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05/01/2011

merci pour votre appel!

Parfois, dans sa vie, c'est étrange, on fait appel, on demande de l'aide sans doute sans vouloir le faire vraiment, on veut croire au possible, à un autre possible mais qui impliquerait l'impossible, au fond!

Il y a peu, quelques heures c'est vrai... pourtant pour moi... juste quelques minutes, mon père est entré dans mon sérail, mon monde, ma vie, après dix années de silence, comme si de rien était!

Comme si de rien.

Silence.

" J'ai pour toi un cadeau de ta mère, je vieillis, c'est pas facile, pense à elle."

Et moi.

Est-ce que j'existe?

 

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Commentaires

... à croire que rien ne fera changer le cours des choses, c'est à en hurler Blue, je me doute. Lâche pas la barre. Here we are.
Toute mon amitié pour enlacer ta peine.
Laure

Écrit par : laure | 05/01/2011

Ben dis-donc. Ouais, nous sommes là.

Écrit par : TopFloorMan | 05/01/2011

nos vies,c'est ce sable qui fuit entre nos doigts crispés
impossible d'en contrôler le débit
mais nous pouvons le déposer où bon nous semble
nos pieds sont libres

Bzzz...

Écrit par : le bourdon masqué | 05/01/2011

Prends-le. Prends tout ce qu'ils t'offrent. Écoute-moi bien: aligne toutes les raisons de refuser sous la colonne A. Ensuite, considère la colonne B. Il n'y a que ceci d'inscrit: c'est mes parents.

Tu le savais, que ce jour viendrait. Tu le savais, je te l'ai dit déjà, et tu l'espérais autant que tu le redoutais sans oser ni même pouvoir y croire. Ben voilà, il est là, et le choix tu l'as pas, parce que l'alternative est trop terrible à contempler. Ils vont crever, Blue, bientôt, et tous les ultimes possibles, tout improbables qu'ils soient, s'éteindront avec eux.

À la fin du jour, telle que tu es bâtie, toi, ta sérénité dépend toujours d'avoir tout essayé...

Écrit par : Christian Mistral | 05/01/2011

Laisser la porte ouverte à ceux qui n'ont même pas conscience de la peine qu'il nous font...dix ans après c'est toujours bon à prendre...

Écrit par : Manouche | 05/01/2011

Es-tu déçue ? ... soulagée ? ... sidérée ?
Ne sois pas désespérée en tout cas, c'est toi qui tiens la barre maintenant...
bon vent, capitaine courageux !

Écrit par : solveig | 05/01/2011

On tient pas la barre, en ces matières. Jamais. On reste l'enfant, que les parents soient morts ou vivants, là ou absents, connus ou inconnus, cruels ou tendres! Ma grand-mère a exhalé son dernier soupir à 98 ans: elle demeurait la fille de son papa et de sa maman morts depuis les années 30. Tenir la barre à son tour? C'est illusoire. Et pour faire quoi? Obtenir justice? Mettre les pendules à l'heure? S'expliquer une bonne fois? Ça ne fonctionne simplement pas comme ça. Parents et enfants ne sont plus les mêmes personnes à travers le temps, et la seule justice immanente est que les enfants deviennent parents à leur tour. S'ils s'avèrent meilleurs que les leurs, ou seulement moins pires, c'est rarement un hasard: ils le sont en réaction aux torts anciens, le plus souvent, ce qui paradoxalement devrait induire une espèce de gratitude pour ces salauds géniteurs...

Christianisme, masochisme ou simple bon sens d'auto-préservation, je suis d'avis que ronger cet os est très mauvais pour la santé et qu'il est sage d'y renoncer.

Écrit par : Christian Mistral | 05/01/2011

Oui, Mistral, je sais tout ça et ne suis pas exempte de réminiscences douloureuses ... je sais qu'on meurt en appelant ses parents etc .
Je sais aussi qu'on travaille sur ses meurtrissures et que l'on peut atteindre un état de neutralité, de réconciliation avec soi-même, avec les autres ...
Boris Cyrulnik et la résilience, qu'en dis-tu ?
Je me sens très, très vieille en disant ça ...

