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24/10/2010

Otto Dix

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Sur les conseils de MakesmewonderHum! et puisque nous y étions et que nous étions levés tôt à cause du décalage horaire pas encore ingéré, nous sommes allés voir l'expo Otto Dix le Dimanche matin, lendemain de la fameuse soirée, juste avant de bruncher et goûter aux fameuses binnes et aux betteraves marinées préparées avec amour par Mistral quelques jours avant notre arrivée. Je ne connaissais pas ce peintre, Patrick, si, et j'avoue avoir été assez remuée par certaines de ses toiles, surtout celles exprimant la guerre d'abord, et puis celles sur les crimes sexuels à priori fréquents dans l'Allemagne entre deux guerres. Personnellement ces toiles là étaient pour moi presque insoutenables, par contre j'ai aimé, les scènes de la vie nocturne et celles des bordels et puis quelques portraits particulièrement présents presque photographiques, à ce propos Otto Dix disait: " Lorsque je dis à quelqu'un que j'aimerais le peindre, j'ai déjà en moi son portrait. La personne qui ne m'intéresse pas, je ne la peins pas".

 

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- auto-portrait -

 

Otto Dix est né à Untermhaus (près de Gera en Thuringe) le 4 décembre 1891. Il est issu d'un milieu ouvrier (son père Ernst Franz Dix travaillait dans une mine de fer), mais reçoit une éducation artistique par sa mère, Pauline Louise Dix, qui s'intéressait à la musique et à la peinture. Après avoir suivi le professeur de dessin Ernst Schunke pendant sa jeunesse, Dix prend des cours à Gera auprès du peintre-décorateur Carl Senff de 1905 à 1909, qui doute de l'avenir de son élève en tant que peintre. Une bourse d'étude fournie par le Prince de Reuss permet à Dix d'entrer à l'École des arts appliqués de Dresde, de 1909 à 1914. Johann Nikolaus Türk et Richard Guhr seront ses professeurs parmi d'autres. Dix s'essayera au cubisme, au futurisme et plus tard au dadaïsme. ( source Wiki )

 

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Dix s'engage volontairement en tant que soldat lors de la Première Guerre mondiale, et combattra en France et en Russie. Il participe à la guerre des tranchées de l'Artois et de la Champagne de novembre 1915 à décembre 1916. Il participe à deux grandes batailles sur les bords de la Somme. L'horreur de la guerre le marque énormément et devient alors la base de ses œuvres. D'après un entretien de 1961, il déclare :

« C'est que la guerre est quelque chose de bestial : la faim, les poux, la boue, tous ces bruits déments. C'est que c'est tout autre chose. Tenez, avant mes premiers tableaux, j'ai eu l'impression que tout un aspect de la réalité n'avait pas encore été peint : l'aspect hideux. La guerre, c'était une chose horrible, et pourtant sublime. Il me fallait y être à tout prix. Il faut avoir vu l'homme dans cet état déchaîné pour le connaître un peu. »

Il a d'ailleurs confié à plusieurs reprises qu'il allait en première ligne à sa demande, car, même s'il avait peur, il voulait voir des hommes tomber à ses côtés dans sa quête de réalisme hideux.

À son retour à Dresde, il fonde le Groupe 1919 avec Conrad Felixmüller (1897-1977) et réalise des collages dada. En 1922, Dix s'installe à Düsseldorf où il intègre l'association artistique Das Junge Rheinland ("La jeune Rhénanie"). Il se marie avec Martha Koch en 1923. Entre 1925 et 1927, Dix habite et travaille à Berlin où sa peinture critique atteint son apogée. Il devient un artiste du mouvement de la Nouvelle Objectivité, dont il est un des pères fondateurs. En 1927, il est nommé professeur à la Kunstakademie de Dresde.

 

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" Je ne peignais pas des scènes de guerre pour empêcher la guerre. Je n'aurais jamais eu cette présomption. Je les peignais afin d'exorciser la guerre."
Tout art est exorcisme." - Otto Dix -

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Après la prise du pouvoir par les nazis en 1933, Otto Dix est l'un des premiers professeurs d'art à être renvoyé, persécuté qu'il l'est en tant que bolchévique de la culture selon les nationaux-socialistes. La même année, menacé de prison et de camp d'internement, il commence une « émigration intérieure » dans le sud-ouest de l'Allemagne (en 1933 à Randegg puis en 1936 à Hemmenhofen), près du lac de Constance, où il peint des paysages. En 1937, ses œuvres sont dites « dégénérées » par les nazis. 170 d'entre elles sont retirées des musées et une partie est brulée, d'autres sont exposées lors de l'exposition nazie « art dégénéré » (Entartete Kunst).

