02/09/2013
Mano a mano
- Photo Man Ray -
Personne n'imagine ce qu'il se passe dans une main, personne ne pense à ce qu'elle transmet, influe, caresse, écrit. Personne ne pense à cet outil merveilleux et fragile, volubile et gracile, violent et vigoureux. La main. Cet outil de taille si éloquent, si virulent, et parfois si mou, glissant, pénétrant et percutant. J'aime cet organe. Ma main. La vôtre. Nos mains. Nôtres. Destin. Cette main qui dirige, qui montre du doigt, qui encourage, qui peut aussi d'un revers, anéantir. Poignée, caresse, aval, geste, voyage. La main est l'extrémité de nous la plus révélatrice après le regard. Elle nous exprime. Elle nous imprime, elle est ce que l'on est. Bonne poignée franche et amicale, du bout des doigts, moite, insistante, à fleur. Chacun de ses mouvements est un message. Celle que je préfère c'est, me prendre la main, l'aventure, la déraison, le chemin de traverse, l'école buissonnière. Me prendre la main pour de bon. Et ne jamais la lâcher. Ingantée, fière et si sensible. Tactile. Insensée. Cette main que je désire. Cette main que je crée. Ce Lien. Ce respir. Cet entretien avec la vie d'autrui. Cet abandon aussi. Ce partage. D'une main à l'autre. Passage. Partage. Introduction. Plaisir et puissance. Lien, force, pensée. Amitié.
22:25 Publié dans art, art de vivre, écriture, pensée du moment, photographie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : main, regard, émotion, écriture, partage, humain
Commentaires
"les paluches à la retourne" faut voir ça.
Écrit par : le bourdon masqué | 03/09/2013
Belle photo - aussi - de Ma(i)n Ray.
Écrit par : Dominique Hasslemann | 03/09/2013
Pour l'instant, la mienne est diminuée : je me paye une tendinite royale !
Écrit par : anne des ocreries | 03/09/2013
Vous êtes vous demandé pourquoi nos ancêtres artistes imprimaient des mains sur les parois des grottes et se fouttaient de montrer leur gueule? c'est sans doute parce qu'avec elles on a là la machine la plus intelligente qui soit pour tout faire: boire, manger, écrire, parler, créer....
Écrit par : alex-6 | 03/09/2013
C'est vrai Alex-6 pas de bras,pas de chocolat.
Écrit par : le bourdon masqué | 03/09/2013
Le mouvement, la danse, la respiration y pense à chaque instant.
Conscience de l'être dans chaque membre qui nous tiend lieu de vie.
ouep.
:0)
Écrit par : Lorka | 03/09/2013
Oui, il paraît que c'est en quittant la jungle et en se mettant debout pour voir par-dessus les hautes herbes de la savane que certains hominiens ont libéré leurs mains, qui le leur ont bien rendu, en leur permettant de développer leur intelligence et leur sensibilité.
Écrit par : giulio | 04/09/2013
ah! Le sommet du règne animal, Homo Modestus à l'image de son dieu, "créateur" lui aussi. Vivement demain c'est la rentrée de Siné Mensuel.
Écrit par : le bourdon masqué | 04/09/2013
Rien à voir avec quelque divinité ou autre deus ex machina, cher Bourdon ! Uniquement affaire d'adaptation, de hasard, donc de cette casualité (casus) qui préside à l'évolution et dont la causalité (causa) prend la relève par son incommensurable faisceau de chaînes des causes et des effets. Je te fais par ailleurs remarquer que l'étroite symbiose et constante interaction entre les mains et le cerveau est aujourd'hui non seulement démontrée, mais reçoit déjà ses premières applications technologiques. Ton homo pas trop modestus, qui se veut à l'image d'un dieu, est une simple vue du manque d’esprit, c'est-à-dire de cette ignorance qui a hélas encore cours aujourd'hui un peu partout et particulièrement dans l'enseignement, où l'a encore tendance à oublier qu'avant d'être sapiens, l'homme a dû être faber et que ce processus est loin d'être achevé du fait même de cette interactivité citée plus haut, interactivité qui n'est pas uniquement un phénomène préhistorique (la théorie de la savane n'étant d'ailleurs qu'une théorie) ayant eu lieu une fois pour toutes, mais se renouvelant encore aujourd'hui, constamment, dans chaque être humain, et ce dès la prime enfance.
Écrit par : giulio | 05/09/2013
c'est à sa plume que l'on reconnait le perroquet :)
Bzzz...
Écrit par : le bourdon masqué | 06/09/2013
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