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06/03/2013

The slav epic

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Le musée Mucha à Prague est petit et mignon, il m'avait laissé sur ma faim. Je pensais voir autre chose d'Alfons, je m'attendais à une émotion forte avec ce que j'avais tenté de comprendre de lui avant de partir ces quatre jous bénis. Finalement je n'ai pas été décue. L'exposition de son épopée slave au rez de chaussée du palais Veletrezni est magnifique et monumentale. Imaginez, vingt immenses toiles célébrant l'histoire slave depuis le début du 19ème siècle. La sensation face à ces tableaux est intense, on se sent immergé dedans.

 

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Alfons Mucha a consacré dix huit années à élaborer et produire cette oeuvre gigantesque pleine de poésie qu'il a offert à la ville de Prague. Un philantrope américain riche et admirateur enthousiaste de la culture slave a financé son projet et lui a permis de le mettre en oeuvre. Avant de s'y mettre il a visité les lieux qu'il avait envie de dépeindre et a consulté des historiens sur les détails des événements pour être certain de rendre au plus près une représentation exacte de ce qui c'était passé. Fascinant. Bourré de détails, on entre dans ses tableaux comme dans une pièce de théâtre. Les robes, les étoffes, les costumes, les coiffes, tout est léché et rendu avec soin et une certaine sensualité. Il se dégage une intensité étonnante liée à une sorte de lumière intériorisée et on a presque l'impression d'entendre les toiles jaser et nous dire des histoires. Au cours de cette expo, je me suis sentie comme dans un grand livre d'images.

 

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Au milieu de ces grands tableaux, seule pratiquement avec eux, certains détails, certaines expressions de visage, certains mouvements ont plus attiré mon attention que d'autres. Chaque fois que je passais devant tel ou tel personnage, il me semblait l'entendre: " Hey, regarde-moi! Comprend ma douleur, ma terreur ou ma joie!"

 

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Après plusieurs heures, j'avais le sentiment de mieux comprendre comment la vie à l'époque avait pu être, intense, déchirante, cruelle et belle. Folie. Folie aussi ce travail qu'a entrepris là Mucha, fou et colossal. Fou de penser que pendant plusieurs années ses toiles ont été enveloppées et cachées pour empêcher la saisie des nazis. Fou aussi l'immensité de l'endroit qu'il faut pour laisser voir un tel opéra. Je ne regrette pas d'être passée par là...

 

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10/02/2013

Alfons Mucha

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" Oh! Vous allez à Prague... Alors deux choses à voir: le cimetière juif et le musée Mucha. Vous connaissez Kafka? Moi, je l'ai jamais lu mais j'en ai entendu parler. Son histoire de cloporte et puis la lettre à son père. Enfin vous allez voir, Prague est une ville lumière. Le musée de Mucha, surtout, n'oubliez pas!"

Samedi ne fut pas une journée ordinaire, au contraire. Un monde fou, une euphorie et puis des tas de situations inédites, des rencontres et des surprises. Chacun et chacune y allant de son couplet, journée chargée. Mucha, tiens Mucha, ça me dit vaguement quelque chose, quand on s'intéresse à l'art nouveau comme j'ai pu le faire à un certain moment de ma vie, on a quelques images en tête. Alfons Mucha. Ah oui, la grande Sarah! C'est ça. J'avais sur le mur de ma chambre plus jeune, le dessin d'elle par lui.

 

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Alfons Maria Mucha, né à Ivančice (qui faisait alors partie de l'Empire austro-hongrois) le 24 juillet 1860 et mort à Prague le 14 juillet 1939, est un peintre tchèque, fer-de-lance du style Art nouveau.

Second enfant de Ondřej Mucha, huissier de justice, son aptitude au chant lui permet de poursuivre son éducation dans la capitale morave, Brno, mais son amour de jeunesse a toujours été le dessin. Il avait commencé à dessiner avant même de savoir marcher, sa mère lui attachant régulièrement un crayon au cou. Très peu de ses dessins de jeunesse ont été conservés. Parmi ceux-ci, se trouve Ukřižováni (La Crucifixion), qu'il dessina quand il avait environ huit ans. Après avoir réalisé quelques travaux décoratifs en Moravie (essentiellement des décors de théâtre), il émigre en 1879 à Vienne afin de travailler pour la plus grande entreprise de décors de théâtre de Vienne, tout en continuant sa formation artistique. Il revient en Moravie en 1881, après qu'un incendie a détruit cette entreprise, et réalise des décorations et des portraits en indépendant. Le comte Karl Khuen de Mikulov, l'ayant recruté pour décorer les murs du château Hrusovany Emmahof, est tellement impressionné qu'il finance les études de Mucha à Munich.

 

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Mucha se rend ensuite à Paris en 1887 pour continuer ses études à l'Académie Julian et à l'Académie Colarossi, tout en produisant une revue et en réalisant des affiches publicitaires. Seul artiste disponible en décembre 1894, il réalise l'affiche publicitaire de Gismonda, la pièce jouée par Sarah Bernhardt au Théâtre de la Renaissance où il est engagé pour six ans. Son style délié lui vaut une certaine notoriété. Il réalise notamment Lorenzaccio, La Dame aux camélias (1896), Hamlet et Médée (1898).


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En 1896, il participe à l'Exposition du Cirque de Reims et réalise l'affiche du Salon des Cent qui se tient à Paris.

Mucha est aussi connu pour avoir produit une série de peintures, posters et affiches publicitaires appartenant au style Art nouveau. Parmi les plus célèbres, on peut citer Lefèvre-Utile, Job, Perfecta, Ruinart, Moët et Chandon.

Il représentait souvent de belles jeunes femmes dans des robes néoclassiques aux drapés flottants, souvent couronnées de fleurs formant un halo au-dessus de leur tête. Son style a rapidement été imité, mais sans la touche de beauté et d'artistique que seul Mucha pouvait donner.

Mucha se rend ensuite aux États-Unis de 1906 à 1910 pour y recueillir des fonds et réaliser ce qu'il considérait comme son œuvre maîtresse, l'Épopée des Slaves. C'est Charles Crane, un riche industriel rencontré à Chicago qui lui permet de revenir en Bohême et de s'établir à Prague. Outre la réalisation de son Épopée, il décore le Théâtre national, la Maison municipale ainsi que d'autres monuments de la ville. Lorsque la Tchécoslovaquie obtient son indépendance après la Première Guerre mondiale, il conçoit les nouveaux timbres-poste (dont la première émission du Château de Prague), billets de banque et autres documents officiels pour la nouvelle nation.

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Il meurt à Prague le 14 juillet 1939( le jour de son anniversaire ) à l'age de 79 ans, quelques jours après avoir été interrogé par la Gestapo. Son corps est jeté à la fosse commune, l'Église catholique lui ayant refusé une sépulture en terre chrétienne du fait de son appartenance à la franc-maçonnerie. Une plaque commémorative lui est dédiée au cimetière des Grands Hommes de Prague.

À l'époque de sa mort, son style était déjà considéré comme dépassé, mais l'intérêt pour cet art magnifique est réapparu dans les années 1960 et continue périodiquement à inspirer et à influencer les illustrateurs contemporains. Son fils Jiří Mucha, un auteur qui a beaucoup écrit sur son père, a souvent attiré l'attention sur son travail.

Une loge maçonnique francophone, à Prague, porte son nom. (source wiki)


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