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11/09/2009

question philo

reflexion.jpgJe rentre du boulot journée absorbante et harassante mais riche par ailleurs, rien ne vaut que d'être en vie et vivant, bref, dix heures du soir pourtant démarré à huit heures matin, long intervalle et pas de pause possible, voilà le décor planté! Je m'assois tranquille dans ma cuisine, j'adore cet endroit, je souffle, me sers un petit gorgeon et vois débouller mon grand fiston de dix centimètres de plus que moi en hauteur: "Maman j'ai mon premier sujet de philo, faut-il apprendre à vivre? Qu'est ce que t'en penses?". Oh la vache, la sorte de question qui tue à cette heure à ce moment précis de ma journée déjà bien chargée sauf que face à toute question de ce genre, je me prends à réfléchir et blocage, neurones trop fatigués ou ché pas dés fois c'est plus possible la réflexion la concentration tout ça je décroche, mais je ne perds pas le Nord, "Mon coeur, tsé quoi, vais le mettre sur mon blogue, là, va bien y avoir un, une ou plusieurs plus encore sans doute qui vont pouvoir réagir à ça!" " Man tu crois vraiment qu'ils vont répondre à ce genre de questionnement?"...Dans le fond je crois qu'on devrait tous pouvoir donner au moins un semblant de réponse au vu de nos expériences à tous sinon à quoi sert l'empirisme! A vous de jouer, please ne me laissez pas tomber sur ce coup!

 

 

Commentaires

Première réflexion.
Il faudrait sans doute apprendre, mais malheureusement on n’ a qu’une vie, autrement dit il n’y a pas de brouillon, on vit tout directement « en vrai » et en direct et donc il est impossible d’effacer les erreurs commises (on peut juste tenter de les dépasser).

Deuxième réflexion.
Si apprentissage il y a, il est clair qu’il est avant tout individuel. Ce n’est donc pas une autorité supérieure qui viendrait régenter notre vie en nous donnant des conseils judicieux. Certes, des conseils, on en reçoit (ils sont même souvent contradictoires), mais tant qu’on n’a pas expérimenté par soi-même…

Troisième réflexion.
On apprend en fait tous les jours et la fameuse « expérience » n’est pas autre chose que la somme de ces apprentissages. Evidemment, chacun a ses propres réponses, en fonction de ce qu’il a vécu et aussi en fonction de son tempérament propre. Comme chacun n’a qu’une vie, la sienne, tout va bien : nous tentons de trouver les réponses qui personnellement nous conviennent le mieux.

Quatrième réflexion.
Il est clair que celui qui ne ferait pas l’effort d’essayer de dépasser ses peurs ou ses angoisses ne progressera pas beaucoup. A chaque étape, il faut aussi savoir se poser la question de savoir si on est sur le bon chemin (sinon on vit pas routine et on n’apprend plus rien).

Cinquième réflexion.

Apprendre à vivre, c’est aussi tenter de comprendre ce qu’on fait sur cette terre. Face à la mort qui est au bout et à l’angoisse existentielle que cela engendre, il faut soit accepter cette situation, soit se battre pour tirer le plus grand profit de ce qui nous est donné (je ne parle pas ici de réussite sociale, mais d’équilibre intérieur). Apprendre à vivre serait parvenir à devenir pleinement soi-même, en faisant fructifier tous nos talents, en étant vraiment nous-mêmes dans tous nos actes (sans reproduire forcément le modèle stéréotypé que la société du moment nous propose). Il faut donc une réponse qui soit individuelle.

Sixième réflexion.

Apprendre à vivre, c’est bien, mais malheureusement en bout de course tous nos efforts seront réduits à néant. Face au trou béant de la mort, on se dira finalement qu’on ne sait rien et qu’on n’a rien appris.

Écrit par : Feuilly | 11/09/2009

Qu'est-ce qu'apprendre ? Sans doute est-ce prendre de l'autre (la mère, le père et le cercle s'élargit avec l'âge) mais apprendre quoi ?
Donc qu'est-ce que vivre ? Des épreuves premières de comportements et de relations.
Qu'est-ce qui constitue ces comportements et ces liens ? L'éducation qui peut être aidante ou nocive pour soi, influe sur la dimension psychologique de l'être et l'autonomie de pensée et d 'abstraction critique.
Son regard propre porté sur le monde est nourri des liens aux autres qui va construire son rapport à soi-même et au monde, par la culture, la langue etc...
Vivre est-ce apprendre à mourir alors ?

Écrit par : brigitte giraud | 11/09/2009

Aha! Et tu crois que ton fils pourra, quoi, citer des commentaires de ton blogue dans sa dissertation...? Hihihi! C'est juste pour t'agacer un peu...

Commence donc par lui demander s'il a fait ses lectures obligatoires et s'il a relu ses notes de cours...

