12/10/2009
Gérard Garouste
Je l'avais rencontré lors d'une exposition de mobilier crée conjointement avec sa femme Elisabeth mais ne savait rien de lui si ce n'est qu'il se dégageait de sa personne une sorte de force étonnante. Plus tard j'ai pu voir quelques unes de ses toiles puissantes, un livre qui retrace son auto-portrait, et bientôt une rétrospective dans le cadre de la FIAC, un homme attachant et un artiste remuant, c'est ainsi que je le perçois, le ressens.
Etudiant à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1965 à 1972, Gérard Garouste expose pour la première fois ses Dessins monumentaux en 1969, tout en pratiquant la scénographie avec son ami le metteur en scène Jean-Michel Ribes. Dès la fin des années 1960, l’artiste prétend peindre délibérément les thèmes de la peinture les plus traditionnels, le nu, le paysage et la nature morte. Ayant assimilé les avant-gardes, il veut faire face à l’histoire de l’art et se confronte sans cesses aux maîtres et aux textes anciens, par la représentation de scènes bibliques ou mythologiques, ou, depuis 1985, en s’inspirant de la Divine Comédie de Dante, de Don Quichotte ou de la Haggadah juive. Garouste associe parfois des sculptures à ses monumentales huiles sur toile, ou peint au pinceau noir sur des « indiennes » (toiles écrues). Ses figures sont tourmentées, fuyantes, déséquilibrées. Il a été sollicité de nombreuses fois pour des décors, notamment à l’Elysée, à la cathédrale d’Evry, à la Bibliothèque nationale ou pour le rideau de scène du Théâtre du Châtelet. En 1991 l’artiste fonde l’association La Source, dont le but est d’aider des jeunes issus de milieux défavorisés à se revaloriser par la création artistique. Gérard Garouste vit et travaille à Marcilly-sur-Eure dans l'Eure, depuis 1979, et est représenté en France par la galerie Daniel Templon, Paris.
Interrogeant sans cesse les grands textes comme la Bible bien sûr, Dante, Rabelais, Cervantès dont s'inspire beaucoup sa peinture, Gérard Garouste est aussi un coloriste de talent glacis blancs bleus profonds rouge sang ou théâtre avec toujours ces personnages déformés à la Gréco, en souffrance comme la sienne sans doute lui qui lutte et vit avec ce diagnostic depuis toujours de maniaco-dépressif bipolaire. Pierre Assouline en a fait une note lors de la sortie de son livre " L'intranquille" qui me laisse assez perplexe, j'avoue.
"Pour moi, la peinture, c'est la pensée qui passe par la main. Je ne sais combien de fois on a annoncé sa mort. Je n'y crois pas. La peinture sera toujours recommencée, quelque part, dans un hôpital psychiatrique ou le cahier d'un enfant."
"La chose la plus difficile du monde, c'est la simplicité. C'est trouver le geste exact, comme celui de Matisse ou de Picasso. Je ne pense pas que l'art soit un festival d'idées. Il faut laisser sa place au désir."
- Gérard Garouste -
11:46 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : art, peinture, humain, biographie
Commentaires
J'aime que tu nous en parles comme tu le fais, et j'aime aussi les deux citations que tu nous donnes en conclusion, essentielles à mes yeux, et, pour moi, vraies.
Je te souhaite un lundi...positif et costaud. Bises, Blue !
Écrit par : anne des ocreries | 12/10/2009
ses tableaux sont vrais, aussi vrai que j'existe (peut-être), et que je n'aime plus.
tss! la bise à christian, cet esthète du rythme, et de la pulsation.
blabla
Écrit par : jp | 12/10/2009
Parfois je doute du bien fondé de ces notes qui sont d'importance pour moi car j'y suis vraiment sensible et touchée. Mais est-il besoin de le préciser!
Je m'étonne ou plutôt m'interroge dans le sens que tout cela peut avoir , de partager ainsi d'exprimer et d'ouvrir, pugnace chieuse tenace tête de mule autodidacte, oui, mesurée raffinée éduquée aussi ressortissante survivante folle par intermittence généreuse génératrice également humaine sans conteste en apprentissage certainement....
Écrit par : helenablue | 12/10/2009
Superbe, Garouste ! Et tu en parles très bien, donnes envie d'aller y revoir. N'avait-il été choisi par Mitterrant pour "quelque chose" , je ne sais plus quoi d 'ailleurs ?
La simplicité, oui, cette idée là... Je lis quelques extraits d'une interview du grand Giacometti et il dit cela également.
Écrit par : briigtte giraud | 12/10/2009
si c'est le cas, je t'aime bien car t'es naïve, avec du goût qui s'exprime, et la pudeur de ceux qui rasent les têtes à la fin.
mais si t'allais tayller une pipe à ouahid, plutôt, histoire qu'il sorte de ce pyjama qui l'engouffre, et ou il se sent très bien maintenant qu'il a compris, femelle, hein ?
Écrit par : jp | 12/10/2009
@ brigitte giraud: Giacometti! Ah! Que d'émotions!
Gérard Garouste est à voir, sans aucun doute.
Écrit par : helenablue | 12/10/2009
Merci pour cette note intéressante et sensible sur Garouste, que je ne connaissais que peu, et qui me donne envie d'en découvrir davantage. Le partage, c'est précieux...
Écrit par : Sophie | 13/10/2009
Le partage est précieux, en profiter plus encore.
My pleasure, Sophie.
Écrit par : helenablue | 13/10/2009
Raconté par Bernard Blixène à Beaubourg dans le Nouveau Festival, je me suis souvenu de votre texte...Il a commenté "Le coup de l'étrier"le dernier verre avant de partir...citant Antoine Compagnon:"les peintres "a contre- pied"Moi qui aime beaucoup la Danse cela m'a fait sourire... en y réfléchissant je trouve que ces faux pas de départ sont bien fréquents ...mais en tout cas porteur d'une dynamique ultérieure Merci pour tout ce que vous pointez si bien l'attention à l'autre voila de quoi nous sauvez de l'autisme...
Écrit par : laurence | 02/11/2009
bonjour,
ce mail après lecture de votre site car je cherche à joindre gérard Garouste pour l'inviter dans le cadre de la 9èm édition du festival . Je n'arrive pas à trouver sur Internet un site et contact . Auriez vous son contact , téléphone ou mail
avec nos remerciements anticipés
Bien cordialement
Écrit par : mauchamp sylvie | 02/06/2010
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