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14/10/2008

vers la réalité de l'enfance

Alice miller

Alice Miller a fait ses études à Bâle où elle a obtenu en 1953 son doctorat de philosophie. Elle a exercé sa profession de psychanalyste à Zürich, mais l'a abandonnée pour se consacrer entièrement à ses recherches sur l'enfance. En 1986, elle a reçu à New York le prix Janusz Korczak.

Parmi les 192 pays membres de l'ONU, 17 uniquement ont interdit de battre les enfants. Aux Etats-Unis, il y a encore 20 Etats où les châtiments corporels sont autorisés à l'école et même sur les adolescents. Les personnes qui peuvent s'indigner de ces faits et qui en mesurent les graves conséquences, comprendront sans problème tous les livres d'Alice Miller. Elles comprendront aussi pourquoi cet auteur s'engage, même à son âge avancé, pour libérer la société de son ignorance. A l'aide de ses livres, articles, tracts, interviews et réponses aux courriers des lecteurs sur son site, elle montre que la maltraitance des enfants produit non seulement des enfants malheureux et perturbés, des adolescents destructeurs et des parents mal traitants, mais aussi une société perturbée qui fonctionne si souvent d'une façon extrêmement irrationnelle.

145564460_b8d93a53f2_m.jpgGrâce à ses recherches sur l'enfance, Alice Miller a compris que la violence exercée sur les enfants conduit à la violence globale qui règne sur le monde entier, d'autant plus que l'on commence à frapper les enfants dans les premières années de leur vie, justement au moment où leur cerveau se construit. Même si les conséquences scandaleuses sont évidentes, elles ne sont pas perçues et encore moins prises en compte par la société. Or, la situation est facile à comprendre: les enfants ne sont pas autorisés à se défendre de la violence des parents et sont alors obligés de supprimer et refouler les réactions naturelles à l'agression parentale comme les émotions de la colère et d'angoisse. Ce n'est qu'à l'âge adulte qu'ils peuvent décharger ces émotions très fortes, sur leurs propres enfants ou, dans certains cas, sur des nations toutes entières.

Alice Miller décrit cette dynamique dans ses 13 livres et l'illustre non seulement à l'aide des récits de ses patients, mais aussi à l'aide de ses nombreuses études sur les biographies des dictateurs et d'artistes très connus. L'omission de ces discours sur l'enfance dans la société permet d'entraîner chez les enfants, dans l'obscurité familiale, des comportements extrêmement dangereux comme la brutalité, le sadisme et d'autres perversions, ce que l'on aime appeler ensuite, chez l'adulte, des « troubles génétiques ». Ce n'est qu'en prenant conscience de cette dynamique que l'on peut rompre la chaîne de la violence, pense Alice Miller, et elle consacre son œuvre à cet éclairage.

Durant ces dernières années, elle a développé un concept de thérapie qui propose aux gens en souffrance de se confronter avec leur passé, pour rencontrer l'angoisse de l'enfant battu, la ressentir et s'en libérer. Il s'agit de la peur enfantine du parent tout puissant, qui pousse l'adulte à maltraiter les enfants ou bien à accepter de vivre avec des maladies graves en minimisant totalement la cruauté de ses propres parents. Nombreuses sont les propositions ésotériques et spirituelles qui promettent une guérison, mais dont seul but est de camoufler les terreurs vécues dans l'enfance.

331119286_b206919273_m.jpgAlice Miller pense que, malgré les aspects tragiques de sa découverte, celle-ci apporte quand même des options positifs et optimistes, parce qu'elle ouvre la porte à la conscience, à la perception de la réalité de l'enfant et en même temps à la libération de l'adulte de sa peur enfantine et de ses effets destructeurs. Sa perception du vécu réel de l'enfant n'est plus en lien avec celle de la psychanalyse. A son avis, celle-ci reste dans la vieille tradition qui accuse les enfants et protège les parents, autant dans la théorie que dans la pratique. Pour cette raison AM n'est plus membre de l'Association Internationale de la Psychanalyse.

