22/04/2014
Cheminement
- Photo Neil Craver -
" Mais nous savons peu de choses tant que nous n'avons pas fait l'expérience de ce qu'il y a d'incontrôlable en nous."
12:26 Publié dans pensée du moment, photographie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pensée du moment, cheminement, expérience, partage, humain
23/09/2013
Satori
Dehors tout était d'un calme infini. Au loin le bruit du ressac. Une lune brillante dans une nuit noire. Une chaleur apaisante, douce, diffuse, un léger vent, une atmosphère soulagée. C'était bon d'être là, entière dans cette inconcevable immensité faisant corps à l'immobilité absolue, à l'éternité de l'instant, à l'immensité de cette beauté. Pas de passé, pas de futur, juste le présent. J'avais le sentiment d'avoir l'oeil plus aiguisé, l'oreille plus fine, la peau plus attentive, la bouche plus sensible, le nez plus réceptif aux effluves de l'air. Je me sentais dans un tout, en toutes choses, comme traversée par l'essence de chacune d'entre elles, une essence intérieure, profonde, sacrée. Un sorte d'absolu. Dégagée de toutes pensées. Nue. Libérée. Présente. Vivante. Au monde. Ressourcée.
11:09 Publié dans art de vivre, écriture, état d'âme | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : expérience, écriture, état d'a^me, parcours, partage, humain
04/07/2013
Be
J'ai toujours dit à mes enfants "Be yourself!". J'ai conscience que c'est angoissant quand la question, quand on se lève le matin est: "mais qui suis-je?". L'équation devient compliquée, insoluble et presque vouée à un échec certain. Pourtant, je pense qu'on peut, (oui, on le peut et c'est vraiment possible et toujours loin de l'impossible qu'on se fabrique) et qu'on doit être acteur de sa vie (on le doit à soi-même). Je pense qu'elle ne passe qu'une fois (cette fameuse, délicieuse et improbable vie) et qu'on a à réussir ce passage. Réussir ne veut pas dire devenir sage, mais juste: être. Ouch, la tâche est juste quand même un peu ardue. Ben, non, madame Surlcul, la tâche n'est pas une tâche, mais une volonté, une possibilité, une chance à saisir.
La vie est une chance. A chacun de nous d'en faire son voyage hors du commun, "son" voyage... Mesure dans la démesure.
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01/07/2013
Dans la peau d'une autre
Samedi soir, nous avions avec Pat une soirée déguisée sur le thème des séries télé. Nous avions décidé d'endosser les rôles respectifs de la série Chapeau melon et bottes de cuir. Pat serait Steed en costard trois pièces, cravaté, chapeauté et "parapluié" et moi j'incarnerais Purdey, moulée dans du cuir noir, ceinturée et perruquée.
Au delà de la grande partie de rire entre nous et de la surprise de nos amis quand nous sommes arrivés, j'ai pris beaucoup de plaisir à être ainsi dans la peau d'une autre. Et je ne pensais pas qu'à ce point, endosser un autre costume que le sien pouvait libérer certaines énergies et influer sur notre créativité.
Danser sans être reconnue, aborder des inconnus sous les traits d'une autre, jouer de cette liberté d'être un personnage, vivre au fond une histoire qui s'écrit comme pourrait le faire un romancier, ce fut stupéfiant et énergisant. J'étais tout à fait prête pour ce genre d'expérience !
Le plus amusant dans l'histoire, c'est quand au milieu de la soirée j'ai fait tomber le masque, enfin la perruque et les lunettes devrais-je dire et que j'ai récupéré ma chevelure blond vénitien, j'ai pu être à nouveau moi-même pas si éloignée de celle que j'avais tant de plaisir à jouer...
Chouette soirée !
09:04 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : art de vivre, expérience, soirée, série télé, personnage, partage, humain
29/01/2013
petite histoire sans paroles qui en dit long...
