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19/01/2013

chaos

Aristote a dit:"la musique adoucit les moeurs". Elle apporte, c'est vérifié, réconfort et sentiment de sécurité à bon nombre de personne atteintes de la maladie d'Alzheimer. Je n'ai pas encore cette maladie, mais d'après une très ancienne ex petite amie de Pat, c'est ainsi que je devrais finir, elle lit dans les astres et m'a décrit dans le moindre détail ma fin funeste. Autant dire que je ne suis pas pressée! La musique adoucit les moeurs et en l'occurence, cette soirée d'hier en présence de Manu Katche et surtout de Nils Peter Molvaer m'a permis d'oublier pour un temps le fracas de mon coeur.

Avant-hier, en route pour la capitale, c'est pour moi la saison des achats, un hiver en cache un autre, la neige vient de tomber, en boutique je reçois l'été et je m'en vais décider de ce que sera fait l'hiver prochain. Je vis dans une sorte d'absurdité mais c'est la loi du genre, assise chaudement dans la voiture, me faisant délicieusement conduire, rêvassant au dernier passage que je venais de lire de Simone de Beauvoir dans ses lettres à Nelson Algren, je reçois un coup de fil sur mon portable. Alertée vu l'heure tardive, je décroche et j'entends une vois familière, celle de mon fils, haletante et en souffrance: " S'il te plaît, décroche, s'il te plait décroche, maman, mon dieu, faîtes qu'elle décroche...". Choquée, pensant au pire, je lui dit le plus calmement possible: " Je suis là, mon chéri, je suis là, qu'est-ce qu'il t'arrive?". J'avais déjà à ce moment précis l'estomac noué et les palpitaions d'usage d'une mère inquiète.

- Ils sont rentrés dans la maison, ils étaient trois, je n'ai rien pu faire, ils ont cassés la fenêtre du salon, ils ont dévastés la maison, ils m'ont menacés, je...

- Calme-toi mon coeur, calme toi, je suis là, ils sont partis maintenant. Es-tu blessé?

- Non, je n'ai rien, je suis chamboulé, secoué, horrifié, j'ai peur, j'ai peur maman et puis j'ai rien pu faire...

- Raconte-moi , dis-moi doucement ce qui s'est passé. Mais avant ferme les volets, tu te sentiras plus en sécurité. Ils ne vont pas revenir ce soir...

Tout en fermant les volets, Peter me raconte ce qu'il vient de vivre. Le récit est entrecoupé de larmes, de frissons et d'élan de haine aussi. Il est très ému.

Tranquillement installé dans sa chambre au deuxième étage de notre maison située en plein coeur de la ville, il se faisait une joie de passer une soirée tout seul, peinard avec lui et lui-même. Nous étions en route pour Paris et son frère au cinéma avec sa douce amie. Il entend du bruit mais ne s'en inquiète pas outre mesure, il pense que les tourtereaux sont rentrés et font du rangement. Quand même au bout d'un moment, pour s'en assurer, il se met à sortir de sa chambre et tombe nez à nez avec deux gars basanés qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam. Là, c'est la panique des deux côtés. Les deux prennent leurs jambes à leur cou, dévalent en courant l'escalier et repartent pa la fenêtre brisée avec deux sacs enflés et le troisième sort de mon bureau, un chandelier à la main avec un " Bâtard, si tu bouges, je te fracasse!" qui cloue mon grand sur place et se sauve. Peter découvre alors les dégâts.

Mis à part la fenêtre du salon brisée, le rideau éventré et la barre à rideau descellée par la force du mouvement d'intrusion forcée, ils ont mangé des bananes dans la cuisine, sans doute pour prendre des forces, ont vidé par terre le contenu du placard sur le palier où je range mes fringues d'été, fouillé gentiment si je puis dire le bureau de mon homme et complètement mis à sac le mien. M'ont pris mon ordi portable, mon apprareil photo, toutes mes bagues qui étaient entreposées dans un pot en ébène africain à côté des mes livres de poésie dans l'étagère au dos de mon bureau. Ma bague de fiançaille, une petite aigue marine sur un jonc en or, la bague que ma belle-maman m'avait confiée qui lui venait de sa grande tante, ces bagues années trente après guerre or blanc platine et diamant, elle y tenait tant et puis d'autres bagues qui m'étaient chères plus par leurs histoires que par leur valeur en soi au marché noir. Quand Peter, après s'être remis de ses émotions deux verres de rhum à la rescousse, m'a envoyé les photos du chantier dans mon bureau, j'ai été prise d'un spasme lourd et profond et j'ai fondu en larmes. Un chaos. Pas d'autre mot. Jonchent sur le sol pêle-mêle tous mes papiers, mes vers, mes billets doux, toutes les petites attentions que je conserve minutieusement et que je relis et retrouve quand j'ai le coeur trop lourd. Tous mes tiroirs vidés, mes étagères retournées, ma vie piétinée.