 

je crois bien avoir lu tous les livres d'Alice Miller , et aucun ne m'a laissé indifférente ; forcément , quand votre enfance a été un véritable cauchemar , et surtout si tout à été fait pour que vous ne puissiez jamais y avoir accés , ces livres sont des révélateurs et vous ouvrent à votre vécu , si traumatique soit-il ...

forcément c'est douloureux , mais salvateur ...

j'ai d'abord lu "La connaissance interdite " , puis "L'avenir du drame de l'enfant doué ", "c'est pour ton bien" , tout dernièrement  :" Notre corps ne ment jamais " , " Ta vie sauvée enfin "

le sujet est délicat et sensible , mais c'est une réalité ... et ce que nous avons vécu enfant conditionne notre vie d'adulte , voir l'entrave ou même l'empoisonne ...mais on peut agir dessus et c'est le message que je voudrais exprimer ici; on peut avoir vécu les pires choses , même certaines qui dépassent l'entendement et s'en sortir ... oui c'est difficile  mais possible .
  

 

 

Commentaires

helenablue, je viens de tomber sur un blogue assez particulier. Le taulier en a long à dire sur le sujet, apparemment.

je te donnerais le lien si tu m'envoyais ton adresse.

à toi de voir... ;)

Écrit par : Inukshuk | 14/10/2008

L'enfant battu… Battu régulièrement, ou simplement châtié ? Il y a une différence énorme.
L'enfant battu régulièrement, là, non, c'est pour moi révoltant.
L'enfant qui a fauté et qui reçoit une baffe, je ne sais pas.
Je m'interroge. Je me suis d'ailleurs longtemps interrogé, sans trouver de réponse.
Je m'explique…
C'était en juillet ou en aout, nous habitions une maison entourée d'un jardin, j'avais trois ans et demi, mon petit frère venait de naître.
Ma mère l'avait installé dans son landau, à quelques pas de moi qui jouais dans le sable. Puis elle était rentrée s'occuper du goûter.
Ce qui suivit, je crois, me marqua à jamais.
On me raconta des années plus tard que j'avais tenté, au moyen de mon seau et de ma pelle, d'enterrer ce nourrisson qui avait pris ma place.
On ne m'a pas battu, on ne m'a même pas grondé, mais il y a au fond de moi un œil froid qui me fixe, et qui longtemps m'empêcha de vivre.
Pourtant, à mon avis, la solution eut été simple : une giffle pour l'acte, suivie d'un enlacement en pardon de la faute.
Car je savais, je savais forcément, en mon innocence de gamin, que je commettais là un acte épouvantable.
J'aurais ensuite pleuré, et ces larmes m'auraient lavé.

Écrit par : Michel Cornillon | 14/10/2008

@ Inukshuk : c'est tout vu ... je t'envoie ça dans la foulée ...
préviens moi si tu l'as bien reçu , je suis un peu nulle encore , et tout n'arrive pas forcément comme je pensais !!
:+))

Écrit par : helenablue | 14/10/2008

@ Michel : oui dans ce cas présent , probablement qu'une bonne engueulade aurait été préférable à "l'oeil de Moscou " chargé de sens et trés culpabilisant ... parfois il y a des silences qui en disent long ...
l'enfant qui a fauté , ou dépassé le cadre et qui reçoit une baffe , mais sans que cela entame la relation d'amour peut tout à fait l'intégrer d'une maniére positive ; c'est la manipulation de l'affect qui est encombrante ...

que fais-tu de cette souffrance , aujourd'hui Michel ?

Écrit par : helenablue | 14/10/2008

Salut du Maroc

Juste un petit mot pour dire que j'ai passé d'agréables moments utiles sur ton blog. Bravo.

A très bientôt.

Écrit par : Naim | 14/10/2008

@ Naim : merci à toi et à bientôt ...

