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03/12/2010

mais encore

Ce n'est pas parce qu'on a connu le "du genre pire" et qu'on l'a enfoui et qu'on la fait rejaillir quand on pouvait le faire, qu'on n'a pas pu profiter de la vie. J'en ai bavé, vrai, j'ai souffert profond, j'ai dégusté grave, et j'ai aussi essuyé bien des plâtres et pourtant malgré tout la vie a pris le dessus, j'ai mis au monde trois enfants formidables, j'ai construit en équipe une relation durable bénéfique passionnée passionnante renversante, avec ses revers, ses aléas, ses souffrances intrinsèques, quoi! on ne fait pas d'omelette sans casser un peu d'oeufs, même la mère poularde toute sorcière qu'elle soit doit en passer par là. 

Je buvais il y a encore quelques heures avec deux bonnes amies rencontrées ici même un doux chocolat chaud embaumé de cannelle, nous devisions fébriles, heureuses d'être ensemble, et j'étais là, vivante " comme une souffrance d'amour un soir d'orage brûlant ", presque qu'autant que le breuvage porté à mes lèvres. Comment vous dire à quel point j'étais là et à quel point je pense que c'est ainsi qu'il faudrait toujours être, en pleine conscience tous pores ouverts, en pleine présence tous neurones aiguisés, mais " c'est difficile en sacrement!" ...

 

 

" Vivant. Vivant comme un matou huant la bagarre qui se glisse entre les faisceaux de lune et les échos de ruelle. Comme Custer enfilant ses bottes à Little Horn. Comme un chrétien dans l'arène, comme les cancrelats quand j'allume l'ampoule des toilettes, comme la truffe à l'approche de la truie, comme la truie à l'approche de l'abattoir, devinant un au-delà de bacon et de chair à saucisse, comme une souffrance d'amour un soir d'orage brûlant quand ça tonne tant qu'on jurerait que Dieu déplace les meubles là-haut. Et puis vivant comme Essex au retour d'Irlande, comme Fredo Corleone récitant un Ave dans sa chaloupe, comme la flamme flottant haut sur un bout de chandelle, vivant comme seul peut l'être ce qui va tantôt mourir, ainsi faudrait-il pouvoir se sentir en pleine conscience à chaque heure de chaque jour, mais c'est difficile en sacrement."

- Christian Mistral - Carton Pâte -

 


 

02/12/2010

La vida és Ritme

 

Merci à Barner pour cette belle découverte...