08/02/2009
Grock
Au Mami , Hervé Suchet nous a présenté un de ses" imparfaits " , qui ressemble au portrait de Grock ce clown génial, à la fois jongleur, acrobate, cascadeur, contorsionniste, danseur, mime ou directeur de troupe ...
L'art du clown est loin d'être facile ; il est un virtuose de la présence de l'émotion , à la frontière entre le tragique et le comique . C'est la quintessence du jeu et de l'abandon , la condition humaine sublimée dans un acte créateur qui vient bousculer l'ordre établi .
Je suis le vieux Tourneboule
Ma main est bleue d’avoir gratté le ciel
Je suis Barnum, je fais des tours
Assis sur le trapèze qui voltige
Aux petits, je raconte des histoires
Qui dansent au fond de leurs prunelles
Si vous savez vous servir de vos mains
Vous attrapez la lune
Ce n’est pas vrai qu’on ne peut pas la prendre
Moi je conduis des rivières
J’ouvre les doigts elles coulent à travers dans la nuit
Et tous les oiseaux viennent y boire
sans bruit
Les parents redoutent ma présence
Mais les enfants s’échappent le soir
Pour venir me voir
Et mon grand nez de buveur d’étoiles
Luit comme un miroir
Werner Renfer, Jour et nuit
23:17 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : peinture, art, paroles, expression
Commentaires
merci de tout coeur pour cette belle soirée,
tous ces articles étonnants qui inspirent,
les plus tendres pensées.
Écrit par : cathy | 09/02/2009
Quand Helena se jette à l'autre, ça donne le "La" !
merci encore de ces petits dons quotidiens, et je sais bien que le "show" de la vie est bien plus pétillant que notre plume au vent ...
le clown est le "Bonheur des tristes"
bize à vous
Écrit par : kalor | 09/02/2009
Cet "imparfait" là est mon frère de coeur, mon ami ... Il me dit tout ce que l'on ne dit pas ... l'immense, l'infini ... il me laisse muette tant il me parle et dans mon silence, je reste avec lui ...
Écrit par : Maca'dame | 09/02/2009
Je déteste les clowns avec passion. En fait, ils me terrifient. J'ai même dragué une clown, dans le but de vaincre ma peur. J'ai couché avec la clown, pendant des mois et des mois. À la fin, j'ai bien été forcé de me rendre à l'évidence. J'aime pas les clowns.
Écrit par : McComber | 09/02/2009
@ Mc Comber : Oh ! je peux comprendre , moi aussi un peu ...
Ma petite soeur est clown .... :-)
Et parfois cela me dérange , je ne sais pas l'expliquer , dans la maniére de communiquer peut-être ?
Écrit par : helenablue | 09/02/2009
Tous les clowns se ressemblent, non ?
Je me demande si la clown de McComber s'est démaquillée avant de faire l'amour... Pas toi ?
:-)
Écrit par : Mû | 09/02/2009
le plus bel écrit sur le clown, à mon goût, est de Henri Michaux - in L'Espace du dedans 1927-1929 ; Ed. Gallimard.
"Un jour.
Un jour, bientôt peut-être.
Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers.
Avec la sorte de courage qu'il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m'être indissolublement proche.
Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler.
D'un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînements "de fil en aiguille".
Vidé de l'abcès d'être quelqu'un, je boirai à nouveau l'espace nouricier.
À coups de ridicules, de déchéances (qu'est-ce que la déchéance?), par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j'expulserai de moi la forme qu'on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes, mes semblables.
Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une intense trouille.
Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m'avait fait déserter.
Anéanti quant à la hauteur, quant à l'estime.
Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité.
CLOWN, abattant dans la risée, dans le grotesque, dans l'esclaffement, le sens que contre toute lumière je m'étais fait de mon importance.
Je plongerai.
Sans bourse dans l'infini-esprit sous-jacent ouvert à tous,
Ouvert moi-même à une nouvelle et incroyable rosée
à force d'être nul
et ras...
et risible..."
Écrit par : isdid | 09/02/2009
Si le clown fait peur, c'est non parce qu'il porte un masque mais parce qu'il en est un, son masque est tellement "dilué" sur son visage qu'on n'arrive plus à distinguer ce qui est authentique de ce qui ne l'est pas. On se trouve donc face à un être hybride dont on ne distingue pas la vraie personnalité : la peur face à l'inconnu, à ce qui n'est pas cernable.
Les enfants, eux, ne se posent pas de questions, ils voient le comique des gestes, les mimiques des visages, entendent le débit des paroles ... et ça leur suffit.
Ils n'imaginent pas que sous la couche de peinture, se cache souvent une âme écorchée vive, lasse de faire rire à ses dépens ...
Écrit par : Saravati | 09/02/2009
Magnifique billet.
Moi, j'adore les clowns même lorsqu'ils m'effraient, même lorsqu'ils me rendent triste.
Nous devrions tous apprendre à être des clowns...
Je t'embrasse Helena.
Belle journée à toi.
Écrit par : lidia | 09/02/2009
Mû :
La première fois, je l'ai prise telle quelle, elle a même gardé son gros nez rouge et j'ai fait une tache dans la crème blafarde recouvrant son visage de clownette. Les fois suivantes, non. Elle arrivait chez moi en civil. C'était une jeune démiurge, danseuse émérite, comédienne en passe d'éclosion. Juste dommage pour sa tignasse mauve en plastique.
Écrit par : McComber | 09/02/2009
Voilà, revenu à ma mémoire, en lisant ce billet, un autre clown, blanc celui-ci :
http://parkane.canalblog.com/archives/2009/02/09/
Écrit par : Parkane | 09/02/2009
C'est bien, Helena.
Pourquoi les enfants aiment les clowns , pourquoi ils rient de leurs farces ? De quoi ce rire les délivre ?
Pourquoi les adultes préfèrent le clown blanc, les clowns tristes ? De quelle dérision ils les délivre ?
Mais il y a une association bénévole qui sillonne les hôpitaux d'enfants gravement malades avec leur nez rouge. A cela , je dis merci !
Écrit par : Christiane | 09/02/2009
Grock comme une référence bien sûr. Et puis Slava et Howard Buten pour les vivants, quand clown s'écrit avec un "H" majuscule, celui de l'Humanité
Écrit par : jl.charlot | 09/02/2009
@ cathy : merci de votre doux commentaire , il me touche . A bientôt .
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ kalor : Bises également ... c'est vrai , le clown est le bonheur des tristes ...
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ Maca'dam : Il l'est , à moi aussi , nous partageons donc cette amitié !
Plus de nouvelles de Baltha , il me manque ...
A bientôt Constance ,
Bises
Hélèna
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ Mû :Mc Comber a répondu à cette question , :-)
Faire l'amour avec un clown en "habit de scéne " , ça doit quand même être une expérience étonnante , non ?
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ Isdid : Merci pour ce trés beau texte ,merci beaucoup .
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ lidia : merci à toi , et belle journée également ... Nous sommes tous un peu des clowns , je crois ...
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ Parkane : beau poéme , merci ... ce clown blanc sommeille t-il encore au fond de vous ?
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
Oui, et parfois il se réveille en triple sursaut arrière, soufflant fort dans sa trompette de plastique rouge !
Écrit par : Parkane | 10/02/2009
Il poussait son piano vers le tabouret au lieu de l'inverse. mdr. et un beau Suchet.
Écrit par : Sylvaine | 10/02/2009
@ parkane : Super !
@ Sylvaine : mdr et merci Mr Suchet !
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ Christiane : oui , bravo aux nez rouge qui sillonnent les hôpitaux pour donner de la joie aux enfants malades ...
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
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