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04/05/2010

le corps bavard

Le corps bavard À notre insu, notre corps s'exprime. Il dit nos peurs, nos angoisses, nos désirs, notre histoire, la vraie. Derrière un corps social exposé vit et sévit un être intime, qui souffre souvent dans son corps de ne pas être entendu. Il en est ainsi de l'enfant qui pleure sans larmes; de cet autre qui crie sa solitude la bouche fermée dans un silence assourdissant; ou de celui qui, sur la plage, à califourchon sur le dos de sa mère, dessine des mots tactiles, à la recherche de lui-même. Le corps bavard, c'est aussi cette femme à la vie sociale, professionnelle, familiale épanouie, qui panique dès qu'elle doit se déplacer; ou encore ce responsable d'entreprise aux comportements inattendus, disproportionnés, qui derrière son air assuré révèle une autre peau, psychique cette foi, qui se craquelle comme si elle ne pouvait contenir son propriétaire.

Le corps bavard, ce sont des histoires réelles de personnages qui nous entourent, qui vivent avec nous, tels des anonymes que nous connaissons, à moins que ce ne soit nous-même. Tous nous partageons en notre chair des éprouvés qui nous font toucher parfois des questions fortes, intenses sur ce que nous vivons, comment nous le vivons, pourquoi nous le vivons ainsi.

Sophie Marinopoulos est psychologue, psychanalyste. Elle exerce à l'Hôpital Mère Enfant du CHU de Nantes. Consultante sur les questions de parentalité, de famille, de filiation, elle est engagée dans la reconnaissance de la santé psychique comme faisant partie intégrante des problèmes de santé publique. Elle a fondé l'association pour la Prévention et la Promotion de la Santé Psychique (PPSP) et elle est la directrice du lieu d'accueil et d'écoute des familles Les Pâtes au beurre, à Nantes.

J'ai lu une première fois ce livre au mois d'Août l'année dernière, c'est évidemment la quatrième de couverture qui m'a interpellée, et pour cause, je sais bien que c'est en écoutant parler mon corps que j'ai pu sortir de mon enfermement, et cela n'a pas été simple mais reste toujours d'actualité, j'ai toujours pensé que mon corps était mon meilleur allié, j'ai toujours pensé aussi qu'il exprimait à sa manière mes terreurs enfouies. Je l'ai ressorti denièrement voulant en relire des passages ce qui m'arrive souvent avec certains ouvrages puisque j'en souligne les phrases qui me percutent au moment de la première lecture. Là néanmoins ce qui me frappe c'est plutôt la réaction des uns et des autres qui passent ici me voir et qui le découvre sur mon bureau et jusqu'à encore aujourd'hui a provoqué nombre de dicussions et de confidences tout à fait étonnantes. Oui, comme c'est dit plus haut on a tous expérimenté ce genre de "parole du corps" pour peu qu'on l'ait bien voulu. Pour ma part une des plus flagrantes fut les plaques dans le bain, à chaque fois que je prenais un bain chaud ou tiède moussant ou clair c'était la même chose, je ressortais couvertes de plaques rouges comme des piqûres d'orties. Peu plus jeune mais de plus en plus avec le temps, jusqu'à ce que ça m'alerte franchement, et je ne cessais de prendre des bains comme pour comprendre et quand mon corps a pu metre en mots ce qui avait bien pu m'arriver dans cette fichue baignoire, les plaques ont cessé leur apparitions fortuites, et j'ai bien d'autres exemples du genre dans mon escarcelle. Alors je rejoins ce livre et y retrouve des réponses que j'ai expérimentées par la force des choses. Et je suis bien loin d'être seule dans ce cas à entendre les histoires recueillies depuis sa présence en vue. Dans ce livre toutes sortes d'exemples de cette nature mais pas seulement, une manière aussi d'entendre et de se mettre à l'écoute de ce langage intime, de s'accepter aussi, de laisser venir les réponses, de lacher prise...

Instructif et passionnant.