Écrit par : helenablue | 14/10/2008

En suisse ils ont Alice MILLER...
En France on a DOLTO et Carlos (qui nous a laissé un gros vide) en exemple de son travail...

On a beaucoup à apprendre de l'Helvétie.

Bonne journée à toi.

Écrit par : polipoterne | 15/10/2008

je n'ai rien lu,désolé, d'alice MILLER , mais ton article résume trés bien toute sa philosophie de l'enfance quelle partage avec d'autres du même courant de pensée.
l'enfance et la violence sont des sujets qui suscitent toujours autant de discussions car la violence est la raison d'être de nombreux systèmes de vie depuis que l'homme a cru qu'il devait prendre le dessus sur la nature pour survivre. Quand aux enfants, n'oublions pas que même au moyen age ceux qui étaient abandonnés restaient les esclaves des parents adoptifs.... Voilà pourquoi je crains qu'il ne suffise pas d'agir dessus la violence qui est partout (même dans le sport) pour changer vraiment la mentalité des humains et l'instinct animal qui leurs sert de prétexte. Mais c'est trés bien d'en parler comme tu le fais ( avec doigté). Je ne vois que l'anticipation ( action consciente humaine pour mieux apphrender les circonstances et le changement des circonstances ) comme mesure d'accompagnement (ce qui n'est pas une mesure de changement en soi) pour permettre à long terme une évolution des choses et le changement de soi même. Reste à savoir si l'anticipation peut être le moyen qui nous est offert pour approcher au plus prés la cruelle réalité des prisons qui ne sont même pas carcérales mais qui se rapprochent des bagnes d'antan.
J'aime ton optimisme en conclusion
Oulà, la journée s'annonce périeuse....

Écrit par : alex | 15/10/2008

@ Polipoterne: les recherches d'Alice Miller ne sont pas du tout de la même nature que celles de Dolto , Alice Miller a quitté la psychanalyse aprés l'avoir exercé longtemps car elle la jugeait inéfficace pour ce travail par rapport à son enfance ...

et puis puisque tu fais dans l'humour , parfois c'est le cordonnier le plus mal chaussé !!

bonne journée à toi aussi :+))
helena

Écrit par : helenablue | 15/10/2008

@ alex : merci beaucoup pour ton commentaire Alex , une fois de plus j'en apprécie la délcatesse et l'intelligence ...
c'est un sujet délicat , et si j'ai lu tous les livres d'Alice Miller , aprés avoir lu Freud , Jung , Dolto et bien d'autres et si justement j'ai choisi de parler d'elle , c'est parce que j'ai expérimenté ce dont elle parle et de la véracité de ses dires ; c'est un humble témoignage , d'où l'optimisme de la con clusion ...

oui la journée s'annonce agitée , peut-être , mais face à l'ampleur des drames qui se jouent dans l'enfance ............
à trés bientôt
et encore merci à toi
helena

Écrit par : helenablue | 15/10/2008

Prendre possession de sa singularité est assez long, peu commun. C'est une démarche d'homme.

Écrit par : Deale Esq. | 15/10/2008

je connais pas non plus A Miller... mais je pense que ce texte est assez révélateur d'une philisophie...
merci pour cette découverte.... et pour tes comm sur mon blog (euh... sur une note tres différente....)
;-)

Écrit par : Ibid Norio | 15/10/2008

@ Deale Esq. : oui prendre possession de sa singularité est une démarche , qu'entends tu par c'est une démarche d'homme ?


@ Ibid Norio : oui c'est vrai , le texte sur ton blog est comme tu le dis , trés différent ; mais j'ai beaucoup aimé ce texte ...
à bientôt
Helena

Écrit par : helenablue | 15/10/2008

>helenablue
Démarche d'homme = propre au genre humain.

