29/07/2008
j'aime le jazz et Brad ...
"Qui nous a donc retournés de la sorte, pour que quoique nous fassions, tous nos gestes ne soient plus que séparations..."
Cette phrase de Rilke pourrait certes s'appliquer à l'auteur de « Turn out the stars », « Suicide is painless », aussi bien que de « You must believe in spring" : Bill Evans (1929-1980), puisqu'il s'agit de lui.
Mais elle rend aussi compte d'un tout jeune pianiste blanc de New-York, Brad Mehldau.
Lui aussi sait plus que tout autre dans ses romances sans paroles, faire surgir de la beauté, et de l'apparente sécurité mélodique des standards. ouvrir des gouffres d’inquiétude.
Une urgence mélodique parcourt son univers musical qui veut "entendre les Étoiles", dorénavant incluses dans la lumière noire et éblouie de ses notes.
Révélé par une série de concerts mémorables à la Villa, Brad Mehldau a fait irruption dans nos mémoires et dans nos nuits.
Pianiste romantique et toujours au bord de la douleur et des forêts intérieures, Brad Mehldau avance somnambule dans ses plongées, parfois absent au monde, mais toujours en télépathie avec ses musiciens. Il peut passer une nuit à parler avec vous de Schumann, Mahler, et Schubert. Il est un fils du romantisme allemand, les forêts soufflent en lui, et les nixes dansent sur son piano.
Au ras du piano, le visage dans les touches qui l'engloutissent tout entier, il creuse le ciel et les notes, il pétrit l'argile de l'origine du monde.
Il est flottant sur sa chaise, oscillant sur son tabouret. L'infini a du faire irruption en lui, il ne nous entend plus, il suit sa note, il suit ses comètes qui passent dans sa tête.
Encore un instant et il va s'envoler.
Bradford Alexander Mehldau est né à Jacksonville en Floride le 23 août 1970.
Il grandit dans une famille d'adoption et étudie le piano dès l'âge de six ans, travaillant le répertoire classique jusqu'à 14 ans. Dès le début de son adolescence, parti dans l'État du Connecticut, son attention se concentre sur le rock et le jazz. Il se distingue déjà en gagnant un prix à la célèbre Berklee College of Music.
En 1988, il arrive à New York et intègre le département « Jazz et Musique Contemporaine » de la New School of Social Research. Il prend egalement des cours de composition. Il a pour professeurs de piano Fred Hersch et Kenny Werner.
Il rencontre également Jimmy Cobb (batterie), avec qui il travaillera la rythmique. Il participera quelque temps à son quartet.
Après de nombreuses collaborations avec de jeunes musiciens de la scène new-yorkaise, sa carrière débute véritablement en 1994 lorsqu'il intègre le quartet du saxophoniste Joshua Redman, avec Brian Blade à la batterie et Christian McBride à la basse. Un album est enregistré : Moodswings.
En 1995, Brad enregistre son premier album pour Warner. On y retrouve deux trios différents : la section rythmique du Joshua Redman Quartet et ce qui deviendra par la suite le Brad Mehldau Trio avec Larry Grenadier (basse) et l'espagnol Jorge Rossy (batterie).
Suivent une dizaine d'albums en trio et en solo, studio ou live.
Hormis ces enregistrements, Brad Mehldau a participé en side-man à un grand nombre de projets avec Charlie Haden, Lee Konitz, Renée Fleming, Fleurine (sa femme), Kurt Rosenwinkel, Joel Frahm, Pat Metheny... Il a également participé à plusieurs musiques de films : Eyes Wide Shut, Ma femme est une actrice...
Le trio reste formé jusqu'en 2005 (dernier enregistrement House On Hill publié en 2006), année qui voit le départ de Jorge Rossy et son remplacement par Jeff Ballard. La nouvelle formation enregistre l'album Day is Done qui sort en septembre 2005.
Reprises [modifier]
En dehors de ses propres compositions et des reprises de grands classiques du jazz, Brad Mehldau a repris quelques une des plus belles chansons des courants rock et pop.
Parmi celles-ci on peut citer Radiohead (Paranoid Android, Exit Music (For a Film), Everything in its right place et Knives Out), Nick Drake (Things Behind The Sun, River Man et Day is Done), The Beatles (Martha My Dear, She's Leaving Home, Mother Nature's Son, Dear Prudence et Blackbird), Oasis (Wonderwall) ou encore Chico Buarque (O Que Sera). Dans un autre registre, il a également souvent repris les frères Gershwin (Someone To Watch Over Me, How Long Has This Been Going On et Long Ago and Far Away). La fréquence de ses reprises est d'environ une à trois par album.
