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22/05/2010

l'évangile du gitan

Sur les chemins de la Provence, en plus de paysages réjouissants je fais d'autres découvertes. Celle-là m'enchante, un petit livre déniché par des hasards de rencontre dans un cabanon en bois, un propriétaire atypique, du genre comme on les aime, bousculant l'ordre des choses, fantasque et remuant, lettré cultivé vigneron de son état et voyageur dans l'âme, rebelle amoureux des écureuils et de toutes idées sortant du lot. Un personnage de roman à lui tout seul! C'est un petit bouquin bleu chez Mercure de France de Jean-Marie Kerwich, "L'évangile du gitan", un délice... Ce genre d'ouvrage qui nous aide à respirer en commençant par nous couper le souffle.

" La conscience "

On me dit que l'esprit a soufflé sur moi, mais c'est plus une épreuve pour moi qu'autre chose. Le fardeau de l'intelligence me cause bien des soucis. Chaque mot que j'écris se poignarde en pleine poitrine. Pourquoi suis-je devenu si conscient? Pourquoi me suis-je posé tant de questions qui en retour se moquent de moi? Mon coeur porte mon âme sur son dos, mon esprit est blessé. Poète? la belle affraire! Que ne donnerais-je pour être un simple d'esprit! Je souffre tant que j'échangerais mon esprit contre un fruit d'orient. Pour oublier mon tourment je joue de la guitare. Non, je ne joue pas de la guitare: c'est le langage de la souffrance qui se retient aux cordes usées. Ce n'est plus que musique, ce sont des notes blessées qui s'accrochent à mes doigts, des notes effrayées de vivre qui me baisent les mains.

- Jean-Marie Kerwich -

 

 

Commentaires

ça donne envie de le lire.....

Écrit par : anne des ocreries | 23/05/2010

J'aime ces deux textes juxtaposés, les deux résonnent forts... "L'évangile du Gitan", merveilleux !
J' ai un souvenir de Provence et d'une cabane en bois en plein milieu d'une forêt, un enfant qui se fait couper les cheveux, au soleil, une sorte d'endroit anormalement chaleureux, je ne sais plus si je l'ai rêvé ou vécu... je me souviens surtout d'avoir fait une escapade joyeuse qualifiée de "fugue"par la suite, pour avoir tenter d' échapper à une horde de touristes qui piétinait les traces de Van Gogh...

Écrit par : laure K. | 25/05/2010

Beau, Jean-Marie.
"Le fardeau de l'intelligence me cause bien des soucis".
"Pourquoi suis-je devenu si conscient?"

Tout le paragraphe est magnifique.
Merci.

Écrit par : Yvan L. | 26/05/2010

Je connaissais pas et c'est vrai que ce passage donne envie de tout lire
et la feuille verte est tioute aussi superbe

Écrit par : alex | 26/05/2010

@ Laure:

Oh! Quel âge avais-tu donc pour cette échappée qualifiée de fugue?

Écrit par : helenablue | 27/05/2010

@ anne:

je t'y encourage...

Écrit par : helenablue | 27/05/2010

@ Yvan L.:

je crois qu'il te plairait beaucoup, ce petit ouvrage, vraiment. Un recueil de petits textes tous denses et poétiques, tout à fait dans ce goût que nous partageons Yvan.

xxx
Blue

Écrit par : helenablue | 27/05/2010

@ alex:

:-)

Écrit par : helenablue | 27/05/2010

14, 15 ans je ne sais plus ... le fourgon des flics, la madre en pleurs, la totale quoi ! tout ça pour un peu de libertad ! ... c'était chaud la provence...

Écrit par : laure K. | 27/05/2010

ça l'est toujours... et je dois bien avouer que les envies de fugues ne m'ont pas manqué, mais je n'ai plus 15 ans, il me semble même ne jamais les avoir eus.
Des envies d'escapade, de nouveau, de frémissant, d'aventure, c'est étrange j'ai toujours cette énergie en moi, j'ai toujours eu besoin de stimulis et aussi de me mettre en danger, tant pis pour madre ou padre ou toutiquanti!
Du chaud, il y en a partout, même si certains environnements éveillent plus les sens que d'autres, restent nos petites cases actives en toute circonstance et quelque soit le climat!

Écrit par : helenablue | 27/05/2010

Pour Yvan et pour vous tous:

" La Lecture "

Quand j'écris, je ne réalise pas sur le moment le message qui m'est donné. Car le penseur ne regarde que l'espace intérieur dans lequel agit la force qui lui impose l'écriture, cette étrange écriture qui ne lui appartient pas. La feuille est simple, l'écriture illisible, le lieu sordide. L'esprit est troublé par mon existence mêlée à une âme qui seule connaît ma raison d'écrire. Quand j'ai plié les pages, je les néglige. Elles errent ici ou là. Bien plus tard, quand je reprends la lecture de mes textes, les pages semblent avoir vieilli de mille ans. Soudain je mesure la différence qui existe entre ce que je suis et ce que j'écris. Alors je réalise que ce n'est point moi qui écris, mais une main secrète qui s'est glissée en mon âme, et cela me trouble profondément."

- Jean-Marie Kerwich -



et de lire cela me trouble davantage...

Écrit par : helenablue | 27/05/2010

C'est chié en sivouplè.
Jean-Marie a tout compris, absolument tout.
Quelle belle rencontre tu as dû faire!

Écrit par : Yvan L. | 27/05/2010

Les musiciens décrivent souvent le même phénomène presque paranormal. Comme une forme d'état second dont la résultante est l'élément créé.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 27/05/2010

Les commentaires sont fermés.