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22/05/2009

Van Gogh

 

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Van Gogh, né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, dans le Brabant septentrional, était le fils d'un pasteur protestant. Dès l'enfance, il fit preuve d'un tempérament lunatique et agité qui devait, tout au long de sa vie, contrarier ses projets. À partir de 1869, il devint commis dans une galerie d'art mais, passionné par la lecture de la Bible, il négligea son travail et dut finalement l'abandonner en 1876. Après avoir été prédicateur dans un faubourg ouvrier de Londres, il entreprit des études de théologie à Amsterdam, mais consacrait néanmoins beaucoup de temps à dessiner. En 1878, il s'installa dans la région minière du Borinage où il décida d'évangéliser les pauvres dont il partageait les conditions de vie extrêmement précaires. C'est là, au début des années 1880, que Van Gogh peignit ses premières toiles. Elles représentent des natures mortes ou, comme les célèbres Mangeurs de pommes de terre (1885, Rijksmuseum Vincent Van Gogh, Amsterdam), les paysans et les gens simples qu'il rencontrait. Sombres et presque monochromes, ces oeuvres expriment avec rudesse la pauvreté et la misère de ces mineurs auxquels Van Gogh s'attacha avec une ferveur et une exaltation exacerbées. En 1886, Van Gogh s'installa à Paris et vécut avec son frère Théo qui dirigeait une petite galerie de tableaux. Il fit rapidement connaissance des jeunes peintres qui animaient les mouvements artistiques les plus innovants. Influencé par l'oeuvre des impressionnistes et par celui d'artistes japonais tels Hiroshige et Hokusai, le style de Van Gogh évolua sensiblement à cette époque. Les couleurs s'éclaircirent, les touches de pinceau, qui furent apposées suivant une technique plus étudiée, suivaient souvent la forme de l'objet représenté. Dès 1888, il adopta des teintes franches et brillantes, présentes dans les tableaux de ses amis français.

En février 1888, Van Gogh quitta Paris pour le Sud de la France où, sous le soleil de Provence, il peignit des paysages et des scènes de genre de la vie méridionale. L'artiste, installé à Arles, commença à employer des touches courbes, tourbillonnantes et des couleurs pures : le jaune, le vert et le bleu en particulier. Cette technique, si spécifique à l'oeuvre de Van Gogh, apparaît dans les célèbres toiles représentant sa Chambre à coucher (1888, Rijksmuseum Vincent Van Gogh, Amsterdam), et la Nuit étoilée (1889, musée d'Art moderne, New York). Tout phénomène visible, peint ou dessiné par Van Gogh, semble être doté d'une vitalité physique et spirituelle. Dans son enthousiasme, il persuada Paul Gauguin, qu'il avait rencontré à Paris, de le rejoindre. Après moins de deux mois de travail commun, leur relation se détériora gravement et s'acheva par une dispute célèbre au cours de laquelle Van Gogh menaça Gauguin avec un rasoir. La même nuit, Van Gogh se trancha une oreille. Quelques mois plus tard, il entra de plein gré à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence où il peignit avec acharnement. De cette période date un grand nombre de chefs-d'oeuvre, dont les Blés jaunes (1889, National Gallery, Londres).

En mai 1890, l'artiste quitta le Midi et rejoignit son frère Théo à Paris. Il s'installa non loin de là, à Auvers-sur-Oise, près de la maison du docteur Gachet qui admirait et soutenait déjà plusieurs peintres impressionnistes, et dont Van Gogh fit le portrait. L'artiste travaillait avec ardeur. Pourtant, le 27 juillet 1890, il se tira un coup de revolver et décéda deux jours plus tard.

Les sept cents lettres que Van Gogh écrivit à son frère Théo (publiées en 1911, traduites en français en 1960) constituent un témoignage unique de la vie d'un artiste, et une précieuse documentation concernant une uvre particulièrement fertile : environ sept cent cinquante tableaux et mille six cents dessins. Le peintre français Chaïm Soutine, ainsi que les peintres allemands Oskar Kokoschka, Ernst Ludwig Kirchner et Emil Nolde, doivent plus à Van Gogh qu'à aucune autre source d'inspiration. En 1973, le Rijksmuseum Vincent Van Gogh, conservant plus de mille tableaux, esquisses et lettres, a été ouvert à Amsterdam.