20:16 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : réflexion, ignorance, expérience, partage, humain
19/01/2013
chaos
Aristote a dit:"la musique adoucit les moeurs". Elle apporte, c'est vérifié, réconfort et sentiment de sécurité à bon nombre de personne atteintes de la maladie d'Alzheimer. Je n'ai pas encore cette maladie, mais d'après une très ancienne ex petite amie de Pat, c'est ainsi que je devrais finir, elle lit dans les astres et m'a décrit dans le moindre détail ma fin funeste. Autant dire que je ne suis pas pressée! La musique adoucit les moeurs et en l'occurence, cette soirée d'hier en présence de Manu Katche et surtout de Nils Peter Molvaer m'a permis d'oublier pour un temps le fracas de mon coeur.
Avant-hier, en route pour la capitale, c'est pour moi la saison des achats, un hiver en cache un autre, la neige vient de tomber, en boutique je reçois l'été et je m'en vais décider de ce que sera fait l'hiver prochain. Je vis dans une sorte d'absurdité mais c'est la loi du genre, assise chaudement dans la voiture, me faisant délicieusement conduire, rêvassant au dernier passage que je venais de lire de Simone de Beauvoir dans ses lettres à Nelson Algren, je reçois un coup de fil sur mon portable. Alertée vu l'heure tardive, je décroche et j'entends une vois familière, celle de mon fils, haletante et en souffrance: " S'il te plaît, décroche, s'il te plait décroche, maman, mon dieu, faîtes qu'elle décroche...". Choquée, pensant au pire, je lui dit le plus calmement possible: " Je suis là, mon chéri, je suis là, qu'est-ce qu'il t'arrive?". J'avais déjà à ce moment précis l'estomac noué et les palpitaions d'usage d'une mère inquiète.
- Ils sont rentrés dans la maison, ils étaient trois, je n'ai rien pu faire, ils ont cassés la fenêtre du salon, ils ont dévastés la maison, ils m'ont menacés, je...
- Calme-toi mon coeur, calme toi, je suis là, ils sont partis maintenant. Es-tu blessé?
- Non, je n'ai rien, je suis chamboulé, secoué, horrifié, j'ai peur, j'ai peur maman et puis j'ai rien pu faire...
- Raconte-moi , dis-moi doucement ce qui s'est passé. Mais avant ferme les volets, tu te sentiras plus en sécurité. Ils ne vont pas revenir ce soir...
Tout en fermant les volets, Peter me raconte ce qu'il vient de vivre. Le récit est entrecoupé de larmes, de frissons et d'élan de haine aussi. Il est très ému.
Tranquillement installé dans sa chambre au deuxième étage de notre maison située en plein coeur de la ville, il se faisait une joie de passer une soirée tout seul, peinard avec lui et lui-même. Nous étions en route pour Paris et son frère au cinéma avec sa douce amie. Il entend du bruit mais ne s'en inquiète pas outre mesure, il pense que les tourtereaux sont rentrés et font du rangement. Quand même au bout d'un moment, pour s'en assurer, il se met à sortir de sa chambre et tombe nez à nez avec deux gars basanés qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam. Là, c'est la panique des deux côtés. Les deux prennent leurs jambes à leur cou, dévalent en courant l'escalier et repartent pa la fenêtre brisée avec deux sacs enflés et le troisième sort de mon bureau, un chandelier à la main avec un " Bâtard, si tu bouges, je te fracasse!" qui cloue mon grand sur place et se sauve. Peter découvre alors les dégâts.
Mis à part la fenêtre du salon brisée, le rideau éventré et la barre à rideau descellée par la force du mouvement d'intrusion forcée, ils ont mangé des bananes dans la cuisine, sans doute pour prendre des forces, ont vidé par terre le contenu du placard sur le palier où je range mes fringues d'été, fouillé gentiment si je puis dire le bureau de mon homme et complètement mis à sac le mien. M'ont pris mon ordi portable, mon apprareil photo, toutes mes bagues qui étaient entreposées dans un pot en ébène africain à côté des mes livres de poésie dans l'étagère au dos de mon bureau. Ma bague de fiançaille, une petite aigue marine sur un jonc en or, la bague que ma belle-maman m'avait confiée qui lui venait de sa grande tante, ces bagues années trente après guerre or blanc platine et diamant, elle y tenait tant et puis d'autres bagues qui m'étaient chères plus par leurs histoires que par leur valeur en soi au marché noir. Quand Peter, après s'être remis de ses émotions deux verres de rhum à la rescousse, m'a envoyé les photos du chantier dans mon bureau, j'ai été prise d'un spasme lourd et profond et j'ai fondu en larmes. Un chaos. Pas d'autre mot. Jonchent sur le sol pêle-mêle tous mes papiers, mes vers, mes billets doux, toutes les petites attentions que je conserve minutieusement et que je relis et retrouve quand j'ai le coeur trop lourd. Tous mes tiroirs vidés, mes étagères retournées, ma vie piétinée.
