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14/10/2014

Un Dimanche pas comme les autres

Je voulais voir cette expo de Niki de Saint Phalle. Son jardin des Tarots m’avait fortement marquée lors de notre voyage en Italie et puis, j’ai toujours aimé ses  grosses grandes dames bariolées. Je voulais en savoir plus sur elle, plus sur son parcours, sa personnalité. J’ai pris des billets coupe file pour son expo au Grand Palais. Il faisait un temps pourri à Paris ce Dimanche, comme d’habitude je n’avais pas de parapluie, je ne sais pas pourquoi je n’aime pas les parapluies… Le matin j’étais d’une humeur mélancolique voire cafardeuse. Je me suis demandée même si j’allais avoir la force de me bouger. C’est étrange comme un état d’âme peut d’un seul coup vous faire perdre toute énergie et peut vous scotcher au lit. Mais j’avais les billets, ça m’a remuée.

Il y avait du monde, beaucoup de monde, toute sorte de monde. Des jeunes, des vieux, des enfants, des italiens, des asiatiques, des beaux, des laids, des prévenants, des bavards, des qui savent toujours tout, tout le temps, et qui ne manquent pas de le faire savoir, des curieux, des amoureux, des originaux, beaucoup de femmes, énormément de femmes, un nombre incroyable de femmes, toutes intriguées, intéressées, influencées et attirées par la vie de Niki, et par ces propos projetés sur des écrans géants : « Je suis Niki de Saint Phalle, je fais une œuvre monumentale ! »

« Il est difficile de décrire un mythe (…). Asphasie et Lucrèce. Pandore et Athénée, la femme est à la fois Eve et la Vierge Marie. Elle est une idole, une servante, la source de la vie, une puissance des ténèbres (…) Elle est la guérisseuse et la sorcière ; elle est la proie de l’homme, elle est sa perte (…) sa négation et sa raison d’être. « - Simone de Beauvoir -

En sortant de l’expo qui m’a évidemment pas mal remuée, j’en reparlerai, j’ai en tête de voir le film de Xavier Dolan, «  Mommy «. C’était peut-être un peu beaucoup pour une même journée, mais je me sentais d’attaque, Niki m’avait remis le pied à l’étrier, je sentais l’énergie se renflouer en moi et j’avais les neurones aux abois. Trempée en sortant du métro, la queue au cinéma était dense là aussi. Beaucoup de monde, mais plus d’hommes que de femmes cette fois-ci. La salle obscure était pleine et le silence intense.

Les premières émotions jaillirent assez vite, le joual a pour lui qu’il y invite.  « Mommy », fut un choc, un choc émotionnel, c’est un film remuant, étonnant, immensément humain, dur et tendre à la fois, « bigger than life », tout à tout terre à terre et parcouru de superbes envolées lyriques et oniriques, espiègle, jouissif, cruel aussi, la libido est y omniprésente. Anne Dorval et Suzanne Clément sont stupéfiantes. Et le jeune Antoine- Olivier Pilon crève l’écran ! C’est un film entier à prendre ou à laisser. J’ai pris et été prise, je suis encore sous emprise.

J’aime ça les journées pas comme les autres, celles qui vous remuent, celles qui vous provoquent, celle qui vous font avancer… On en sort pas indemne, pas tout à fait la même. Et c'est tant mieux. Chouette Dimanche !

 

 

11/12/2013

Erwin Blumenfeld

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Principalement connu pour ses photos de mannequins en une des magazines américains Vogue et Harper Bazar dans les années 40 et 50, le juif allemand Erwin Blumenfeld (1897-1969) a avant tout commencé sa carrière en Europe et loin du monde de la mode. Ce sont ces heures noires d'une Europe en guerre que le Jeu de Paume a voulu mettre en lumière. Le spectateur suit ses premiers pas dans le monde de l'art qui prennent la forme de dessins et collages en tout genre et dans lesquels la guerre et Charlie Chaplin ("Charlie", 1920) sont des thèmes récurrents. Puis, après cette période dada, arrive la photo. Des portraits en studios, majoritairement de femmes, des nus, du noir et blanc... C'est la naissance d'Erwin Blumenfeld le surréaliste. On y comprend qu'il aime transformer la réalité et jouer tantôt avec le sujet, en insérant des objets déformants dans le cadre (comme un miroir dans ce nu déroutant "M's torso in mirror"), tantôt avec les négatifs en chambre noire. La solarisation, la distorsion des visages, la superposition, surexposition et multiplication des négatifs deviennent sa marque de fabrique. On les retrouve tout au long de sa vie non seulement dans ses travaux de mode mais aussi dans ses œuvres plus personnelles et engagées ("Hitler, Graunfresses, Hollande", 1933, superposition de négatifs d'un portrait d'Hitler avec des radiologies d'un crâne). De salle en salle, on ne perd jamais ce fil conducteur qu'est l'art de la vraisemblance et on ne fait qu'apprécier de plus en plus cette parfaite technique photographique qui semble lui être innée. 

