06/04/2013
Toutes les grandes lectures sont une date dans l'existence.*
Je croise cette pensée* d'Alphonse de Lamartine, et une rangée de livres me défilent dans la tête avec en pool position ma première émotion, le tout premier livre qui m'a remuée profond, Le blé en herbe de Colette. Viennent ensuite au rythme des années, Au bonheur des dames, les Fleurs du Mal, L'amant de lady Chatterley, L'éducation setimentale, Le loup des steppes, Rêveuse bourgeoisie, Le docteur Jivago, La correspondance de Flaubert à Louise Collet, De l'inconvénient d'être né, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, Par delà le bien et le mal, Derniers poèmes d'amour, La connaissance interdite, L'avenir du drame de l'enfant doué, Lettres à un jeune poète, Valium, Vautour, Fontes, On the road, L'art d'être, Le livre de l'oubli, Coco Chanel. Chacun de ces ouvrages me ramènent à un moment précis de ma vie. Chacun de ces ouvrages a changé le cours de mon existence. Chacun de ces ouvrages est un ancrage. Il y en a d'autres encore sûrement en réfléchissant davantage, mais ce sont les premiers qui me viennent à l'esprit et avec eux un flot d'images, de frissons et de ressentis...
09:47 Publié dans art de vivre, écriture, Livre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : livre, écriture, émotion, réflexion, partage, humain
Commentaires
Oui, on a comme ça des "livres piliers" qui nous sont fondateurs. Précieux appuis pour de bonnes fondations....
Écrit par : anne des ocreries | 06/04/2013
Et si tu devais spontanément en citer quelques uns, lesquels te viendraient en premier?
Écrit par : helenablue | 06/04/2013
Pardon je vais répondre pour moi:
L'Odyssée, Les Histoires Extraordinaires et presque tout Poe, Bel ami, Les filles du feu, Le pavillon des enfants fous, Helen Keller, Akira, Une petite robe de fête , Je voulais des pantalons, La voyeuse interdite, Les amies d'Héloïse, Le journal de Suzanne, Ecris et tais-toi, La vie la guerre et puis rien, Luna park d' Elsa triolet, Possible rêves C. Chabaud.
Ma mémoire me fait défaut par la suite... c'est amusant comme portrait littéraire, ça laisse des traces.
:-)
Écrit par : Laure K. | 06/04/2013
Alice Miller....cool...m'a fait découvrir Andrew Vachss...
en quatrième année à l'école un jour je me suis rendu compte que la dame de la bibliothèque était stone comme une binne sur ce qui devait être des antidépresses des calmants pour cachalots ou des trucs pour endormir les chevaux sauvages
elle restait plantée là comme une décoration de noel en avril derrière son comptoir à se faire tenir en équilibre sur la tête un bottin de téléphone imaginaire le regard perdu dans la broue et tellement high que cétait un jeu denfant de passer mon sac Adidas bourré au bouchon dbouquins sous le nez de son radar sans me faire repérer
fertile terreau pour ma petite graine de truand antisocial ftw cherchant pays qu'allait prendre son pied à lécumer total
jaccumulais les bouquins cachés dans mon placard au cour de la semaine et le weekend venu je remplissais un gros dufflebag darmée et jallais les revendre au Palais du Livre sur McGill dans le vieux Mtl ou un gros bonhomme aux cheveux dPatof grisonnants et à la moustache fuzzy me les achetait cinq-dix cents chacun ol'bastard dcrosseur qui voyait bien aux cartes et étiquettes que cétait de la camelote volée et à la sueur sur mon front d'accro à la gomme Bazooka que jne discuterais pas des prix
aussi des fois question de profiter du fruits de mon labeur de déviant criminel en devenir je jetais et répandais à la grandeur du plancher de ma chambrette-cellule ces livres tous plus invitant les uns que les autres sentant la liberté possible le vent léger d'outre-contrées et le doux monde meilleur à portée et dans mon plus simple et adamique appareil me vautrais dans le tas et jouissais de leur contact sur ma peau encore vierge d'encre de petit hors la loi sans foi
...ouais, Alice, oui, cool et belle
un des premiers à me déflaboxer d'aplomb le carcan a été Les Lettres Persanes
la forme épistolaire, cet échange entre Ousbek et Rica, d'A à Z tout
la couverture avec ses enjolivires orientales tripantes
le papier jauni et lodeur caractéristique de vieille colle séchée
lson que ca faisait en louvrant
ce monde d'où ils venaient, celui qu'on décrivait
ces Troglodytes qu'on évoquait
cette langue ancienne et nouvelle
l'historique du récit et de l'auteur de l'Esprit des lois, ce siècle ce chic ce style
autant d'aiguilles plantées dans l'avant-bras de ma balloune et me la pétant et me l'ouvrant sur dautres mondes
je naissais
m'extirpais de l'Hochelague comme Papillon du bagne
Ah my...
souvenirs souvenirs
quasiment un demi-siècle plus tard
ah my...
long strange canaille trip its been...
Écrit par : Pat Caza | 06/04/2013
Juste comme ça...les "Claudine" de Colette et l'Ingénue Libertine, Acid Test de Tom Wolfe, Ti-Jean l'Horizon de Simone Schwarz-Bart, la Légende des Siècles de Victor Hugo, Georges Duhamel ( "chronique des Pasquier" et "le voyage de Patrice Périot"), John Irving ( " l'hôtel new-hampshire" et " l'oeuvre de dieu la part du diable " ), heuuuu....pis plein d'autres, en fait, mais là je sors de ma sieste, j'y vais " à l'arrache"...
Écrit par : anne des ocreries | 06/04/2013
J'ai répété ça longtemps : si un livre ne change pas ta vie, c’est pas la peine de le lire. Ce qui était généralement accueilli dans mon entourage soit avec un grand scepticisme, soit une totale incompréhension. (À l’exception, bien sûr, de quelques amis comme moi fervents lecteurs.) Avec les années, je me suis un peu calmé les nerfs là-dessus, forcément. Mais il n'en demeure pas moins qu'assurément certains livres lus à des moments cruciaux ont très certainement modifié le cours de mon existence. Je constate d'ailleurs (sans surprise) qu'on a plusieurs titres en communs (Mistral évidemment, Hesse, Cioran, Nietzsche, Kerouac). C’est un ami qui m’a refilé le livre qui a été pour moi le grand déclencheur en me disant : « Tiens, je te le donne, je pense que tu pourrais aimé ça, moi ça me dit rien, le type est vraiment un obsédé sexuel… ». C’était Tropique du Capricorne et j’ai jamais compris que mon pote ne réalise pas à quel point la sexualité était totalement secondaire là-dedans (mais il s’est repris plus tard – comme je le disais : le moment de la découverte, ce qu’on vit à ce moment-là est bien sûr au moins aussi important, sinon plus, que le livre lui-même; après tout chaque lecteur crée sa propre lecture). Cool en tout cas d’avoir partagé ça avec nous!
Écrit par : Le Plumitif | 07/04/2013
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