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14/06/2013

Quelle aventure !

Cadeau de Laure pour les cinq ans d'Helenablue !

 

 

Commentaires

So COOOOOL!

Jésus Christ, Lorka, ce que tu peux faire avec une caméra...

Écrit par : Christian Mistral | 14/06/2013

@Christian
Ce montage est insupportablement trop court, hein ?
Va me falloir accoucher vite et sans péridurale, j' crois bien.

:-)
Merci

Écrit par : Lorka | 14/06/2013

C'est dépassé, ça, la péridurale! Depuis que t'es devenue maman, on a trouvé bien mieux. À condition de ne pas souffrir de certaines phobies (genre celle de la paraplégie, du syndrome de la queue de cheval ou des injections dans la dure-mère), c'est la rachianesthésie qui est le dernier chic.

Écrit par : Christian Mistral | 14/06/2013

... tu en sais bien plus long que moi sur le sujet, pour un self-made-man.
Je préfère m'en tenir à l'endorphine.

:-)

Écrit par : Lorka | 14/06/2013

Self-made man, chu pas sûr que ma mère serait d'accord, héhé. J'veux dire, qu'est-ce qu'on leur donnait en 1964 au moment d'accoucher? Jamais songé à le lui demander, et manque de bol, on se parle pas ces temps-ci.

Vais demander à Blue ce qu'elle en sait, même si ses parturiences sont considérablement plus récentes: elle a des connaissances en médecine, dans les deux sens, mais plus encore elle a connu et cultivé plus de femmes de tous âges et toutes sortes et toutes origines qu'une Mère Abbesse bénédictine du Connecticut.

M'a toujours fait rire jaune, l'expression self-made man, j'imaginais toujours leurs mères, à ces titans se targuant d'être partis de rien. Je sais depuis longtemps qu'un homme ne sait, n'a jamais su et ne saura jamais ce que c'est qu'accoucher, et c'est tant mieux car je sais aussi que peu d'entre nous tiendraient le coup. Les gars sont très douillets, très délicats. Juste assister à l'accouchement de leur femme les rend malades. Tu te figures un gars enceint neuf mois travaillant jusqu'au moment de perdre ses eaux, allant accoucher, dix ou vingt heures de labeur, les douleurs, les contractions, la dilatation, la grosse tête de ce bébé qui doit passer par cette ouverture si étroite et délicate et sensible, et puis les épaules, et l'épisiotomie quasiment systématique astheure, et les flots de sang et de force qui giclent et tout ça, et le gars retournant au boulot le surlendemain sur ses deux jambes? Plein de femmes, la plupart en fait, font pourtant ça depuis toujours et jusqu'à tout récemment, pour ce qui est de l'occident où y a des congés maternité, ce qui exclut l'immense majorité des USA, le Mexique on n'en parle même pas, et plus bas peut-être qu'à Cuba ça existe, en tout cas pas ailleurs, et en Inde et en Chine je crois pas qu'ils soient rendus là, en Afrique oublie ça, bref les femmes continuent presque partout de reprendre le collier dès l'enfant né sans rester allongées et se reposer plus qu'absolument nécessaire pour pouvoir tenir debout, et de toute manière elles pourront plus dormir pour plusieurs mois, le bébé y veillera. Tu connais beaucoup de gars qui pourraient faire ça? On se fait une coupure de papier à la pulpe du pouce en décachetant une enveloppe et c'est trois jours au lit soignés par nos femmes qui doivent nous plaindre et nous dorloter et nous apporter de la crème glacée. Les gars sont plus musclés, plus puissants physiquement que les filles à partir de quinze ans en moyenne, mais la force, l'endurance, la faculté de transcender la souffrance, la compréhension que le mammifère humain prend au moins treize ans d'élevage avant de pouvoir survivre à la jungle du monde, juste apprendre à marcher lui prend un an, juste passer du lait aux purées puis de là aux nourritures solides lui prend un an, ses dents d'adultes ne percent pas avant dix ans, les cartilages de ses pieds ne finissent pas de s'ossifier avant vingt ans, sa maturité sexuelle organique prend au moins douze ans à survenir, on est incommensurablement loin de tout autre exemple animal qui soit, mammifère, aviaire ou marin, en proportion, et comme de raison c'est pas treize ans, que ça prend, c'est toute la vie, les gars ne le comprennent pas, ils se figurent élever l'enfant jusqu'à maturité et obtenir un adulte, ils pigent pas ce que leurs femmes ont compris depuis longtemps, que ça n'existe pas, un adulte mature se concevant tel envers ses parents, qu'il sera un enfant toute la vie de ses parents, à quarante ans, à cinquante ans, à soixante ans, et le restera même au-delà. Les mères le savent. Y a pas de mères qui jettent leurs kids dehors le jour de leurs dix-huit ans. Pas qu'elles soient si aimantes et ce qu'on appelle maternelles, douées de plus de coeur que les pères. Mothers are bitches from hell, no matter how they love you, too little or too much, mean or mad or happy or sad, they own you, forever, and they'll never let you go freely, you'll have to flee and pay for it in your heart and mind for the rest of your natural life. Even people who never knew their mothers, who were taken away without their mothers ever seeing them at birth, even them are haunted by those women unknown, their mothers, each his own Bitch from Hell, haunted their entire life till the end, could be 90 years, doesn't matter: why did she abandon me?

