08/12/2009
Dès l'aube.
Tu poses la chose sur la toile cirée multicolore de la table de cuisine, tu déculottes tu découches écartes les petites cuisses potelées, là tu fourres allégrement ta langue robuste dans la fente fragile tu t'émoustilles et tu dégaines te fais biberonner le manche gris durci velu, slurp slurp, tu te finis, a mano, et tu remballes le matériel.
Fin prêt ta journée peut commencer.
23:45 Publié dans fragments | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : enfance, tranche de vie, humain, abus, réminiscence
Commentaires
je ne verse pas ds la rectitude mais trouver ce texte assez outrageux.
Écrit par : noese cogite | 09/12/2009
No comment.
L'horreur se passe de mots.
Écrit par : anne des ocreries | 09/12/2009
Te gênes pas Héléna, ce serait peut-être outrageux si tu ne l'avais pas toi-même vécu. Alors comment juger ? Comment savoir !
(il aurait mérité de se finir dans un piège à lapin....)
Écrit par : rainette | 09/12/2009
Je reconnais que c'est meilleur et bien plus fin que de l'Apollinaire ou du Bataille et le fait que je n'eus pas osé l'écrire ne me le rend que plus intéressant, chère Blue. Un couac pourtant. La première ligne et demi peut prêter à confusion et ne se voit sauvée in extrémis que par la dernière ligne et demi de la phrase. Il n'y a pas d'outrage... sauf pour ceux qui préfèrent honnir l'amour plutôt que la guerre, la famine, la maladie, l'exploitation sans scrupules de l'homme par l'homme, la misère et autres régurgitations de la boîte de Pandore.
Écrit par : giulio | 09/12/2009
@ noese cogite:
Que ce texte paraisse outrageux n'a rien de bien stupéfiant, mais il l'est bien moins que les actes qui ont entraînés sa mise en forme, je me suis réveillée un matin avec ces mots là ou presque en tête comme un moyen de juguler ou de catharsiser ces souffrances d'enfance, et leur ambivalences , leurs effets à posteriori, leurs ambiguïtés. Ce sont des paroles d'adultes sur une image enfantine insoutenable avec toute la difficulté que cela représente, ce fameux couac dont parle Giulio, couac oui mais couac indeed. J'ai hésité avant de mettre ces bouts de phrases en ligne, elles sont pourtant d'une certaine saveur aigre douce et ne sont aussi que le reflet d'une réalité à tout point de vue.
Le tutoiement donne une promiscuité dérangeante mais intime aussi et renforce sans doute l'effet de malaise.
C'est que mon grand père qui s'adonnait et pas virtuellement à ces petits plaisirs m'était proche, je l'appelais papy et me devais de l'aimer vaille que vaille, comment vous faire comprendre que l'équation n'est pas simple et que du pire on peut même en tirer une jouissance qu'il me faut assumer et vivre.
Écrit par : helenablue | 09/12/2009
@ anne : oui, et en même temps elle ne devrait pas pouvoir se passer d'être dite ou écrite.
Écrit par : helenablue | 09/12/2009
@ rainette:
:-)
je ne cherche pas à juger, mon propos et ma démarche ne sont pas en ce sens, je cherche par contre sans aucun doute à vivre avec, à le revendiquer peut-être, à ne pas en avoir honte à le sublimer en faire quelque chose de différent et de créatif, d'ouvert...
( il était son propre piège un vrai lapin à ses heures perdues!!)
Écrit par : helenablue | 09/12/2009
@ Guilio:
meilleur et plus fin que du Bataille et que de l'Apollinaire, diantre! plus tordu et décalé et subversif aussi peut-être, pas d'outrage pour autant, du moins pas dans ce que j'ai voulu y mettre ou tenté d'y mettre ou d'en démettre.
Parler d'amour sous toutes ces formes est et sera toujours un de mes exercices favoris, j'avoue humblement.
Écrit par : helenablue | 09/12/2009
ALORS UN PIÈGE À OURS !
Écrit par : raynette | 09/12/2009
:-)
Écrit par : helenablue | 09/12/2009
Tout à fait d'accord ! c'est moi qui ne les trouvais plus, mes mots, surtout - c'que c'est que de "voir" les images sous les mots...en tout cas, tes mots à toi, tes mots là-dessus, c'est très fort, très puissant. On a lu, Monsieur l'Homme et moi. Et puis on s'est regardé. On savait plus rien dire.....alors on s'est souri, et il m'a embrassée. C'est tout.
Écrit par : anne des ocreriesa | 10/12/2009
Vous venez d'une famille qui vs a fait p-ê bcp souffrir.
Effectivement mettre ces gestes dans un contexte enfantin m'est rentré violemment de dans,
Je pensais pas la suite que je n'avais p-ê pas compris le niveau métaphorique. En repassant je vois hélàs que oui.
Écrit par : noese cogite | 10/12/2009
Forcément une cruauté se dégage de ces mots remis dans leur contexte alors qu'ils sont tout à fait charmants et inspirants si justement on le zappe, ce qui donne toute la dimension perversive si je puis dire, ce qui parait on ne peut plus poétique et enivrant hors du champ devient insoutenable dans le champ, il est des choses des gestes des désirs des actes et des passages à l'acte qui ne devraient pas être, mais quand ils le sont ou l'ont été il faut bien vivre avec par de et alors en faire quelquechose pour sortir de la spirale mortifère et pouvoir réinvestir son plaisir et son imaginaire aussi, hélas oui c'est arrivé mais non hélas ce n'est pas, ce n'est plus devrais-je dire agissant en moi à mon insu mais présent qu'y puis-je si ce n'est comme cela l'exprimer...
Écrit par : helenablue | 10/12/2009
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