Écrit par : solveig | 05/01/2011

C'est tout à fait vrai, qu'on le veuille ou non, on reste l'enfant de ses parents quoi qu'ils aient fait ou pas fait!
Quand mon père a déboulé physiquement devant moi, ça ne s'est pas passé au téléphone comme l'insinue ma note, ça m'a fait un drôle d'effet mais comme une évidence, j'avais bien mon père en face de moi, vieilli, rabougri un peu, toujours aussi mal à l'aise avec ses affects, toujours cette dureté dans sa manière d'être, tendu, mais là, le cadeau de maman à la main, un cadeau bien symbolique de surcroît que je n'ai pu ouvrir de suite! Il était pas sûr de me trouver là, il aurait pu tomber sur ma collègue, d'ailleurs il a fait face à sa surprise lui aussi, je me dis qu'il faut un certain courage pour venir se confronter à sa fille, car dans l'autre sens aussi on est à jamais les parents de ses enfants!

S'expliquer une bonne fois, cela a été fait il y a dix ans, et mettre les pendules à l'heure est une vue de l'esprit, car comme tu le dis bien Christian, parents et enfants évoluent dans le temps, on est plus tout à fait les mêmes ni les uns ni les autres, et puis de mon côté un chemin a été fait, éprouvant, certes mais parcouru.
Je les regarde maintenant avec compassion, je me dis qu'ils ont fait du mieux qu'ils ont pu avec leurs manières de voir et de penser et puis leurs propres loyautés familiales qui n'étaient pas du gâteau, loin s'en faut!
oui , oui, la justice immanente est dans ce que l'on fait et transmet à son tour une fois parents, c'est là qu'on peut agir et réparer, et c'est par là aussi que soi-même on se répare, en se construisant un autre monde.
Mes parents sont mes parents tels qu'ils sont, à moi d'être conforme avec ma vie, mes idées, mon ressenti, mon parcours, mes envies, à moi au fond de leur donner ce qu'il n'ont pas pu faire, de les accepter comme tels, sans chercher à changer ce qui n'est pas changeable, on ne peut réécrire l'histoire, on peut par contre agir sur l'avenir...
Je ne dis pas que c'est facile parce qu'il y a toujours de vieilles adhérences, et puis des cicatrices, mais, et je te rejoins encore Christian, telle que je suis bâtie, je ne serais pas sereine avant d'avoir tout essayé, c'est vrai!
Je ne compte pas ronger l'os, pourquoi faire! M'y casser les dents...Je ne tiens pas la barre de cette relation, elle existe de facto et se tricote ensemble entre eux et moi, je n'ai pas le choix que d'accepter les choses comme elles sont de ce côté là, je ne peux agir que sur ma façon de les vivre, en être affectée, ou en être contentée!

Je donne à mes enfants chaque jour qui passe la possibilité d'être ce qu'ils ont à être et l'amour que je n'ai pas reçu de la bonne manière, et j'essaie d'être humaine avec ceux qui m'entourent...
C'est ma réponse à moi, c'est celle qui me convient.

Et par ailleurs j'essaie de faire comprendre comme je peux les dégâts des dysfonctionnements familiaux sur le développement d'une personne, car je pense cela juste de témoigner sans juger pour les générations à venir!
C'est ça que j'aimerais aujourd'hui dire à mon père, mais hier je n'ai pas pu, il a déguerpi trop vite!

Écrit par : helenablue | 05/01/2011

Tenir la barre, mal dit, s'accrocher au mat plutot,quand tempete et gros grain s'engouffre encore
Et toujours dans la fissure
De la cale qui serd de tonneau a chagrin...

Écrit par : laure k | 05/01/2011

Est-ce que j'existe ? demandez-vous.
OUI...
Ils constituent d’innombrables légions les gens qui ne sauront jamais exister comme vous le faites…
Oui, vous existez !... Et de quelle forte et belle manière !...
PS : mais continuez, quand même, à vous poser doucement la question… Tant qu’on se pose la question de savoir si on existe, c’est qu’on est vivants*…
*je vous l’accorde, c’est une évidence digne du gars qui a inventé les clôtures faites avec des planches… ou un truc proféré par la femelle du cochon… Mais j’ai pas trouvé mieux pour vous dire que j’aime passer par ici…

Écrit par : J.Earthwood | 05/01/2011

J’oubliais… Les messages de Christian Mistral, vrais et forts messages… Il dit l’essentiel du "cordon ombilical" et de toutes les "lois" toxiques que ce tuyau contribue à véhiculer…
Je n’en ai pas souffert alors je ne saurais trop vous dire s’il faut passer l’éponge, pardonner… Toutefois, je ne vous vois pas capable d’haïr… Haïr épuise.

Écrit par : J.Earthwood | 05/01/2011

@ Solveig:

Pardonne-moi, je n'ai pas répondu à ta question! Je suis passée par toute sorte de sentiments, sidération d'abord sur le coup, opercut, un peu colère aussi, hier j'étais particulièrement en forme, remarque tant mieux, ça m'a sans doute aidée... j'ai ressenti aussi une immense tristesse et cette sorte d'impression de beau gachis!