Ensuite, s'il se pose encore des questions, je te conseille de lui acheter (ou de lui faire emprunter à la bibliothèque) «Qu'est-ce que la philosophie antique?» de Pierre Hadot : vous trouverez là-dedans tout ce dont il a besoin pour peler le cul de son prof avec classe! C'est quoi la philo, ses origines et ses fonctions à travers le temps, le tout porté par la thèse centrale d'Hadot, qui veut que les philosophes proposent des exercices «spirituels», c'est-à-dire des techniques réelles, corporelles, mentales, linguistiques, etc, pour apprendre à vivre, à côté ou entremêlé à leur enseignement théorique. Livre qui a bouleversé mes études en philo, et qui, comme tous les livres de philo, est difficile, long et compliqué (même si c'est de la vulgarisation).

Pour ma part, je crois qu'apprendre à vivre, c'est :
- Une insulte de personne âgée («Tu sais pas vivre?!?»)
- Une «compétence transversale».
- Bizarre ; car comme pour la respiration, la vie semble aller de soi... pourtant on peut apprendre à mieux respirer (techniques de concentration, de yoga, de relaxation, etc.)
- Fatiguant, parce que ça finit jamais vraiment, sauf si on devient, inopinément, un Bouddha de Lumière (comme moi).
- Beaucoup trop général comme question.

Voilà, j'espère que vous aurez bien du plaisir! ;)

Écrit par : Bast | 12/09/2009

j'allais dire "on a pas vraiment le choix de toute façon", mais..
c'est nul, mais c'est vrai, non ?
un peu négatif.

ou alors, la question se retournerait en "qu'ai-je appris jusqu'ici ?"
comment vois-je là vie ?
pourquoi ?
bilan d'une expérience personelle, ce que j'en retire, comment ça m'oriente.

on est pas obligé d'apprendre. serait à soi de se demander ce qu'on veut vraiment apprendre. chépas..
z'ont de ces questions insolubles, des fois!!
faut toujours contourner la question, en philo, sinon tu t'en sors pas!!
pragmatiser, me semble, sinon...

j'espère qu'y a pas de contrôle radar astheure!
remarque, cette fois, chuis pas en infraction, non ?

tu commences à canadianiser ton verbe itou ?

bye

Écrit par : jp | 12/09/2009

La réponse, bien sûr, c'est «non»!

Écrit par : Vieux Crisse | 12/09/2009

Salut Lady Blue,

T'as pas mal de matériel pour fiston je crois là...c'est vrai que c'est une question trop vague, surtout pour un premier travail.

Anyway, je dirais comme le crisse de vieux (hihi), non, il faut plutôt désapprendre ce qu'on a appris.

Bonne journée à toi ! Moi j'm'en vais me coucher
Bise

Écrit par : rainette | 12/09/2009

La nuit porte conseil.

Écrit par : Baltha | 12/09/2009

Mouais... Dans la démarche d'une dissertation de philosophie, la première chose serait de définir "vivre" et "apprendre". Une fois ces éléments posés, le reste découle de lui-même.

J'espère qu'elle n'était pas à rendre aujourd'hui, cette dissert ?

Bises, Blue
L'oiseau

Écrit par : Bluebird | 12/09/2009

C'est décidé. Question du Dimanche demain chez moi. Merci à vous deux.

Écrit par : Claudio | 12/09/2009

tss! la rainette qui redéballe mes propres cours "il faut désapprendre ce qu'on a appris".. ben, comme pour le free-jazz, quoi.
tain.
et la société...
hé ben! c'est bien beau tout ça, mais...

allé, hop!

Écrit par : jp | 12/09/2009

"LE TEMPS D'APPRENDRE A VIVRE IL EST DEJA TROP TARD" (Il n'y a pas d'amour heureux - Louis ARAGON)

Écrit par : carole | 12/09/2009

Il est nécessaire que l'école apprenne à vivre (a)
Il est nécessaire que l'homme apprenne à vivre, mais en s'aidant de facteurs exterieurs (art, jardinage, travail de la main, travail de l'esprit)
Il est nécessaire d'apprendre à vivre pour ne pas reproduire les erreurs du passé : à ce titre, l'Histoire peut nous aider (les guerres, les génocides)

A contrario, les maux d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes que ceux du passé
La modernité, l'essor de l'industrialisation, le chômage, nous obligent à apprendre à vivre différement et à adapter nos méthodes d'éducation
Les pauvres (pays du Sud notamment) qui vivent avec un euro par jour ne peuvent pas se permettre d'apprendre à vivre comme dans les pays riches, car, pour ce faire, il faut des moyens, des infrastructures (routes, écoles, lieux de cultures, etc...)
Nous ne sommes donc pas tous égaux face aux moyens qui nous permettent d'évoluer dans un contexte de libéralisme effréné et de centralisme des grandes puissances (pays membres du G8 et pays émergents comme la Chine ou l'Inde)

Conclusion : peut-être la plupart des gens n'apprennent-ils à vivre que par l'économie et l'économique : ce sont les "homo économicus". On ne prend plus le temps d'apprendre réellement à vivre car nous vivons dans des sociétés stréssées et qui vont vite. La famille, la religion, le repli sur soi et l'individualisme sont sans doute les plus grands ennemis d'un apprentissage de vie digne de ce nom et qui passerait par l'art, l'activité manuelle ou le loisir culturel. Il faut cesser de dévaloriser l'inactivité, le savoir-faire et le travail de la pensée.