- Tu appelles Police Secours, ok! Et tu me rappelles dans la foulée. On va continuer à se parler jusqu'au retour de ton frère. Encvoie-lui un texto, qu'il ne soit pas surpris par le chambardement en entrant et Trouve une solution pour calfeutrer la fenêtre, il fait un froid de canard ce soir.
- Ok, maman! Je n'ai rien pu faire , tu sais...
- Tu as fait beaucoup, mon grand. Va sovoir s'il n'y avait eu personne dans la maison ce qu'auraient été les dégâts. Tu peux être fier de toi, ça va ?
- Merci maman, ça va , ça va. J'appelle les flics et te rappelle.
Les "Police secours" ont été très sympa. Ils l'ont valorisé en insistant sur le fait qu'il avait mis en fuite les trois voleurs, qu'il avait bien réagi en restant courtois et puis ils sont passés à la maison le rassurer. Rien de tel que d'agir dans ces moments là. Son frère est rentré, ils ont fait une nuit blanche. C'est violent en crisse une telle expérience.
11:17 Publié dans art de vivre, écriture, fragments, histoires et faits divers | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : tranche de vie, expérience, violence, écriture, partage, humain
13/01/2013
Simone, mon deuxième prénom...
07:16 Publié dans art de vivre, écriture, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art de vivre, écriture, simone de beauvoir, réflexion, mode, boutique, partage, expérience, femme, humain
02/10/2012
Fashion-week
Tous, ça les rend dingues. "Fashion-week". Ils tremblent, sont aux taquets, en rêvent depuis des nuits. Et puis, ben, il se passe ce week-end, avec moults fracas et moultes découvertes mais pas de quoi fouetter un chat, pour moi! Ou je vieillis, ce qui par la force des choses se produit, ou je deviens plus spectateur qu'acteur dans ce process récurent qui ne semble fabriquer que du vent alors qu'il génère tant de business. C'est étonnant de voir cette multitude de créatures venues d'on ne sait où et qu'on ne voit que là, graciles, évanescentes, fragiles, présentes et puis ces looks improbables, tant d'asiatiques, de russes, de femmes à cran, d'hommes hagards, tous en noir. Au milieu de tout ça, je traçe ma route. La mode est à multiples facettes, sans aucun doute... Et il y a matière, ça c'est clair! Paris...
01:07 Publié dans art de vivre, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pensée du moment, mode, expérience, partage, humain
28/09/2012
Une autre extraordinaire journée ordinaire -3-
15:48 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, vie, instant, échange, partage, humain tranche de vie, expérience
06/09/2012
Chacun voit midi à sa fenêtre...
23:46 Publié dans art de vivre, Musique, pensée du moment, poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pensée du moment, réalité, vie, expérience, chanson, photographie, image, instant, partage, humain
31/07/2012
régression
22:53 Publié dans art de vivre, Film, société | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : art de vivre, film, expérience, machisme, femme, évolution, partage, humain
28/02/2012
De la main gauche
00:55 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : christian mistral, poésie, partage, émotion, expérience, humain
11/02/2012
percevoir la beauté
- Violin Partita 2 en D Minor, J.S Bach -
Trois minutes se sont écoulées et un homme d'âge moyen a remarqué qu’un musicien jouait. Il a ralenti son rythme, a arrêté pendant quelques secondes, puis se précipita pour respecter son horaire.
Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : une femme jeta de l'argent dans l’étui de son violon et, sans s'arrêter, a continué son chemin.
Quelques minutes plus tard, quelqu'un s'adossa au mur pour l'écouter, mais l'homme a regardé sa montre et a repris sa marche. Il est clair qu'il était en retard au travail.
