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11/09/2009

cri primal

 

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C'est un cri rauque animal organique viscéral presqu'inhumain qui m'est sorti du ventre un Dimanche tranquille en fin d'après-midi, twelve years ago, il résonne encore dans ma tête et dans les murs du salon tant sa puissance lointaine a ébranlé l'atmosphère, "je veux vivre je veux vivre, je veux VIVRE". Si je n'avais pas lu le livre de Janov quelques semaines auparavant je me serais crue devenir folle tandis que là je savais inconsciemment que j'expérimentais live la force contenue dans ses trois mots répétés crescendo suivis enfin d'une sorte de son d'entrailles arraché du plus loin de mon être. La violence de l'émotion m'a alors plaquée au sol, je n'ai plus su bouger pendant une bonne vingtaine de minutes, tremblante exsangue comme après un marathon complètement exténuée et abattue par ce que je venais de produire mais incisive et lucide, j'ai senti très précisément presque simultanément s'ouvrir en moi une formidable source d'énergie insoupçonnée, j'ai compris à cet instant qu'enfin j'allais pouvoir comprendre débrouiller défaire et dire ce qu'au plus profond de moi je supportais enfoui et protégé par une amnésie totale des dix premières années de ma vie, c'était là le signe de la mise en route et plus rien n'a depuis arrêté ma détermination à être et à exister. Secouée, je l'étais fort, mon homme et mes enfants aussi alertés pas le vacarme presqu'aussi résonnant qu'une sirène, effarés devant une telle souffrance. Et le calme est revenu intense. J'ai repris mes esprits. Je suis souvent retournée par la suite dans le chaudron émotionnel de la vérité bien cruelle et chargée de mon enfance et bien des cris encore se sont succédés, ces arrachements d'âme, parfois même muets et grimaçants. Ainsi après avoir mis au monde trois mâles, j'ai doucement et step by step accouché de moi-même et suis devenue la femme que je suis.

 

 

 

Commentaires

Terriblement beaux, vos mots. Le bouquin de Janov ? Vous me donneriez les références ?

Écrit par : kalamity elle | 11/09/2009

Janov ouvre bien des voies et parfois il est douloureux de découvrir son propre cri primal et de lever le voile sur ce qu'on a trop longtemps réussi à cacher.
Tu es bien courageuse, Blue.

Je t'embrasse
L'oiseau

Écrit par : Bluebird | 11/09/2009

primal scream. c'est aussi le nom d'un groupe psych des années 90.
john lennon s'était rééduqué aussi comme ça, en poussant des cris, retour à l'état foetal, transe, ce genre de choses pour arrêter l'heroïne. sur "cold turkey", il utilise cette technique dans la chanson.
c'est yoko qui l'avait insité.

Écrit par : jp | 11/09/2009

La résilience se construit pierre à pierre, un édifice qui s'élève et qu'est-ce que ça fait du bien ! Bonne journée à vous.

Écrit par : brigitte giraud | 11/09/2009

@kalamity elle: " le cri primal " d'Arthur Janov.

Écrit par : helenablue | 11/09/2009

Whaouffff.... on peut dire que tu nous secoues, Héléna... mais c'est bien, c'est bien... Quand je n'allais pas bien, je me plantais sur la passerelle au dessus de l'autoroute pour gueuler mes poésies... Je t'embrasse. Bonne nuit.

Écrit par : carole | 11/09/2009

Gueuler à s'en rompre les cordes vocales, je l'ai fait bien des fois ! Et c'est vrai que ça sauve ; dans la même veine de lectures dé-cadenassantes, il y a Alice Miller (chercher la longue liste de ses ouvrages), et son "initiateur", Konrad-je-ne-sais-plus-qui (mémoire de chiotte), qui sont tout aussi salvateurs, méconnus voires peu connus, et surtout, dénigrés, tellement ils dérangent (bin voyons ! des fois qu'on irait vraiment mieux grâce à eux....).
C'est fou comme parfois les mêmes chemins se superposent, alternent, se recouvrent, comme les traces se recoupent, comme les errements nous mènent aux mêmes frontières....
Et comme on vit mieux, après, quand c'est vraiment ce qu'on a choisi !
Bises, Blue, bonne route !

Écrit par : anne des ocreries | 12/09/2009

@ anne: Steetbacher, le Conrad en question. Alice Miller, je crois bien avoir tout lu ou presque et elle m'a formidablement aidée dans tout mon parcours, c'est une femme exceptionnelle, et tout ce qu'elle dit est foncièrement juste. j'en ai fait une note il y a un moment déjà, j'en reparlerais à l'occasion...
http://helenablue.hautetfort.com/archive/2008/09/28/alice-miller.html#comments

Oui, on vit mieux après sans aucun doute, surtout on se sent vivre!
Bises too.
Blue

Écrit par : helenablue | 12/09/2009

J'ai suivi ton lien, et lu ton article, rien à ajouter, la découverte de ces ouvrages a été pour moi un secours inattendu et inespéré qui m'a terriblement secouée - mais relevée ! Je n'ai pas tout lu d'elle, sur les treize ouvrages, mais assez pour y faire mon miel ! Et merci de me rappeler le nom de Conrad, dont l'orthographe m'échappait.

Écrit par : anne des ocreries | 12/09/2009

Les commentaires sont fermés.