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08/12/2013

La photo retrouvée

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Je n’ai plus de photos de moi enfant. Je sais qu’il en existe mais le peu que j’avais en ma possession ont fait les frais de ma thérapie. Un jour, j’ai pris une grande caisse de vin vide, je l’ai peinte en noir et j’y ai mis tout ce qui pouvait se rapprocher de près ou de loin de mon enfance : photos, souvenirs, lettres, médaille de baptême, croix en bois de ma première communion, pétales de fleurs séchés, cahiers d’écolier, j’ai tout mis dans un grand feu de cheminée et j’ai passé des heures à regarder la boîte se consumer.

Cette semaine, mon homme a décidé d’ajouter des étagères dans mon bureau plutôt en bordel pour que je puisse organiser un semblant d’ordre. En déplaçant des vieux dossiers, il a retrouvé derrière l’un deux cette photo et me l’a posée au milieu des différents papiers qui y traînaient. Hier soir, en rentrant pas mal fatiguée de la boutique, j’ai trouvé la photo. Mon petit cœur a retenu un sanglot, lointain, profond. Me revoir, là, dans l’allée où je faisais avec ferveur des heures durant de la trottinette, avec à mes côtés mon si gentil petit frère, m’a fait tout drôle.

Une flopée de souvenirs m’est revenue. Ne sommes-nous pas mignons tous les deux avec nos fleurs à la main, sans doute prévues en offrande à notre maman qui doit être avec l’appareil photo à la main au bout du chemin ? Les chaussures vernis noires et les bottines blanches, ainsi que la médaille autour de mon cou me font présumer que cette photo a été prise un Dimanche. La végétation et le bout de paysage entre les arbres, les dentelles de béton blanches et la nature des fleurs qu’on tient à la main me disent que nous sommes à la campagne chez papy et que c’est sans doute une fête de famille. Maman nous faisait beaux pour l'occasion !

Je suis frappée par nos bouilles sérieuses et surtout par nos regards inquiets, mais je ne suis pas surprise, nous avions tout lieu de l’être, inquiets…

Je décide de garder cette photo là. Je la scanne au cas où et la pose dans un petit coin devant moi. Je peux à présent rejoindre l’enfant que j’étais, je peux accepter cette petite fille qui en a soupé, je peux la voir, la regarder, je peux l'aimer…

 

 

 

Commentaires

..et qui marche déjà comme un mannequin.

Écrit par : manouche | 08/12/2013

Photo d'enfance : comme un flash-back imprévu, concurrençant parfois la mémoire, et la dépassant, d'une certaine manière, par sa précision sépia...

Écrit par : Dominique Hasselmann | 08/12/2013

Regards inquiets ? Encore une fois, c'est toi qui interprête, là (mais parce que toi, tu connais l'histoire, tu la sais par coeur...) - moi, je ne vois que du soleil dans les yeux, et deux jolis bambins endimanchés ; sais-tu ? elles me rappellent des tontons et tatas aussi, ces bordures blanches de jardin, et des dimanches en visite à jouer dehors, tandis que les grandes personnes papotaient à l'intérieur, autour d'un verre de mousseux et d'une boîte de biscuits "des dimanches" ouverte pour l'occasion....

Écrit par : anne des ocreries | 08/12/2013

C'est comme cela que des enfants subissent des sévices sans que personne n'y voit et ce n'est pas facile d'ailleurs d'y voir... de rester à la juste place...

Écrit par : laurence | 08/12/2013

Oui, c'est vrai.....

Écrit par : anne des ocreries | 08/12/2013

On essaie de rejoindre quelque chose de soi, on ne sait pas bien quoi. On est dedans et dehors. Sur un fil de mémoire, dans un pli.

Écrit par : Brigitte Giraud | 08/12/2013

Dieu du Ciel!

Qu'il bénisse Patrick...

Merci.

Écrit par : Christian Mistral | 08/12/2013

Même si la pose me rappelle d'autres images de toi aujourd' hui, à mes yeux elle n'a rien d esthétique cette posture, à cet âge là- ça me serre les tripes de te voir ainsi gamine. Quel âge avais-tu environ ?

Écrit par : Lorka | 08/12/2013

Les commentaires sont fermés.