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06/11/2008

correspondance

J'ai toujours été sensible à la correspondance ; il fut un temps ou j'entrenais des relations épistolaires avec un ou deux amis et quelques autres que je connaissais moins , et j'aimais écrire ces lettres ; et recevoir en retour les mots , état d'âme et réflexions de mes correspondants . Maintenant , la maniére de communiquer bouge , exige une plus rapide interactivité par mail ou sms , et  même si cela me plait aussi , je reste nostalgique de cette période des lettres apportées par le facteur ou jetées fébrilement parfois dans la boîte , les détails qui entouraient ce petit bonheur , le choix du papier , bleu déjà à l'époque , une certaine constance ! et la plume , l'encre , le timbre , tout avait son importance ; je parfumais toujours mes missives suite à la demande de l'homme de ma vie qui me l'avait suggéré , j'ai continué longtemps , comme une maniére de s'annoncer autrement que par les mots couchés sur le papier ...

 

(merci à Christiane et à Jalel et à tous les poètes qui nous enchantent de leur mots)

 

 

flaubert-correspondance.jpgJ'ai lu beaucoup de correspondances aussi : les lettres de van Gogh à son frére Théo  et aussi

 

  la correspondance de Flaubert (surtout les lettres à Louise Colet ), un exemple ici et d'autres encore , une m'a plus marquée que les autres , celle de Marina Tsvetaeva et Boris Pasternak :

 

 

 

 

Tendresse-20de-20rose.jpg

 

 

La vie et l’œuvre de Marina Tsvetaeva et de Boris Pasternak, comme toute la vie et l’œuvre des écrivains et peintres russes de cette époque, sont intimement liées à l’histoire de la Russie. Pasternak sera quand même obligé, sous la pression, dans la haine et le rejet qu’il supportera, de refuser le Prix Nobel de littérature et Tsvetaeva contrainte à l’exil des années durant pour finalement rentrer, être exilée en son pays et s’y suicider, crevant de faim et de solitude. 



9782845451117.gifIl s’agit d’un livre exceptionnel , un brûlot de vie, d’amour et de travail poétique.

Mouvement ascendant, hyperbole qui tiendra, tendra, des années durant, cette Correspondance révèle deux êtres au sommet de leur art, de leur pensée et de leurs sentiments. Ils se sont croisés en 1918 et se rencontreront vraiment en 1922. C’est Tsvetaeva bien sûr, qui « démarre » en trombe, et ça n’est nullement péjoratif de le formuler ainsi, elle a toujours été la première et elle le sera jusqu’au bout, pointant à Pasternak le commencement comme la fin de l’amour, elle a toujours préféré la vérité, quel qu’en soit le prix. 
La traduction a rendu à chacun sa voix d’origine, le phrasé constamment interrompu, interjecté si je puis dire, de Tsvetaeva (tirets, points d’exclamation, notes dans la marge mais aussi copies, brouillons etc.), et les longues phrases de Pasternak. 
Cette correspondance révèle aussi la difficulté des poètes avec la « vraie vie » et leur préférence pour la distance qu’impose la correspondance, qui permet aussi la réflexion et la projection. 
Ces deux-là se comprennent sans être les mêmes. Ce n’est pas un amour charnel, Pasternak vit avec une femme qu’il aime, Tsvetaeva n’a que peu d’intérêt pour la chair : 

Je ne comprends pas la chair en tant que telle, je ne lui reconnais aucun droit – surtout pas un droit de voix que je n’ai pas entendue.

…elle qui pourtant aura connu de très nombreuses amours. 
Si l’on compare cette correspondance avec celle qu’a entretenue Pasternak avec Evguenia, sa femme, cette dernière est d’une toute autre nature, profondément charnelle et amoureuse. Ce n’est pas le cas ici. 

