Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/03/2010

musical

 

 

lettres-insulte.jpg

 

" Un grand auteur est celui dont on entend et reconnaît la voix dès qu'on ouvre l'un de ses livres. Il a réussi à fondre la parole et l'écriture."

- Michel Tournier -

 

 

 

Commentaires

pour fondre la parole et l'écriture, c'est à dire, traduire l'osmose du mieux qu'on peut de la pensée en passant par le verbe imparfait et niais, ben y'a du boulot.

c'est toujours comme une rechute qui essaie de se réexpliquer tout en se reniant, cerné par le monde et son mouvement, déjà désuet au moment ou ça sort. le présent est une illusion.

Écrit par : jp | 21/03/2010

y'a comme un rejet de la temporalité, un arrêt.
on se fige.
plus y'a d'art, plus y'a de fixation, de sédimentation.
la réflexion est le rejet du temps vécu.
le flux s'écoule pendant qu'on cogite.
forcément, y'a toujours un tas de trucs qui nous échappe.

le chemin de l'impossible

Écrit par : jp | 21/03/2010

Je crois que quand on tente d'écrire, le flux effectivement s'écoule, et on s'aperçoit que nos propres mots nous emportent ailleurs, et l'échec est parfois simplement lisible, seulement un pâle reflet de la pensée.
C'est un texte fort que Jp a écrit chez toi ce matin. Fort et clairement représentatif dans sa fulgurance, de l'univers qu'il nous donne à voir dans les commentaires qu'il laisse dans nos pages.
Lorsqu'un auteur est parvenu, (par un travail que j'imagine extrêmement douloureux) à me faire passer l'essence de son intention, quand je me retrouve heureuse ou submergée, oubliant tout le reste dans les pages d'un livre devenu instantanément mon seul compagnon, alors oui, je sais que je suis en présence d'un auteur. Quand je ne me pose pas la question du pourquoi de la chose. Juste le plaisir de lire, à l'état brut. Un grand auteur, oui, possible que ce soit celui qui sait renouveler l'écriture de sa musique sans tomber dans le recyclage de la première oeuvre. Et nous devienne à la fois familier et inconnu, mystérieux et proche.

Écrit par : piedssurterre | 21/03/2010

... Et, à la réflexion , me vient aussi le sentiment que l'écriture est un travail d'orfèvre... Ah! les mots me manquent :-)
PS. Pas de réponse à ma récente question about Georges. Are you ok? Bises

Écrit par : piedssurterre | 21/03/2010

Hum, c'est vrai, Georges, merci de t'en inquiéter Fanfan, il ne trouve pas la cause alors les recherches continuent, c'est pénible et angoissant, j'essaie de ne pas trop y penser...


Tout ce que tu dis là est juste et raisonne en moi, tes mots s'écoulent et m'imprégnent à l'instar de ceux de jp ce matin...J'aime et je suis sensible à cette notion de musicalité dans l'écriture, en lisant j'entends et je ressens, les grands auteurs ont ce pouvoir je trouve, puissant, "émotionnant", unique.
Un travail d'orfévre sans doute doublé d'une illumination, le sentiment que l'écriture agit l'auteur, le constitue, et qu'alors il me touche en direct, d'âme à âme.

Écrit par : helenablue | 21/03/2010

D'âme à âme, pardonnes moi de t'avoir ramenée à Georges.

J'ai commencé à lire Vautour. Foisonnant, précis, musical, sensible. Et tant d'autres sensations encore... Christian Mistral est un homme qui écrit merveilleusement bien. Je ne parviens que rarement à écrire ce que j'ai éprouvé à la lecture d'un auteur important pour moi. Difficile donc de dire ici ce que j'ai ressenti en lisant Sans Connaissance, d'Éric Mc Comber. Juste dire que j'aurais voulu que ce livre ne finisse jamais.
Depuis que je n'ai plus le resto, je me nourris de livres, je relis mes "lumières". J'en découvre d'autres. Et je retrouve le chemin abandonné pendant trop longtemps. Et je mesure le parcours qu'il me reste à faire encore et encore, lire, lire, lire. C'est si bon. Je t'embrasse. Fanfanpieds

Écrit par : piedssurterre | 21/03/2010

:-)

Bah! Georges ne me quitte pas en fait...