- Caroline Pomes -


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La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

- Paul Eluard -


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" Tant de mains pour transformer le monde, et si peu de regards pour le contempler."

- Julien Gracq -


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27/11/2013

Serge Poliakoff, le rêve des formes

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" Une forme doit s'écouter et non pas se voir."

- Serge Poliakoff -

 

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Du 18 Octobre 2013 au 23 Février 2014, le musée d'art moderne de Paris propose une rétrospective du peintre abstrait Serge Poliakoff (1900-1969) regroupant 70 peintures et de nombreuse oeuvres réalisées sur papier entre 1936 et 1969. L'exposition, conçue comme un cheminement s'organisant en plusieurs séquences articulées autour d'oeuvres-clés, depuis les années de recherches lorsque Poliakoff appartient à l'avant-garde abstraite d'après-guerre, jusqu'à ses dernières peintures d'une modernité épurée, est un pur ravissement. J'ai découvert Poliakoff à ma dernière visite à la Fiac, je ne savais alors encore rien de lui, de son parcours, de ses recherches, de ses origines et de sa vie. Mais les deux tableaux que j'ai alors pu voir de lui m'avaient profondément émue, alors ça va sans dire, cette accumulation dans le cadre élégant et lumineux du musée d'art moderne a été une véritable source de bonheur intense, trois toiles plus que les autres m'ont littéralement subjuguée par leur musicalité, Serge était guitariste et a longtemps gagné sa vie en jouant dans des cabarets russes, par leur matière profonde et vibrante et par leur singularité, ce "rêve des formes en soi" qui est le grand mystère à élucider de "l'abstrait"...

 

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" Quand un tableau est silencieux, cela signifie qu'il est réussi."

- Serge Poliakoff -

 

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Pour Poliakoff, la maîtrise de la couleur est essentielle : il utilise pour cela des pigments purs qui confèrent une qualité énergétique à ses rouges, ses orangés et ses jaunes éclatants. La superposition des tons contribue à la vie sous-jacente de la peinture que le spectateur devine, et participe à l'effet souvent jugé mystérieux de l'oeuvre.

Poliakoff déclare que l'une des qualités de la peinture est d'être géométrique, mais cette géométrie doit être sans sécheresse. Et c'est vraiment ce que je ressens face à ses toiles, l'absence de sécheresse, l'extrême sensualité de l'assemblage forme-matière-couleurs, tout à fait stupéfiant, la surface vibrante de ses toiles semblent éclairée de l'intérieur, l'oeuvre parait vivante.

 

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" Une chaleur humaine teintée de mysticisme auquel s’ajoutent la richesse de la matière " résume avec exactitude et pudeur Dina Vierny. On pourrait aussi appeler ça de la poésie, je la ressens en regardant cette exposition. J’ai l’impression que ces formes angulaires qui se frottent ou se repoussent ont quelques choses à me dire. Peut-être voudraient - elles me suggérer un peu de silence. Poliakoff serait dans son genre un passeur de silence? « Je suis vraiment dans mon cosmos à moi » prévenait-il. Ses toiles invitent à la contemplation...

 

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18/07/2013

Giuseppe Penone dans les jardins de Versailles

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« Avoir la possibilité de faire dialoguer mon travail avec celui de Le Nôtre à Versailles est un grand privilège. Le jardin est un lieu emblématique, qui synthétise la pensée occidentale sur le rapport homme-nature.

Construit pour exalter le pouvoir d’un homme, il souligne en fait la force et le pouvoir de la nature qui minimise l’action de l’homme, obligé à un travail pérenne de manutention pour le préserver. La complexité du dessin suggère la multiplicité des regards, et son extension et grandiosité contraste avec la dimension infime de celui qui le parcourt. L’homme seul disparait dans le jardin au profit de l’esprit de la collectivité humaine qui a généré une telle organisation de la nature.

Mon travail provoque en moi une réflexion analogue : le mimétisme objectif des œuvres annule mon action de sculpteur et concentre l’attention sur l’extraordinaire intelligence de la croissance végétale et sur l’esthétisme parfait présent dans la nature.»

