28/04/2009
Entre les murs
" Entre les murs " Film de Laurent Cantet d'aprés le livre et avec François Bégaudeau.Beaucoup d'émotions au visionnement de ce film , d'abord cet amour de la langue défendu par ce prof de français confronté à une classe dîte difficile, et puis la spontanéité des élèves et de leurs échanges. Les questions plus profondes quant aux difficultés de communication et aussi une réflexion sur l'importance de l'apprentissage,de ses subtilités et des différents obstacles. Je me suis régalée.Et j'ai trouvé F. Bégaudeau très convaincant. Et puis ce côté trés vivant, toujours en alerte, ces dialogues "ping-pong" et toute cette vie qu'on partage ainsi entre les murs.
Me reste à lire le livre...
Vous encourage à aller lire aussi la critique de Venise sur le film, dans Voir, là.
08:37 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : cinéma, art de vivre, littérature
Commentaires
Bonjoursoir helenablue,
Comme toi, j'ai adoré le film. J'en ai fait un commentaire sur le Voir et là, j'ai le livre qui m'attend. Bien hâte, vais-je apprendre de petits secrets, je veux dire de ces révélations occultées par la préséance de l'image ?
Écrit par : Venise | 29/04/2009
@ Venise : Comme toi, j'ai bien hâte de le lire également. Comment je fais pour lire ton commentaire sur le Voir et là ?
Amitiés.
Hélèna.
Écrit par : helenablue | 29/04/2009
Cette palme est une honte à mon goût, comme avec Michael Moore d'ailleurs (il suffit de regarder le reportage réalisé par des fans de ce type qui ont changé complètement d'avis à la fin : Michael Moore polémique système) :
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2008/09/26/entre-les-murs.html
Depuis déjà quelques années des ouvrages parlent brillamment du déclin de l'école, de l'échec des recettes pédagogistes, et l'on célèbre là un film qui fait l'apologie de notre nouveau modèle post moderne très tolérant et gentil mais qui n'est qu'une "fabrique du crétin". Je n'ai pas traité la forme du film mais bien le fond et l'idéologie qui l'imprègne. La réalité dans les classes et le niveau en france transparait bien mieux dans le politiquement incorrect "la journée de la jupe"... non ? Sans vouloir vous froisser bien sûr.
Écrit par : jojo | 29/04/2009
jojo , sachez que pour me froisser , il faut davantage! Votre propos ne manque pas de bon sens, néanmoins j'ai aimé ce film ainsi d'ailleurs pardonnez moi celui de Michael Moore dans un genre trés différent. Chacun voit la réalité à sa manière et voyez vous, je respecte cet état de fait.
Ce n'est pas la palme , qui m'importe, que ça le vaille pas n'est pas mon propos.
J'irais jusqu'à dire que ça m'est égal. Sans doute pas pour les protagonistes...
" La journée de la jupe " , je ne l'ai pas encore vu,mais n'y manquerait pas.
Politiquement incorrect, vous dîtes! Ah ?
En tout cas , merci de votre commentaire et de votre délicatesse.
J'aime les débats et les avis contreversés.
Ca ouvre l'esprit , je trouve.
A bientôt.
Hélèna
Écrit par : helenablue | 29/04/2009
Ah me voilà rassuré lol, je préfère savoir avant d'entrer dans le vif du sujet si la personne est vraiment ouverte à la critique, car c'est aussi une mode que de s'afficher ouvert d'esprit et nous retrouvons rapidement de telles personnes s'offusquer dès que vous osez proposer une perspective qui change un peu de la doxa commune.
J'ai aussi pour principe de respecter l'état de fait que vous décrivez, mais je ne crois pas non plus que l'on puisse en rester à "chacun sa vision du monde" (je ne dis pas que vous vous réduisez-vous là) et je pense qu'un accord est possible et peut en ce sens être recherché. Michael Moore m'a intéressé un moment, puis j'ai commencé à me demandé s'il ne nous manipulait pas, que la satisfaction du public dans les salles de cinéma lors de la sortie de sa fture palme d'or était fort passionnée et non pas raisonnée, et de me dire qu'au fond il avait bien marché dans tous les pays où l'anti-américanisme de base est légion, comme en France, enfin plus depuis Obama évidemment. Voilà, si je puis dire, pour son cas, désolé d'employer ce terme mais le documentaire que j'ai indiqué m'a montré quel personnage mégalomane et fourbe pouvait se cacher devant ce réalisateur de documentaire à l'apparence si simple et inoffensive, se battant pour la noble cause. Je veux bien accepter de m'ouvrir aux réalités des autres, mais pas quand elles sont autant biaisée car basées sur de la croyance. Après, me direz-vous avec raison, comment savoir ? Enfin je crois que vous avez saisi l'idée globale de mon propos.
