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30/10/2009
j'habite une douleur
-Giuseppe Arcimboldo. 1566. "Water," Oil on wood-
Le poème pulvérisé (1945-1947)
Ne laisse pas le soin de gouverner ton coeur à ces tendresses parentes de l'automne auquel elles empruntent sa placide allure et son affable agonie. L'oeil est précoce à se plisser. la souffrance connaît peu de mots. Préfère te coucher sans fardeau: tu rêveras du lendemain et ton lit sera léger. Tu rêveras que ta maison n'a pus de vitres. Tu es impatient de t'unir au vent, au vent qui parcourt une année en une nuit. D'autres chanteront l'incorporation mélodieuse, les chairs qui ne personnifient plus que la sorcellerie du sablier. Tu condamneras la gratitude qui se répète. Plus tard, on t'identifiera à quelque géant désagrégé, seigneur de l'impossible.
Pourtant.
Tu n'as fait qu'augmenter le poids de ta nuit. Tu es retourné à la pêche aux murailles, à la canicule sans été. Tu es furieux contre ton amour au centre d'une entente qui s'affole. Songe à la maison parfaite que tu ne verras jamais monter. A quand la récolte de l'abîme? Mais tu as crevé les yeux du lion. Tu crois voir passer la beauté au-dessus des lavandes noires...
Qu'est-ce qui t'as hissé, une fois encore, un peu plus haut, sans te convaincre?
Il n'y a pas de siège pur.
- René Char -
Commentaires
Ah la vache, ça c'est du lourd....je vais me le relire pas mal, celui-ci. Il a beaucoup à m'apprendre, je le sens.
Écrit par : anne des ocreries | 30/10/2009
http://www.youtube.com/watch?v=0hei91_LErU
Écrit par : francis | 30/10/2009
Dense, oui, intense aussi.
Écrit par : helenablue | 31/10/2009
@ francis: oui!
Écrit par : helenablue | 01/11/2009
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