- Giuseppe Penone -

 

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Dominique Hasselmann, avec ses cinq notes sur Penone, dans son blog Le Tourne-à-gauche, m'avait mis l'eau à la bouche. C'est ainsi que Dimanche, jour de la fête nationale et après avoir regardé à la télé le début du défilé sur les champs Elysées, je décidai d'aller faire un saut à Versailles pour admirer les impressionantes scultptures de Giuseppe Penone tout en retrouvant avec un grand bonheur la majesté et l'ordonnancement époustouflant des jardins du château. Le soleil était cet après-midi là au zénith et la musique de Lully qui emplissait avec grâce et légéreté l'air chaud d'un après-midi d'été enfin arrivé ravissaient mes sens déjà bien alertés tant ce lieu me coupe le souffle chaque fois que j'y vais. Vaux le Vicomte aussi me fait ce même effet avec peut-être plus d'émotions encore, l'échelle plus humaine du lieu sans doute et moins d'immensité.

Les avis sur cette exposition des bronzes et marbres de Penone dans les allées et pelouses du jardin de Lenôtre sont contreversés, il y a toujours lors d'initiatives de ce genre les pour et les contre, ceux qui s'en moquent, ceux que ça hérisse et ceux qui apprécient, je fais partie de cette troisième catégorie. 

 

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Comme tout artiste de l'Arte Povera, Giuseppe Penone fait preuve d'une sensibilité peu commune en ce qui concerne le corps, et plus particulièrement le corps en relation avec la nature, la terre. Son œuvre se caractérise par une interrogation sur la sculpture et son rapport avec l’homme et la nature. Sur le temps, l’être, le devenir, l’infini, le mouvement, et par la beauté affirmée de ses formes et de ses matériaux. Convaincu que le paysage est chargé de signes inscrits dans la mémoire des matières végétales, organiques et minérales, il tend dans ses œuvres à révéler une présence humaine, à l'intérieur de ces sculptures qui rappellent une virginité, une pureté de la nature. Il veut y intégrer cette sensibilité, cette culture humaine comme s'il ne faisait que la découvrir, la révéler, et il tente de la provoquer, de l'extraire, en créant des empreintes liant étroitement humanité et pureté de la nature. (par les moulages, sculptures..). Ainsi, le geste de l'artiste met en évidence dans les espaces sans culture (humaine), des signes profonds de la présence, voire du destin de l'homme. Son œuvre montre aussi la métamorphose que le temps produit sur la matière.

Il met l’accent autant sur le processus créateur que sur l’œuvre, et s’identifie au fleuve, au souffle, à ce qui est par essence mouvement et vie. Révélant le mouvement incessant au cœur du cycle naturel qui, avec le temps, altère les êtres et les choses, Penone semble faire sien le célèbre adage héraclitien*: panta rei, tout s’écoule, rien ne reste tel. ( source Wiki )

 

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Evidemment Versailles c'est aussi les jeux d'eau, un ravissement et les sculptures de marbre, les allées, les bosquets, on se prend vite au jeu d'imaginer ce que devait être la vie alors, on se prend à rêver à des costumes chatoyants, des rires, des conversations raffinées et des parties de plaisir au milieu des charmilles. C'est d'ailleurs dans un de ces bosquets que je suis tombée sur mon oeuvre préférée de Penone, Elevazione. Cet arbre de bronze, racines en suspension, flottant dans les airs, sage et charimastique m'a fait une forte impression et suis restée un long moment à ses côtés à méditer.

 

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" Le bosquet de l'étole apparaît comme une chambre, un espace fermé que l'on découvre avec un effet de surprise. Alors que dans le grand axe les sulptures sont distantes les unes des autres, il y a dans le bosquet concentration, confrontation directe d'une oeuvre à l'autre. On peut voir cette installation de sept sculptures comme une réflexion sur l'arbre, sa croissance, son mouvement, son équilibre. Un arbre fixe dans sa sturcture chaque instant de son existence, et la forme et le développement correspond à une nécéssité vitale. Dans un arbre, il n'y a pas une seule branche inutile. Ce qui est sec ou mort, donc inutile à la survie, est mémorisé dans le bois. Pour moi, cela fait de l'arbre une sculpture parfaite, de forme et de matières stables, qui répnd à une nécessité. Chaque sculpture devrait être conçue ainsi. L'arbre, dans ce sens, est exemplaire."

- Giuseppe Penone -

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Les heures s'écoulèrent, paisibles. Doucement le soleil se fit moins fort, et les eaux cessèrent de gicler des fontaines, il était temps de rentrer et de quitter ce bel endroit si inspirant sans oublier de poser une dernière fois pour la postérité et pour le bon plaisir de mon photographe personnel attitré...

