25/04/2009
Paul Delvaux
Peintre post-impressionniste, expressionniste puis surréaliste.
Subissant l'ascendant de sa mère, Paul Delvaux est élevé dans la crainte du monde féminin.
Après des études à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, il réalise des tableaux post-impressionnistes, puis expressionnistesinfluencés, notamment, par James Ensor. Cependant, à chacun des changements d'inspiration, Paul Delvaux détruit ses tableaux (1920-24).
C'est en découvrant un tableau de Giorgio De Chirico « Mélancolie et mystère d'une rue », que Delvaux a la "révélation" du surréalisme (1934). Sans jamais adhérer au mouvement, il commence, avec « Femmes en dentelle », une série d'œuvres d'une unité si profonde que n'importe lequel de ses tableaux se reconnait au premier coup d'œil.
Il expose ses œuvres à l'exposition des surréalistes de Paris en 1938.
Il a peint également de grandes compositions murales comme celle du Casino-Kursal d'Ostende, du Palais des Congrès de Bruxelles, de l'Institut de Zoologie à Liège.
Paul Delvaux a reçu une faveur nobiliaire du roi des Belges mais il n'y donna pas suite.
Le village de Saint-Idesbald dans la commune flamande de Coxyde, sur la côte belge où il a vécu longuement depuis 1945, lui a consacré un musée depuis 1982.
J'ai toujours beaucoup aimé Paul Delvaux, étonnée de lire d'ailleurs dans le résumé sur sa biographie sa crainte du monde féminin. Avec cette manière pourtant si fine, et si onirique de peindre les femmes, je me dis qu'il a ainsi sublimé sa peur, et comme c'est émouvant. Comme le dit Minotaure dans le texte de tête , c'est une peinture très esthétique et sophistiquée, vraiment proche des rêves, riche et voyageante.
Et ce travail sur l'inconscient, l'image de soi. Toute une poésie dans son regard touchante, et interpellante. Encore un homme qui nous parle ainsi qu-delà comme s'il avait traversé le miroir des âmes, et goûté à son égarement. Fascinant.
12:28 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : art, peinture, beauté
Commentaires
Est ce les teintes, l'époque, mais ces peintures me rappellent les pochettes de Nursery crime et Selling England by the pound de Genesis des albums marquants pour moi...
Écrit par : gaétan | 25/04/2009
ayant "sublimé ses peurs", l'artiste donne cette imagerie profonde, non dénué de se sens métaphorique ... là est tout l'intérêt sans doute ds voyages intèrieurs, il faut un peu de force pour voir au delà des images la vision profonde... je reste silencieuse sur le dernier tableau ... merci Helena encore une fois pour vos nourritures esthétiques, poétiques, magnétiques ...
Écrit par : laurkal | 25/04/2009
Fascinant, en effet. Mais je ne suis pas étonné qu'il ait eu peur des femmes. Il me semble que ces ces femmes nues à la beauté académique, en les peignant dans un ailleurs parfaitement irréel, il se les interdit de fait. Et si l'une d'elle s'approche de lui pour l'enlacer, il est incapable de lui répondre, prisonnier qu'il est de la pierre qui le sculpte…
Mais j'invente, Héléna, pardonne-moi.
Écrit par : Mimi Vaurien | 25/04/2009
elles n'ont pas d'attitudes menaçantes, ces femmes, mais moi, elles me dérangent un peu. elles font peur, un peu. elles ont l'air de mamans qui seraient devenues folles et qui erreraient dans ces décors à la magritte (un peu). dali a beau peindre des anes morts et des hommes décharnés, ça ne m'a jamais fait l'effet que ces femmes nues aux contours charnels, bien ronds et pourtant, inquiétants. on dirait qu'elles étaient folles, toutes, comme possédées. comme aspirées par le néant, mentalement. forcément inaccessibles, donc, oui. (pour moi) pourtant, elles sont belles, oui, mais toujours "absentes".
bonne fin de journée helena.
Écrit par : jean-phicien | 25/04/2009
(on dirait qu'elles n'avaient pas d'ame)
Écrit par : jean-phien | 25/04/2009
Delvaux me fascine et ses oeuvres, souvent dépouillées, disent tant de choses ... J'aime ce monde décalé et onirique.
Écrit par : Constance | 25/04/2009
@ gaetan : J'vois pas de quels albums tu parles mais c'est vrai que la lumière chez Delvaux est particulière...
Tu peux m'en dire plus ?
Écrit par : helenablue | 26/04/2009
@ laurkal : Oui, moi aussi , le dernier tableau me fascine ...
Écrit par : helenablue | 26/04/2009
@ Mimi : Contente de te retrouver , vaurien dear, pas inintéressante ton invention... Au contraire , donne un regard autre ...
Bises, grand frère!
Hélèna
Écrit par : helenablue | 26/04/2009
@ JP : Une sorte d'absence , c'est vrai ou d'abandon ?
Écrit par : helenablue | 26/04/2009
@ Constance: Je partage ça , décalé et onirique ... Tout à fait.
Bises ma belle, et bon Dimanche à toi.
Hélèna
Écrit par : helenablue | 26/04/2009
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