001210.jpg


Douze années toutefois à espérer une rencontre qui n’aura pas lieu, ou tout à la fin, en 1935, au milieu d’autres gens, et au cours de laquelle Pasternak ne consacrera même pas une entrevue individuelle à Tsvetaeva, ce qu’elle relèvera sans autre commentaire. 
Désir ambivalent, rencontre toujours compromise et remise : 

La vie ne me donnera pas ça : vous à mes côtés. ( MT )

Marina, mon amie à l’âme sans fond, chaudière voisine de la mienne, logée à la même vapeur, dis-moi « vous », je t’en supplie, il ne faut pas que nous explosions. (BP )

Lorsque le 20 Avril 1926 Pasternak parle à Tsvetaeva d’une rencontre, il lui propose cette chose merveilleuse : se voir tout de suite oudans un an :

Je vais te poser une question sans aucune explication de mon côté … Dois-je venir te voir maintenant ou dans un an ? … je n’ai pas le courage d’opter pour la seconde solution… … si tu retiens la seconde date, voilà ce qui s’ensuivra 1) pendant cette année je travaillerai avec toute l’intensité possible … une année, c’est une mesure, je la respecterai …
. … Ne te laisse pas envahir par le romantisme qui vit en toi. …
… fais un tour d’horizon et saisis le point de départ de ta réponse dans cet horizon et non dans ton désir de me voir. … je vais laisser mon travail pour te voir tout de suite…


Bref il ne sait plus où il en est, lui demande de décider, oriente la réponse dans un sens ou l’autre, lui-même partagé entre le désir de la voir et la conscience de ce que cette année serait en termes de travail et d’élévation des êtres. C’est entre eux un amour sublimé qui –et ils le savent – leur sert uniquement à devenir de meilleurs poètes. 

838796.jpg
Réponse de MT, vers le 28 avril 1926, précédée d’aucune formule, la lettre commence ainsi : 

dans un an. 

Tu es l’orage qui ne fait que se préparer. 
Pas maintenant ! 
Et c’est moi qui le dis, moi qui entre toujours la première, qui réponds la première, qui tends la première, qui ploie la première, qui me redresse la première. 

Le bonheur ne doit pas nous tomber dessus. Comme toi je suis un éclair de longue haleine. Vis ton jour, écris, ne compte pas les jours, compte les lignes écrites. Je t’aime sereinement, souverainement. Tu vois, je ne t’écris même plus de poèmes à l’heure actuelle – ne pas se rendre fou, ne pas provoquer (mot manquant), ne pas éclipser les distances, ne pas te camper au milieu de la pièce, ne pas convoquer ton âme. »
A quoi il répond : 

Car ce n’est pas une histoire d’amour humaine, ce sont des secousses de deux univers, qui savent et qui se touchent, réunis justement par la force de cette parenté sismique.  


Et elle conclut, en quelque sorte : 

… parfois je rêve que notre rencontre soit déjà derrière nous afin qu’elle soit déjà en marche, qu’elle dure… 
Qu’en dire d’autre?... 

Ils se lisent aussi, passionnément : 

Chaque poète a son lecteur unique, et votre lecteur, c’est moi. (MT) 

boris_pasternak.jpgPasternak place Tsvetaeva très haut, à part, incomparable aux autres poètes de son époque : « Tu construis ta physique »  lui écrit-il, conscient de l’élaboration de l’œuvre à laquelle il assiste. Il lui écrit aussi : « Ne m’écris pas, travaille » . 
Chacun parle beaucoup à l’autre de son propre travail, longuement, s’affirmant plutôt que s’interrogeant. 

Les motivations de chacun ne sont pas les mêmes, Pasternak cherche à s’inscrire dans l’Histoire, Tsvetaeva est en quelque sorte contre l’Histoire, dans le « soi ». Peu d’allusions à la politique, sauf pour souligner qu’elle en a retenu « la honte du bien possédé et la honte du bonheur », sauf que la politique est dans l’exil même de Tsvetavea, dans le manque d’argent et les difficultés matérielles pour les deux, en France ou en Russie. Ils mourront dans leur pays, lui retiré, silencieux après l’affaire du Nobel, elle reléguée au fond d’une province inhospitalière. 

Cette correspondance de travail ouvre aussi sur une poétique : 


Ce qu’on peut faire, on ne doit plus le faire. Point. Là, je peux tout. (MT) 

C’est exactement la tâche de la poésie. 
Car les paroles sur les poèmes ne sont d’aucun secours, l’essentiel, ce sont – les poèmes. 

 

 

Commentaires

j'ai tjs préféré écrire que d'envoyer des mails ou des sms dans lequels nous sommes tenté de réduire les mots, une sorte de novlangue comme pr faire référence à l'oeuvre de Orwell.

Écrit par : eelsoliver | 06/11/2008

@ eelsoliver : moi aussi olivier , et je continue à le faire ...

Écrit par : helenablue | 06/11/2008

Tes courriels sont parfumés, je trouve. Et bleus.

Écrit par : Christian Mistral | 06/11/2008

@ Christian Mistral : thanks dear !