- Tu appelles Police Secours, ok! Et tu me rappelles dans la foulée. On va continuer à se parler jusqu'au retour de ton frère. Encvoie-lui un texto, qu'il ne soit pas surpris par le chambardement en entrant et Trouve une solution pour calfeutrer la fenêtre, il fait un froid de canard ce soir.

- Ok, maman! Je n'ai rien pu faire , tu sais...

- Tu as fait beaucoup, mon grand. Va sovoir s'il n'y avait eu personne dans la maison ce qu'auraient été  les dégâts. Tu peux être fier de toi, ça va ?

- Merci maman, ça va , ça va. J'appelle les flics et te rappelle.

Les "Police secours" ont été très sympa. Ils l'ont valorisé en insistant sur le fait qu'il avait mis en fuite les trois voleurs, qu'il avait bien réagi en restant courtois et puis ils sont passés à la maison le rassurer. Rien de tel que d'agir dans ces moments là. Son frère est rentré, ils ont fait une nuit blanche. C'est violent en crisse une telle expérience.

 

Commentaires

Ah les salauds ! C'est terrible un trauma pareil ! Le sentiment d'impuissance devant ça peut ravager ! Ton fils a eu de la chance, heureusement pour lui qu'il n'a rien fait de plus, ils auraient pu le poignarder ! Ma pauvre Blue. Il te faut faire réparer cette vitre brisée, puis tenter comme tu pourras de raccrocher les wagons, ranger, nettoyer, effacer leur sale passage.....

Je sais que tu le peux, je sais que tu affronteras cette tempête comme tu en as affronté d'autres, et je suis de tout coeur avec toi.

Je t'embrasse très fort, courage ! Réconforte ton grand, heureusement qu'il n'a rien fait de plus !!!

C'est toujours très choquant, une intrusion d'étrangers dans notre "espace privatif", ça fiche la trouille et ça fiche en rogne, mais il y a heureusement un après. Seulement, va falloir penser un bon système anti-effraction, ça les retarde, et les chiffres le disent : au bout d'un laps de temps variant de 5 à 10 minutes, si leurs efforts échouent, "ils" vont voir ailleurs.....

Écrit par : anne des ocreries | 19/01/2013

pfff...On voudrait vous charcuter l'âme qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

Retrousser ses manches une fois de plus, affronter le saccage de l'intime, ça me dépasse là, cet acharnement du destin.

Je te souhaite bien du courage de devoir encore aller puiser dans des ressources qu'on essaye de tarir jusqu'à l'épuisement, à coup de sapes et de sabordages. En contre partie à bien y regarder il y a aussi de la douceur aux alentours, mais elle est sans doute violemment secoué aux quatre vents par ce genre de gros grain.
Et quand bien même on te dépouillerait de tout tes biens, Hélènablue, le joyau qui est serait le même.
Courage, mon amie.

Écrit par : Laure K. | 19/01/2013

Chère Blue, je t'exprime toute ma sympathie à toi ainsi qu'à toute ta famille, devant cette terrible épreuve. Ils auraient pu aller bien plus loin. Heureusement , ton cher fils a eu la vie sauve! C'est l'essentiel. La vie continue! Et puis un bon chien ne serait pas de trop, dans ces conditions. Il enlèvera l'envie de manger des bananes à de pareils zigotos parce qu'au fond ce ne sont que des lâches!

Écrit par : Mokhtar El Amraoui | 19/01/2013

il devient de plus en plus courant que la police prélève sur un lieu où un délit est perpétré. Sans "psychoté" regarde aux alentours de ton huisserie si un signe ne figure pas,c'est parfois "l'état des lieux" repérés précédemment.
Bon courage et votre fils a eu le bon comportement.

Écrit par : le bourdon masqué | 19/01/2013

Bon courage dans ce très désagréable moment.
Je viens de publier un petit billet à votre intention, pour le dire autrement.

Écrit par : Lelius | 19/01/2013

Là vraiment, ça me fout par terre... C’est tellement désolant que je ne sais même pas quoi te dire sans me sentir totalement futile. Mais c’est vrai qu’au moins Peter a bien réagi et c’est vraiment une chance qu’il n’ait pas été blessé. De tout cœur avec vous et bon courage à toi!

Écrit par : Le Plumitif | 19/01/2013

Sans minimiser la situation, ayant déjà subit cette merde à quelques reprises, (dont l'une où j'ai poursuivi les voleurs pendant des mois...) il faut toujours se demander mais qu'est-ce qui de l'éducation que l'on reçoit où de la situation économique tellement désespérante dans laquelle on se trouve, amènent des gens, en toute banalité, l'impunité c'est selon, à rentrer chez d'autres gens faire le tour des pièces et tout dérober et culbuter quand ce n'est pas carrément buter ceux qui sont sur votre passage en se déclarant momentanément maître des lieux par la force. Ça m'échappe toujours et m'aide malgré tout un peu dans les circonstances en cherchant le pourquoi. C'est peu, mais c'est ce que je vous souhaite.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 20/01/2013

Pour avoir subi un taumatisme de ce type, je compatis en particlier pour le vol des bijoux.On fait sans cesse la récapitulation:...et la bague de maman, le bracelet de grand'mère etc...Bah! comme disait cette dernière, tu réalises avec le temps "que ce n'est pas perdu pour tout le monde"!

