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24/02/2010

Éloge de la caresse

 

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" Mes mains m'étonnent. Sereines devant l'étoffe, le bois, le cuir, les voici gagnées d'une fièvre, d'une détresse de bête captive tirant sur son attache. Je les vois, devançant tout geste, voleter autour de cette femme, s'affoler de ce qui s'offre à elles et, de dépit, rêver de ravages.

Maints mouvements dans l'instant les traversent, se combattent, renoncent, renaissent - et tant de désordre et de désarroi me laissent interdit. Qu'est-ce qui les requiert ainsi? A quel invincible attraction cèdent-elles? Que signifie tant de hâte? Et pourquoi cet assombrissement de la pièce?

Mais si ces mains m'avaient seulement précédé en esprit? Si l'être entier s'engageait à leur suite, déjà s'inclinant comme l'arbre sous la cognée? Toucher, il faut toucher. Toucher rejoint, dans l'inéluctable, le fil des fleuves, la course des astres."

 

- François Solesmes -

 

 

 

 

Commentaires

Blue, mon bonheur du matin... Dis moi, Blue : What else ? (j'espère que tu connais cette pub, sinon, ça va pas être très clair ma question, bon, je verrai bien.)

Écrit par : piedssurterre | 24/02/2010

Oui, l'intelligence, l'esprit, la sensibilité, l'amour et l'Amour suivent et ont toujours suivi les mains. Le désir qui pense les précéder n'est que pâle aritifice.

Écrit par : giulio | 24/02/2010

@ fanfan:

:-) approfondissement en vue, Georges veut me sonder davantage, ça m'amuse moyen mais qu'est ce que tu veux! Les premiers résultats ne sont pas alarmants outre mesure, juste il cherche à comprendre certaines manifestations douloureuses et récurentes de ce grand corps qu'est le mien...
A suivre...

Et toi, comment vas-tu?

Écrit par : helenablue | 24/02/2010

@ Guilio:

le toucher est un sens sensible et nerveux, le plaisir de toucher nous entraîne vers de telles découvertes et le désir qui s'anime ou qui naît aussi parfois du bout des doigts peut irradier tout notre être si profondément qu'alors toucher devient plus qu'un sens et devient le sens en soi, l'essence de l'être.

Écrit par : helenablue | 24/02/2010

Blue, moi ça va, toujours aussi parano, mais bon, qu'est ce que tu veux, il faut faire avec.

Écrit par : piedssurterre | 24/02/2010

Plus jeune, je voulais devenir ébéniste pour le toucher du bois, justement, après son passage au rabot, sa texture, sa douceur, son odeur. Je regrette toujours que la vie en ait décidé autrement.
Très beau post, Blue.

Bises.
Thierry

Écrit par : Bluebird | 24/02/2010

@ Bird:

quel beau métier indeed, je repense à cette amie avec tendresse ébéniste de son état et qui a perdu trois doigts de la main gauche, comme c'est une souffrance au delà de tout pour elle au quotidien, elle qui aimait tant justement ce contact avec la matière...

Écrit par : helenablue | 24/02/2010

Toucher du regard, juste du regard. Cette image est magnifique. Merci Hélène!

Écrit par : Bona | 26/02/2010

Les commentaires sont fermés.