Ah! Découvrir Christian Mistral, quelle chance tu as... J'aimerai ressentir à nouveau cette émotion neuve et brute qui m'a scotchée à la première lecture, c'était Sylvia, depuis j'ai tout dévoré me délectant à chaque fois de cette écriture ciselée et percutante et si sensible, oui. Alors si Vautour vibre en toi, je t'encourage à lire Vamp, et puis surtout Valium qui m'a bouleversée.

J'ai dans ma PAL ( invention de Venise, pile à lire) le Sans Connaissance de Mc Comber, ça a été d'ailleurs un grand bonheur de croiser sa route pendant sa semaine lilloise, si son livre lui ressemble il doit-être tout en puissance et en finesse et ne pas manquer d'humour et de grivoiserie, là je découvre un peu plus Louis Hamelin, dont je n'avais jusqu'à présent lu qu'un ouvrage, c'est aussi une découverte riche et dense.
Je n'ai jamais cessé de lire tout au long de ma vie, c'est une nourriture nécessaire pour moi et plus qu'un plaisir!

Je t'embrasse itou, et pour reprendre le mot de Sandy, gobichonne bien!
Blue

Écrit par : helenablue | 21/03/2010

ça va

Écrit par : jp | 21/03/2010

Puisqu'il s'agit de musicalité, de mots et des maux, lorsque, par malheur, ils s'absentent en même temps j'ajouterais que l'on reconnaît le grand musicien à son respect du silence!

Écrit par : MakesmewonderHum! | 21/03/2010

Magnifique cette définition de la littérature,
version Tournier et JP en quelques phrases.
Quand j'ai l'impression d'un écrivain me parlant
à travers les pages tournées j'y vois non seulement
une signature et un style mais un dialogue qui suppose
beaucoup beaucoup de boulot de la part de son créateur.

Bise.

Écrit par : Yvan L. | 21/03/2010

P'tain, quand jp veut bien ça crache juste tip top !
bel écho à Tournier, rien à dire. Photo bien choisie : les mots sont parfois un mur infranchissable ; non, sont souvent.

Écrit par : anne des ocreries | 21/03/2010

@ MkwH:

Tout comme dans la musique, l'écriture devient grande quand elle donne à penser, et à ressentir. On reconnaît un grand écrivain ou un grand musicien quand il nous entraîne à des parties insoupçonnées de nous-mêmes, et quand il résonne en nous et qu'on en oublie le comment cela se produit, quand on oublie les notes pour n'entendre que la musique...

Écrit par : helenablue | 22/03/2010

@ Yvan:

tout comme par la musique de Bach, de Schumann, Brahms, Billie Holyday ou Bill Evans, les chansons d'Aznav., l'écriture de Baudelaire, de Nelligan, Lawrence, Stendhal, Mistral et j'en oublie, j'aime être remuée et me sentir ainsi vivante, j'en oublie le travail énorme et l'énergie impressionnante que cela demande pour ne garder que la quintessence et l'émerveillement, l'émotion et la prise de conscience aussi. J'aime ça et j'en ai besoin, tout comme l'art dans sa grande diversité d'ailleurs.

Et à chaque artiste, un style, un ton, un monde qui s'ouvre à moi et auquel je me donne toute entière, c'est une relation, intime. C'est pourquoi, je trouve cette définition d'un grand auteur de Tournier si juste, simple, un grand écrivain arrive à faire oublier, tout comme un grand peintre, le nombre d'heures passées et toute la montagne de travail et de suées et de doutes, pour juste nous faire vibrer corps et âme. Une sorte de flot qui coule, une source qui imprégne, je ne connais presque rien d'autre d'aussi jouissif...

Bise itou.

Écrit par : helenablue | 22/03/2010

@ Anne:

les mots sont parfois "murs" mais peuvent aussi être "fenêtres"...

Écrit par : helenablue | 22/03/2010

Les commentaires sont fermés.