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19/03/2012

Jeanne

Elle a un peu plus que mon âge, cinq années de plus pour être tout à fait exacte. Je l'ai rencontrée, ici, à la boutique un soir d'été. Une de ces fins de journée étouffante en plein mois de Juillet. J'allais fermer ma grille quand elle a déboulée en sueur et en larmes. Je ne la connaissais ni d'Eve, ni d'Adam mais j'ai compris au premier regard que cette rencontre n'était pas fourtuite. Je suis allée lui chercher un cognac au bar juste en face, elle l'a bu d'un trait, s'est posée et a commencé à me raconter par bribes sa vie. Abandonnée au bord d'une route à l'âge de trois ans par sa mère, elle n'avait jamais connu son père. Jamais elle n'a réussi à savoir qui il était, jamais elle n'a revu sa mère depuis. Adoptée par un couple de notables argentés et charmants elle a eu une enfance dorée pleine de voyages, de divertissements, de culture et d'affection sincère et profonde. Ses parents adoptifs venaient de mourir l'un après l'autre à trois mois d'écart, elle se retrouvait vraiment orpheline pour le coup et avait du mal à encaisser la chose malgré un héritage confortable pouvant lui permettre de voir venir la vie jusqu'à la fin de ses jours sans se soucier du lendemain. Mariée cinq fois, elle eût une fille avec chacun de ses maris, elle s'apprêtait à quitter le cinquième pour retenter l'aventure avec un homme austère, érudit et terriblement amoureux d'elle. Faut dire que c'était une force de la nature cette fille-là, elle ne manquait pas d'attraits! Bavarde, enjouée, gourmande, drôle, brillante, elle avait repris à quarante ans des études de droit pour devenir avocate, ce qu'elle devînt. Dès lors elle prit la défense des enfants victimisés, notamment les cas d'inceste. Elle en ignorait la raison mais c'étaient les seuls cas pour lesquels elle avait du coeur à l'ouvrage. Elle excellait à défendre ses petites victimes.

- Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça à vous, ma vie, mes erreurs, mes détresses, mes aspirations. Je ne sais pas pourquoi je suis entrée dans votre boutique ni pourquoi c'est dans vos bras que je pleure. Mais ce que je sais, c'est que ça me fait drôlement du bien!

- Parfois la vie met sur notre chemin des solutions incroyables. Cette rencontre en est l'illustration!

- Je m'appelle Jeanne, je ne crois pas vous l'avoir dit, c'est bête, c'est ce par quoi j'aurais dû commencer, non?

- Moi, c'est Blue.

- Blue! C'est joli, c'est votre vrai nom?

- Non, j'ai été rebaptisée ainsi par un très bon ami, depuis j'ai adopté ce nom inspirant et coloré, je l'aime.

Nous avions bavardé au moins deux bonnes heures, peut-être davantage, sans voir le temps passer. Nous avions l'impression l'une comme l'autre de nous connaître depuis la nuit des temps, depuis toujours, depuis avant d'être nées, c'est étonnant comme il est des gens avec qui le courant passe tout de suite, avec qui l'intimité s'installe au premier regard et la confiance au premier mot. Nous nous sommes revues pas mal de fois les dix années qui ont suivies et puis depuis deux ans je n'avais plus de ses nouvelles sauf par une connaissance commune qui m'avait annoncé son cancer du pancréas. J'ai tenté vainement de la joindre, mais elle s'était isolée du monde pour mieux se battre, coriace. Une fois je l'ai croisée par hasard dans la rue, ombre d'elle-même, chauve, amaigrie, sans lueur au fond des yeux, et tendue par la douleur.

- Ah Blue! C'est difficile, c'est une souffrance de chaque instant, mais faut que je tienne, faut que je me batte, qui sinon va s'occuper de mes filles?

Je n'avais pas les mots, je l'ai juste prise dans mes bras, elle semblait si fragile. Que pouvais-je bien lui dire pour qu'elle garde la foi?