La journée de la jupe, assassiné par la critique de Rue89, est en effet politiquement incorrect puisqu'il prend littéralement à contre-pied le discours dominant et complaisant sur l'école. Il est dérangeant, mais son travail est plus éclairant et source de prise de conscience d'une réalité qui existe.
Écrit par : jojo | 29/04/2009
@ Venise : Oh! J'ai trouvé le lien était sur ton blog... Je le rajoute à ma note.
Merci.
Écrit par : helenablue | 30/04/2009
Je n'ai pas vu le film, j'ai lu le livre et je l'ai détesté, non pour la forme mais pour le fond. Je suis prof en zep depuis cinq ans, la manière dont enseigne le professeur du livre et du film me paraît à des années lumière de ce que les élèves attendent d'un enseignant. Je suis sans doute vieux jeu, c'est possible, mais j'ai trouvé qu'il les flattait, qu'il les caressait dans le sens du poil, pour moi on ne peut pas admettre un tel bruit, ni admettre d'être interrompu sans cesse, ni enfin bref, c'est difficile de dire qu'on n'a pas aimé parce qu'on passe pour être réac mais je crois que je partage le sentiment de jojo. La situation de l'éducation nationale en France est catastrophique, c'est presque un euphémisme hélas. Je n'alimente plus mon blog, mais si quelqu'un veut en savoir un peu plus il suffit de cliquer dans mes liens sur "feu journal de zep". C'est pas de la pub hein, juste de l'information, non c'est injuste, disons, euh... bien, ce n'est pas neutre, c'est un point de vue, vécu de l'intérieur.
Des bises à toi et si ça se trouve,le film est très bien, j'aime beaucoup le réalisateur !
Écrit par : Tiphaine | 01/05/2009
Merci Tiphaine de ce commentaire et de ton témoignage. c'est toujours , c'est sûr très différent quand on ne vit pas les choses de l'intérieur si je puis dire, on a sans doute tendance à les idéaliser. C'est bien dommage de ne pouvoir dire que l'on a pas aimé, et passer ainsi pour un réac surtout si son propos est étayé. J'en ai discuté avec mes fils qui pensent comme toi d'ailleurs et ils ont aimé le film parce qu'ils l'ont pris au second degré, un peu comme une caricature en fait, ils sont tous les trois allés dans un lycée dit "chaud" , lié à la carte scolaire et ont déploré ce dont tu parles ; ils trouvent comme toi que c'est bien dommage ce qui se passe à l'école, mon dernier qui est en première et qui adore le français et obligé comme il me dit de faire de la jonglerie auditive pour pouvoir happer le nécessaire tellement sa classe est en désordre, au début de l'année il a bien essayé d'expliquer à ses congénères, mais il a vite laisser tomber. Qu'elle serait la solution? Lui en tout cas n'hésite pas et est de l'avis de jojo.
Je vais aller te lire.
N'hésites pas en tout cas à dire les choses, je pense pas qu'il faille laisser tomber, je sais cela parait toujours facile à dire, mais si des gens comme toi se taisent , on ne fera pas avancer les choses, non ?
Personnellement, je ne te trouve pas réac du tout, lucide et en colére, c'est ce que je ressens.
Bises.