Écrit par : helenablue | 06/11/2008

Quel sujet! J'ai longtemps essayé de nourrir une correspondance avec l'une ou l'autre de mes connaissances mais ça n'a jamais réellement décollé.

Il reste que j'ai quand même connu la douce torture de la réponse de l'être aimé, l'assouvissement des lectures répétées des mêmes lettres, la senteur du parfum qui s'évapore trop vite, la qualité du papier à lettre, tout prenait une importance démesurée.

Le nec plus ultra, ce n'est pas la lettre du facteur, c'est la lettre qu'un commis à la réception d'un hôtel qui vous dit: "Monsieur, j'ai une lettre personnelle pour vous!" Surtout quand la lettre est là, dans un hôtel sur la route et que l'auteure vous l'avait destiné en sachant que vous alliez être là à telle date! Humm..., quel délice!

Oui, moi aussi j'ai lu quelques correspondances. C'est le dessert sucré des lecteurs, sauf qu'on ne s'en lasse jamais.

Superbe note, helena, j'ai senti que ton coeur y était là, sans même un repli où se cacher. Étonnant. Et bravo!

Écrit par : Inukshuk | 07/11/2008

Une lettre écrite à la main. Le nec-plus-ultra de l'authenticité.
Envoyée par pigeon voyageur, c'est la totale. ;-)

Écrit par : Yvan L. | 07/11/2008

Ah l'époque des lettres, beaucoup plus charmant, elles peuvent même être anonymes, on analyse le tampon, la date etc Aujourd'hui il faudrait analyser le FAI...

Tsvétaeva et Pasternak, en effet une sacré correspondance. Tsvétaeva avait des positions politiques ambivalentes, à mon sens, elle méprisait trop la politique pour y prendre part et, au contraire d'un Blok ou d'un Maïakovsky, sa poésie est dépolitisée. En fait, elle a beaucoup souffert du rôle de son mari.

Son passage en France a été un désastre, à l'image du passage en Europe pour Dostoïevski. Certains slavophiles ne supportent pas l'Occident et on les comprend aisément. Pour Lou, Triolet, Maïakovsky l'histoire fut différente.

La destinée de Tsvétaeva est au combien tragique, tout autant que celle d'Ossip Mandelstam... Avez-vous lu Anna Akhmatova? Vraiment intéressant...

Merci pour cette note! ;)

Écrit par : Léopold | 07/11/2008

oh oui Helena, la couleur du papier, même l'odeur..... et aussi les fautes d'orthographes qui n'étaient pas automatiquement corrigées par un logiciel... Ca faisait aussi le charme des courriers !! Ouh la la;..... on va passer pour des vieux croutons..... !!
Bonne journée a toi.
Je t'envoie un mail ds la journée. (ben ouep... y a pas à dire, ça n'a pas la classe d'une lettre, mais bon... on fait ce qu'on peut, non ?....)
Bizous

Écrit par : Ibid Norio | 07/11/2008

Chère amie,
Que dire après cette belle adresse ?
Merci pour ce beau billet
Amities

Écrit par : Gharbi | 07/11/2008

Entre la toile et l'enveloppe, le regard de l'autre, tous les regards qui se volent pudeur et intimité. C'est un autre temps du partage. Toutes ces lettres que vous citez sont maintenant dans des livres mais avant, elles ont été écrites pour un seul être dans la confidentialité d'une correspondance. Comment se faire à cette idée de l'écriture ici partagée qui est sur la crête de l'intime, du fantasme ? Difficile....
C'est une des plus belles réflexions que vous ayez mise en ligne.

Écrit par : christiane | 07/11/2008

Je me souviens encore après tant d'années des lettres de la personne que j'aimais...
Je me souviens surtout de l'attente du facteur...
Du tremblement de mes mains lors de l'ouverture de l'enveloppe....
De mes yeux qui voulaient lire toutes les lignes à la fois....
Du plaisir de la relecture.....

Écrit par : motpassant | 07/11/2008

@ Inukshuk : trés beau commentaire là , Inukshuk , moi aussi je sens dans tes mots la palpitation de ton coeur , et c'est trés agréable quand tu laisses un peu tes sentiments s'exprimer ... merci à toi .

amitiés
helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@ Yvan L. : promis Yvan , si tu me fais parvenir le pigeon voyageur qui saura retourner jusqu'à toi , je t'écris une petite missive parfumée ....

kiss
helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@ Léopold : non , je ne connais pas Anna Akhmatova ... vous pouvez m'en dire plus ?