Well. We know womwn never abandon a child they brought into this world. Never. La vie, les circonstances, l'Église ou la famille ou l'extrème désarroi peuvent les séparer à jamais de leur enfant, mais aucune jamais ne s'en remet. C'est devenu d'une indéniable clarté ces dernières années quand le Mouvement Retrouvailles a pu brièvement exposer quelques centaines de cas parmi les 300 000 estimés au Québec seulement entre 1945 et 1975. Plus les mères retrouvées étaient âgées, s'étant mariées et ayant élevé une famille ignorant tout du secret, plus leur douleur enfin libérée brisait le coeur. De vieilles femmes s'étant chaque jour depuis quarante ans prises à penser à cet enfant, son sort, ses traits, et à ce qu'elles auraient pu faire autrement, et tout ce temps absolument seules avec leur secret, le silence essentiel.

Y a pas un gars qui souffrirait comme ça aussi longtemps et muettement et cruellement. Il pourrait pas. Il se ferait une raison, comme on dit: un euphémisme décrivant comment les gars, aux prises avec un cas de conscience, un tourment du coeur, un relent de remords ou un soupçon d'introspection s'en débarrassent en décidant qu'ils n'existent pas.

Alors moi, oui, je suis autodidacte et pas peu fier du résultat, but I'm not a self-made man. My Mama made me. Et je pesais neuf livres et quelques! Une jeune fille, pas majeure, pas mariée, seule... J'espère bien qu'on l'avait engourdie avec quelque chose.

Écrit par : Christian Mistral | 14/06/2013

Du bonbon ! "insupportablement court", absolument !

Écrit par : anne des ocreries | 15/06/2013

Quel beau texte, oh digne héritier de ton ancestrhomopatropseudonyme Frédéric ! Quel merveilleux panégyrique matrophile ! Quelques lieux communs, généralisations faciles et exagérations tout de même. Beaucoup se reconnaîtront dans ton autodidacte, plus encore y retrouveront leur mère, cette géante, mais laisse moi quand même te dire que ma douilletterie ne m'a jamais cloué au lit pour une coupure au pouce, pour la simple raison qu'avec ma proverbiale maladresse je ne le quitterais jamais, mon pieu. Bof, au moins là j'aurais enfin le temps de lire tes pléthoriques dissertations. Bravo !