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- Le corps bavard de Sophie Marinopoulos - édition fayard -

- Gravure d'Henri Matisse -

  

Commentaires

lecture à venir ... il est toujours temps de remettre sur le métier cette chose cyclique qu' on ne parvient pas à capturer ... je me repèterai tant qu'il n'y aura pas eu mouvements et danse pour ma part avec le corps. je me tais donc.

Écrit par : laure K. | 04/05/2010

Ah, voilà qui me titille....c'est noté.....merci, Blue.

Écrit par : anne des ocreries | 05/05/2010

Il me semble que tu en avais déjà parlé même ... ou je l'ai rêvé celle-là. En tout cas, je m'étais dit, que l'avoir sur la main et avoir du temps, je laisserai ce livre parler à mon corps. J'adore le titre. Décidément oui, plus je m'y arrête, plus je devrais laisser un peu mes romans et le lire... sinon, mon corps va me crier des sottises, parce que oui, il peut être bavard et je ne voudrais pas qu'il parle dans mon dos ;-)

Écrit par : Venise | 05/05/2010

Voilà qui donne envie d'investir !
Merci pour ce lien.
Et pour la confidence.
Et pour le zoom sur ce "langage" auquel je crois profondément.

Dans un autre genre, mais dans le même esprit, peut-être d'ailleurs connais-tu : L'intelligence du corps, de Debbie Shapiro. Je m'y réfère souvent. C'est une clé, qui ouvre des portes.

Écrit par : Didier | 05/05/2010

il y a maintes civilisations ou le langage du corps a été entendu et magnifié,notre intellectualisme qui a voulu jouer aux prédominances de l'esprit consent enfin à reconnaitre ,l'importance du non dit,de la gestuelle,des réactions somatiques...mais encore comme s'il s'agissait d'un langage "inférieur". le peu de temps qui nous est imparti nous sommes "un".

Écrit par : Manouche | 05/05/2010

Bonjour,
interessant commentaire.
Perso ,je pense que la communication avec son corps ne peut se faire que par l'intermédiare du cerveau ; c'est avec lui qu'il faut communiquer car c'est lui qui gère tout .Si on est capable de dialoguer avec notre cerveau en lui apportant l'aide que l'on peut en fonction des choses qu'on ressent; trés vite ça rentre dans l'ordre au niveau de la santé physique et psychique
amitié. Du moins pour moi ça marche comme ça.

Écrit par : alex | 05/05/2010

Un livre à lire, manifestement. Ce corps qui tente de s'exprimer et que nous n'écoutons pas alors qu'à côté la société tente de nous imposer une image stéréotypée, sociale, de ce même corps (voir la publicité). Je veux dire qu'entre notre corps qui tente de dire nos souffrances et l'image du corps parfait que la société voudrait nous imposer comme symbole de notre bonheur, l'écart se creuse de plus en plus.

Écrit par : Feuilly | 05/05/2010

J'ai aperçu ce bouquin... quelque part... récemment.
Je n'ai pas été surpris de le trouvé là. Pas surpris non plus de ce que le titre disait. D'ailleurs, il dis tout.
Je ne me souviens plus si j'en ai parlé à sa lectrice.
Mais je me souviens avoir lu il y a longtemps un ouvrage disant la même chose. Et je sais que depuis, je traque les expressions populaires exprimant les maux de nos corps (j'en ai plein le dos.. ça ne marche pas...etc.) puisque le "mal a dit";

Écrit par : Claudio | 05/05/2010

:-)

Non, nous n'en avons pas parlé, nous avions déjà tant à nous dire... On l'a fait condensé et serré, à l'essentiel me semble-t-il, mais ce n'est que partie remise n'est-ce pas?

Écrit par : helenablue | 06/05/2010

je t'envoie des lecteurs/lectrices. Le sujet me paraît important. Merci Helena :-)

Écrit par : rotko | 06/05/2010

Il l'est Rotko!

Écrit par : helenablue | 06/05/2010

Les commentaires sont fermés.