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30/01/2011

ce matin

 

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- Liz Mc Comb par Marine Karbowski -

 


podcast
- Motherless child - Liz Mc Comb -

 

Il me prend souvent sans crier garde et souvent aussi parce que je baisse la garde et je me décourage; il m'oblige à m'introspecter, il me torture, je n'arrive pas à lutter. Quand il m'étreint c'est toute entière. Tout alors devient noir, tout devient difficile, plus rien n'a de goût, de saveur; plus rien n'a de sens, n'a d'intérêt, j'en perds jusqu'au sommeil et jusqu'à l'appétit. Il me replonge tout au fond du chaudron, disgrâce, et je me raille, me raye, m'écorche, me trouve mille défauts, m'en veux de tout, m'auto-flagelle, me love dans la culpabilisation extrême, m'embourbe dans la honte, me nourrit du poison de la souffrance intime, de cette lèpre existentielle. Il agit sur moi comme une drogue dure douce amère, et, je me délecte de cette substance imprévisible qu'ainsi je m'inflige seringues dans la tête, parce que toujours tapi dans un coin de la boîte, il me ressert ma dose, me replonge dans le gouffre de mes angoisses profondes et de mes peurs d'enfant; parce que je n'ai pas encore complètement éradiqué la source probablement pas possible à tarir il me faut me servir de cette matière prégnante qui fabrique du doute, du mal et qui m'enrage. J'essaie d'avoir le recul nécessaire et j'essaie de l'écrire pour décoller la glu qui s'abat sur mon coeur et qui m'immobilise dans une inhibition à toute épreuve alors que je sens bien que ça hurle profond à l'intérieur. Il n'est pas toujours aussi intense, parfois juste il passe comme un effluve au détour d'un mot ou d'une situation, d'un échange, d'une vision, fugace; là il me scotche déjà secrètement depuis deux ou trois jours, je suis prise dans la nasse de ses noirceurs vivaces, je fabrique comme Soulages des outre-noirs dévorants et lumineux de ténèbres.

Jusqu'où ira à nouveau ce passage à vide si plein de fantômes, ce non-néant anéantissant, cette baisse de régime puissante si ce n'est sur un fond sur lequel rebondir et remonter la pente. Me faut-il encore à ce point douter et souffrir pour rester en alerte et arriver à être celle que je suis?

 

 

Commentaires

@Hélènablue
Il s'agit de bien décoder ces moments et leur intensité ;d'après moi, c'est un appel des textes qui ont germé en toi et qui veulent se libérer de leurs gangues et nuits; accouches-en: accueille-les, en les écrivant , ça soulage comme chez Soulages et Liz; CRIE-nous-les, tes textes!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 30/01/2011

sans les dompter, mais savoir les tenir à distance ce n'est pas une mince affaire.
Ne pas nager à contre courant dans un maelström mais nager dans sa rotation pour en sortir.

Écrit par : le bourdon masqué | 30/01/2011

tempète et le moi s'éclaircit
dans un émoi étonné:c'est passé...

Écrit par : laurence | 30/01/2011

@ Mokhtar:

OUI! Je les crie, je les vis, ils sont en moi...
Je soulage...

Écrit par : helenablue | 30/01/2011

@ Le bourdon masqué:

La vie comme un manège... qui danse!

Écrit par : helenablue | 30/01/2011

@ Laurence:

ça passe et ça repasse, tout comme le beau linge , ça demande plusieurs fois à être repassé.... rien n'est jamais acquis, il faut de l'endurance et, aussi, de la curiosité!

Milan? Raconte...

Écrit par : helenablue | 30/01/2011

Ho yeah pour la song du matin ! criante hurlante mais une bonne ligne de basse tout de même !
bize amie Blue

Écrit par : laure K. | 30/01/2011

la cène: 15 minutes et la ligne des mains... Sylvie sublime... une exposition impossible: jouer de la photo entre les tableaux...pénétrer dans le coeur de la couleur... et sept heures pour discuter danse...

Écrit par : laurence | 31/01/2011

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