Écrit par : manouche | 20/01/2013

@ Anne:

Oui, il va falloir réparer, nettoyer, et puis se remettre à vivre normalement dans sa maison. Pour l'instant je suis loin de chez moi et je n'ai pas encore vu de mes propres yeux les dégâts! J'espère que ça ira... Même si ça n'est que de la matière, ça fiche drôlement les boules une histoire comme celle-là!
Je t'embrasse très fort aussi, fougueuse amie.

Écrit par : helenablue | 20/01/2013

@ Laure:

Oui, c'est vrai, parfois on a le sentiment que le sort s'acharne, hein!? Qu'on est un peu trop mis à l'épreuve et puis on se rend compte qu'on va dépasser la vague une fois de plus et qu'on a encore des réserves intérieures. Sans doute se reconstituent-elles au fur et à mesure, ou alors avec l'âge on devient plus fataliste et on commence à savoir que le beau temps vient toujours après l'orage même si parfois les éclaircies sont de courte durée!
Merci ma belle de ta présence, toujours si réconfortante.

Écrit par : helenablue | 20/01/2013

@ Mokhtar:

Oui, le chien, c'est une idée, mais je ne suis pas très partante pour un chien en ville et puis j'ai toujours eu une préférence pour les chats et pour ce genre d'intrusion, ils ne sont pas très utiles! Le détail des bananes est finalement rigolo et donne un côté comique à la situation. c'est d'ailleurs grâce à cela que j'ai pu faire rire Peter le soir même. L'incongru peut-être salvateur! Et le rire est un excellent calmant dans la douleur...

Écrit par : helenablue | 20/01/2013

@ Le bourdon:

Ah! Ok! Je vais y jeter un cil. Merci.

Écrit par : helenablue | 20/01/2013

@ Lélius:

merci beaucoup, suis allée vous lire et vous entendre, c'est stimulant!

Écrit par : helenablue | 20/01/2013

@ MmwH!:

Donner du sens est , c'est vrai, un moyen de s'aider. Le vol, la force, le pouvoir que s'octroient certains individus sur d'autres, tout cela est vieux comme le monde, n'est-ce-pas? On peut comprendre aisément que certains individus poussés à bout par la faim ou la misère n'aient que cette solution pour s'en sortir. Si tel est le cas et si la bague de ma belle-maman et mon ordinateur portable servent à nourrir quelque part une famille ou servent à chauffer une maison, je ne peux que me dire que OK! Mais est-ce la cas? Et puis pourquoi démolir, abîmer, foutre en l'air? Bon, je sais, je sais, ou plutôt je ne sais pas ce que je ferais poussée à l'extrême et en rage contre tout le système avec des envies de destructions massives... Enfin, oui, tenter de comprendre peut aider et est certainement plus intéressant qu'enrager! Remarque l'un n'empêche pas l'autre, hé,hé, hé...

Écrit par : helenablue | 20/01/2013

@ Manouche:

je me dis qu'il ne faudrait pas s'attacher aux choses... mais ça n'est pas facile, n'est-ce pas de ne pas s'attacher?

Écrit par : helenablue | 20/01/2013

Je lis à l'instant ton billet, comme souvent le dimanche je tente de suivre les blogs amis, j'ai tant de lectures en retard. Et celle-ci me scotche ! Comme je comprends ce que tu as du et dois ressentir encore... Je manque de mots pour te dire à quel point cela m'attriste que cela t'arrive, toi qui est si attachée aux petits trésors qui remplissent ta vie quotidienne... J'espère que tu parviendras rapidement à dépasser ça, personne n'a été blessé, mais l'agression et le choc doivent être immenses pour ton fils et pour toi.Je t'envoie mes pensées chaleureuses et douces et j'espère que tu parviendras vite à dépasser ce nouveau coup du sort !

Écrit par : piedssurterre | 20/01/2013

Et ben....On pense toujours que ces choses-là n'arrivent qu'aux autres et pas aux nôtres.....
Pour toi je sais pas mais pour m'être fait voler 2 fois des vélos à mon domicile ça m'avait mis dans une telle fureur.
Prenez soin de vous.

Écrit par : gaétan | 20/01/2013

ouh la du remue ménage dans la maison love and peace... une grosse bise au preux fils qui a fait face à cette intrusion inédite et pour le moins inquiétante... parfois les objets aimés vont faire des voyages ailleurs...on ne peut les empêcher...il faut s'y résoudre... j'espère que vous n'en garderez le moins possible de cicatrices...

Écrit par : laurence | 21/01/2013

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