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14/08/2009

maintenir la beauté de ce qui commence

" On a trop vite tendance à confondre le merveilleux et l’émerveillement. Or il ne s’agit pas de se fondre dans l’euphorie, dans le monde merveilleux, sans limites, d’un Disney où imaginaire et réel, adultes et enfants se confondent, où les animaux parlent et dansent comme les hommes. S’émerveiller, bien au contraire, c’est aller sciemment dans la réalité, fût-elle dure. Ce n’est pas parce que le monde entier n’est pas paradisiaque que c’est un enfer. Inversement, ce n’est pas parce que tout va bien que l’on est à Disney avec Donald ! Cessons de tricher avec la vie et de nous raconter des histoires, regardons l’existence telle qu’elle est, sortons de l’enfance, de la naïveté. Ce qui est merveilleux, c’est que nous vivons dans une réalité qui change à chaque instant et pour laquelle on ne peut rien prévoir, rien savoir si on ne descend pas dans les profondeurs. Le monde se fabrique sans arrêt, redevenons attentifs à ce qui se passe de nouveau à chaque moment. Vivons dans un monde réel avec des personnages réels. Je m’émerveille, cela signifie : je me bouscule, je bouge, je ne cherche pas à avoir le dernier mot ; cela veut dire que je découvre sans cesse du neuf, que j’arrête de voir le monde et les choses de façon banale, parce que j’ai enfin  conscience qu’absolument tout ce que je vis est étonnant. L’émerveillement ce n’est pas la fusion entre l’idéal, le rêve et la réalité, mais entre l’homme intérieur et la réalité. Alors on s’émerveille d’exister, que le monde existe et qu’il y ait une relation possible entre le monde et moi. L’émerveillement élargit la réalité et produit de l’existence nue : j’existe, tu existes, nous existons. Je ne suis plus dans un conte de fées mais dans une histoire vraie entre nous. Tout n’y est pas bien, mais il y a plus profond que le bien et le mal : il y a le vivant.

La vie n’est pas une quantité de vie mais une qualité. S’émerveiller, c’est revenir sur terre habiter le monde tel qu’il est. C’est revenir au premier matin du monde et se mettre en état de création. « Ameuter la vie », comme le disait Antonin Artaud. Nous pouvons quelque chose face à la violence du monde. Cela commence par une attitude intérieure, une façon de penser. S’émerveiller, c’est se réveiller, c’est envoyer au feu toutes nos catégories, tous nos à priori, c’est faire la révolution. Les choses ne font que commencer. Ce qui nous fait mourir, ce n’est pas la mort, c’est de ne pas vivre. 

- Bertrand Vergely -

 

 

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Sept heures du matin et je repense à ce texte lu la veille mon regard sur le lever du soleil n'est plus le même je me sens plus attentive et plus pleine aussi une émotion d'une qualité rare par sa pureté, comment dire comme si cela paraissait tomber sous le sens: 

"Ne trouvez vous pas que c’est un miracle de se réveiller tous les matins ?"

Etre vivant est à apprécier au delà du simple fait il me semble, on ne mesure cela que rarement trop dans ce temps qui nous déroule parce qu'on n'en prend pas le temps peut-être ou simplement conscience, s'émerveiller c'est être vivant.