15/08/2009
Paul Cézanne
Paul Cézanne naît le 19 janvier 1839, à Aix-en-Provence. Son père, Louis Auguste Cézanne, originaire de Saint-Zacharie (Var), descendant de petits artisans (drapiers, ferronniers, etc.) repérés à Marseille depuis la fin du xvie siècle, possède une chapellerie sur le cours Mirabeau. La famille est relativement aisée et le père crée une banque, le 1er juin 1848, 24, rue des Cordeliers, établissement qu'il transfère en 1856 13, rue Boulegon, et à laquelle il donnera le nom de « Banque Cézanne et Cabassol », de son nom propre et de celui de son associé.
Paul Cézanne fréquente le collège Bourbon (devenu lycée Mignet), où il se lie d'amitié avec Émile Zola. Il entreprend sans enthousiasme des études de droit à l'Université d'Aix. Il suit des cours à l'École de Dessin et aménage un atelier au Jas de Bouffan, résidence que son père a achetée. Il se rend une première fois à Paris en avril 1861, poussé par son ami Zola, mais n'y reste que quelques mois et retourne dans le domaine familial à l'automne, inaugurant ainsi une série d'allers-retours entre la ville-lumière et la Provence.
En 1862, il abandonne la carrière juridique et s'établit à Paris. Il travaille à l'Académie Suisse et y rencontreCamille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir, Claude Monet, Alfred Sisley et un autre Aixois, Achille Emperaire, dont il fera plus tard un portrait, resté célèbre. Il est refusé à l'École des Beaux-Arts en raison d'un tempérament jugé par trop excessif. Durant l'année 1869, il rencontre Hortense Fiquet avec qui il aura un fils en janvier 1872. Il cachera cette liaison et cette naissance à son père, Louis-Auguste Cézanne, qui, ouvrant le courrier de son fils au Jas de Bouffan, n'apprendra qu'il est grand-père qu'en 1876. Alors, il acceptera le mariage de son fils au Jas de Bouffan en avril1886, quelques mois avant sa mort en octobre de la même année. Paul s'installe à L'Estaque, petit village sur la côte, lorsqu'il n'est pas dans la capitale.
En 1872, il s'installe à Auvers-sur-Oise, où il peint avec Pissarro, et travaille dans la maison du docteur Gachet. En 1874, les impressionnistes organisent leur première exposition collective dans l'atelier du photographe Nadaret le public réserve un accueil peu encourageant, voire scandalisé, aux toiles de Cézanne qui en présente trois (Une moderne Olympia, La Maison du pendu et Étude, paysage d'Auvers). Il ne présente aucun tableau au cours de la seconde exposition impressionniste, mais montre 16 œuvres en 1877 à la troisième manifestation. Les critiques sont très mitigées et il se détache du groupe impressionniste et rejoint la Provence à partir de 1882, d'abord à L'Estaque, puis à Gardanne en 1885, petit village près d'Aix. Là, il commence son cycle de peintures sur la Montagne Sainte-Victoire, qu'il représente dans près de 80 œuvres (pour moitié à l'aquarelle). Sa situation financière reste précaire, d'autant que son père diminue son soutien.
En 1886, il rompt tout contact avec Zola qui lui a envoyé son roman "L'Œuvre", que le peintre a inspiré. Le 28 avril, il épouse Hortense. La même année, son père meurt, lui laissant un héritage confortable qui le met à l'abri financièrement.
Sa première exposition personnelle, organisée par le marchand de tableau Ambroise Vollard en 1895 en l'absence du peintre, se heurte encore à l'incompréhension du public, mais lui vaut l'estime des artistes. Sa renommée devient internationale et il remporte à Bruxelles un grand succès lors des expositions des Indépendants. Il se fait construire en 1901-1902 un atelier dans la périphérie d'Aix : l'atelier des Lauves.
Dès novembre 1895, Cézanne loue un cabanon aux Carrières de Bibémus afin d'y entreposer son matériel de peinture et ses toiles et où il passe une bonne partie de son temps, voire de ses nuits, jusqu'en 1904.
En octobre 1906, alors qu'il peint sur le motif, dans le massif de la Sainte-Victoire, un violent orage s'abat. Cézanne fait un malaise. Il est recueilli par des charretiers et déposé dans sa maison de la rue Boulegon, à Aix, où il mourra, le 22, emporté par une pneumonie. (source Wiki).