 

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* Exposition Giuseppe Penone du 11 Juin au 31 Octobre 2013

 

20/06/2013

Simon Hantaï

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 " Le pliage ne procédait de rien. Il fallait simplement se mettre dans l'état de ceux qui n'ont encore rien vu ; se mettre dans la toile. On pouvait remplir la toile pliée sans savoir où était le bord. On ne sait plus alors où cela s'arrête. On pouvait même aller plus loin et peindre les yeux fermés. "

- Simon Hantaï -

 

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L'exposition qui se tient jusqu'au 2 septembre au centre Pompidou de Paris est la première de grande ampleur depuis plus de 35 ans consacrée à cette figure de l'abstraction en France. 

Après avoir représenté la France à la Biennale de Venise en 1982, "le peintre n'a plus voulu exposer et s'est volontairement mis en retrait du monde de l'art", rappelle Alfred Pacquement, directeur du musée national d'Art moderne et commissaire de l'exposition. L'artiste n'est plus apparu que ponctuellement lorsqu'il a fait des donations de certaines de ses oeuvres au musée d'Art moderne de la Ville de Paris et au Centre Pompidou. 

L'exposition, éblouissante, déploie plus de 130 peintures, la plupart de très grand format. Elles sont présentées de façon chronologique, de 1949 jusqu'aux années 1990. 

 

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Né dans un village hongrois en 1922, dans une famille de paysans catholiques souabes, le jeune homme étudie à l'école des Beaux-Arts de Budapest. Il y rencontre en 1945 Zsuzsa, une jeune étudiante juive qui deviendra sa femme. 

 

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Ayant reçu une bourse (jamais versée) pour la France, Hantaï et son épouse quittent la Hongrie en 1948. Le couple visite l'Italie puis arrive à Paris, sans un sou. 

Un jour de 1952, Hantaï dépose une petite oeuvre devant la porte d'André Breton. Le poète décide de l'exposer. Le peintre entre dans le groupe des surréalistes qu'il quittera trois ans plus tard. 

Ayant découvert Jackson Pollock, Hantaï se tourne vers l'abstraction gestuelle. Il peint rapidement, racle la peinture avec un morceau de réveille-matin: cela donne "Sexe-Prime" (1955). 

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Intellectuel, le peintre consacre l'année 1959 à deux toiles monumentales, qu'il travaille simultanément. Le matin, il réalise "Ecriture rose", couvrant la toile de textes religieux et philosophiques, superposant les encres, le rose finissant par émerger sans jamais avoir été utilisé comme couleur. L'après-midi, il passe à "A Galla Placidia", en référence au mausolée de Ravenne. 

 

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Dans les années 1960, l'artiste change de "méthode" et se tourne vers le pliage. La toile est froissée, pliée, roulée, puis recouverte de peinture souvent monochrome. 

"Hantaï disait peindre comme un aveugle, sans voir ce qu'allait donner le résultat final", souligne M. Pacquement. La toile était ensuite déployée, tendue et l'oeuvre se découvrait. 

 

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L'écrivain Dominique Fourcade, co-commissaire de l'exposition, qui, comme M. Pacquement, a bien connu l'artiste, se souvient avec émotion de la façon dont l'artiste concevait ses "Tabulas", grands tableaux des années 1970. Réalisés avec une technique de noeuds placés à intervalles réguliers, ils se présentent comme un quadrillage de rectangles monochromes. 

 

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"Les toiles étaient si grandes qu'Hantaï ne pouvait pas les défaire tout seul. Il attendait le retour de ses enfants, ou à défaut des visiteurs. Chacun tirait. C'était comme une détonation, une explosion de lumière et de couleur". 

L'innovation a ses revers: en 1982, les "Tabulas Lilas", pliages en blanc sur blanc, peints sur de la toile à drap non préparée parviennent à produire une lumière lilas diffuse et mystérieuse. Ils sont présentés au mur et au sol dans la galerie Jean Fournier à Paris. "C'était divin", se souvient M. Fourcade. Las, en un mois et demi, la lumière du jour avait fait jaunir de façon irréversible les toiles. Il n'en reste qu'une en bon état, que la famille Hantaï a accepté de prêter sous des conditions d'éclairage protectrices. 

 

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A 60 ans, Hantaï se retire et cesse peu à peu de peindre. L'exposition s'achève sur un humble petit "Pliage à usage domestique" (1990), fait de salissures sur un chiffon...  ( Source AFP )

 

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05/06/2013

Tamara de Lempicka

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Tamara est contemporaine de l'Art déco. Elle crée ses plus belles œuvres de 1925 à 1935. Sa carrière et sa vie sont plus que liées à ce mouvement dont elle est la plus célèbre représentante. Illustration des Années folles, d'un mode de vie, d'une forme de mondanité et de liberté de création et de pensée, elle adopte un style très particulier qui lui donne une place tout à fait à part dans l'art moderne. Inclassable, elle signe pourtant les plus beaux chefs-d'œuvre de l'Art déco.