Celui qui a apporté le plus d'attention à la prestation musicale fut un petit garçon de 3 ans. Sa mère l’a tiré vers elle, mais le garçon s’est arrêté pour regarder le violoniste.
Enfin, la mère a tiré plus fort et l'enfant a continué à marcher en tournant la tête tout le temps. Cette action a été répétée par plusieurs autres enfants. Tous les parents, sans exception, les forcèrent à aller de l'avant.
Durant les 45 minutes que le musicien a jouées, seulement 6 personnes se sont arrêtées et sont restées à l’écouter pendant un certain temps. Environ 20 lui ont donné l'argent, mais ont continué à marcher à leur rythme. Il a recueilli 32 $. Quand il finit de jouer et que le silence se fit, personne ne le remarqua. Personne n'applaudit, ni n’exprima quelque reconnaissance que ce soit.
Personne ne savait cela, mais le violoniste était Joshua Bell, l'un des meilleurs musiciens au monde. Il a joué l'un des morceaux les plus difficiles jamais écrits, avec un violon une valeur de 3,5 millions de dollars.
Deux jours avant sa prestation dans le métro, Joshua Bell joua à guichets fermés dans un théâtre de Boston où un siège coûtait en moyenne 100 $.
C'est une histoire vraie. Joshua Bell joua effectivement incognito dans la station de métro
Cet événement a été organisé par le Washington Post dans le cadre d'une expérience sur la perception, les goûts et les priorités des gens. L’énoncé était: dans un environnement commun à une heure inappropriée sommes-nous en mesure de percevoir la beauté?
Nous arrêtons-nous pour l'apprécier? Savons-nous reconnaître le talent dans un contexte inattendu?
L'une des conclusions possibles de cette expérience pourrait être: si nous n'avons pas un moment pour nous arrêter et écouter un des meilleurs musiciens au monde jouant la meilleure musique jamais écrite, combien d'autres choses manquons-nous ?
10:05 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : musique, réflexion, expérience, écoute, art de vivre, rencontre, partage, humain
25/08/2011
entre parenthèses
Je suis dans le hammam, la vapeur chaude m'envoûte et m'ouvre les pores petit à petit. J'aime cette caresse brûlante et cette brume enveloppante. Mon homme est en face, allongé lui aussi, je le devine à peine, je le sens, ça suffit. Mes paupières se ferment. Alanguie je me laisse faire, mon esprit voyage, divague, s'engouffre dans des sentiers tous plus riches et variés les uns que les autres, je sinue, j'escarpe, j'offre mes chakras à la buée pressante et au carrelage tiède. Black Angel le premier me vient à l'esprit, je l'imagine, le corps ogre offert aux charmes orientaux. Je me dis qu'un jour j'aimerais l'y emmener, lui faire goûter le gant de crin du gommage que des jeunes femmes berbères prodiguent avec ferveur en ce lieu à part tout près d'un quart monde tenace dans un quartier livré à lui-même. Elles ont la voix douce mais la main virile, et crac crac, arrachent ma vieille couenne, dégomment les couches superficielles d'un épiderme propre certes, mais pas en profondeur. Les pelliculles grises s'accumulent comme les grumeaux dans une sauce ratée et disgracieuses flottent à la surface, ça sent la décomposition. Quand les seaux d'eau tiède les éloignent de ma chair, je fais peau neuve et d'un coup je respire à nouveau. Allongée sur mon lit de pierre, je m'inquiète de savoir si mon amour va bien. Il me murmure que oui, et s'interroge lui aussi en retour sur mon bien-être. Je le rassure dans un souffle et repars dans mes songes, ceux qui n'appartiennent qu'à moi. M'apparaissent d'un coup d'un seul mes deux L. Elles aussi, elles seraient bien ici. Et puis défilent dans mon silence intérieur nombres d'individus, vous tous, et puis d'autres encore. J'ai l'esprit déchaîné et l'âme vagabonde. Arrive le savon noir à l'eucalyptus. Les mains féminines qui s'occupent de mon corps sont vraiment vives et douces. Je n'ai toujours pas encore discerné un visage. En fait, je m'en fous. Je m'offre, c'est tout. A moitié nue. Complètement détendue. Lit de repos mauresque. Musique de oud. Parfum de fleur d'oranger. Arrive l'heure du massage à l'huile d'argan exotique et odorante. Je succombe au doigté expert et renoue avec ma carcasse meurtrie depuis quelques mois déjà. C'est bon de se réintégrer et de ne faire qu'un sans la souffrance en frontière. Un thé à la menthe ensoleillé et une salade de fruits frais finissent par me ragaillardir pour de bon. Je me sens à nouveau prête à tout affronter, tout accueillir, tout reprendre. New Blue.
