07/12/2009
paroles et baisers
"On a dit que la beauté est une promesse de bonheur. Inversement la possibilité du plaisir peut être un commencement de beauté."
- Marcel Proust -
09:49 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, beauté, pensée du moment, art, peinture, humain
Commentaires
Pas lié avec le texte mais bien avec le titre, un petit texte perso d'il y a quelque temps :
Ah, si l'amour pouvait rester silencieux comme sont les baisers. Nul besoin de parler pour s'entendre, sentir, ressentir simplement...
Mais le monde est un entrelas de bavardages inutiles où l'amour peu à peu s'effiloche
Je pense aussi que c'est plus la sensation qui est promesse de bonheur, la beauté est toute relative et dépend de la sensation que l'on éprouve en face de quelque chose qui plaît ou pas !
Écrit par : Saravati | 07/12/2009
Sans esprit ni paroles l'amour engendre trop de malentendus... et la preuve :
LOUISE ET JEAN
Au fond d'un tiroir oublié
traîne une boîte en papier mâché,
où gisent par un étrange hasard
une montre d'homme et un beau fermoir.
Comment se fait-il, mon grand ami,
demande mouchoir à son aîné,
que ces bijoux dorment ici
au lieu d'être souvent portés.
C'est que, mon petit, dit le foulard,
les humains ne sont pas très malins.
Fichus et jarretelles m'en seront témoins,
qui se souviennent de cette histoire.
*
Il était, juste pour commencer
mon récit dans les bonnes règles,
deux amoureux très éprouvés
par Amour, l'enfant espiègle.
Car Amour n'est, et loin de là,
pas réellement un bienfaiteur.
Ses bêtes caprices et ses jeux fats
n'apportent pas que le bonheur.
Plus d'une fois Venus l'a grondé,
et son petit cul rose sans plaisir
a châtié de sévères fessées,
sans obtenir de repentir.
*
Amour dit à Jean : "J'ai trouvé,
comment rendre Louise heureuse.
Un fermoir digne de son collier
de perles et de pierres précieuses
serait un cadeau de reine
qui ne pourrait que l'éblouir.
A quoi sert un bas de laine,
si ce n'est pour faire plaisir ?"
Jean, qui avait les bas troués,
et la bourse fort dégarnie,
mais grand coeur, dit : "Bonne idée!
Rien n'est trop beau pour ma mie."
*
Dès lors l'Amour, très satisfait
de son action "généreuse",
auprès de Louise se rendait,
de Jean la douce amoureuse.
*
Louise, lui murmure-t-il, en secret,
Jean a un splendide chronomètre,
mais non pas le beau bracelet,
qu'il aimerait bien se mettre
au poignet, en or vingt carats,
pour, chaque fois qu'il regarde l'heure,
penser à toi, qui l'attachas
par le bras comme par le coeur.
Et Louise qui n'avait rien d'autre,
que les joyaux de son collier,
mais plus de coeur que maints apôtres,
dit : "Rien n'est trop beau pour mon aimé."
*
Mais la fin, seule, en vérité
de ce double geste d'amour,
connaît la femme du bijoutier
qui, autour du cou, depuis ce jour
exhibe une rivière toute neuve
de perles fines et de pierreries
auquel pend, de l'usure la preuve,
une montre en or mal assortie.
Outre d'attirer les regards
sur sa gorge au charme ringard,
à tous le bijou tic-tac dit,
qu'à l'amour sied un zeste d'esprit.
* * *
(inspiré d'une conte d'Oscar Wilde et extrait de mon recueil "Amour, humour, Fantasmes et (R)appels", 2e partie, évidement)
Écrit par : giulio | 07/12/2009
Sorry! Lire : (inspiré d'un conte...) en attendant que conte ait rejoint histoire, nouvelle, fable, etc. dans l'expression narrative de sexe féminin.
Écrit par : giulio | 07/12/2009
" la possibilité du plaisir ..." belle expression
Écrit par : francis | 07/12/2009
Ah, voyons...."la possibilité du plaisir peut être un commencement de beauté"....oui.....sauf que c'est quoi, la beauté ? un truc qui nous éblouit ou une sorte de consensus ?
Écrit par : anne des ocreries | 08/12/2009
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