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12/04/2009

détour imposé

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C'est le titre du livre de Richard Petit, co-écrit avec sa femme Hélène Bourgeois-Leclerc, un livre témoignage sur son cancer. L'extrait de l'émission de TLMEP que m'a envoyé Christian Mistral m'a beaucoup touché, car cet homme parle de sa douloureuse expérience avec beaucoup d'humour, de simplicité et de réalisme. Et pour avoir moi-même traversé ce genre d'épreuve, je sais à quel point il en faut .

 

 

 

 

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Le sujet n'est pas fort gai, et ne prête pas à rire, c'est une réalité pour beaucoup d'entre nous. Pour ceux qui ont traversé cette expérience, ceux qui ont perdu des proches, enfants, amis, amants. Ceux qui ont perdu une partie d'eux-même, pas toujours facile d'accepter ce morceau qui manque, et puis aussi ceux qui y sont dans ce cycle infernal de l'espoir désespéré, de ce semblant de vie auquel on se raccroche, de cette présence de la mort si palpable. Et puis de toute cette énergie consommée, à essayer de s'en sortir.
Richard Petit m'a fortement émue parce qu'il dit simplement les choses, elles sont posées, et j'ai vraiment envie de le lire, car quand vous êtes confronté à cette maladie qui effraie plus que tout, de comprendre ne peut que vous aider. J'ai trouvé cet homme formidable de courage et d'appétit de vivre.
Un beau message.
Le cancer tue, détruit et confronte. Je le dis en connaissance de cause, il vous met à l'épreuve. J'ai perdu deux amis très chers et en peu de temps, moi-même me suis bagarrée avec le crabe, et puis je suis là, là pour vous dire qu'il n'y a pas de temps à perdre, vous le savez déjà mais aussi que l'amour est un antidote puissant , sans doute ça ne vous a pas échappé, et que quoi qu'il arrive, garder la foi dans ses valeurs et toujours se battre.

 

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Quand on a approché de si prés la mort, et toutes les peurs qui l'accompagnent, et toute la détresse de ses proches, on est différent, on ne nous apprend pas à mourir, c'est vrai, et c'est vrai aussi qu'en appréhendant la mort , on mesure toute l'intensité de la vie.
Alors la vie est à vivre, cela peut paraître bien simple, et pourtant ...
Ca me parait le premier message, le deuxième , c'est l'humour et la prise de conscience.
Etre à ce qu'on fait, ce que l'on est le plus possible, mobiliser ses forces, et croire en soi mais aussi en l'autre. Croire en la relation au monde.
Mais il y en a un autre aussi , c'est le droit à mourir, évoqué d'ailleurs dans la dernière partie de cette émission, et ce n'est pas le plus facile à accepter, pourtant ce droit de vivre ou de mourir, de prendre la porte , de dire "it's enough" me parait fondamental, je ne conçois pas de vivre sans cette liberté. Notre vie nous appartient.

 

 

 

 

Commentaires

Il y a des moments où face à la souffrance on peut avoir envie de baisser les bras, où rien ne va plus. L'ami alors est partagé entre deux désirs contradictoires : retenir dans la vie celui qu'il aime de toutes ses forces et qui souffre, de toute son espérance fragile
ou
accepter ce que son ami malade et à bout de souffle décide pour lui, même l'inacceptable...
Ce sont des moments où l'on est quand même deux, plus deux que jamais...
Et on ne sait plus lequel des deux mène la barque... et vers où..
Alors on regarde le ciel et comme on aimerait qu'il ne soit pas vide...
Bonsoir Héléna

Écrit par : Christiane | 12/04/2009

Me femme étant en rémission depuis plusieurs années je peux comprendre. passer par là remet les petites choses désagréables du quotidien en perspective.
Quand à l'auteur Richard Petit il avait l'habitude de venir au salon du livre dans ma région mais cette année je ne crois pas avoir vu son nom parmi les auteurs présents.
Bon diamantche (cherche pas c'est pas du québécois :-)))

Écrit par : gaétan | 13/04/2009

@ Christiane : Oui c'est tout à fait juste ce que tu dis là, et cruel aussi. Choix impossible n'est ce pas. On est deux sans doute , mais néanmoins complètement seul face à ce genre d'épreuve.
Bonsoir et à très bientôt.

Écrit par : helenablue | 13/04/2009

@ gaétan : Oui, cela remet les pendules à l'heure , comme on dit chez nous !

Bouh, non je ne cherche pas , mais je t'avoue que parfois je n'ai pas bien compris ce que disait Richard Petit , certaines expressions m'échappent encore...
Bon Dimanche à toi et à ta blonde.

Écrit par : helenablue | 13/04/2009

"Il faut connaître probablement la mort pour apprendre à vivre ", Richard Petit termine la première partie de son entrevue par ces mots. On peut remplacer mort, par perte. La vie est faite d'innombrables pertes et il a raison, on ne nous apprend nulle part comment vivre cette partie de la vie.

J'avais déjà vu cette émission, je la redécouvre, je ne savais pas quelle était disponible. Une des émissions les plus vraies. Avec le moins de masques.

