08/12/2009
résonances
Me suis réveillée Dimanche matin avec ces trois images dans la tête dans l'ordre, j'avais dans la nuit voyagé deci delà, au lever rien à faire elles ne me quittaient plus, étrange, j'essayais d'en comprendre le sens l'association le fil, et puis j'en parle à Eric McComber, me vient alors l'idée de lui demander de mettre des mots sur ce que lui évoque ce triptyque atypique, voilà ses mots...



La peau
 De mes pneus
 Fait craquer
 La fourrure de givre
 Sous les branches
 faussement parées
 Les lames
 acérées de l'étang
 Me renvoient
 Chatoyantes
 Pommettes
 Fissures
 Et lisses lézardes
 
 Roulé sept cent jours
 À la rencontre
 Morbide
 De tes lèvres
 De frimas plâtrées
 Tes paupières
 Closes et dures
 Ton visage vide
 Figé dans l'arrogance
 De la belle éternelle
 
 Mes sacs s'accrochent
 Aux ronces de sucre blanc
 Mais je trace
 Imperturbable
 Plein Sud
 Je te tourne le dos
 Douce momie
 D'éther
 Tendre
 Dague
 En mon sein
 Je roule
 De l'aube
 Laiteuse
 Au soir
 Pudique
 Mon souffle
 Fantomatique
 Marquant mes mâchoires
 De taches lugubres
 
 Je traverse
 les hameaux pluvieux
 Ectoplasmique
 Masse visqueuse
 Dégoulinante
 Sans bruit
 Ni âme
 Je fonce
 C'est tout
 
 Les chœurs mécanisés
 Soi-disants joyeux
 De la saison fausse
 Résonnent tout seuls
 Sur les pavés luisants
 Contre les murs impavides
 Sur les trottoirs déserts
 Minutes, secondes, mètres
 Hop !
 Sorti
 Rien vu
 Les champs reprennent
 Leurs droits
 Chemins
 Verts épuisés
 Bruns affadis
 Ici et là un cheval obèse
 Me jette aussi
 Un regard
 Prétentieux
 À peine vivant
 Ou une chèvre
 En pleine vie
 Fait mine
 Surtout
 De ne rien
 Voir
 
 
 - Eric McComber -
10:13 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : poésie, photo, rencontre, rêves, humain
 
 

 
 
Commentaires
Images saisissantes et mots énigmatiques - résonnances, oui.
Écrit par : anne des ocreries | 08/12/2009
je comprends surtout mieux... " les trois tribaux dans la ville "... :-) en couleur en plus...
" Un auteur québécois erre sur les petits chemins d'Europe. Il emporte dans ses bagages de quoi écrire, quelques kilos de deuils, et un petit oiseau qui va sortir. Sa monture en fait surtout à sa tête, mais elle n'abandonne jamais avant que l'étape ne soit atteinte. Son nom est Rosie."
Écrit par : francis | 08/12/2009
@ francis:
http://www.youtube.com/watch?v=nzkrp-FzIhE
:-)
Écrit par : helenablue | 08/12/2009
Oui. Ça fesse. Peu importe qu'on comprenne ou non le sens de ses mots éthérés. La beauté suffit. Toujours.
Écrit par : Miléna | 08/12/2009
La beauté l'emporte, oui, mais le sens y est en interstices en demi-teintes en subtiles volutes, à l'image de cet homme à part...
Ca fesse! Une expression bien savoureuse que je ne connaissais pas Milena!
A supposer que cela pourrait avoir des similitudes avec ça fouette, dans le sens ça secoue ça touche bien sûr...
Est ce bien l'à propos?
Écrit par : helenablue | 08/12/2009
Pour le sens du texte, je suis entièrement d'accord. Pour l'homme à part aussi.
Pour le sens de "ça fesse!", tu l'as bien compris. Ça remue, ça rentre dedans, ça crée des remous. C'est bien l'à-propos, oui. Et le but.
Écrit par : Miléna | 09/12/2009
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