Jeudi soir, j'ai appris au cours de la soirée organisée à la boutique pour le lancement de Lilith qu'elle était aux soins palliatifs de l'hôpital depuis une semaine, qu'elle avait rendu les armes, qu'elle ne souffrait plus, qu'elle se préparait doucement à dire au revoir à tous les gens qu'elle avait aimés. J'ai appris que son dernier amant était lui aussi atteint d'un cancer des os et qu'il prenait le même chemin qu'elle. J'étais là assise sur les marches de mon escalier en fonte qui trône au centre du magasin, un escalier récupéré dans une ancienne brasserie par un cultivateur du coin et qui me l'avait offert, pourvu que j'en débarrase son champ, vingt cinq ans auparavant. J'étais là assise sur les mêmes marches au même endroit que la première fois où je l'avais vue, j'entendais notre amie commune me raconter le calvaire de Jeanne ces derniers mois, sa force de caratère, son courage, sa lutte et en l'écoutant je la revoyais, elle, me parlant gesticulant de tous ses membres, tantôt me chuchotant ses misères, tantôt me les fracassant dans des éclats de rires nerveux. Je la revoyais dans sa robe écarlate, son cognac à la main, mordre la vie, la transpirer, l'accueillir de tout son corps de femme et maintenant j'avais au fond de la poitrine un noeud si gros à la penser mourante, décharnée, immobile avec à peine la force de s'exprimer.

J'y suis allée.

- Ah Blue, c'est toi?

- Oui, Jeanne, ça fait un bail n'est-ce-pas?

- Tu te souviens la première fois qu'on s'est vu? Un truc de dingue, hein? 

- Un truc de dingue, en effet!

- T'avais pas pu en placer une, je parlais, je parlais, je parlais, j'arrivais pas à m'arrêter de parler, et toi, assise sur ton escalier, tu m'écoutais, tu m'entendais, tu me soutenais du regard, tout ça sans même savoir qui j'étais! Un cognac! j'avais encore jamais bu de ce breuvage! Pourquoi est-ce que tu es allée me chercher un cognac?

- Je ne sais pas, c'est la première idée qui m'avait traversé l'esprit, tu semblais tellement chamboulée!

- Je suis passée à la morphine maintenant, il n'y a que ça qui me calme. Je vais mourir, Blue, je n'en ai plus pour très longtemps. J'ai dit au revoir à mes enfants, elles sont grandes tu sais maintenant, c'est presque des femmes! Elles ressemblent tellement chacune à leurs pères, c'est fou! De moi elles ont pris la gnaque et le verbe, elles sont toutes si bavardes, tu les verrais!

- C'est vrai, t'as toujours eu un sacré débit! C'est sans doute pour ça que tu gagnais presque tous tes procés!

- J'ai bien oeuvré, j'ai voulu rendre ce qui m'avait été donné, j'ai eu beaucoup de chance dans ma vie, j'ai été vraiment aimée et j'ai aimé beaucoup et j'aime tant encore. Je peux partir sereine. Une vie courte mais une vie pleine!

 

Je suis sortie abasourdie. Et j'ai pensé, pas de temps à perdre, j'ai encore tant à faire avant de passer de l'autre côté. Vivre le moment présent à fond, intensément et goûter à la chance de pouvoir être en vie totalement. Même si je la sais inexorable, je ne suis pas pressée de rencontrer la grande faucheuse. Au boulot!

 

 

 

01/03/2011

hommage

 

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Merci Annie.

 

 

24/11/2010

hier

La journée s’annonçait sous de tendres auspices, j'étais plutôt sur la position cœur, les cellules du cerveau en action sur la droite et puis ce réveil mi-figue, mi-raisin pourtant énergisant assez tardif, je m’étais permise une grasse, ça m’arrive rarement surtout en tout début de semaine où je suis plutôt normalement le pied à l’étrier, une fois n’est pas coutume!