Citations possibles : "il faut cultiver notre jardin" Voltaire
La Grèce ancienne où le travail de l'esprit primait sur le travail manuel, la vie de la cité primait sur la vie privée (la musique, la philosophie, le sport étaient les arts d'Apollon et étaient à ce titre valorisé plus que toutes autres activités)
Tout le malheur de l'homme vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir rester seul dans une chambre (Blaise Pascal) : invitation à la réflexion par l'étude et la rigueur intellectuelle.
Remettre cent fois son métier à l'ouvrage (Boileau je crois mais pas sûr)
C'est en forgeant qu'on devient forgeron

Amitiés (ce ne sont que quelques pistes à partir desquelles on peut se questionner mais c'est peut-être pas bon, peut-être ai-je oublié l'essentiel ?)

Écrit par : Mikel | 12/09/2009

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
Nicolas Boileau - l'art poétique

Écrit par : carole | 12/09/2009

Une petite chanson d'autrefois : pas très sérieux question philo mais bon : Lucienne Boyer : ça ne s'apprend pas ! ("pas besoin d'avoir son bacho suffit d'avoir un peu d'culot") http://www.deezer.com/listen-204239 - Bon week en Blue.

Écrit par : carole | 12/09/2009

on n 'apprend pas à vivre,on a EN...VIE ou non,puis à défaut c 'est la vie qui nous apprend...

A part ça il faudrait tout même qu'une jour que ' les jeunes têtes blondes ' fussent -elles plus grandes par la taille que leurs parents apprennent à penser,résonner par eux - même sous peine d'être des ' assistés ' à...vie,donnant par la même ocasion une raison de...vivre...aux parents

Écrit par : francis | 12/09/2009

@ françis: Oh! le dialogue avec sa mère n'empêche pas à une grande tête blonde de penser par soi-même...Je suis parfaitement à même de trouver mille raisons de vivre sans lien avec ma progéniture!
Et puis qui sait si en l'occurence l'effet n'est pas transversal, sa question me fait réfléchir, moi aussi, et ça ne peut qu'être bénéfique, pas d'âge pour faire marcher ses cellules grises!
Je n'ai absolument pas cette conception de la relation avec mes enfants que je vis comme un échange fructueux de part et d'autre.
Comme ici, avec tous ceux qui interviennent.
En cela on s'enrichit, me semble-t-il?

Écrit par : helenablue | 12/09/2009

Apprendre à vivre ? Mais....quand tu sors de ta mère, que tu as le réflexe d'inspirer ta première goulée d'air, ça y est, tu vis ! t'as jamais besoin qu'on t'apprenne ! Par contre, SURVIVRE, ça oui, ça s'apprend ! COMMENT vivre dans une société donnée à un moment "x" de l'histoire, ça aussi ça s'apprend !
La question posée est donc de la pure branlette de cerveau, chercher de bonnes réponses à une mauvaise question !
Dis-lui de ne pas se crever plus, perso, c'est ça que j'aurais balancé à mon prof....
Bon courage, fils de Blue !

Écrit par : anne des ocreries | 12/09/2009

@ Carole : J'adore vos commentaires!!! Surtout la chanson de Brassens écrite par Aragon! Bon point! Et qui est-ce qui cite Boileau de nos jours?!? Votre culture m'épate! Mes hommages! :)

Écrit par : Bastalicious! | 12/09/2009

Oui Carole, je m'associe à Bastalicious si Bastalicieux pour la richesse de tes commentaires, et t'en remercie vivement. cette chanson de Brassens!
Et la citation de Boileau est d'une telle vérité et modernité!
Merci à toi.

Écrit par : helenablue | 12/09/2009

Et merci à vous tous, j'ai transmis tous vos commentaires, aprés m'en être régalée d'ailleurs, Claudio, on se retrouve demain chez toi!
Bon week-end à vous tous.
Blue

Écrit par : helenablue | 12/09/2009

Apprendre à vivre
Prendre les jambes à son cou
Rendre le corps et l'âme...

pénéloop

Écrit par : Pénéloop | 30/09/2009

Les commentaires sont fermés.