Brad Mehldau , piano - Larry Grenadier , bass - Jorge Rossy , drums
les concerts à venir :
08-08-08 - BRAD MEHLDAU à La Roque D'antheron (13)
09-08-08 - BRAD MEHLDAU à Marciac (32)
06-12-08 - BRAD MEHLDAU à Paris (75)
07-12-08 - BRAD MEHLDAU à Paris (75)
08-12-08 - BRAD MEHLDAU à Toulouse (31)
Brad Melhdau trio - résignation -live jazz Montréal (Hello Inukshuk !)
je l'ai vu à "jazz en direct " à Tourcoing (59) ... un grand moment ...
(Demonio ,vais-je te voir sous ma fenêtre ?)
03:55 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : jazz, brad mehldau, musique
Commentaires
je suis venu, tout nu, j'ai chanté my funny valentine et comme tu aimes le jazz à tourcoing je l'ai même chanté en chti...c'est special mais ca a son charme...
my biloute valentine hiiiiiiinnnnnnnnnnnnnn...
mais bon comme t'as succombé aux douces notes et aux sons voluptueux sortant de ma gorge de gros fumeur tant pis...(les preuves sont sur mon blog héhéhéhé..) du coup je suis reparti, j'ai fait un crochet par chez sangsue et la on s'est mis à l'envers au san pellegrino en grignotant moults tuc...en musique d'ambiance il avait mis erik satie...délicieux moment jusqu'à ce qu'il lui prenne, effet du sanpé oblige, l'idée de m'ausculter et de vérifier si j'avais pas l'appendicite....je me suis enfuis...dans la nuit....toujours nu...
Écrit par : demonio tiens toujours ses promesses | 30/07/2008
@ demonio qui tient toujours ses promesses : pauvre de moi qui ai succombé à ta biloute valentine de gros fumeur mauvais joueur qui ne donne pas son blog à la gente féminine qu'il consomme !! mais aucun regret .... ce fut un grand moment !! dommage pour la fin de soirée (à part les tucs ,j'adore ) la prochaine fois , viens habillé qu'on aille manger une moules frites ....
j'aime beaucoup erik satie ...
avec tout ça tu n'as même pas eu le temps de me dire si tu aimais Brad ?
Écrit par : helenablue | 30/07/2008
bon j'ai lu les articles recents...rien à dire à part que je n'ai rien à dire qui ne serait que banalité et autre niaiserie...je ne te connais pas et je ne peux pas avoir l'audace de penser que quoique je puisse dire servirait à quelque chose..allez je peux dire juste une chose: m^me si j en'ai rien à dire ce que j'ai lu à travers les mots ne me laisse pas insensible...je laisse aux adultes le soin de t'apporter leurs soins.
revenos à nos moutons à cinq octaves et douze mesures...
etant donner que je me suis enfuit en pleine nuit de chez sangsue et que j'avoue humblement que l'integrité de ma personne m'inquietait plus que mon IPod, je n'avais pas ecouter Brad...c'est chose faite...j'aovue sans honte l'avoir decouvert ici et ce fut une belle decouverte. j'ecoutais du jazz vers 16 ans en fumant la pipe pour faire comme un vieu con d'intello en ayant toujours sur moi un livre incomprehensible à la couverture jaunie par le temps pour faire encore plus crédible...quand j'ai laissé tomber la pipe pour la clope et autres derivés, j"ai laisé plus ou moins tombé aussi le jazz pour un monde qui devenait plus rock au fur et a mesure que les substances devenaient illicites...
merci de la découverte et ausis pour e coup de peid au cul de mes oreilles que ca pousse à réécouter de plus en plusosuvent ce qu'elles ont jadis aimé.