En 1938, Dix est arrêté et enfermé pendant deux semaines par la Gestapo. Durant ces temps difficiles, il peint une représentation de St Christophe à la demande de la brasserie de Köstritz, dans le style des grands maîtres. Il participe par obligation à la Seconde Guerre mondiale. Il sert sur le front occidental en 1944-1945. Il est fait prisonnier en Alsace par les Français.

 

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À la fin de la guerre et jusqu'à sa mort, Dix s'éloigne des nouveaux courants artistiques allemands. Il ne s'identifie ni dans le réalisme social en RDA ni dans l'art d'après-guerre en RFA. Il reçoit pourtant de hautes distinctions et des titres honorifiques dans les deux états.

 

Il y a cette toile qui s'intitule " le miroir "qui fait froid dans le dos de par ce qu'elle suggère et qui pourtant n'est que la triste réalité telle qu'on ne veut l'appréhender; je la trouve assez cruelle.

 

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" Je ne suis pas obsédé par le fait de montrer des choses horribles, tout ce que j'ai vu était beau."

- Otto Dix -

 

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L'expo se terminait par une série de portraits tout à fait étonnants, précis, présents et puis quelques paysages qui ne m'ont guère touchée, je dois dire...

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Et enfin le préféré de mon homme, tout est dit dans ses mains!

Toujours très présentes et expressives chez Otto Dix.

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Commentaires

Merci, Helena ... j'ai pris ces tableaux comme autant de poings dans la figure ...
Encore une découverte, dont je te suis reconnaissante.

Suis allée te mettre un message chez le Bourdon, pas très rationnel, mais ... je ne le suis pas.

A bientôt

Écrit par : solveig | 24/10/2010

J'aime beaucoup, merci!
J'irai voir ça, j'ai justement lu un article élogieux ce week end
à propos de cette exposition.

Écrit par : Yvan L. | 24/10/2010

@ Solveig:

Parfois les chemins de traverse en disent plus long... J'ai eu ton message à nouveau renouvelé. Je ne suis pas non plus extrêmement rationnelle, on est pas des robots, pantoute!
Pour moi aussi ce fut une découverte, et non des moindres, comme tout ce qui s'exprime autrement que par les mots! Purement émotionnel!

A bientôt, oui, à tout bientôt.

Écrit par : helenablue | 24/10/2010

@ Yvan:

Vas-y, franchement ça ne peut laisser indifférent, moi, certaines toiles sont ancrées dans ma mémoire tant elles m'ont percutées, mais je ne les ai pas trouvées sur la toile.
Tu me diras ce que cela t'a mouvementé!

Kiss

Écrit par : helenablue | 24/10/2010

Nous irons aussi, je crois. Rien lu ici qui nous en donne autant envie que ce qu'on lit chez toi. Tout est dans les doigts (et partant le clavier) pour paraphraser Pat: il aura fallu que tu viennes outre-atlantique quatre jours aller-retour pour nous instiller le désir de visiter l'expo de Dix dans un musée à dix minutes d'ici...

Écrit par : Christian Mistral | 24/10/2010

ça, j'aurais voulu le voir en vrai, parce que déjà là, ça remue ! Je ne le connaissais que de nom....

Écrit par : anne des ocreries | 25/10/2010

Mon cher Otto,
la situation n'a guère évoluée ici, le napalm a été remplacé par une nouvelle génération de bombes au phosphore et magnésium, la bande de Gaza témoigne bien de leurs efficacité, les bombes à fragmentations, elles, fragmentent un peu plus, tous les jours, la vie de nos enfants, les obus à uranium enrichi percent profondément (dément?) les murs de nos villages, regarde bien ce qu'il reste de cette famille, pas mal enh!

Vois-tu, l'ami depuis le gaz moutarde de ta prime jeunesse nous avons encore sensiblement régressé . Nous érigeons de grandes statues à la mémoire du mensonge et publions tous les jours ses dernières trouvailles. Pour le reste, nous frappons encore lâchement les putes ainsi que leurs mères, leurs filles et toutes celles qui réclament que celà cesse.
Il y a bien, malgré tout, ceux-là d'une humanité honorable que je te recommande mais ils votent, du moins lorsqu'on leur permet, toujours pour celui qui s'avère, tôt ou tard, être le dernier des trous du cul!

Voilà pour le portrait, nous avons remplacé ta réalité par une autre qui lui ressemble sous plusieurs aspects.