La Pinacothèque de Paris choisit aujourd'hui de montrer l'œuvre de Tamara et d'illustrer la manière dont cette artiste, par ses travaux mais aussi par sa personnalité inclassable et ambiguë, va coller parfaitement à la période qu'elle incarne. Sa vie très mondaine et théâtrale est une succession de mises en scène donnant le premier rôle à la modernité et au luxe. Ce rapport à la transgression et aux idées progressistes en fait sans doute le personnage le plus troublant du début du xxe siècle. Jouant sans état d'âme sur les attitudes érotiques des femmes, ou tout au moins leur sensualité, elle les place néanmoins dans un univers néo-cubiste et profondément Art déco.

 

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Tamara de Lempicka, femme mondaine, libertine et audacieuse est le genre de personnage qui me séduit et m'inspire. Elle met en scène sa propre vie et n'hésite pas à affirmer sa personnalité belle, forte, inclassable. Celle qui fut nommée la reine de l'art déco est pleine de mystères...

 

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- À la Pinacothèque de Paris, du 18 avril 2013 au 08 septembre 2013 -

 

17/02/2013

Correspondage*


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Voilà, l'histoire de ces deux-là m'a profondément émue. Ainsi correspondre pendant toute une année, ainsi chaque jour penser à l'autre, se le dire, se dévoiler. Ainsi créer. J'ai trouvé ça vraiment touchant. Evidemment, les choses n'ont pas été faites au départ pour être vue par d'autres que les protagonistes, n'empêche que, au-delà de l'aspect esthétique et artistique, c'est l'aventure humaine qui me donne là des frissons de plaisir. L'un parlant avec ses découpages, l'autre avec ses mots. Chacun sensible et attentif, chacun voulant toucher l'autre. Chacun se nourrissant l'un de l'autre. L'âge importe peu, la distance non plus, la matière pas davantage. Il se fabrique ainsi un dialogue d'âme à âme. Je suis bien covaincue qu'au bout d'un temps certain, la communication entre ses deux êtres a dépassé le papier, l'encre et l'image. C'est du moins ce que j'ai ressenti tout au long de cette exposition attachante, inspirante et délicate...

 

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* Correspondage - Exposition jusqu'au 17 Mars 2013, bâtiment de la Galerie Nationale - Prague 

 

 

26/01/2013

Soir Bleu

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- Edward Hopper -

 

22/11/2012

I am free

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- Oeuvre de Moataz Nazr -


Voilà une idée tout à fait singulière. Moataz Nazr invite les individus à ouvrir grand leurs ailes. N'avons nous pas tous eu ce fantasme, cette vision de nous ailés, cette envie de prendre notre envol? L'artiste raconte qu'en Chine, peu d'individus osaient monter les marches pour vivre cette transcendance. Lourd de sens dans ce pays où l'individualité n'est pas de mise. En ce moment à Paris, jusqu'au 17 Mars 2013 dans le cadre de l'exposition Par nature, j'irais bien loger mon grand corps entre ces immenses ailes du désir...




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05/11/2012

Hervé Brisepierre ou l'expression de la matière

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- Photo Jéremy Charance -


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- Photo Patrick Natier -


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- Photo Laurence Guez -


Le travail du sculpteur Hervé Brisepierre commence invariablement par la rencontre avec le matériau.

C'est dans les pièces de bois les plus nobles qu'il trouve son inspiration, en particulier dans les loupes: Loupes de Chêne, de Peuplier, de Frêne Olivier, de Châtaignier, mais aussi dans des pièces de Chêne ou d’Alisier.

 

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- Photo Patrick Natier -

 

Toutes ses oeuvres témoignent d'une lointaine et authentique passion pour le bois. Elles dégagent une aura puissante qui vient de l'application d'un artisanat raffiné sur des objets totalement naturels.

Le développement tourmenté de l'arbre inspire en effet à Hervé Brisepierre un travail de sculpture et d'incrustation très personnel.

L'artiste nous livre un nouveau langage; en symbiose avec son matériau, il instaure un dialogue fécond avec la matière.

 

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- Photo Laure Kalangel -

 

 C'est avec des mots très simples qu'il explique son travail :

"Un peintre a devant lui une toile vide, moi j'ai un support qui est vivant, qui a des fils, des noeuds, des accidents, j'essaie de mettre en valeur le dessin du bois".