16:05 Publié dans écriture, histoires et faits divers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : écriture, tranche de vie, corps et âme, bien-être, expérience, partage, amour, amitié, humain
05/11/2010
Quand il n'y en a plus, il en reste encore !
Vrai, on ne mesure pas les capacités qu'on a à rebondir, à créer, à puiser en nous des ressources cachées et si insoupçonnées, on est bien plus riche à soi-même qu'on ose l'imaginer. Parfois on se pense seul, on se sent seul au monde, incompris, dérouté, mal-aimé, malmené, détourné aussi et puis on se retrouve comme par magie humaine encouragé et entouré.
Je crois et dur comme fer à cette énergie qu'on oublie trop souvent dans ces moments de désespoir intense, et même dans certains autres plus récurrents, je crois plus que possible de déplacer des monts voire même des montagnes en se permettant de s'aimer, de se le dire aussi. Face à sa détresse, l'amour est et reste le meilleur des remèdes. L'amour de la vie, l'amour de l'amour, l'amour de l'humain au fond de tout à chacun, c'est un pétrole qui ne pollue pas quand il est raffiné, quand il respecte et comprend, quand il offre et répond, quand il ouvre les coeurs respectivement.
Je crois que si " la mesure de l'amour est d'aimer sans mesure", il implique celui qui donne et celui qui reçoit et qu'on ne mesure pas, je devrais dire "je" que "aimance" bien ordonnée commence par soi-même, que l'amour qu'on s'octroie à toute son importance et que c'est nécessaire d'apprendre à s'aimer car là est le gisement, s'aimer permet d'aimer l'autre davantage et décuple du même coup notre capacité et cet étonnant don, cette particularité de goûter à ce bonheur d'aimer et de l'être quoiqu'il advienne. C'est puissant, et ça dépasse même parfois nos espérances, je viens d'en faire live une nouvelle fois l'expérience.
17:50 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : amour, amitié, énergie, état d'âme, expérience, rencontre, échange, écriture, poésie, vie, humain
24/09/2010
histoire de seins
Je n'en avais encore jamais passé, je sais pourtant qu'à partir de quarante ans il est conseillé vivement d'en faire une, mais mon appréhension de la chose me faisait y aller à reculons. Hier dans l'après-midi, j'ai pris le taureau par les cornes et surtout mon téléphone pour prendre rendez-vous, justement comme par le plus grand des hasards il restait une place: " Venez demain madame, avec votre carte vitale à 11h30, on vous attend!". Oups, j'ai dit oui quoique complétement effrayée et tendue, mais bon, fallait le faire alors pourquoi attendre, pourquoi attendre encore! J'avais quand même le sein gauche nettement plus sensible et plus gros que le droit et j'avais beau y trouver des raisons romantiques érotiques ou parce que du côté du coeur, il me fallait passer par l'imagerie, et expérimenter une mammographie. J'ai pas dormi de la nuit tellement j'étais inquiète et puis on pense au pire dans ces situations là, debout dès six heures j'étais pétrie d'angoisse, j'ai tout tenté pour qu'elle cesse, mais n'est-ce-pas, on sait quand elle vous tient à quel point elle étripe. Quand l'heure a approché je n'en menais pas large, pas honte de dire même que j'avais une peur bleue, et puis sur place, toujours sur le qui-vive on me met presque à nu dans une petite pièce de deux mètres sur deux. Là assise à attendre le poitrail découvert bien droite dans mon jean et mes bottes me vient un flash construit presque comme un court, le parcours de l'organe. C'est vrai, je me suis revue les attendre et les sentir pousser, je me suis souvenue non sans grande tendresse avoir nourri mes enfants à leur générosité et puis ressentir à m'en tendre les caresses de l'aimé les chérissant des mains, ils me paraissaient avoir fait tant de chemin, je me disais:" Pas le moment de baisser la garde, allons Blue, ils ont encore à vivre à donner, à exprimer, à susciter et à vibrer, ils ne vont pas aujourd'hui te lâcher d'un coup sec, t'inquiètes!".