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@ Isbid : comme tu dis !! mais ça fera l'affaire !!!
biz
helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@ Gharbi : c'est en partie à vous que je le dois , vous me l'avez insuflé de maniére détournée par "les mots " ; ce qui a découlé de ma réflexion , c'est mon amour des belles lettres ....
merci à vous cher Jalel
avec toute mon amitié
Helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@ Christiane : Oh ! je vous remercie d'aborder aussi ce sujet de cette maniére , c'est vrai , je suis d'accord avec vous qu'une " correspondance " est tout ce qu'il y a de plus intime , lire celle des autres a un petit côté voyeur , peut-être , mais c'est aussi l' occasion de découvrir l'individu autrement , qui se livre ...

merci de ce beau commentaire Christiane
et de votre amitié

je vous offre la mienne
helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@ motpassant : le plaisir de la relecture , oui , sans cesse renouvelé ...
merci motpasant

j'aime beaucoup votre pseudo , soi dit en passant
et votre univers ...

à bientôt
helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

Yo, mon Terrible: Y a Boeing, qui fait des pigeons comme ça. Bombardier aussi. Airbus...

Écrit par : Christian Mistral | 07/11/2008

chers toues et tous, je lis vos commentaires et vos nostalgies des belles lettres à l'ancienne et je vous comprend. j'ai moi même toujours près de moi la plus belle lettre que j'ai jamais reçu. Elle a son odeur, elle s'est appliquée pour écrire, elle a fait autrement plus d'efforts que pour envoyer un mail ou un sms, sans parler d'un cup de téléphone portable...pourtant, ma curiosité est aiguisée suite à vos propos. je fais le parallele entre une lettre et un disque...souvenz vous quand vous alliez acheter un bel album en magasin...il fallait le temps, il fallait prendre son temps de chercher dans les bacs, apprecier la pochette, sortir le disque pour verifier qu'il n'avait pas de rayure, est- ce qu'il y'a les paroles etc... etc... aujourd'hui combien sommes nous a encore prendre le temps d'aller acheter un cd? meme si l'objet est moins beau?
malheureusement nous sommes, et moi le premier, nostalgique des choses qu'on a tuer...nous sommes tous coupable d'homicide involontaire...sauf qu'il ne tient qu'à nous de ressucité ce qui peut l'etre encore.
bon week end à vous tous

Écrit par : démonio fait sa tête de cochon mais a quand même bon fond | 07/11/2008

@ Demonio qui a bon fond je n'en ai jamais douté :
et bien il y a quelques dinosaures dont je fais partie , j'achéte toujours mes disque chez le disquaire même si le format n'est plus le même , j'en écoute plusieurs , je parle avec le passionné de musique qui est comme moi à fureter .... je vais chercher mes livres chez le petit libraire de ma rue , en plus il est charmant , quand il a pas , je commande et j'attends , comme là les livres de Christian Mistral , comme quand j'attendais une lettre ... je suis encore de ces vieux croutons comme dit Isbid , et je n'en ai pas honte , j' éssaie de péréniser les sensations qui me sont chéres !! faire le marché , tailler une bavette avec le marchand de légumes , savoir comment va sa femme ...Aller écouter les artistes en concert pour ressentir leur musique , rencontrer , toucher , sentir , vibrer ....
et pour les lettres , même si c'et plus rare , il m'arrive encore d'en envoyer , ainsi que des cartes postales , j'aime ça les cartes postales , les envoyer et les recevoir ...
tu vois Demonio , yes we can !!

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

Très belle "missive"... j'invite d'ailleurs à lire ou à relire les poèmes de Pasternak... le romancier à quelque peu éclipsé le poète (comme Borges ?)... qui est pourtant à mon avis l’un des plus grands poètes du XXème siècle… Ces poèmes sur l’hiver et la neige sont merveilleux… La Russie compte encore actuellement de très grands poètes qui ont du mal à se faire entendre… on comprend aisément pourquoi… depuis Joseph Brodsky, la situation a à peine changé…