Je savais que la journée serait pleine et vraiment différente, c’était de surcroît l’anniversaire de mon beau-papa, et nous avions prévu de lui faire une visite pour cette occasion, mon homme et moi. Il n’est plus tout jeune, et perd la vue, de plus en plus, et ça l’angoisse drôlement, sa maman étant elle décédée complètement non-voyante, il m’a dit d’ailleurs en fin de soirée : « Tu sais c’est dur, de ne plus voir clair quand on a eu comme moi jeune la vue d’un aigle! » ; mais et c’est plus touchant encore ce qui lui fait vraiment profond de la peine c’est de voir sa femme celle qu’il aime depuis plus de cinquante ans perdre doucement la tête, elle est atteinte de leucoaraiose ou plus vulgairement de démence sénile, le cerveau en gruyère, qui fait qu’elle perd doucement la mémoire, qu’elle se désocialise, qu’elle puise dans son enfance de plus en plus ses souvenirs, qu’elle perd de sa superbe de son autonomie.

Mais avant cette soirée la journée ne fut pas en reste d’émotions en tout genre. J’étais en état d’hyper réceptivité dont acte. J’ai reçu quelques coups de téléphone plus ou moins agréables, laissons les moins de côté, j’avais l’humeur « partie pleine du verre », j’ai envoyé un sms tendre à un bon ami cher, échangé quelques mails sulfureux et coquins avec une vieille amie, parlé un bon bout avec ma chère Laure de projets, de construire, d’élaborations, toujours des échanges riches et stimulants en diable, j’ai tenté d’avoir Laurence au bout du fil sans grand succès, j’ai aimé entendre une voix venue de loin en fin d’après-midi, j’ai eu une discussion étonnamment intime avec ma collaboratrice justement sur ce thème de la vieillesse, de cette prise de conscience qu’on est de passage : elle est jeune maman et sa grand-mère qui compte beaucoup pour elle lutte avec les signes inéluctables de l’âge, ce qui ramène chacun à sa propre destinée et aussi à se positionner dans l’échelle familiale, comment vais-je vieillir face à mes enfants, on mesure aussi qu’on n'est pas immortel, « Que va devenir ma fille si je meurs demain? ». Je n’étais pas surprise, j’avais dès le matin senti que ce serait une journée assez dense avec de quoi réfléchir et réflexionner. Un peu avant qu’on ait cette discussion sincère, une de mes vieilles connaissances m’annonçait droit dans les yeux ne plus en avoir pour très longtemps, on venait de lui déceler un cancer pas terrible celui du pancréas, je lui dis : « Ne dites pas de bêtises ! Vous êtes une dure à cuire… », ce à quoi elle répond «  Vous avez bien raison Hélène, j’ai toujours eu une santé de fer mais là, vache, c’est costaud, ils me font un traitement de cheval, regardez mes cheveux, je les perds par poignée ! Remarque le positif, c’est que je perds du poids ! Gardons le sens de l’humour, n’est-ce-pas? » Et bien, la journée pour le coup prenait une drôle de tournure, mais bon, j’avais en moi de quoi la conforter, elle est repartie plus légère et plus souriante, plus gaie!

Il ne me restait plus qu’à prendre la route pour Paris pour la petite fête concoctée avec ma belle-sœur pour l’anniversaire de son père. J’avais émis l’idée d’amener un couscous, c’est le plat préféré de grand-papa, c’est ainsi que je l’appelle, toute la famille d'ailleurs, c’est normal, il a vécu une grande partie de son enfance en Algérie, pour lui c’est le plat familial et convivial par excellence et celui que mon vieil ami Momo sert dans son restaurant tout près de là où j’habitais plus jeune est un des meilleurs que j’aie jamais mangé, c’est sa vieille maman qui toujours le cuisine et qui me fascine par son endurance, toujours fidèle au poste, ne se plaignant jamais, son beau visage creusé par les épreuves du temps et par toutes les joies que lui donnent ses enfants. Nous étions allés là-bas au pays, dans leur village du Maroc pour fêter les dix-huit ans de sa petite fille, j’en garde un souvenir ému et tenace, étonnant. Je savais que nous ne pouvions plus lui faire plaisir, de plus Claude, ma belle-sœur, avait de son côté préparé avec soin une salade d’oranges, avec des « elle et lui », c’est pas encore la saison me disait-elle des « toi et moi », j’ignorais pour ma part que les oranges pouvaient avoir des noms si poétiques et gagner en saveur en se rapprochant l’une de l’autre, ça m’a fait bien sourire, et puis elle avait aussi amené dans ses bagages, sa magnifique et merveilleuse mousse au chocolat, dessert préféré dudit grand-papa mais aussi de grand-maman, surtout !