Amitiés

Écrit par : MakesmewonderHum! | 25/10/2010

Mon cher MakesmewonderHum!,

A te lire, je me retourne dans ma tombe. Alors tout ça ne sert donc à rien. L'humain reproduit désespérement les mêmes erreurs et continue à défaire ce qu'il construit. Tous ces sacrifices, ces horreurs, et ces comportements destructeurs ne s'arrêteront donc jamais!
Ma réalité et la tienne sont donc les mêmes, pas de prise de conscience, pas d'avancée dans l'humanité et dans le respect et l'ouverture à l'autre! Et aussi pour les femmes, toujours le même topo!
A quoi aura servi alors mon cri sur la toile, y-a-t-il quand même en ce bas monde des gens que ça interpelle, que ça touche, que ça remue et qui font ce qu'ils peuvent à leur petite échelle, rassure-moi, nouvel ami!
Et comment se fait-il que cet aveuglement voire cette cécité reste autant d'actualité!
J'ai peint pour exorciser, les souffrances que provoquaient en moi celles des autres, les horreurs de la guerre, la vie des mes contemporains perdus et aliénés, cruels et en même temps magnifiques, j'ai toujours voulu croire en la beauté, était-ce si illusoire?

Avec toute mon amitié, également.
Otto

Écrit par : helenablue | 25/10/2010

Otto,
Ah! si quand même, regarde la vitesse de la poste, qui aurait dit qu'un jour...
de quoi renouer avec l'espoir, attendons voir, mieux agissons!

Tuséqui

Écrit par : MakesmewonderHum! | 25/10/2010

Jeséqui,

C'est vrai, tu as raison, alors gardons espoir et agissons!
Vaut mieux toujours voir le verre à moitié plein et non à moitié vide, l'interactivité rapide qui existe aujourd'hui et possible entre vous devrait pouvoir je l'espère un jour changer les choses!
J'ai fait ce que j'ai pu, maintenant à vous de jouer!

Au fait, mon ami, qu'as-tu pensé de mes toiles si ce n'est qu'elles étaient toujours d'actualité?

Otto

Écrit par : helenablue | 25/10/2010

"Lorsque je dis à quelqu'un que j'aimerais le peindre, j'ai déjà en moi son portrait. La personne qui ne m'intéresse pas, je ne la peins pas".
Laure K.

Écrit par : laure | 25/10/2010

Oui, cette phrase pourrait être tienne, c'est vrai...

Écrit par : helenablue | 25/10/2010

"Lorsque je dis à quelqu'un que j'aimerais le peindre, j'ai déjà en moi son portrait. La personne qui ne m'intéresse pas, je ne la peins pas".

Laure K. too

Écrit par : laure | 25/10/2010

Nous remercions pour son travail raffiné ,celle, qui, avec d'autres, le représente ici-bas, affligé qu'il est par sa "bio-recomposition" avancée qui nous guette tous, un jour ou l'autre.
On voit bien que le noir de ses fusains est encore plus noir que le carbone lorsqu'il dépeint la guerre, ses prétextes et excuses pour tous débordements . Débordements qu'il fallait bien oublier, entre les cuisses du premier bordel en vue. Dépeindre l'homme ordinaire qui peu à peu, lorsque l'on remplace sa salive et son sang par les mauvais alcools, devient cet extraordinaire parfait salaud.
Une fois animées, beaucoup de ses toiles deviennent comme un immense carrousel dédié à l'Opéra de Quat'sous, Brecht et Weill, témoins comme lui du délire et du dérapage qui prend forme.
Quelle galerie de portraits il nous laisse, lorsque l'inspiration dépasse et supplante toujours de vitesse et de sagesse la technique.
Et oui nous sommes plusieurs à avoir craqués, comme Patrick, pour l' avocat Hugo Simons. (seule entorse que je fais à mes considérations, pour ceux-ci, avocats, bien entendu!)

Écrit par : MakesmewonderHum! | 25/10/2010

Au fond, étonnamment ce qui me surprend le plus dans cette toile que mon cher Pat a le plus aimé dans la galerie de portrait, c'est les similitudes avec ce que je sais de lui, le regard, l'écoute et la grâce du geste, avocat à sa manière de cause éperdue, comme la mienne!
J'ai été touchée par des toiles plus lugubres, plus denses, plus intenses, plus esquissées aussi...
Chacun voit et entend et sent la peinture avec sa carte du monde, j'aime ça , cette ouverture, toi tu vois ça et moi j'y vois autre chose, et on s'enrichit du regard de l'un l'autre.

Écrit par : helenablue | 25/10/2010

Dit donc, tu en a vu des choses en trois jours au Québec toi! ^^

Écrit par : Maxime | 28/10/2010

Hé,hé,hé...

Écrit par : helenablue | 28/10/2010

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