Hélèna
Écrit par : helenablue | 01/05/2009
Merci Héléna. J'ai un peu de mal à parler du collège parce que, pour tout te dire, je suis actuellement en arrêt en grande partie parce que je n'ai pas pu supporter la situation que je vivais dans mon établissement. Ce ne sont pas les élèves, ni leur indiscipline, elle est logique finalement : comment rester calme et courtois quand on ne vous l'a jamais appris, quand vous savez que vous n'avez finalement que très peu de chance de vous en sortir, en tous cas pas grâce à cette école? J'ai perdu la foi dans ce bahut. Avant, je croyais encore en l'égalité des chances, maintenant je sais hélas que tout est mis en œuvre pour que l'élite se reproduise dans des milieux privilégiés (bahuts de centre-ville, boites privées...) et que la "lie du peuple" doit juste être éduquée le minimum, assez pour ne pas se révolter, bien voter, et pointer dans des boulots sousnumérés. Oui, c'est pas gai... Je ne suis pas en arrêt longue maladie pour rien. Ce n'est pas que je veuille me taire, c'est que j'ai hurlé pendant trois ans sur mon blog, dans des assocs..., un peu dans le vide hélas, il n'y a de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. J'ai décidé il y a peu de publier mon blog, je ne sais pas si je trouverai preneur, je ne sais pas si ça servira à grand chose mais au moins j'aurai essayé. Je ne suis pas censée le faire, devoir de réserve oblige, mais je le ferai sous mon véritable nom, la situation est trop grave...
Je ne laisse pas tomber, donc, mais je suis lasse de répéter le même discours comme cet enfant qui criait au loup dans la fable et qu'on ne croyait jamais.
La solution, je ne la connais pas exactement, mais je sais par contre que baisser le niveau n'est pas une bonne idée, que parquer les mômes dans des bahuts difficiles ne l'est pas non plus, que la discrimination positive n'est que l'arbre qui cache la forêt, que rétablir l'autorité n'est pas une mauvais idée. Hier, dans le lycée de mon mari, un prof a été exclu parce qu'il a giflé une élève qui l'avait auparavant giflé. Les gendarmes sont venus le cueillir. Ce n'est pas normal. je ne dis pas que les profs doivent gifler les élèves, entendons-nous bien, pour ma part je ne l'ai jamais fait même si j'ai été souvent tentée, mais mettre les profs en prison pour ça, c'est le monde à l'envers... Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de dark cos...
Écrit par : Tiphaine | 01/05/2009
Merci Héléna. J'ai un peu de mal à parler du collège parce que, pour tout te dire, je suis actuellement en arrêt en grande partie parce que je n'ai pas pu supporter la situation que je vivais dans mon établissement. Ce ne sont pas les élèves, ni leur indiscipline, elle est logique finalement : comment rester calme et courtois quand on ne vous l'a jamais appris, quand vous savez que vous n'avez finalement que très peu de chance de vous en sortir, en tous cas pas grâce à cette école? J'ai perdu la foi dans ce bahut. Avant, je croyais encore en l'égalité des chances, maintenant je sais hélas que tout est mis en œuvre pour que l'élite se reproduise dans des milieux privilégiés (bahuts de centre-ville, boites privées...) et que la "lie du peuple" doit juste être éduquée le minimum, assez pour ne pas se révolter, bien voter, et pointer dans des boulots sousnumérés. Oui, c'est pas gai... Je ne suis pas en arrêt longue maladie pour rien. Ce n'est pas que je veuille me taire, c'est que j'ai hurlé pendant trois ans sur mon blog, dans des assocs..., un peu dans le vide hélas, il n'y a de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. J'ai décidé il y a peu de publier mon blog, je ne sais pas si je trouverai preneur, je ne sais pas si ça servira à grand chose mais au moins j'aurai essayé. Je ne suis pas censée le faire, devoir de réserve oblige, mais je le ferai sous mon véritable nom, la situation est trop grave...
Je ne laisse pas tomber, donc, mais je suis lasse de répéter le même discours comme cet enfant qui criait au loup dans la fable et qu'on ne croyait jamais.
La solution, je ne la connais pas exactement, mais je sais par contre que baisser le niveau n'est pas une bonne idée, que parquer les mômes dans des bahuts difficiles ne l'est pas non plus, que la discrimination positive n'est que l'arbre qui cache la forêt, que rétablir l'autorité n'est pas une mauvais idée. Hier, dans le lycée de mon mari, un prof a été exclu parce qu'il a giflé une élève qui l'avait auparavant giflé. Les gendarmes sont venus le cueillir. Ce n'est pas normal. je ne dis pas que les profs doivent gifler les élèves, entendons-nous bien, pour ma part je ne l'ai jamais fait même si j'ai été souvent tentée, mais mettre les profs en prison pour ça, c'est le monde à l'envers... Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de dark cos...