1ere précision:
je voulais dire que tu n'avais PAS succombé...mais mes doigts ont vraissemblablement mofifiés d'eux même la fin de passage lol...
cela dit tu as parfaitement rebondie et j'avoue bien m'amuser de ces petits jeux de commentaires
2eme précision:
j'ai effectivement un blog où j'ai ecrit un article sur le fait de chanter nu sous un balcon, il est pour toi directement adréssé mais si tu avais le lien pour chez moi alors tu saurais tout, t'es trop intelligente pour ne pas comprendre, et je perdrais mon mystère..non je deconne, mais disons que j eperdrais un peu d'anonymat que je dois garder encore quelques temps...mais promis tu auras un jour l'adresse de ce blog, d'aillerus peut etre que quelq'un te le donnera avant moi...
sur ces bonnes paroles je file me coucher avant de me casser pour un long long long et fastidieux week end...à bientot
Écrit par : demonio ne se mele pas de la conversation des grands... | 31/07/2008
@ demonio ne se melant pas de la conversation des grands et aimant brad :
et bien cher demonio , je te souhaite un trés bon long long week-end ...
je respecte ton souci d'anonymat même si ma curiosité naturelle est bien titillée! et puis moi aussi cela m'amuse ces petits jeux entre amis !! mais néanmoins quand le moment sera venu , j'espére que tu tiendras ta promesse ( si je ne m'abuse , tu tiens toujours tes promesses !!)...
à trés bientôt ...
Écrit par : helenablue | 31/07/2008
Bonjour helenablue,
J'ai rarement lu un si beau texte à propos de ce merveilleux pianiste aussi bien littéraire qu'informatif. Je retiens surtout ces lignes très inspirées: "Au ras du piano, le visage dans les touches qui l'engloutissent tout entier, il creuse le ciel et les notes, il pétrit l'argile de l'origine du monde. Il est flottant sur sa chaise, oscillant sur son tabouret. L'infini a du faire irruption en lui, il ne nous entend plus, il suit sa note, il suit ses comètes qui passent dans sa tête. Encore un instant et il va s'envoler".
PS: je me permets de vous signaler une petite erreur: sur la photo du trio que vous publiez, il ne s'agit pas du vieux complice basque Jorge Rossy mais de Jeff Ballard, le nouveau batteur dont la présence à mon sens, modifie la musique de brad mehldau (dans un sens plus rythmique).
Cordialement, Equinox.
Écrit par : equinox | 07/11/2008
@ equinox :oui c'est exact ...merci de faire la correction ...
Brad Meldau est vraiment un artiste à part , et un magnifique pianiste ; j'ai été trés heureuse d'écrire cette note d'autant qu'au dernier concert où je suis allée , j'ai vécu une scéne assez étonnante et "bigrement injouste " , rappelé aprés quelques Deux heures d'émotoins intenses et habitées pour un rappel à la fin du concert , Brad Meldau n'a pas rejoué , et la salle l'a mal vécu , et à siffler , cela m'avait profondément choquée et à l'époque j'aurais voulu lui dire à quel point je me désolidarisais de cette réaction du groupe , et n'avais pas osé le faire ; je le regrette encore aujourd'hui .
merci pour votre commentaire .
cordialement
helena
Écrit par : helenablue | 07/11/2008
Je pense que la réaction de Brad Mehldau peut aussi s'expliquer par l'envie de ne pas décevoir un public aussi enthousiaste. Après deux heures de concert, sans doute exténué (quand on connaît son degré de concentration pour chaque morceau interprété...), il a préféré jeter l'éponge et se préserver pour les suivants... Keith Jarret aussi, est réputé être un pianiste capricieux mais je préfère employer l'adjectif exigeant, capable d'annuler un concert si le son sur scène et dans le public ne lui convient pas, suscitant ainsi la frustration des gens mais en même temps une grande admiration...
J'ai eu la chance de voir Brad dans un petit club parisien avant sa notoriété actuelle, et votre description à la fois précise et poétique m'a rappelé les plus beaux moments de ce concert. C'est la magie des mots...
Écrit par : equinox | 07/11/2008
Ce n'est pas la réaction de Brad Mehldau qui m'a choquée , c'est celle du public ; aprés ce qu'il venait de nous offrir , lui demander plus encore c'était comme ne pas le respecter ...
sa réaction me paraissait absolument normale , d'autant qu'à l'évidence c'est quelqu'un d'exigeant et , de perfectioniste , il n'aime pas l'à peu prés ...
Écrit par : helenablue | 07/11/2008
D'accord, je comprends mieux cette fois... Je vous renvoie à un petit texte que j'avais rédigé sur Brad.
http://jazzthierry.blog.lemonde.fr/2007/06/21/brad-mehldau-une-fete-pour-loreille/
Écrit par : equinox | 07/11/2008
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