 

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 - Photos Patrick Natier -


 

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- Photo Laurence Guez -


 

Pour se faire, il a su se doter d'une palette des plus riche. La profusion de matières qu'il utilise est inouïe : Pierres semi précieuses (Lapis Lazuli, Agate, Jaspe, Turquoise), cristal de roche, verre, ivoire, nacre, corne, bois fossilisés (dits "silicifiés"), essences de bois les plus diverses dont le Palmier et de nombreuses loupes, ainsi que des métaux variés (argent, laiton, acier, bronze, cuivre), la liste semble infinie…

 

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- Photos Laurence Guez -

 

Par cette richesse, il réinvente en le dynamisant l'art de l'incrustation. C'est cette intervention très contemporaine, faite de respect et de liberté, qui nous touche dans ses oeuvres.

 

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- Photo Jéremy Charance -

 

L'objet naturel est réintroduit dans le royaume des humains par les mains habiles et créatives de l'artisan qui lui insuffle mouvement, poésie et sensualité. Expression de la matière, Art puissant et bien enraciné.

 

- Patrick Natier -

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 - Photo Laure Kalangel -

 

 

Hervé Brisepierre  vit et travaille aux Baux de Provence. Il expose régulièrement à St Rémy de Provence, Maussane les Alpilles, les Baux de Provence. Certaines de ses pièces sont en exposition permanente à l'Oustau de Baumanière.

 

Dernière exposition en date : Galerie Quint-Essences à Neuchâtel - Suisse (octobre 2012 .

Prochaine exposition : Galerie 92, rue Grande à Saint Paul de Vence (décembre 2012)

(Pour une bonne part, ses oeuvres ont été acquises par des collectionneurs américains)



Atelier Brizepierre - Le Mas d'Auge - 13990 Fontvieille
Contact : herve.brisepierre@orange.fr   Tèl : +33 6 95 25 35 07
 



17/06/2012

Denis Rival

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Marc et Sophie sont de vieux amis, nous avons en commun une manière de vivre, l'appétit du beau et de l'authentique et un certain regard sur l'art contemporain. Ensemble nous avons eu le même attrait et le même irrésistible penchant pour l'art africain, nous partageons une sorte de philosophie commune quant à notre avenir et notre aptitude à le faire nôtre, sachant les uns et les autres que nous avons entre nos mains notre destin. Conviés à une garden party pas ordinaire, nous ne pouvions Pat et moi absolument louper cela d'autant que par la plus grande des chances ils eurent pour eux un ciel clément et une température douce. Marc a toujours aimé la peinture et faire découvrir ses coups de coeur. Denis Rival n'est pas nouveau dans sa carte du monde, voilà plus de vingt ans qu'il nous en parle et qu'il défend son art. Le re-découvrir ainsi, au milieu de la verdure, a été source de joie et d'enthousiasme. Les touches de couleurs vibrantes de Rival résonnent on ne peut mieux avec l'environnement et sa peinture captant l'instant et toute sa magie a trouvé magistralement sa place dans ce cadre comme agencé pour elle.

 

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" Regarde la lumière et admire sa beauté. Ferme l'oeil et regarde; ce que tu as vu d'abord n'est plus; et ce que tu verras ensuite n'est pas encore."

- Léonard de Vinci -

 

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- Denis Rival et son épouse -

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" Comment regarder un tableau pour le comprendre? m'a-t-on innocemment demandé. Come si je pouvais révéler la formule magique ou mathématique ui ouvre les yeux à la beauté, à la vérité objective ou sublective! Comme si je pouvais réduire, entre les peintres et les amateurs d'art dont William Blake affirme qu'elles rendent les hommes égaux- une égalité idéale n'ayant d'autre fin, par ailleurs, que d'aider chacun à déterminer sa propre personnalité. A la mesure des régles humaines, les régles de l'art sont profondément variables. Les vérités s'entrecroisent, les lumières s'éteignent et se rallument, la confiance et l'inquiétude, l'habileté et la naïveté, la connaissance et l'intuition concourent à un même but: la vérité de la beauté et la beauté de la vérité, pour le plus grand plaisir de la raison."

- Paul Eluard -

 

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" Comment pourrais-je indiquer un itinéraire quand je vais moi-même au long d'une multitude de sentiers imprévus? Je me fie à mon sens de l'orientation, à l'attraction qui me mène aux autres pour me ramener à moi-même. Je guette le miroir où, au détour d'une phrase, d'un regard semblable, en un éclair, se reflétera mon image, la phrase que j'ai envie de contresigner ou qui, du moins, éveille en moi un écho.

Je ne me promène pas parmi les livres et dans les musées coùùe dans un jardin rassurant, je risque l'aventure, même en des lieux que je croyais familiers. J'expore mon royaume ambitieux qui est celui de l'infini de l'homme, de sa volonté de cohésion. Je ne poursuis pas un mirage, j'essaie de gagner ma place au soleil, dans le choeur de l'invisible avenir. Je suis certain de n'en jamais finir avec l'ilumination sociale, fraternelle, pas plus qu'avec moi-même."