Écrit par : Tiphaine | 01/05/2009
oups, j'ai peut-être bien mis deux commentaires !
Désolée!
(lucide oui, en colère aussi, et pas très habile de ses dix doigts comme tu vois!)
Écrit par : Tiphaine | 01/05/2009
Pas si malhabile je trouve. Parfois deux fois valent mieux qu'une. Surtout pour des choses de cette importance. Le sujet est épineux et important. Personne ne viendra je pense dire que l'école ne sert à rien, du moins apprendre. Je reconnais que cela ne doit pas être facile, ni évident. Tu as raison de t'exprimer, et de dire les choses. la solution n'est certainement pas facile à trouver.
C'est vrai, j'ai un regard tellement positivant, je dois dire sur l'école qui m'a personnellement " sauvé" la vie, parce que le savoir et l'apprentissage m'ont sortie de la terreur je voudrais croire que tout le monde peut le comprendre. J'ai aussi eu de très bons profs. Je crois que cela n'est pas facile d'enseigner, cela demande une énergie et une passion que peu de gens comprennent, une rigueur aussi. C'est absolument aberrant cette histoire de gifle et de ses conséquences que tu racontes là .
Encore merci de ton témoignage, et courage.
Amitiés.
hélèna
Écrit par : helenablue | 02/05/2009
Je suis en tant qu'étudiant très sensible à votre avis Tiphaine, et comme vous l'avez fait remarquer, il est délicat de se prononcer sur la question sans être traité de réac à la simple évocation de l'autorité, de méritocratie... Vous avez l'expérience et moi je l'ai en fac en tant qu'élève, c'est affligeant tant on se sent inutile pour résorber la situation, nous sommes de simples spectateurs de l'incivilité, du radicalisme dans la contestation des réformes qui font perdre toute crédibilité... Si la question vous intéresse d'un point de vue théorique, pour penser véritablement l'école et non s'intéresser aux mesures pratiques tentées ici ou là (il faut penser globalement le modèle avant de tenter des petites recettes à sa sauce à mon avis, car la crise de l'éducation est profonde), voici quelques ouvrages sérieux qui posent les vrais questions et ne font pas dans la langue de bois : Le chapitre sur l'éducation dans "la crise de la culture" de Arendt ; "la fin de l'autorité" de Alain Renaut ; "La barbarie intérieure" de JF Mattéi ; "Les deux républiques française" et "pourquoi ont-ils tué Jules Ferry ?" De Philippe Nemo ; ou encore ce document par un de mes profs de philosophie de Rouen : http://lyc-sevres.ac-versailles.fr/dictionnaire/dic.educ-culture.PhF.pdf
Il existe aussi une vidéo conférence de Marc Fumaroli, sur les classiques, sur le site "diffusion ENS".
Écrit par : jojo | 02/05/2009
la gde force du film repose surtout ds san volonté de ressembler à un documentaire, un peu comme si le spectateur était impliqué en tant que spectateur neutre ds cette salle de classe mouvementée.
Écrit par : eelsoliver | 05/05/2009
Oui, c'est vrai Olivier, on est impliqué ainsi, je trouve aussi.
Écrit par : helenablue | 06/05/2009
Merci Jojo pour toutes ces références, je les ai notées, je ne suis pas sûre d'être actuellement prête à les lire avec assez de sérieux, mais c'est noté.
Écrit par : Tiphaine | 06/05/2009
Je l'avais raté ce billet. Alors avec retard j'apporte ma contribution :
http://ambitionpassion.canalblog.com/archives/2009/10/05/index.html
Didier en parle aussi : http://lecanarducoin.blogspot.com/2009/12/lantre-des-murs.html
Écrit par : Claudio | 09/12/2009
Merci Claudio pour ta contribution.
Je dois dire que depuis ce billet j'ai vu le film " la journée de la jupe" avec un Isabelle Adjani stupéfiante! Il m'a remué et si tu en as l'occasion je t'invite à le voir ( à moins que cela ne soit déjà fait!), tout à fait interpellant!
Quant à ce billet j'ai été très touché par le commentaire de Tiphaine et quand j'ai lu le livre je l'ai alors abordé avec un autre regard, l'effet a été différent d'où l'importance et l'intérêt des témoignages, je trouve ceci dit en passant.
Amitiés.
Blue
Écrit par : helenablue | 09/12/2009
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