Écrit par : Andrea Maldeste | 07/11/2008

c'est vrai que l'on n'écrit plus beaucoup aujourd'hui (pour moi c'est seulement des cartes , postales, anniversaires.) Mon seul grand plaisir étant de relire les lettres de grands parents et cousins que je n'ai pas connu et dont j'ignorai tout et à partir de là je l'aisse travailler mon imaginaire
Je ne sais pas si on pourrait retrouver ce plaisir de la correspondance écrite avec tout ce que l'on pouvait y mettre question ambiance ,
C'était comme un espace clos à deux dimensions . Aujourd'hui pour faire la même correspondance au niveau valeur du contenu les mots ne suffisent plus il faut pouvoir y joindre des photos, des croquis, des enregistements des objets à 3 dimensions car on est dans le monde de la 3 eme Dimension et même de la quatrième si on compte le temps,Non? on est forcé d'être plus précis alors que ça nuit à la sensibilté mais le fait est on est moins réceptif de la même façon qu'on lit de moins en moins. On ne peut hélas pas revenir vers quoique ce soit , il faut donc créer du nouveau (un blog ?)
Tu nous simplifies pas la donne avec ton choix la correspondance de Boris et Marina D'autant que ce que tu dis au final ça rejoint la question posée par uneblogeuse amie sur la réflexion sans l'action?

bonne fin de semaine

Écrit par : alex | 07/11/2008

Qu'est-ce qui est le mieux ?
L'écriture de la dite lettre, le temps doux posé sur le papier, les mots qui s'arabesquent ?
Ou la délicieuse attente qui précède la réception d'une missive, l'ardent désir d'ouvrir et la plongée majestueuse dans l'écriture de l'autre ? Et dans ses mots, ses sauts de ligne, ses virgules, ses points de suspension et d'exclamation.
Je fais le pari qu'en ces temps éphémères, la correspondance a de beaux jours devant elle !

Écrit par : Didier | 07/11/2008

Les lettres écrites sur du papier sont comme des talismans, on peut les cacher l'oreiller, les coller sur notre peau, les sentir, les respirer, et caresser l'unicité de la caligraphie propre à chacun de nous.
Ton billet est riche et magnifique...
Merci
Je t'embrasse

Écrit par : lidia | 07/11/2008

Pour ma part, j'éprouve un grand plaisir à prendre connaissance des commentaires qui s'inscrivent sur ce blog.
Balthazar

Écrit par : balthazar | 07/11/2008

à Alex : oui , je reconnais Alex que je ne simplifie pas la donne ... pardonne-moi ... mais cette correspondance de Boris et Marina , je l'ai choisie pour sa qualité artistique , et pour la nature des protagonistes , tout deux poétes ... et la nature de leur relation sublimée au trravers des mots ...
La nostalgie n'empéche pas la créativité et je suis d'accord avec toi pour générer une nouvelle forme de correspondance , que j'éssaie d'instaurer ici au travers de ce blogue ...
une tentative , une aventure, une nouvelle forme de correspondance ...

merci alex et bon week-end à toi également .

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@ Andrea Maldeste : merci beaucoup pour votre beau commentaire Andrea et à trés bientôt .
helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@Didier : les deux mon capitaine !

merci à toi , Didier
amitiés helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@lidia : oui , j'aime cette image Lida , comme des talismans ...

je t'embrasse fort
et merci à toi...

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@ balthazar: hello cher ami , je partage avec toi ce plaisir de lire ces commentaires de qulité , je suis gâtée ...

je t'embrasse
helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

J'avais oublié de souligner la nature subliminale des rapports entre Pasternak et Tsvetaeva. Ce genre de relation platonique, direct héritier du style victorien, ne semble plus de cours de nos jours. Même rétrospectivement, j'essaie de voir les avantages de vivre une telle expérience.

Et je trouve presque odieux le comportement de Pasternak, bien que je ne connaisse nullement les détails de cette histoire (ni même les grandes lignes).

Du sexe ultra-refoulé, non? (cela dit en tout respect).

Cela me fait penser à une copine qui insistait pour qu'on ne se fréquente que sur une base platonique. J'ai dit ok et je n'ai rien demandé. Au bout de six mois, on a franchi la "frontière", à son insistance, alors qu'elle avait imposé une ligne de conduite toute différente... ;)

Écrit par : Inukshuk | 07/11/2008

@ Inukshuk : je ne poserais pas la chose en ces termes , avantage ou non ; en l'occurence pour les deux protagonistes , ici, ils semblent que celà correspondait à leur art , et la maniére de vivre cette relation épistolaire nourrissait leur amour de l'art ...