Écrit par : giulio | 15/06/2013

Pour parler de ma propre expérience, moi qui ait accouché trois fois de trois petits gars sans avoir pris quoique ce soit, je n'ai pas voulu de la péridurale non plus, je crois pouvoir dire que la femme porte en elle cette capacité à endurer une telle souffrance parce qu'elle porte en germe déjà tout l'amour pour ce petit être que son corps fabrique. Aller jusqu'à dire que la nature est bien faite et qu'elle se prépare à l'accouchement tout le long de sa grossesse et qu'elle le vit alors comme un délivrance, parce que 9 mois c'est tout de même long, il y a de ça aussi. Si je veux tenter de me souvenir de ce qui a pu se passer pour que la douleur soit surmontable, je dirais qu'il il y a une sorte de sublimation qui s'opère et que l'immense plaisir de mettre au monde l'emporte sur la douleur occasionnée.
Quant à cette relation qu'une mère entretient avec son ou ses enfants, elle est viscérale. Viscérale au sens propre du mot. La chair de la chair. C'est sans doute ce qui donne aux femmes cette intuition qu'à jamais l'être venu au monde sera toujours leur enfant tout adulte qu'il devienne.

Dans ce parcours de vie qu'est le mien, je ne saurais jamais ce qu'est avoir une fille qui devient mère à son tour. La relation d'une mère à son fils n'est pas la même qu'une mère à sa fille.

Je crois que ça doit remuer les entrailles de n'importe qu'elle mère de devenir grand-mère. Je le vois bien avec ces centaines de femmes que je côtoie chaque jour. J'espère connaître ça un jour...


Puissant ton texte, Christian !

Écrit par : helenablue | 15/06/2013

@ Guilio:

:-)

Écrit par : helenablue | 15/06/2013

C'est Beau-Bleu-Lorka!

Magnifique, j'aime trop...

Salut d'ici a toutes les deux.

Bon week-end. Et Happy blue...

Love

Écrit par : Bona | 15/06/2013

Oui, hihi. Je crois que Maman serait assez d'accord avec toi. Elle avait trente-six ans quand mon fils est né. M'a même semblé les entendre remuer, ses entrailles, quand je le lui ai mis dans les bras, mais on est sujets aux troubles gastriques, dans la famille, alors je ne pourrais jurer de rien.

Écrit par : Christian Mistral | 15/06/2013

Y arrive un jour où un des fruits de tes entrailles décide de partir. Un peu, pas trop loin, pas trop longtemps, mais assez pour te faire élancer la masse au ventre qui te mène, qui te drive à tous les jours. Là, une sorte de mini-peur, scrounchée dans un moton de culpabilité d'être enfin seule pour un petit moment. Est-ce qu'elle part pour s'enfuir? Est-ce qu'il va vraiment m'appeler tous les dimanches? Est-ce que je fais une grosse sauce à spag, ou une petite? J'en ferai toujours une grosse. Et si le téléphone sonne pas dimanche, c'est correct. Y aura toujours le suivant.

Écrit par : swan_pr | 16/06/2013

As you know, je connais le feeling. Je ne le connais que trop bien. Excepté pour le fruit des entrailles part, vu que je plantais la graine, mais la vie a jailli de mes reins et je la nourrissais toujours l'autre soir, trente-et-un ans plus tard. Un repas chaud, son préféré depuis l'enfance, nul besoin de le nommer, suffit de savoir...

La petite, tu lui as déjà posté son colis! T'as promis de me mettre un pot de côté. Nobody touchy!

Écrit par : Christian Mistral | 16/06/2013

Nobody touchy indeed, no worries ;)

Écrit par : swan_pr | 16/06/2013

@ Bona:

Hey ! Hello Bona ! Heureuse que ça t'ait plu, elle est incroyable cette Lorka, n'est-ce pas ? Quel talent !

A bientôt.
Bises
Blue

Écrit par : helenablue | 16/06/2013

@ Swan:

Oui, ils partent et puis ils ne donnent pas forcément de nouvelles pendant un temps mais toujours ils reviennent embrasser leur maman...
J'en fais toujours une grosse moi aussi !!
:-)

Écrit par : helenablue | 16/06/2013

Bravo!

Écrit par : versus | 17/07/2013

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