J'appréhendais ce moment, et finalement je l'ai vécu et il opère un changement en moi...

J'avais déjà fait un chemin, repris il y a deux ans de manière épistolaire par mail une relation avec ma mère, mon père c'était plus compliqué, les mots ça n'est pas trop son truc, il a un côté autiste, handicapé des affects... d'ailleurs il était quand même plus doux que l'image que j'avais gardé de lui, ce en quoi j'ai vu l'épreuve du temps, presque une sorte de douleur d'aillleurs quand j'y repense...

Soulagée, oui, aussi, au fond!

La naissance du fils de ma soeur il y a quelques mois ne me semble pas étranger à l'affaire, mes parents sont allés fêter Noël chez elle, et maman m'avait écrit avoir vécu un rêve! Son grand rêve de la belle harmonie familiale qui moi me semble, malgré ma capacité à l'empathie, une douce illusion!

Je vais laisser décanter...

On ne peut pas fabriquer de l'amour à la commande, je me crois capable aujourd'hui de nourrir une certaine compassion pour eux, je suis leur fille, mais un système familial comme le leur est d'une rare force et d'une rare perversité et d'une rare violence aussi, suis-je capable d'exister au sein d'un tel système qui même ayant vieilli reste tout de même présent! La vie va sans doute se charger de me donner du possible, du à venir...je reste sur mes gardes mais ouverte, peut-être qu'on va pouvoir faire un bout de chemin ensemble? Je veux dire sur le terrain, car quoiqu'il arrive et pour paraphraser Christian et me paraphraser moi-même, on ne choisit pas ses parents et on ne choisit pas qu'ils le soient ou non, on peut juste choisir de faire autrement, et si se faire autrement ne m'amène pas à plus d'humanité, j'aurais franchement l'impression de m'être égarée!

Écrit par : helenablue | 05/01/2011

ça a dû te faire... comme un choc...
J'espère qu'avec un peu de recul tu intégreras cette "venue-surprise" comme un élément positif dans ton schéma émotionnel.... enfin, tu me comprends, quoi...
En tout cas je te fais de gr kissous LN !!
Je pense a toi...
A tout bientôt
Amélie

Écrit par : amelie | 05/01/2011

@ Solveig:

Je connais peu les travaux de Cyrulnik, trop peu pour me prononcer, mais ce concept de résilience revient souvent ces dernières années, trop souvent à mon goût, sur trop de lèvres qui l'évoquent à tort et à travers, tant il est séduisant. Je précise, Solveig: ici, je ne m'efforce que de répondre tant soit peu à votre question et vos lèvres ne sont pas de celles en trop! De fait, c'est un beau concept. Pour autant que l'on vise à ne plus souffrir, ne plus sentir, ne plus éprouver, ne plus changer. Certains appelleraient ça, je sais pas, moi... la Mort?

Écrit par : Christian Mistral | 05/01/2011

@ J. Earthwood:

Intéressant, ce qu'avance Earthwood à propos de l'existence. M'inspire de considérer la chose à l'envers et d'envisager la théorie du solipsisme. Essaie, ça fait du bien (juste avant qu'en y songeant davantage on éprouve une sainte épouvante, euh, existentielle!)...

Écrit par : Christian Mistral | 05/01/2011

La porte ouverte toujours... pour être en paix avec soi.
Et... il ne me servirait à rien de répéter le premier commentaire de Christian. Il est complet.

Écrit par : Claudio | 06/01/2011

c'est déjà pas mal qu'il ait fait le pas.... une reprise de contact, c'est toujours boîteux.....et cette façon maladroite de "taire" dit quand même quelque chose, à sa façon, depuis son silence....les hommes sont souvent peu emphatiques, et peu loquaces......
t'as dû être secouée, Blue ! je pense à toi très fort.

Écrit par : anne des ocreries | 06/01/2011

Blue, j'ai lu les coms, CHRISTIAN A RAISON !!!!
♥♥♥

Écrit par : anne des ocreries | 06/01/2011

Héhé, ma Bleue: you're a wise, wise woman...

Ta dernière phrase, celle qui est moins sage, le petit cri de révolte de la gamine blessée, c'est la lueur de candeur que tu gardes allumée et qui vitalise la femme devenue wise.

Paske, hein? Bon. Between you and me: à quoi ça aurait servi de lui dire ça, hier ou aujourd'hui ou jamais? S'il pouvait comprendre, t'aurais nul besoin de le lui dire in the first place.

