10/02/2009
lame sensible
"La sensibilité est une lame qu’on affûte.
Si on n’y prend garde, elle peut s’autodétruire jusqu’à la corde ...
Il faut la manier avec parcimonie, l’envelopper avec respect, la protéger de l’érosion ambiante.
Pour qu’elle puisse étinceler au grand jour quand le moment sera venu
Ou trancher les fragments de vie dans un geste de samouraï."
Ce texte de Saravati m'a interpellée , alors je l'ai repris là ..."être sensible " est souvent considéré comme une marque de faiblesse , pas pour moi ! Mais il est vrai qu'une sensibilité " à fleur de peau " n'est pas toujours facile à gérer ; mais est ce que l'on choisit son degré de sensibilité et comment le protéger ?
06:58 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : art de vivre, psychologie, poésie, blog
Commentaires
Bonjour helena
Il me semble que l'on peut travailler sa sensibilité - On peut la stimuler comme la freiner à travers les expériences amalgamées à la raison - C'est un long apprentissage - A+
Écrit par : Valériane | 10/02/2009
Absolument pas d'accord. Ce concept m'agresse. Apprendre à manier le seuil de la perception, apprendre la maîtrise de soi, oui. Mais « la manier avec parcimonie, l’envelopper avec respect, la protéger de l’érosion ambiante »… Ça relève de la plus pure supercherie. J'ai remarqué que souvent dans ma vie lorsque j'avais l'impression que ma sensibilité me faisait souffrir, c'était surtout l'inverse, et qu'au contraire, un travail d'observation plus attentif et une écoute plus approfondie pouvaient me libérer de ma tristesse.
Écrit par : McComber | 10/02/2009
C'est vrai qu'on ne choisit pas notre niveau de sensibilité. Si j'avais eu le choix, j'aurais aimé être un peu plus blindé naturellement.
Ben oui, on se protège quand on se sent trop exposés. C'est comme ça.
Écrit par : Inukshuk | 10/02/2009
Non, on ne "choisit pas son degré de sensibilité". On ne "la manie" pas non plus, de même qu'on ne peut pas la "gérer". On peut juste -avec le temps- parvenir à prendre du recul dans certaines situations où l'on sait qu'elle sera mise à mal. Et encore...parfois on retombe dans les mêmes ornières par manque d'attention.
Et de la tienne, Héléna, qu'en est-il ?
Baisers venteux (ça a soufflé sur Lille ?)
Écrit par : Mû | 10/02/2009
« Sur carapace inhumaine, lame sensible s’abstenir » Oxy
Bon j’ai pas la réponse à la question posée. Juste à dire que dans mes textes ma sensibilité s’exacerbe souvent si j’ai vécu au moins en partie l’affaire. Un peu comme l’a dit Flaubert : « La manière la plus profonde de sentir quelque chose c’est d’en souffrir ». Quant à en faire la gestion, c’est une très bonne question.
Écrit par : Oxymore | 10/02/2009
Sous son apparence de créatrice de fragilité et de vulnérabilité, la sensibilité est un mécanisme d'autodéfense, une nécessité pour la survie, elle nous permet de sentir le vent qui tourne, de percevoir le souffle nerveux du prédateur qui nous guette, elle nous révèle dans l'étincellement d'un regard un sentiment inattendu à notre égard, elle nous donne les outils pour exprimer les émotions qui nous font devenir nous-même. Le danger ne vient pas d'elle mais de la tentation d'armure qui rend lourd, sourd et aveugle.
(special thanks to Friedrich Nietzsche, un sensible au-delà de la sensibilité)
Écrit par : Parkane | 10/02/2009
@ Mû : Et de la mienne ?
Mise à rude épreuve en ce moment , oui , je sais c'est récurent , elle est mise à mal mais j'avoue , le propos de Mc Comber aussi me parle , mise à mal mais temps , un bon moyen de sentir , un barométre efficace et instructif , je suis à l'écoute , jamais ma sensibilité ne me trompe , parfois elle me fait prendre des chemins de traverse mais finalement est bonne conseillére .
C'est apprendre à s'entendre , finalement l'essentiel , être ce que l'on est , sensible , attentif et en contact avec le monde ...
Quoiqu'il arrive , on vit ce que l'on a à vivre , et en cela la sensibilité libére , plus qu'elle n'emprisonne .Juste sans doute , apprendre à l'entendre et à la vivre pleinement .
A Lille , ça souffle , ça pleut de l'eau glacée , et c'est gris ...
Baisers chaud de vent ,
vrai , j'ai soif de printemps et de lumiére ...
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ Inuk : Oui , cela parait simple , on se protége quand on se sent exposé mais parfois s'exposer ouvre des voies insoupçonnées ...
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ valerianne : j'ai le sentiment que plus j'apprend , plus je fais confiance à ce que je ressens ...
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ Oxymore : on associe souvent la sensibilité à la souffrance , pourtant la sensibilité , c'est une maniére d'être au monde , pour le meilleur et pour le pire !
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
@ parkane : oui , merci Friedrich !
Écrit par : helenablue | 10/02/2009
Je n'aime pas la notion de "Protection" que j'associe à la fuite ou au déni.
Je préfère la conscience et la gestion.
Très difficile bien sûr. Surtout quand on sait que Sensibilité et intelligence vont de pair. Tout simplement parce que la seconde offre aussi la lucidité.
Je termine en CRIANT TRES FORT que fragilité et sensibilité n'ont rien en commun. A titre personnel je me considère fort et solide et pourtant hypersensible.
Écrit par : Claudio | 10/02/2009
la sensibilité est affection affective, attention et conduite, comme l'est la vie elle-même... pour peu qu'on y soit attentif, justement !
Écrit par : jl.charlot | 10/02/2009
@ Mc Comber
Ne pas confondre sensibilité et volonté. Au-delà des définitions classiques, nous avons d’ailleurs, chacun, notre propre interprétation des concepts.
Que tu réagisses de manière déterminée dans une situation douloureuse relève de la volonté et non de la sensibilité et c’est alors par la force de cette volonté que tu te protèges. Prendre du recul par rapport à ce qu’on vit, si cela te rend plus lucide et plus fort, n’enlève rien à la « qualité » de ta sensibilité. Ce qui est "idéal", c’est de trouver l’équilibre en toutes choses pour se sentir le mieux possible.
@ Merci Helena !
Écrit par : Saravati | 11/02/2009
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