« Pendant que j'étais à admirer le côté curieux, déconcertant de Cézanne que je ressens depuis nombre d'années, arrive Renoir. Mais mon enthousiasme n'est que de la Saint-Jean à côté de celui de Renoir, Degas lui-même qui subit le charme de cette nature de sauvage raffiné, Monet, tous... sommes-nous dans l'erreur ?... je ne le crois pas... Les seuls qui ne subissent pas le charme, sont justement des artistes ou des amateurs qui par leurs erreurs nous montrent bien qu'un sens leur fait défaut. Du reste, ils évoquent tous logiquement des défauts que nous voyons, qui crèvent les yeux, mais le charme... ils ne le voient pas... Comme Renoir me le disait très justement, il y a un je ne sais quoi d'analogue aux choses de Pompei si frustes et si admirables... »
- Lettre de Pissarro à son fils Lucien, du 21 novembre 1895 -
"Il ne nous donne pas de leçon mais nous apprend que la réalité est dans notre regard. Le cylindre, la sphère et le cône, les couleurs primaires devenues éléments constructifs du tableau, les grands cernes autour des objets et des personnages, une tension constante entre les différentes parties de la toile, tels sont ses douloureux secrets, lentement arrachés à la nature, au fil des années de labeur obstiné et bougon. Classique par la structure, romantique par la transgression, moderne par l'insolence, actuel par la rupture définitive avec les proportions, Cézanne nous donne l'occasion de respirer. Nous existons, devant n'importe laquelle de ses toiles, comme au plus clair de notre naissance. Il décrit un réel intime et universel qui se révèle, d'un même élan, construit et déconstruit, sorte de géométrie qui nous habite depuis l'origine du monde. ll apprivoise pour nous l'intériorité de son modèle, la Provence : un chemin qui tourne, une terre pétrie de lumière, le vert cru des arbres, une montagne et un château élevés au rang de mythes. Et ce blanc qu’il laisse parfoisparaître sur la toile est celui de l'aquarelliste même lorsqu'il s'agit de peinture à l'huile. " (extrait de sa biographie)
Je ne pouvais pas venir et arpenter la Provence sans parler d'un de ses plus fidèles sujets. Paul Cézanne a su en rendre l'âme et la couleur, un peintre hors pair et un amoureux de ce pays et de sa lumière.
09:53 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : peinture, cézanne, art, humain
Commentaires
ce que j'aime bien aussi ds ce blog, c'est cette fasnination pr la peinture qui revient souvent ds les billets. En plus, je n'y connais rien en dehors des grands classiques que tout le monde connaît.
Écrit par : eelsoliver | 15/08/2009
Je crois que nul peintre mieux que Cézanne a caratérié cette Provence qui nous tient tant à coeur. Ces couleurs, ont croirait entendre le chant des cigales en sortir.
Bises
L'oiseau
Écrit par : Bluebird | 16/08/2009
@ eelsoliver: Merci à toi , Olivier, échange de bons procédés n'est ce pas, chez toi tout le cinéma et ici , oui mon amour de la peinture, c'est vrai!
Je t'embrasse.
Hélèna
Écrit par : helenablue | 16/08/2009
@ Bird: Tout à fait , les toiles chantent...
Bises too.
Blue
Écrit par : helenablue | 16/08/2009
Oui, les toiles chantent, et les couleurs et le rythme de l'image, vibrant respirant exalté retenu juste assez, comme un souffle comme une âme ; un peintre magnifique, une voix sans égale.
Écrit par : anne des ocreries | 17/08/2009
Billet-Synthèse Blue, absolument remarquable,
sur un peintre incontournable qui a tracé les pourtours du
cubisme à venir. Cézanne est à mon avis un monument intemporel et visionnaire par sa perception, son oeil, les couleurs utilisées à l'époque, son imagination hyper-fertile et son extrême sensibilité.
Il a focusé sur tout avec un talent inégalé qui a échappé à la plupart de ses pairs. Précurseur d'avant-garde, il a ouvert des voies,
tracé des routes.Cézanne fut une pierre d'assise de génie.
J'ai juste envie de me perdre et d'entrer dans le cadre
de la plupart de ses peintures pour m'y vautrer, m'y reposer,
dormir, rêver,contempler toute la beauté du monde et de son art
qui se suffit à lui-même en même temps que son désir de communiquer au monde.
Quelles couleurs chatoyantes et sobres!
Beauté.
Écrit par : Yvan | 18/08/2009
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