Pour être allé te voir, il a déjà dû piger bien davantage que ce que tu osais espérer. Et je suis pas mal certain qu'on n'a pas tout vu, alors attache ta tuque avec de la broche et verse-toi un triple martini: le film de ta vie est loin d'être fini...

Écrit par : Christian Mistral | 06/01/2011

Ne sachant où mon commentaire de ce matin est allé se perdre, je le répète. Il disait à peu près ceci :
"Porte ouverte toujours... même si ce n'est que pour sa propre sérénité. Et... rien à ajouter au premier commentaire de Christian. très complet."

Écrit par : Claudio | 06/01/2011

Mais ??? où sont passés mes commentaires ? j'en avais écrit deux, qui se sont volatilisés ? oh ! que s'est-il passé ????

Écrit par : anne des ocreries | 06/01/2011

le blog déblogue !

Écrit par : laure | 06/01/2011

@ Laure:

à croire que mon blog suit mon ressenti!

Écrit par : helenablue | 06/01/2011

@ anne:

sont là, anne, pas de panique!

Oui, ça m'a secouée mais bizarement plus encore aujourd"hui que sur le coup!

Écrit par : helenablue | 06/01/2011

@ Claudio:

oui, bien sûr, la porte ouverte, toujours... Cela demande néanmoins une grande sagesse , je trouve et un certain recul, ne pas attendre ce qu'on ne peut me donner!

Écrit par : helenablue | 06/01/2011

@ Christian:

Evidemment, ça n'aurait servi à rien... Il ne peut pas me comprendre ni m'entendre, ou alors il lui faudrait faire une révolution de sa carte du monde! Illusoire et dangeureux pour lui!

Hum, ce qui est bien certain c'est que ça ne va pas en rester là... Le film continue, oui!

Écrit par : helenablue | 06/01/2011

@ amélie:

c'est compliqué et ne peux pas te dire ce que ça remue, mais ça remue, ça oui!
Kiss, ma belle.
LN

Écrit par : helenablue | 06/01/2011

@ J. Earthwood :

Merci, merci de me dire que vous aimez passer par ici...

Écrit par : helenablue | 06/01/2011

@ Helena
Dire que j’aime passer par "chez vous" m’est si évident.
J’ai noté que vous aviez rejoint mon "fan club"… :-)
Soyez la bienvenue…

Écrit par : J.Earthwood | 06/01/2011

Voilà, c'est fait. Tu écrivais, tu écrivais sans relâche comme tant et tant de signaux de détresses, ils t'ont lu, il a marché péniblement jusqu'à toi, elle ne saurait tarder, même maladroitement. Le nombre d'années, bien secondaire dans les circonstances , vous n'êtes pas à établir des records pour la postérité mais bien plus à accepter finalement de ne plus souffrir. Est-ce bien cela, monsieur son père? Puisque celle-là aussi vous la lirez et, oui elle est vraiment aimable, nous l'aimons,nous, vous aussi n'est-ce pas?

Écrit par : MakesmewonderHum! | 07/01/2011

Ben non, il l'a pas lu. J'y ai songé aussi, mais non, c'est pas ça. On a vérifié.

Fais pas de vagues, MakesmewonderHum!

Let this thing resolve itself, dude.

J'en profite pour te souhaiter une crisse de bonne année!

Écrit par : Christian Mistral | 07/01/2011

Toi pareillement grandes dents, comme dirait ma douce et, ma foi, elle est assez bien partie. Reste à voir si les hautes marées plus que tumultueuses, par analogie, elles, se calmeront. On peut substituer, confiance, à patience et longueur de temps, je crois.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 07/01/2011

@ MakesmewonderHum!:

Non, ce n'est pas ce que tu crois ou ce que tout à chacun on a envie de croire! Ce n'est pas le retour de papa, c'est une autre bien ténébreuse et triste histoire!

Ton amitié m'est chère et précieuse ainsi que celle de celle qui partage tes jours et tes nuits, ta vie...

Je n'ai jamais écrit sans relâche comme tu dis afin d'être entendu par ceux qui le devraient, dans l'absolu, je crois que si cela avait été un tant soit peu mon dessein, jamais je n'aurais franchi l'obstacle, me faire taire a toujours été et sera toujours leur fer de lance, comment te dire, comment te l'expliquer...

"Let this thing resolve itself...."

A l'instar de grandes dents au grand coeur je t'embrasse et te la souhaite tonique et merveilleuse!
moi, de mon côté, je continue mon chemin...


Love,
Blue

Écrit par : helenablue | 07/01/2011

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