Écrit par : Deale esq. | 16/10/2008

@ Deale esq. : merci ; oui c'est profondément humain de prendre conscience de sa singularité ... et cela génére parfois une tlle souffrance ... et parfois aussi une telle joie ...

ai pensé à vous cher Hervé , en lisant ce propos d'Oscar Wilde :
" La vie est une chose bien trop grave pour en parler sérieusement "

j'y ai vu une certaine correspondance...
j'aime bien l'humour de Wilde , le personnage aussi quoique contreversé !!

amitiés
helena

Écrit par : helenablue | 16/10/2008

Oscar était un génie. Moi, .... il m'arrive de le penser et de m'en glorifier.
Deale

Écrit par : Deale Esq. | 16/10/2008

@ Deale : incorrigible !!!

Écrit par : helenablue | 16/10/2008

Ce que je fais aujourd'hui de cette souffrance ? Pas grand chose, Helena. Je fais de la littérature et j'amuse la galerie, c'est tout.

Écrit par : Michel Cornillon | 16/10/2008

@ Michel : ce n'est pas ce que j'appelle "pas grand chose " !!
bonne soirée et à trés bientôt ...

Écrit par : helenablue | 16/10/2008

Merci pour cet excellent article. J'ai lu "C'est pour ton bien" et en suis resté marqué, parfaitement convaincu. Bon courage à tous !

Écrit par : collignon | 18/10/2008

@ collignon : merci à vous , c'est vraiment un livre qui ne laisse pas indifférent ...
du courage , c'est pas ce qui manque ...
à bientôt

Écrit par : helenablue | 18/10/2008

bravo Alice Miller

Écrit par : consultation psychologue en ligne | 19/06/2009

OUI !

Écrit par : helenenablue | 19/06/2009

et pour les adultes qui finissent par se laisser battre par des enfants parce qu'ils se sentent comme des chiens inaptes à inculquer quoi que ce soit à qui que ce soit de force ou de gré ?

"donné moi une bombe atomique
pour nettoyer ma baignoire..." (c.b.)

la violence... la peur. l'homophobie, racisme, pédophilie, paranoïa, désinformation, lynchage... etc...

envie d'aller faire du vélo. en terrain vierge.

"notre ami le chacal", comme disait le fou de guerre.

Écrit par : minimal | 20/06/2009

Je fais des recherche sur Alice et je tombe sur votre blog ! Oui, cette femme est merveilleuse !


Michel écrit :
C'était en juillet ou en aout, nous habitions une maison entourée d'un jardin, j'avais trois ans et demi, mon petit frère venait de naître.
Ma mère l'avait installé dans son landau, à quelques pas de moi qui jouais dans le sable. Puis elle était rentrée s'occuper du goûter.... etc

ma réponse : la solution est bpc plus logique qu'une baffe ! On ne laisse pas un enfant de 3 ans et demi et un nourrisson sans surveillance. Votre mère a commis une faute, pas vous ! Vous n'aviez pas à en payer le prix !
Moi, en tant que mère, je m'en serai voulu de ma négligence et je n'aurai pas fait porter la responsabilité de ma connerie à mon enfant ! Ca m'aurait servi de leçon pour l'avenir !

Écrit par : Muriel | 09/02/2010

Encore une fois votre expérience montre l'ignorance des adultes des besoins et du monde psychologique de l'enfant.
Cet enfant a exprimé une émotion tout à fait normale qu'est la jalousie.
C'est une émotion qu'on doit la laisser exprimer chez l'enfant. Mais comme c'est une émotion qui a une connotation négative donc l'enfant apprend très vite à la réprimer.
Votre mère n'avait aucun droit de réagir de cette manière car l'expression de votre jalousie devant ce bébé est normale par contre votre mère aurait pu d'abord accepter votre émotion et la diriger vers quelque chose de positive.
exemple : " je vois que tu es jaloux de ce bébé mais par contre le fait de faire ça risque de lui faire mal" et là elle peut te prendre dans ces bras et te laisser exprimer cette émotion

Écrit par : Stéphany | 14/03/2013

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