- Paul Eluard -

 

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" Chez Denis Rival, dont je connais de l'homme, la modestie, l'estrême courtoisie, le sens inné du contact humain comme du partage, daonc la vive sensibilité; il y a aussi ce qui culmine de façon systématique dans son oeuvre, la générosité, le côté chaleureux, ardent, l'instinct spontané du beau sans académisme dans dans sa plus totale liberté."

- Pierre Noël Roy -

 

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J'aime cette façon de découvrir un peintre, au milieu des plantes, au milieu de la vie, d'un quotidien, d'un lieu. Je trouve que ça donne une vivance de plus à la peinture, elle semble participer à la vie et paraît plus en possible symbiose avec l'humain. C'est une dimension charnelle qui me touche et qui exarcerbe les émotions que je peux ressentir; ça ouvre, je trouve. Inspirant et inspiré, javais le sentiment de participer, de faire corps avec l'exposition qui m'est apparue plus comme un art de vivre l'art qu'une manière de le vivre intelectualisée.

 

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Marc trouve qu'il y a du Velazquez, du Lanskoy, du De Kooning dans la palette et le coup de pinceau de Denis, je ne saurais dire. Je réagis tellement toujours en néophyte devant n'imoorte quelle toile, neuve, naïve comme tentant de sonder le coeur de mon ressenti. Si je devais écrire ce que m'inspire les toiles de Rival, c'est le mot "joie lumineuse communicante" qui me vient à l'esprit. Sa vision du monde est musicale et énergétique me semble-t-il, en tout cas pour avoir deviser quelques minutes avec lui, elle n'est pas sombre du tout mais ouverte et sympathique, ça fait du bien.

 

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18/02/2012

Visages

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" Le visage humain fut toujours mon grand paysage."

- Colette -

 

14/10/2011

D'elle à nous

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" Elles ont l'air de dialoguer entre elles... mais ce n'est que pure apparence. Le vrai dialogue se fait avec vous, vous qui passez. Alors ces images reflètent ce que votre âme y projette. Rieuses ou mélancoliques, elles vont se loger dans votre mémoire. Il y a tant de place ici pour le quotidien et le rêve."

- Laurence Guez -

  

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Vernissage, ce soir, à partir de 18h30.

Mairie du XIème, salle Olympe de Gouges, 15 rue Merlin, Paris.

 

 

11/07/2011

Claude Cahun

 

" Je vais jusqu'où je suis, je n'y suis pas encore."

- Claude Cahun -

 

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Une fois de plus à Paris, je retrouve mes deux L. et l'une d'elles propose qu'on aille au Jeu de Paume voir l'exposition de photos de Claude Cahun. Toujours curieuse de tout et ouverte, je suis emballée à l'idée de découvrir encore quelqu'un qui jusqu'alors m'était totalement inconnu. Ce fut une rencontre autant picturale que littéraire. J'ai toujours eu un faible pour les surréalistes, encore quelque chose que je ne m'explique pas et là, je peux dire que cette femme par sa démarche, sa volonté, ses explorations identitaires et l'expression de son art m'a touchée.

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" Nul n'est pris qu'à ses propres sortilèges."

- Claude Cahun -


Claude Cahun, née Lucy Schwob (1894-1954), est à la fois écrivain, femme de théâtre, et photographe.

Intimiste, poétique et largement autobiographique, l'œuvre de Claude Cahun, qui s’étale sur une vaste période allant de 1910 à 1954 — peu avant sa mort —, échappe aux tentatives de classification ou de rapprochement. Ce sont sans doute ses autoportraits qui ont suscité le plus d’intérêt. L’artiste s’y sert de sa propre image pour démonter un à un les clichés associés à l’identité. Claude Cahun s’est réinventée à travers la photographie (comme à travers l’écriture), en posant pour l’objectif avec un sens aigu de la performance, habillée en femme, en homme, cheveux longs ou crâne rasé (chose des plus incongrues pour une femme de l’époque).

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Longtemps méconnue, l'œuvre photographique de Claude Cahun s'est imposée ces dernières années comme l'une des plus originales et des plus fortes de la première moitié du XXe siècle. Elle marque rétrospectivement un jalon capital dans l'histoire du surréalisme tout en faisant écho à l'esthétique contemporaine.
L’exposition du Jeu de Paume, la première de cette importance en France depuis seize ans, réunira un large ensemble d’oeuvres majeures, dont quelques pièces peu connues ou jamais exposées, et mettra en valeur à la fois la diversité et l’unité de la démarche photographique de Claude Cahun.