Une belle soirée chaleureuse, chacun y mettant du sien pour qu’elle se passe fluide, on glanait des souvenirs on a parlé d’avant, des choses plus ou moins gaies, des épreuves traversées. Grand-maman nous relatant une fois encore cette fois où des allemands avaient fait feu sur elle avec leurs mitraillettes juste pour lui faire peur et qu’elle n’avait jamais de sa vie pédalé aussi vite sa jupe volant au vent, elle se répétait d’ailleurs:« Ils voulaient juste me faire peur, avec ma jupette, ça ils ont réussi, mais ils ne tuaient pas les enfants de mon âge… ». C’est là que j’ai pris conscience que je n’avais pas connu de guerre, du moins pas de cette nature, et c’est là que je me suis dit aussi que ça ne pouvait en aucun cas rester indolore pour ceux qui la portent dans leurs fibres et dans leur mémoire. On a évoqué aussi d’autres souvenirs douloureux, la perte d’un de leur fils, et puis cette mort qui traîne à arriver et ce corps qui doucement s’use et se perd en route, c’était serein, poignant et bien arrosé, on s’est sifflé à quatre trois bouteilles de bordeaux aux noms plus jolis les uns que les autres, grand-papa étant descendu à l’aveugle dans sa cave et avait tiré une bonne pioche! A quatre parce belle-maman carbure elle au coca, un reliquat de son adolescence à New-York, il y a de ça un bail!

C'est comme ça que je me suis retrouvée en léger état d'ivresse à 2h21 à écrire quelques phrases avant le dodo bien mérité, des idées plein la tête et que je me suis levée ce matin le coeur gonflé, les poils hérissés, la tignasse en bataille et matière à penser...

 

 

 

20/01/2010

Complainte

 

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"Laissez-moi" de Marcelle Sauvageot.

 

"Un petit volume si amer, si pur, si noble, si lucide, si élégant, si sévère et d'une tenue si haute dans son allure désolée et déchirée. On serait presque tenté de dire que c'est là un des chefs-d'oeuvre de la plume féminine, s'il n'était inconvenant d'introduire une idée de littérature dans cette confession clairvoyante et meurtrie."

- Paul Claudel -

 

 

Un cri, oui, un long cri des tréfonds de son être, juste et tripant, terrible de lucidité et de noblesse aussi. "Une attention à ce qui est en elle" a dit Charles du Bos, "un ouvrage d'harmonie et de contrepoint" dira Paul Valery, un travail d'orfèvre, un tempérament de femme tout à fait admirable, et un regard sur l'amour et l'amitié, la relation à soi et à l'autre si moderne, si dense. J'ai lu cet unique livre de Marcelle Sauvageot il y a dix ans déjà, relu ces jours -ci j'ai retrouvé ce que j'avais pu y ressentir et j'ai compris aussi les changements opérés en moi, mais ai retrouvé intact le plaisir intense de lire les états d'âme de cette belle personne, cette grande dame.

 

 