Là, en plein milieu de mes réflexions poitrinaires, il me fait entrer dans une pièce froide appareillée à souhait, me met d'abord le gauche dans une sorte de moule à gauffre, pas franchement plaisante comme position et puis le droit, de face et les deux de profil. Il m'enjoint alors de le suivre pour les palper, et puis pour les échographier, c'est pas la même chose, les rayons x voient, et le sonnard lui sonde, beaucoup de précautions, c'est de la prévention, il n'y a rien à craindre. Pendant qu'il parcourt l'intérieur de l'interne de mes seins, il me parle gentiment, il est doux, il est tendre, je me laisse bercer. Il me dit qu'aucune femme à cet endroit précis n'est construite de la même manière, étonnament c'est une matière particulièrement créative, c'est pas comme les os qu'on a tous pareil, tiens je songe que c'est très poétique, puis il découvre à droite un kyste en goguette, rien de plus normal, il paraît qu'on en a tous qui traîne ici et là, quand même il le mesure et le garde en réserve, de l'autre côté, tiens en voilà un autre à peine un peu plus grand et puis, ah, une drôle de tâche noire, il revient une fois puis une deuxième dessus, ce serait un nodule. Un autre nom pour un même genre d'image! "Bon il doit être bénin, mais j'aimerais vous revoir, dans deux mois par exemple pour voir l'évolution." " Ok, docteur! ", je sens l'angoisse m'étreindre, il rajoute dans un regard complice: "Vous savez, c'est par pure précaution, c'est comme faire tenir un pantalon avec une ceinture et des bretelles!", " Ah!".
Là, je me retouve dans la petite pièce, la pièce à réfléchir, je me rhabille doucement, je les caresse un peu même au passage, comme pour les rassurer, dès fois, on a des gestes pour soi tout à fait étonnant. Je me pose sur la chaise à nouveau avant de repartir dans le monde des vivants, je verse même une larme, la santé c'est vraiment important. Je me dis, c'est beau un corps de femme, c'est beau et c'est touchant. Je pense à toutes celles qui ont vécu l'épreuve de quelque chose de grave et de mutilant à cet endroit, je me sens solidaire soudain de leur souffrance. Pouquoi ne mesure-t-on les choses auxquelles on tient qu'une fois qu'on risque de les perdre. En tout cas mon angoisse, elle, est retombée et mon appétit de vivre en est sorti encore plus aiguisé. Mon appétit de vivre et aussi celui d'aimer, et d'aimer corps et âme, fièrement, seins en avant.
14:26 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : corps, santé, examen, écriture, état d'âme, pensée, expérience, humain
22/03/2010
l'ombre d'un doute
Cela va faire maintenant une année plus les trois quarts d'une autre que je sévis ici sur la toile sous ce pseudo d'helenablue délicieusement rebaptisé Blue. Pour les vieux routiers de la blogosphère, les doutes chez certains sont récurents et on voit régulièrement deci delà se défaire certains blogs, ils le sont chez moi, d'autant que je ne suis pas dans mon quotidien franchement encouragée et gratifiée d'une telle entreprise qui a démarrée d'une façon si inattendue, étant jusqu'alors complétement étrangère à ce monde dit virtuel. Pourtant sans conteste cela m'a beaucoup enrichie, m'a énormément ouverte à d'autres cultures, d'autres sensibilités, d'autres manières de voir et a provoqué beaucoup de partages féconds parfois incongrus et impensables autrement et permis des rencontres de chair vivantes passionnantes voire passionnées. Alors qu'est ce qui me rend si perplexe quant à la finalité, n'est ce pas un dessein en soi que de créer, recréer un monde qui nous ressemble, de l'exprimer et le partager? N'est-on pas là pour transmettre d'une part et intéragir nos consciences et nos soifs de découvertes par ailleurs?