 

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«N'oublions pas que les petites émotions sont les grands capitaines de nos vies et qu'à celles-là nous y obéissons sans le savoir.»


Vincent Van Gogh  - Extrait d’une Lettre à son frère Théo -

 

 

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En plus de son oeuvre de peintre, et sa grande générosité, il laisse avec les lettres à son frère Théo, un témoignage humain et sensible de grande beauté. personnellement j'ai vraiment été touchée par ces écrits , différemment mais presque autant que par sa peinture, son bleu, sa lumière ...

"Vincent van Gogh tire son génie d’une personnalité exceptionnelle. Généreux, sensible et lucide à l’extrême. Mais aussi, tourmenté et sujet à des crises, conséquence d’une vie difficile et du rejet de sa famille. Ses lettres à son frère Théo sont une analyse, au sens psychanalytique, de toute une vie.

Leur portée est universelle. Elles racontent la quête d’un cœur généreux qui, toute sa vie, recherche l’amour, celui de ses parents et des femmes qu’il aime, sans succès, mais qui construit une relation forte avec son frère, autour de leur passion commune. Ces lettres montrent les difficultés d’un créateur, charnellement dévoué à son travail. Jour après jour, Vincent lutte pour survivre et pour peindre, miséreux de son vivant, ces tableaux n’ont pas de prix aujourd’hui.

Cette correspondance s’étale sur 18 ans, Vincent commence à écrire à 19 ans, et retrace une relation intense et tragique entre deux frères. Amour à la vie et à la mort. Théo, son cadet de quatre ans, le porte de bout en bout. Torturé d’être un tel fardeau pour son frère, Vincent se suicide, il ne le supporte plus. Théo ne lui survit que six mois. Histoire d’un amour impossible entre deux frères. Théo, le marchand de tableaux des impressionnistes, cherchant peu en vérité à vendre les toiles de son frère. Aléas d’une relation fusionnelle.

Les mots de Vincent sont simples. Ils partent de son cœur et sont destinés à celui de Théo. Comme dans ses tableaux, s’expriment à la fois, sa sensibilité, sa passion, son mélange de conviction, de force et d’audace.

Vincent a soif d’amour. De son vivant, il ne connaît que celui de Théo. La lecture de ses lettres à son frère Théo peut à titre posthume lui donner celui du public."


 

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«Il faut commencer par éprouver ce qu'on veut exprimer.»
Vincent Van Gogh -  

 

 

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" L'orageuse lumière de la peinture de Van Gogh commence ses récitations sombres à l'heure même où on a cessé de la voir. Rien que peintre, Van Gogh, et pas plus, pas de philosophie, de mystique, de rite, de physcurgie, ou de liturgie, pas d'histoire, de littérature ou de poésie, ces tournesls d'or bronzés sont peints: ils sont peints comme des tournesols et rien de plus, mais pour comprendre un tournesol en nature, il faut maintenant en revenir à Van Gogh, de même que pour comprendre un orage en nature, en plaine nature, on ne pourra plus ne pas en revenir à Van Gogh.

Je crois que Gauguin pensait que l'artiste doit rechercher le symbole, le mythe, agrandir les choses de la vie jusqu'au mythe, alors que Van Gogh pensait qu'il faut savoir déduire le mythe des choses les plus terre-à-terre de la vie. En quoi je pense , moi, qu'il avait foutrement raison. Car la réalité est terriblement supérieure à toute histoire, à toute fable, à toute divinité, à toute surréalité."

- Antonin Artaud -

 

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18:15 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : peinture, art, art de vivre

Commentaires

Dommage d'avoir une fin si tragique quand on est un Grand !