"Où est le mal si je restais, si j'acceptais ces insuffisances, si je les aimais? Oh! homme, tu veux toujours qu'on t'admire. Toi, tu ne juges pas, tu ne mesures pas la femme que tu aimes. Tu es là, tu la prends; tu saisis ton bonheur, elle semble ne plus s'appartenir, avoir perdu toute notion: tu es heureux. Elle t'a crié: je t'aime et tu es satisfait. Tu n'es pas brutal; tu es doux, tu lui parles, tu t'inquiètes d'elle; tu la consoles par des mots tendres, tu la berces. Mais tu ne la juges pas, puisque tu lui demandes d'être heureuse par toi et de te dire qu'elle est heureuse par toi. Mais si tu t'aperçois que deux yeux te regardent, puis sourient, tu te révoltes. Tu as l'impression qu'on t'a "vu" et tu ne veux pas être vu: tu veux "être" seulement (...) tes faiblesses sont à moi. Je les ai découvertes peu à peu en t'examinant sans trêve. je souffre que tu aies ces travers, mais je ne voudrais pas que tu en changes.(...) Rien n'est plus attachant que les faiblesses et les défauts: c'est par eux qu'on pénètre l'âme de l'être aimé, âme constamment cachée par le désir de paraître semblable à tout le monde. (..) Ne te plains pas de ce que je te juge et te mesure: je te connais mieux et ce n'est pas pour t'aimer moins."

"Et ce qui me fait souffrir, ce n'est pas tant la mort d'un amour que celle d'un être vraiment vivant que nous avions créé l'un et l'autre... Cet être était une union de vous et de moi, tels que nous le voulions l'un et l'autre."

- Marcelle Sauvageot -

 

 

 

 

 

 

 

12/04/2009

détour imposé

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C'est le titre du livre de Richard Petit, co-écrit avec sa femme Hélène Bourgeois-Leclerc, un livre témoignage sur son cancer. L'extrait de l'émission de TLMEP que m'a envoyé Christian Mistral m'a beaucoup touché, car cet homme parle de sa douloureuse expérience avec beaucoup d'humour, de simplicité et de réalisme. Et pour avoir moi-même traversé ce genre d'épreuve, je sais à quel point il en faut .

 

 

 

 

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Le sujet n'est pas fort gai, et ne prête pas à rire, c'est une réalité pour beaucoup d'entre nous. Pour ceux qui ont traversé cette expérience, ceux qui ont perdu des proches, enfants, amis, amants. Ceux qui ont perdu une partie d'eux-même, pas toujours facile d'accepter ce morceau qui manque, et puis aussi ceux qui y sont dans ce cycle infernal de l'espoir désespéré, de ce semblant de vie auquel on se raccroche, de cette présence de la mort si palpable. Et puis de toute cette énergie consommée, à essayer de s'en sortir.
Richard Petit m'a fortement émue parce qu'il dit simplement les choses, elles sont posées, et j'ai vraiment envie de le lire, car quand vous êtes confronté à cette maladie qui effraie plus que tout, de comprendre ne peut que vous aider. J'ai trouvé cet homme formidable de courage et d'appétit de vivre.
Un beau message.
Le cancer tue, détruit et confronte. Je le dis en connaissance de cause, il vous met à l'épreuve. J'ai perdu deux amis très chers et en peu de temps, moi-même me suis bagarrée avec le crabe, et puis je suis là, là pour vous dire qu'il n'y a pas de temps à perdre, vous le savez déjà mais aussi que l'amour est un antidote puissant , sans doute ça ne vous a pas échappé, et que quoi qu'il arrive, garder la foi dans ses valeurs et toujours se battre.

 

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Quand on a approché de si prés la mort, et toutes les peurs qui l'accompagnent, et toute la détresse de ses proches, on est différent, on ne nous apprend pas à mourir, c'est vrai, et c'est vrai aussi qu'en appréhendant la mort , on mesure toute l'intensité de la vie.
Alors la vie est à vivre, cela peut paraître bien simple, et pourtant ...
Ca me parait le premier message, le deuxième , c'est l'humour et la prise de conscience.
Etre à ce qu'on fait, ce que l'on est le plus possible, mobiliser ses forces, et croire en soi mais aussi en l'autre. Croire en la relation au monde.
Mais il y en a un autre aussi , c'est le droit à mourir, évoqué d'ailleurs dans la dernière partie de cette émission, et ce n'est pas le plus facile à accepter, pourtant ce droit de vivre ou de mourir, de prendre la porte , de dire "it's enough" me parait fondamental, je ne conçois pas de vivre sans cette liberté. Notre vie nous appartient.