Nous sommes en sursis et le jour où on arrive à prononcer cette phrase sans y trouver un son pessimiste, on est déjà mieux équipé pour apprécier le moment qui passe. Apprécier la vie, à cause de son passé, comme toi, helenablue.

Écrit par : Venise | 13/04/2009

J’avais déjà vu la mort, de profil et de face. Mais quand elle s’est approchée si près de mon fils, le monde s’est écroulé. Il avait 8 ans alors et pendant 13 ans, il a lutté, avec une détermination et un courage dont seuls les enfants sont capables. C’est lui qui m’a appris à vivre, qui m’a montré le chemin. Tu as raison, les priorités ne sont plus jamais les mêmes quand on est passé par là. Merci de le rappeler Héléna, même si je n’oublie pas.

Écrit par : Framboise | 13/04/2009

@ Venise : Oui, cela m'a frappé aussi cette capacité à parler sans détour, avec sensibilité et humour, simplement. Ce n'est pas fréquent je trouve dans les émissions de télévision, quoiqu'en fait je la regarde si peu ...

On ne nous apprend pas à mourir, c'est vrai, mais n'est ce pas finalement assez normal, surtout à 33 ans ... Plus encore comme le dit Framboise par son témoignage quand on en a 8 , cela est encore plus injuste, on peut néanmoins trouver en soi la force de lutter ou non, rien n'est finalement prévisible, et face à une même souffrance de cette nature chacun va réagir avec ce qu'il est. Les enfants ont en eux cette force de vie, cette détermination, je crois plus encore, et c'est impressionnant.
Peut-être que l'on trouve cette force dans cette part d'enfance en nous inaltérable , inaliénable qui nous donne la mesure de la vie.
Avoir approcher la mort de prés donne à la vie tout son sens. Et pouvoir apprécier la vie , comme tu le dis à cause de son passé, du moins ajouterais -je en apprécier l'essence, dans tous ces petits gestes du quotidien et dans toute sa fantaisie et sa richesse est une chance.
Faire de sa souffrance et de ses blessures une force vive, et ouvrir son regard et son coeur à autrui , et à soi-même...

Écrit par : helenablue | 13/04/2009

@ Framboise : C'est moi qui te remercie pour ton message Framboise. Encore aujourd'hui ce combat mené et cette détermination nous fait prendre la mesure de la vie et de sa valeur unique.
Les priorités ne sont plus jamais les mêmes ainsi que le regard que l'on porte sur l'humain, on mesure aussi je crois notre vulnérabilité.
Mais la force de vie aussi, la puissance du mental, et de l'affect.
L'amour est un antidote et un puissant générateur, celui que l'on reçoit, que l'on donne, mais aussi celui que l'on se donne à soi-même.
Les enfants nous apprennent la vie, plus encore comme ton fils quand ils se battent pour ne pas la perdre.

Écrit par : helenablue | 13/04/2009

Votre billet m'émeut fort. J'avais été bouleversé par le témoignage de R. Petit. Je m'incline devant le courage et, comme vous le dites si bien, si justement, devant "l'espoir désespéré" de ceux qui doivent dealer avec les crabes... qui doivent se battre, qui doivent accompagner un proche... Que dire de plus? Je sens mes mots révéler leur tartufferie ridicule devant vous, devant votre expérience et les commentaires précédents. Je me tais, respectueusement, et vous salue de tout coeur.

Écrit par : Bast | 13/04/2009

@ Bast : Merci à vous, et votre sensibilité me touche aussi. Pourquoi parler de tartufferie, je pense qu'il n'est pas forcément besoin de vivre les choses, même les plus douloureuses pour les comprendre pour peu que l'on sache écouter et entendre, ressentir et s'ouvrir à l'autre. Toutes ces qualités que vous me semblez avoir. Pas de salutations , je vous prie , embrassons nous, ces échanges ont de précieux qu'ils nous rapprochent de notre humanité et ainsi de nous même, de ce qui fait notre spécificité dans l'échelle de vie.
Ce témoignage en est la preuve tangible, on peut après l'avoir vécue et bue jusqu'à la lie, dépasser sa souffrance et partager son expérience, s'ouvrir à l'autre, mais aussi aux qualités insoupçonnées que l'on a en soi , tous autant que nous sommes , uniques, créatifs, humains.

Amitiés.
Hélèna.

Écrit par : helenablue | 13/04/2009

J'ai croisé Richard jeudi, à deux pas d'ici, devant sa maison fraîchement vendue, rayonnant et apparemment en pleine forme. Chauve, ce qui m'a inquiété un peu...

Écrit par : Christian Mistral | 13/04/2009

@ Christian Mistral : Oh! je lui souhaite en tout cas, ce bonheur. C'est vrai que dans ce genre de maladie, malheureusement la récidive guette, on est plus jamais complètement sûr. Comme toute épreuve d'ailleurs, ça me surprend toujours. Tant que tu ne l'a pas vécue , elle n'arrive qu'au autres, et puis quand tu y es confronté , ton regard change, et il faut avouer que l'on perd aussi une forme d'insouciance ...
Et puis tu gagnes d'autre chose , tout cela est bien étonnant et sensible...

Écrit par : helenablue | 14/04/2009

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