je ne suis pas sure que je n'aimerais pas cela encore , plus jeune , c'est certain j'ai adoré ... avec l'âge ! je crois que ça peut être une expérience enrichissante de nouveau ...
mais il faut la distance , et probablement ne jamais se voir !!

du sexe ultra - refoulé ? on ne parle pas de sexe ici , mais de sentiment sublimé !

mais c'est sur que lorsque l'on peut vivre sexuellement une passion amoureuse , ou amoureusement une attirance sexuelle .... c'est une expérience plus qu'agréable !! et si en plus on peut se l'écrire et s'échanger une correspondance érotique et sentimentale ... cela me parait le top !!

qu'en penses-tu ?


je trouve tes commentaires de plus en plus intéressants ,Inuk .....
et je t'embrasse .
amitiés
hélèna

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

En fait, il faudrait poser la question de l'amour subliminal. Je l'ai vécu jeune adulte et si c'était à refaire je ne le referais pas. Et pas de correspondance amoureuse sans le sel des rapports sexuels. Voilà. Ouf.

Écrit par : Inukshuk | 07/11/2008

Correspondre nécessite une écriture plus sensible, un ton plus intimiste, une volonté de transcender le simple fait d'épater la galerie.

C'est parfois tout ce qu'il reste, correspondre, quand le monde entier vous broie.

Ça donne l'envie de relire Pasternak, Boulgakov et les autres, ton billet.

Écrit par : Gaétan Bouchard | 07/11/2008

@ Gaétan Bouchard : oui , je te rejoins , correspondre demande un ton plus sensible et une intimité , un bon contact avec soi-même et une confiance réciproque ...
c'est vrai que c'est parfois la seule issue , quand tout autour de vous vous semble étranger et "agressant " ...


merci de ton passage ici , ça me touche beaucoup .
à bientôt
helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@ Inuk : merci de ta réponse sincére ....

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

J'ai gardé les plus jolies, comme des rubans de bonheur que le facteur déposait dans ma boite à lettres, sans le savoir...
Maintenant tout va très vite et tout est aussi éphémère que le support de nos mots. Un bug et... plus de traces. Pourtant, il faut vivre avec son temps.
Une certaine nostalgie peut-être ? J'ai imprimé quelques uns de mes plus jolis mails.

Écrit par : Balmolok | 07/11/2008

Je repense aussi à la correspondance de Voltaire, souvent une vraie commère ... je sais, se servir de cette expression aujourd'hui est assez risqué, mais dire de Voltaire qu'il aurait été un compère, non, impossible. Pourtant la frontière est, sommes toutes, assez mince
Celle d'Hugo?
Les Oraisons funèbres de Bossuet? Ne sonnent-elles pas comme une correspondance de Cour? " Madame se meurt, madame est morte. " Comme j'aurais aimé, collégien, apprendre la littérature en lisant ce texte retranscrit dans une lettre écrite par ma mère. Mon père , lui ... un vrai faire-part de décès à lui tout seul quand il me conduisait au car qui nous ramenait au collège.
Je vous emmerde?
Votre,
Balthazar, au plaisir de vous toutes-tous.

Écrit par : balthazar | 07/11/2008

@ Balmolok : bonne initiative ... ! et la nostalgie , c'est normal comme sentiment , cela permet de mesurer le temps qui passe ...

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

@ Balthazar : permet moi , cher balthazar de t'écrire ce soir que jamais tu nous "emmerdes" , premier point , ni virgule , ni suspension , final...

suis plus intéressée par tous ces regrets du pére d'outre tombe et de la mére littéraire ... tu sais , je suis sensible à ta sensibilité , juste je te le rappelle ...
et tu es ici le bienvenu , quel que soit ce que tu as à dire , exprimer , ressentir ...

au plaisir Bal.
helena

Écrit par : helenablue | 07/11/2008

Je découvre toute cette correspondance sur la correspondance, d'un coup, comme ça, vlan, ça fait beaucoup d'odeurs différentes qui foncent dans ma narine qui frétille.

C'est peut-être le mot qui me titille le plus dans la langue française : correspondances. Et je l'ai prouvé. Quand j'ai découvert qu'il y avait le village des Correspondances à Eastman, j'y suis déménagé. De Montréal à un petit village de 1,602 âmes. Parce qu'on dit "âmes" quand c'est un village. L'événement des jardins d'écriture est une fois par année mais comme Eastman en le berceau, on se donne des tentations d'envoyer des lettres et de parler de correspondances. Tous les prétextes sont bons. Et je n'oublie jamais que le Passe-Mot existe à cause des Correspondances d'Eastman qui m'ont demandé d'en partir un. C'est maintenant le blogue de Venise mais cela n'a pas toujours été.

