pour mieux rebondir. Je ne l'ai jamais même effleuré bien trop profond pour pouvoir l'atteindre... Je pense à cet ami qui m'a dit long time ago "je n'ai pas de fond de moi-même" je ne comprends que maintenant avec l'expérience et les altérités du temps.
Toujours tu reprendras la mer, marine dans les pores les plus ancrés de ma chair à vif. La mer, vaste goût amer et horizons à perte de vue, douce drogue de ma détresse maîtrisée par la force des mots et les mouvements de l'esprit.
Mother's birthday.
23:52 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : état d'âme, psychologie, famille, anniversaire
Commentaires
"Vivre à plein ce mal-être passager pour mieux en revenir..." la meilleure manière de faire.
S'achalle... j'en imagine le sens et reste dans le doute car je ne trouve le mot ni dans mon dictionnaire qui date ,ni sur google.
Écrit par : gaétan | 28/08/2009
" La poésie permet de sublimer la banalité quotidienne et d'emplir son âme de mille petits bonheurs.'' (Anne-Marie Sicotte)
Tout le jour tu as cherché
une chaude maison
n'as trouvé que la nuit, jadis !
L'espoir est sur ton coeur
comme un oiseau blessé
tue-le demain
Écrit par : rainette | 28/08/2009
moi moi moi madame (lève la main et veux parler). Moi moi moi j'ai trouvé, sur google :
"Les Locutions nantaises: texte - IntraText CTAccagner (s') - Faire le paresseux. Se laisser aller sans énergie. Achaller - Exténué de fatigue et de chaleur. « Il est tout achallé."
"Achalle-moé pas" (c'est de cette façon qu'on l'emploie ici, à tort, une fois de plus). Un achallant, un faticant :).
J'espère seulement qu'on ne fera pas un boutte là-dessus mais sur l'essence de ton beau texte Héléna.
Bise
Écrit par : rainette | 28/08/2009
"toucher le fond pour mieux rebondir" : je me suis souvent dit cela. Avec fatalisme, en me disant, bon c'est comme ça que je fonctionne. Je sombre, je descends très bas et je remonte avec de nouveaux désirs, de nouveaux projets, une "santé" toute neuve, jusqu'à la prochaine "crise". Je vois que je ne suis pas la seule. Mais est-ce vraiment une fatalité ? En tout cas mes plongées sont moins longues qu'avant. Autrefois, je m'y noyais littéralement, maintenant j'attends sereinement que cela passe et du coup, ça passe plus vite. Bisous
Écrit par : carole | 28/08/2009
Comme ce serait bien que de ne plus s'approcher languide vers le fonds. Il m'aspire et me tue. je prends les mots de Carole comme une prophétie...je suis prête à croire pour ne plus sombrer.
Ce texte Héléna décrit parfaitement le tourbillon qui m'engloutit
Myel
Écrit par : Myel | 28/08/2009
hey salout helena,
j 'laisse un com sur ce message en particulier, ss doute à cause des ressacs que je viens de quitter et parce que jour d' anniversaire ou pas, je repense en lisant ton texte à cette gigantesque araignée de Louise Bourgeois qui m' avait ouvert à ton univers ... mother, mother et toujours l' amer en partage !
bisoux tendre pour la peine !
et du baume sur le coeur !
Écrit par : laure K. | 28/08/2009
Accroches-toi, Blue, accroches-toi fort. Courage.
Bises
L'oiseau
Écrit par : Bluebird | 29/08/2009
Ici, s'accrocher signifie se pendre.
Écrit par : Christian Mistral | 30/08/2009
Dans ces moments là, j'écoute Aznavour et me love dans les mots d'un être aimé qui me réchauffe, et j'attends, que passe la vague du vague à l'âme.
Écrit par : helenablue | 30/08/2009
Arrête. Everything is fine.
Écrit par : Christian Mistral | 30/08/2009
Le bol, Blue, c'est que les jours n'ont que 24 heures, et que quand c'est passé, c'est passé, la vague reflue !
J'ai connu ça aussi, et je pourrais te dire la même chose que Carole, aux mots de qui Myel a raison de se fier !
Tiens ferme le gouvernail, c'est le meilleur moyen d'accoster où on veut !
Bises
Écrit par : anne des ocreries | 30/08/2009
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