Cependant Héléna, dans un tout autre ordre d'idées, j'ai un service à te demander. Comme tu sais, j'ai mis la barrière auto censure à mon blog. Je viens de coller des mots sales (hihi) et AUCUN mais aucun n'a été censuré par des ********. Pourrais-tu copier (tu peux l'enlever tout de suite après, c'est seulement pour un test) et coller sur ton blog pour "woére" quels mots seront censurés ? Je dirais "con" et "merde" seront remplacés par des **** tout au plus. Je crois que sexe entre facilement, pénis aussi. Je le sais pour l'avoir déjà essayé, avant d'avoir la censure volontaire.... hihi!
Merci à toi si tu veux faire le test !
A plousse

Écrit par : rainette | 23/05/2009

je viens me reposer, me conforter peut-être, de temps en temps en vos lignes car certaines nuits sont longues pour diverses raisons variées et avariées,
et qu' une exigence sensible à côté me tient pour éveiller alors, je prends la tangente
par où je peux ... et me dit, tiens, allons voir du côté de chez Helena ... car souvent, toujours s' y trouve une réponse, une réponse non attendue à une question non posée.

"open your mind", j' ouvre les yeux et vois, regarde attentivement ces tableaux qui apparaissent dans l' encadrure de la porte ouverte, encore éblouie par la beauté puissante de la nuit étoilée de Van Gogh, et je ne le savais pas.

Et je devrais me mettre en quête là, tout de suite, de ces lettres là, seulement pour mieux entendre ce qui traverse cet esprit là, ces esprits là, la "follitude" si perceptible que je tolère mais ne comprend pas.

Écrit par : laure K. | 23/05/2009

Super présentation!

Vraiment honorable.

Et un bel exercice à faire. Comme monter un exposé à l'école, mais rendu adulte: c'est très enrichissant d'aborder un artiste comme ça, pour soi, mais avec soin, comme un don, un don qu'on se fait, qu'on ferait aussi pour d'autres, comme t'as fait!

Écrit par : Stéphane | 23/05/2009

La concision a cela de bien que tout à coup, l'homme nous apparait dans son ensemble plus que dans son détail. J'ai apprécié.

Moi, si férue de correspondance suis très attirée par cet échange épistolaire de Vincent et Théo. Je savais que leur relation avait été intense mais à ce point, je l'ignorais. Cela doit être des lettres passionnantes à lire.

Écrit par : Venise | 23/05/2009

Celle-ci devrait de plaire, Venise, enfin ce n'est pas le mot, devrait te toucher.
C'est passionnant à lire, et à éprouver.
Amitiés.
Hélèna

Écrit par : helenablue | 24/05/2009

Tu dis qu'elle devrait me plaire, est-ce que tu veux dire que tu l'as lu dans une édition en particulier ? J'ai cherché dans tes textes une allusion et j'avoue que je suis un peu dans la nébuleuse.

Est-ce que ton dernier extrait serait le quatrième de couverture ? Tu as compris que si jamais tu as lu cette correspondance complète dans une édition, j'aimerais en connaître les détails. J'en ai quelques lettres tirées d'une édition où il y a des échanges entre plusieurs illustres personnages, mais ma question claire (je vais finir par la sortir coudon !) est : y en a-t-il une exclusivement pour la correspondance échangée entre Théo et Vincent ?

Écrit par : Venise | 24/05/2009

Venise, tu peux lire toute cette correspondance dans un seul ouvrage:
" Lettres à son frère Théo " aux éditions Gallimard collection L'imaginaire.
Je l'ai lu dans cette édition pour ma part, mais peut-être qu'il en existe d'autre.

Écrit par : helenablue | 25/05/2009

Je pense qu'à travers ton article tu as répondu au souhait de l'artiste qui écrivait (Aout 1888)
..." je voudrais faire le portrait d'un artiste qui rêve de grands rêves, qui travaille comme le rossignol chante, parce que c'est ainsi sa nature?; Cethomme sera blond, Je voudrai mettre dans ce tableau mon appréciation, mon amour que j'ai pour lui.
Je le peindrai donc tel quel, aussi fidélement que je le pourrai pour commencer..." (lettre à son frère)
C'est trés réussi
amitié

Écrit par : alex | 25/05/2009

Merci Alex. Amitiés. Hélèna

Écrit par : helenablue | 26/05/2009

Une tombe modeste pour le plus grand des peintres. J'aime ton exposé. Plus complet que celui que j'ai eu en histoire de l'art... où la plupart du temps on oublie que le vécu de l'artiste définit directement son style.

Écrit par : Symon Dé | 28/05/2009

Merci à toi, Symon Dé, pour moi c'est vrai un artiste est un individu et forcément son vécu influence voir nourrit son style, son oeuvre .

Écrit par : helenablue | 28/05/2009

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