Personnellement, j'adore envoyer des lettres, et je l'ai fait maintes et maintes fois, j'en ais des caisses entières (elles ont moins l'odeur du parfum mais quand même ...). avec des personnes dans la même ville que moi, qu'importe.

Aujourd'hui, je vais faire un aveu, les courriels intimes ont pris la place et le temps des lettres. J'en envoie peu, des "vraies", je me retiens même. Et si j'en envoie, je fais les choses à moitié (Hon... je sais, honte sur moi !), je choisis du beau papier, je soigne tout l'extérieur, timbres, collants, mais je ne calligraphie pas. Le texte n'est pas manuscrit. C'est devenu au-dessus de mes forces. Et, malgré cela, elles se font "accroire" qu'elles sont des lettres, mes lettres.

Parce que l'âme s'y faufile.

Écrit par : Venise | 07/11/2008

@ Venise : j'ai envie de te dire , si l'âme si faufile ... c'est l'éssentiel ...mais la calligraphie l'est aussi ! et a toute son importance ...
maintenant , avec les courriels , pour donner un parfum à son texte , pour laisser l'âme s'y faufiler , il faut être bien plus subtil encore avec le maniement des mots , me semble-t-il !

merci de cette missive , Venise , heureuse que tu es pu faire un saut par ici ...
à bientôt
helena

Écrit par : helenablue | 08/11/2008

Le personnage se remet à raconter sa vie. Héléna n'y est pas pour rien. Sans doute un effet des correspondances (parfois baudelairiennes).

Écrit par : Phil'Et, biographe officieux du Personnage | 08/11/2008

Le personnage se remet à raconter sa vie. Héléna n'y est pas pour rien. Sans doute un effet des correspondances (parfois baudelairiennes).

Écrit par : Phil'Et, biographe officieux du Personnage | 08/11/2008

Je suis la seule, dans mon entourage, qui envoie des lettres par la poste traditionnelle. Quand je poste une carte de fête, j'écris carrément par dessus ces drabes voeux imprimés. Je ne soigne pas ma calligraphie, parce que je me méfis de ceux qui soignent la leur. De belles lettres attachées, propres, qui sentent le sapin de char et qui suivent le protocole des beaux caractères uniformes enseigné par les maîtresses de petite école, sans bavures, sans envolées ni rondades, ça me gaaaave et ça me rebute. De la correspondance en Times New Roman, ça se situe une coche en dessous de la lettre manuscrite, celle qui garoche des effluves de viande passée dans' poêle deux minutes de chaque bord, comme un bon steak de ronde qui se mange saignant....

Écrit par : Gordon | 08/11/2008

Gordon, essaie le sirlong, c'est bien meilleur et à peine plus cher... ;)

Écrit par : Inukshuk | 08/11/2008

Ta note me rappelle bien des souvenirs épistolaires... parfumés.

L'attente de la lettre...

L'attente avant de pouvoir l'ouvrir...

Et puis il y eu la magie du Net...

Pouvoir correspondre à l'aide des messageries instantanées avec des "inconnus"... du monde entier.

Écrire sur du papier ou écrire sur "du" clavier c'est toujours écrire...

Mais, là, écrire sur LE papier, là c'est de sensualité dont tu parles si bien...

La sensualité évoluerait- elle avec la société et ses progrès techniques ?

Le bien manger, aussi forme de sensualité, me semble un peu bousculé ces temps-ci...

Écrit par : Dr Sangsue | 08/11/2008

>Inukshuk,

Sirlong? Je ne trouve pas de correspondant en français. Il s'agit de?
Balthazar, béotien.

>helelablue,
Le MAMI devra donc ouvrir un accueil pour enfants et adultes égarés, attendant que leur famille viennent les rechercher? Je cherche un nom de baptême pour la titulaire du poste. Le local s'appellera la salle des Egarés, je pense qu'on y verra également des personnes horrifiées parle les regards que leur lancent les tableaux. Compétence requise pour le poste : capacité à réconforter, solution : ? La solution est de regarder avec insistance et confiance.
Deale Esq.