18:29 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : réflexion, échange, blog, créativité, expérience, rencontre, humain
16/02/2010
" Trois petits tours et puis s'en vont."
"Il faudrait laisser à ceux qui restent, à ceux qui viendront après nous, une sorte de testament spirituel. Leur communiquer ce que nous avons cru percevoir et comprendre du sens de cette réalité que nous avons côtoyée quelques années ("Trois petits tours et puis s'en vont"). Leur transmettre nos recettes sur notre façon de gérer cette existence. Ce qu'on peut appeler le métier, ou mieux, l'art de vivre.
J'ai l'intime conviction que la relation aux autres êtres - nos compagnons de voyage - est l'élément à la fois le plus mystérieux et le plus significatif de notre vie personnelle et en définitive de toute l'évolution cosmique."
- Hubert Reeves -
00:28 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : pensée du moment, partage, réflexion, relation, humains, expérience, raison, amitié
09/11/2009
dans le rétroviseur
Souvent, et c'est récurrent je me prends à construire des films dans le rétroviseur celui du véhicule devant moi où je ne perçois qu'un regard et à l'arrière dans le mien où je profite davantage de l'inconnu dans son entièreté; j'observe, j'invente, j'extrapole mon imagination va bon train et, j'en ris parfois toute seule dans mes babines!
Je n'ai pas pu conduire pendant plus de dix ans ayant ce que Sigmund a nommé et qu'on appelle communément des hallucinations, terrifiantes et sanglantes. Toujours la même, un couteau m'éventrait, le sang giclait sur le pare-brise et finissait par envahir tout l'habitacle. Ca me paralysait sur place et je n'étais alors plus capable d'appuyer sur la bonne pédale ou de passer la vitesse adéquate. J'ai laissé des lors la voiture au garage ou dans des mains moins atteintes du ciboulot. Ce n'est qu'après ma longue et laborieuse thérapie que j'ai pu récupérer mes facultés au volant; étrange quand même que tout cela ait disparu car c'était vraiment très présent très précis en 3D palpable et incroyablement violent.
Le moniteur d'auto-école avec qui j'ai appris à conduire était un pervers grisonnant la cinquantaine bien sonnée tombeur de ces dames prétentieux et macho et qui n'avait qu'une idée en tête du moins me concernant tripoter de la chair fraiche. Avec moi il jouait sur du velours sa main effleurait ma cuisse souvent et je devenais alors dure comme du bois de fer en état de tétanie totale incapable de quoi que ce soit, il a prolongé jusqu'à mon sexe tendre et frais de jeune fille je sens encore sa main d'homme dans ma culotte, les miennes agrippées au volant de terreur incapable de lui envoyer un aller retour ni même d'émettre un son de désaprobation. J'ai mis du temps à comprendre que sans doute tout cela m'était familier...
A l'examen du permis, l'inspecteur m'a trouvé trop émotive mais a fini par me le donner au bout du quatrième passage ayant compris finalement que je ne serais jamais une Speedy Gonzales de la route.
Maintenant je m'éclate! Quand je suis au volant de titine, la musique à tire larigot, chansons, jazz, classique et même de la variette de midinette d'antan, je me plais à chanter à tue-tête ou à me raconter mes histoires de rétroviseurs... Les temps ont changés, moi aussi, joueuse et courtoise je suis souvent reprise au klaxon aux tricolores perdue dans mes pensées, je jette toujours un petit signe de la main à un acte galant de laisser passer et apprécie une conduite souple feutrée féline et comme je suis dans une sorte de véhicule sans âge un peu déglingué j'intéresse beaucoup les contrôles de gendarmerie et je me fais des amis parmi les rastaquouères de mon quartier. Toujours est-il que je peux enfin conduire ma vie comme bon me semble sans craindre les giclées d'hémoglobine, les caresses intempestives ou les bouffées de chaleur émotionelles et je me régale...
11:58 Publié dans fragments | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : vie, expérience, souvenir, art de vivre, histoire, mots, échange, humain
02/07/2009
s'armer de patience
00:43 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : état d'âme, patience, humain, expérience