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30/09/2010

Écrire

 

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- calligraphie de Jean-Fréderic Crevon -

 

Écrire. Écrire pour obéir au besoin que j'en ai.

Écrire pour apprendre à écrire. Apprendre à parler.

Écrire pour ne plus avoir peur.

Écrire pour ne pas vivre dans l'ignorance.

Écrire pour panser mes blessures. Ne pas rester prisonnier de ce qui a fracturé mon enfance.

Écrire pour me parcourir, me découvir. Me révéler à moi-même.

Écrire pour déraciner la haine de soi. Apprendre à m'aimer.

Écrire pour surmonter mes inhibitions, me dégager de mes entraves.

Écrire pour déterrer ma voix.

Écrire pour me clarifier, me mettre en ordre, m'unifier.

Écrire pour épurer mon oeil de ce qui conditionnait sa vision.

Écrire pour conquérir ce qui m'a été donné.

Écrire pour susciter cette mutation qui me fera naître une seconde fois.

Écrire pour devenir toujours plus conscient de ce que je suis, de ce que je vis.

Écrire pour tenter de voir plus loin que mon regarde ne porte.

Écrire pour m'employer à devenir meilleur que je ne suis.

Écrire pour faire droit à l'instance morale qui m'habite.

Écrire pour retrouver - par delà la lucidité conquise - une naïveté, une spontanéité, une transparence.

Écrire pour affiner et aiguiser mes perceptions.

Écrire pour savourer ce qui m'est offert. Pour tirer le suc de ce que je vis.

Écrire pour agrandir mon espace intérieur. M'y mouvoir avec toujours plus de liberté.

Écrire pour produire la lumière dont j'ai besoin.

Écrire pour m'inventer, me céer, me faire exister.

Écrire pour soustraire des instants de vie à l'érosion du temps.

Écrire pour devenir plus fluide. Pour apprendre à mourir, au terme de chaque instant.

Pour faire que la mort devienne une compagne de chaque jour.

Écrire pour donner sens à ma vie.

Pour éviter qu'elle ne demeure une terre en friche.

Écrire pour affirmer certaines valeurs face aux égarements d'une société malade.

Écrire pour être moins seul. Pour parler à mon semblable. Pour chercher les mots susceptibles de le rejoindre dans sa part la plus intime. Des mots qui auraont peut-être la chance de le révéler à lui-même. De l'aider à se connaître et à cheminer.

Écrire pour mieux vivre. Mieux participer à la vie. Apprendre à mieux aimer.

Écrire pour que me soient donnés ces instants de félicité où le temps se fracture, et où enfoui dans la source j'accéde à l'intemporel, l'mpérissable, le sans-limite.

 

- Charles Juliet -

 

 

 

 

Commentaires

21, 25, 28, 29, et 30. Surtout.

Et toi? Et vous?

Écrit par : Gordon | 30/09/2010

Écrire pour transmettre une passion.

J'adore ce texte vraiment. :-) Merci de partager Blue.

Écrit par : Maxime | 30/09/2010

Ecrire c'est pas naturel. Et c'est vrai qu'il y a encore un énorme travail qui reste à faire si on veut éradiquer cette maladie de la pauvreté qu'on appelle illettrisme. Mais rien n'est immuable et ton blog montre avec éclat qu'écrire permet de satisfaire progressivement beaucoup de besoins vitaux

Écrit par : alex | 30/09/2010

Ecrire pour tout ça, oui.
Pour s'entendre, s'écouter, se regarder, se libérer, s'aimer, se donner.
Pour vivre.

Terrible de limpidité et de sincérité ce Charles Juliet.

Écrit par : Mik | 30/09/2010

Texte vraiment fort... magnifique.... et écrit à minuit, l'heure où tout se tait, l'heure ou tout bascule, l'heure où l'inspiration est libérée, éclose comme une fleur. La fleur de la tendresse et de la sincérité...
kissous
Am'

Écrit par : amélie | 30/09/2010

Écrire apaise la voix et peint le silence de tout ce qui lui restait à dire.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 30/09/2010

@ Sandra:

Oui, pareil, avec la 6 en plus...

Écrit par : helenablue | 30/09/2010

@ Maxime:

M'étonne pas de toi, tiens!
:-)
M'étonne pas non plus que tu aimes ce texte de Juliet!

A bientôt Max!
J-9 !! Oups

Bises
Blue

Écrit par : helenablue | 30/09/2010

@ Alex:

Pas naturel c'est vrai, écrire ça se travaille mais quel plaisir!
L'illétrisme, c'est bien triste...

Écrit par : helenablue | 30/09/2010

@ Mik:

Terrible en effet! Je trouve ce texte époustouflant en fait! Si vrai et si limpide comme tu dis, ça coule de source...

Écrit par : helenablue | 30/09/2010

@ amélie:

Euh, flattée un peu que tu pense que j'ai pu écrire ces mots... mais ce n'est pas de moi! J'eusse aimé le faire, mais là c'est Juliet qu'il faut remercier..
Pour l'heure par contre, remarque judicieuse, c'est vrai que j'aime ces heures entre deux eaux, on a le sentiment que le monde s'endort alors qu'en soi s'anime un vent nouveau.. Des heures inspirantes que celles du bout de la nuit...
Bises itou.
Blue

Écrit par : helenablue | 30/09/2010

@ MmwH!:


" Écrire apaise la voix et peint le silence de tout ce qui lui restait à dire."

C'est beau ça makesmewonderHum!

Écrit par : helenablue | 30/09/2010

L'écriture c'est la grande ombre et les cris de cet oiseau de vérité et de lumière qui se débat, en nous, pour tenter de s'échapper de la cage de nos angoisses et de notre finitude afin de s'offrir à l'autre et de s'y/ s'en régénérer!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 30/09/2010

@ Mokhtar:

un fois de plus ta poésie déborde, un plaisir de te lire écrire...

Écrit par : helenablue | 30/09/2010

J'ai crû aussi lire tes mots en premier, tu aurais pû...

Il faudrait sortir ces phrases de l'écran... et les méditer.

Écrit par : laure K. | 30/09/2010

:-)

Oui, les sortir de l'écran... à méditer...

Écrit par : helenablue | 01/10/2010

Ecrire, j'étais en panne......

Écrit par : anne des ocreries | 01/10/2010

Pour faire simple, ce sont les six dernières qui me sied le mieux. D'ailleurs en en lisant plusieurs, je commençais à m'interroger ; est-ce que je veux vraiment écrire moi là !

Écrit par : Venise | 02/10/2010

@ anne :

ça arrive, faut laisser décanter, paraît-il...

Écrit par : helenablue | 02/10/2010

@ Venise:

On va dire qu'alors on se retrouve toutes les trois dans ces dernières lignes..
Etrange, en lisant ta question je me suis dit, quand j'ai pas envie, je n'écris pas!

Écrit par : helenablue | 02/10/2010

Les commentaires sont fermés.