Écrit par : balthazar | 08/11/2008

@ le personnage : ravie de te savoir parmi nous ....
à bientôt
helena

Écrit par : helenablue | 08/11/2008

@ Gordon : j'échangerais bien des cartes postales au goût de viande grillée contre cartes parfumées à l'eau de vie , Sandra .... c'est quand tu veux !
bises
helena

Écrit par : helenablue | 08/11/2008

@ Dr Sangsue : beaucoup de poésie et de rêverie dans ce commentaire Dr.
tout évolue .... et oui !!
à bientôt
helena

Écrit par : helenablue | 08/11/2008

@balthazar,

je me suis trompé. il s'agit de sirloin steak (bifteck d'aloyau)...

Écrit par : Inukshuk | 08/11/2008

"Penser à acheter des timbres. Beaucoup de timbres. Mes lettres à Blue Jean me coûtaient une petite fortune, d'autant plus que, j'en étais sûr, la moitié des missives ne se rendaient pas jusqu'à lui, interceptées peut-être par quelque obscur fonctionnaire israélien qu'offusquait mon propos. Ces temps-ci, j'en écrivais jusqu'à trois par jour, soulevé par une véritable rage de produire, un flot magnifique d'idées neuves qui s'emparait de mes doigts et barbouillait à ma place. Les lourdes enveloppes oblongues, gonflées comme des ventres scorbutiques, s'empilaient sur mon pupitre faute d'argent pour les affranchir."

Vamp. Christian Mistral. p 34.

Écrit par : Inukshuk | 08/11/2008

Donnes-y donc le temps, à cette BlueLady, d'aller se procurer le bouquin à la librairie québécoise. Tsé.

Écrit par : Gordon | 08/11/2008

Ouain, tsé-veu-dire. En té ka.

J'aime bien ton esprit malicieux, gordon... ;)

Écrit par : Inukshuk | 08/11/2008

hihihihi :)

Écrit par : Gordon | 08/11/2008

J'ai déjà lu avec bonheur la correspondance de Beauvoir et Nelson Algren, celle de Camus et Char ...Et bien sûr ce matin, je suis passée à la librairie commander la correspondance entre Tsvétaïéva et Pasternak. 3 semaines d'attente... Un siècle ! Merci pour toutes les découvertes que je fais ici.

Écrit par : Maca'dame | 11/11/2008

c est curieux j ai lu il y a deux mois sur un site web de littérature exactement le même texte que vous avez écrit chère helena mais il était signé d une autre personne.Comment osez vous vous approprier les reflexions d autrui mot pour mot (un véritable copié/collé) c est terrifiant et dire que vos amis du blog sont persuadés de votre érudition... Pathétique.
N effacez pas mon commentaire je le remettrai.... :-))

Écrit par : ATHENA | 14/11/2008

@ Athana : je ne me permetrais pas d'effacer votre commentaire qui est juste de surcroit , c'est vrai que pour cette note ainsi d'ailleurs que pour une partie de celle sur Bacon, notamment sa biographie , pour le reste il me semble que j'ai cité mes sources , si ce n'est pas le cas je vais y remédier

j'ai trouvé quelques textes sur Google , celui la m'a parlé , je l'ai copié mais en ai perdu la source ... je reconnais que votre colére est justifiée , et si pouviez d'ailleurs me redonner le lien de ce texte je vous en serais gré et je vais réparer cette erreur ... je n'ai nullement la prétention d'être érudite et ne revendique pas ce qualificatif , pas plus que d'être malhonnête , maladroite , oui sans doute !
merci à vous .
quand cela est juste j'accepte volontiers ce genre de critique et de remise en ordre .

helena

Écrit par : helenablue | 14/11/2008

@ Athena : néanmoins cela n'enléve en rien la passion que j'ai eu à lire cette correspondance , sa densité et son extraordinaire retenue poétique ... ce " brulot d'amour " ... ainsi j'ai fauté deux fois , la premiére en lisant une correspondance qui ne m'était pas adressée et en me l'appropriant ... et une deuxiéme en ne citant pas la source de ce magnifique compte rendu ...
méa culpa !

Écrit par : helenablue | 14/11/2008

à d autres! ce n était pas la première fois

Écrit par : ATHENA | 14/11/2008

@ Athena : possible !! no comment , je n'ai pas la force , ni l'énergie , et l'envie encore moins de démontrer quoique ce soit , je ne suis pas parfaite , peut-être l'êtes vous ?
peu m'importe , au fond ...
ou est l'important , selon votre vision du monde ?

Écrit par : helenablue | 14/11/2008

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