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- La photo préférée de Laurence, de Laure K. aussi. -

 

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- Les deux que j'ai préférées pour ma part... -

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- Celle-ci aussi. -

 

" Je ne voudrais coudre, piquer, tuer, qu'avec l'extrême pointe. Le reste du corps, la suite, quelle perte de temps! Ne voyager qu'à la proue de moi-même."

- Claude Cahun -

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09/07/2011

Hervé Brisepierre

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Il travaille le bois comme d'autres pétrissent la glaise, usent du pinceau ou encore de la plume comme je me plais à le faire. Hervé est un très bon ami de longue date, en plus de ressembler vraiment à Charles Bronson, j'aime comme il parle de lui et de son devenir, ce qui l'a conduit à être ce qu'il est et à s'exprimer ainsi avec cette matière si particulière. Pour ceux qui seront dans le coin, il présente dans la salle municipale de Maussane dans les Alpilles ses dernières créations du 11 au 17 Juillet, vernissage le 12. Je ne peux en être de chair mais y serai de coeur. L'amitié tout comme l'art fait fi des kilomètres et de l'espace temps, les oeuvres d'Hervé aussi, faites pour perdurer.

 

24/06/2011

Jean-Paul à Montréal

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-Photo James Bort -

 

 

«Au‐delà de la virtuosité technique résultant de l’exceptionnel savoir‐faire des différents métiers de la haute couture, d'une imagination débridée et de collaborations artistiques historiques, il offre une vision ouverte de la société, un monde de folie, de sensibilité, de drôlerie et d'impertinence où chacun peut s’affirmer comme il est, un monde sans discrimination, une "couture fusion" unique. Il y a chez Jean Paul Gaultier une vraie générosité et un message social très fort, sous couvert d'humour et de légèreté. C’est une esthétique humaniste qui me touche beaucoup.»  

- Nathalie Bondil, conservatrice du musée des Beaux-Arts de Montréal -

 

 

 

20/06/2011

A ne pas manquer!

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"Le regard est celui de nos sens qui nous fournit le plus d'informations. Il demande une chorégraphie précise dans ses déplacements et son acuité. Bien souvent il se trouble et donne une image imparfaite de l'espace qui nous entoure.

En miroir, il modifie notre silhouette.
La photographie, est le reflet d'un regard, un éprouvé du sentiment amoureux que le photographe pose sur le monde. 
Bien des regards tournent court... 
Retourne toi... Regarde m
oi... Vois ce que tu fais de moi..."

- Laurence Guez -

 


24/10/2010

Otto Dix

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Sur les conseils de MakesmewonderHum! et puisque nous y étions et que nous étions levés tôt à cause du décalage horaire pas encore ingéré, nous sommes allés voir l'expo Otto Dix le Dimanche matin, lendemain de la fameuse soirée, juste avant de bruncher et goûter aux fameuses binnes et aux betteraves marinées préparées avec amour par Mistral quelques jours avant notre arrivée. Je ne connaissais pas ce peintre, Patrick, si, et j'avoue avoir été assez remuée par certaines de ses toiles, surtout celles exprimant la guerre d'abord, et puis celles sur les crimes sexuels à priori fréquents dans l'Allemagne entre deux guerres. Personnellement ces toiles là étaient pour moi presque insoutenables, par contre j'ai aimé, les scènes de la vie nocturne et celles des bordels et puis quelques portraits particulièrement présents presque photographiques, à ce propos Otto Dix disait: " Lorsque je dis à quelqu'un que j'aimerais le peindre, j'ai déjà en moi son portrait. La personne qui ne m'intéresse pas, je ne la peins pas".

 

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- auto-portrait -

 

Otto Dix est né à Untermhaus (près de Gera en Thuringe) le 4 décembre 1891. Il est issu d'un milieu ouvrier (son père Ernst Franz Dix travaillait dans une mine de fer), mais reçoit une éducation artistique par sa mère, Pauline Louise Dix, qui s'intéressait à la musique et à la peinture. Après avoir suivi le professeur de dessin Ernst Schunke pendant sa jeunesse, Dix prend des cours à Gera auprès du peintre-décorateur Carl Senff de 1905 à 1909, qui doute de l'avenir de son élève en tant que peintre. Une bourse d'étude fournie par le Prince de Reuss permet à Dix d'entrer à l'École des arts appliqués de Dresde, de 1909 à 1914. Johann Nikolaus Türk et Richard Guhr seront ses professeurs parmi d'autres. Dix s'essayera au cubisme, au futurisme et plus tard au dadaïsme. ( source Wiki )

 

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Dix s'engage volontairement en tant que soldat lors de la Première Guerre mondiale, et combattra en France et en Russie. Il participe à la guerre des tranchées de l'Artois et de la Champagne de novembre 1915 à décembre 1916. Il participe à deux grandes batailles sur les bords de la Somme. L'horreur de la guerre le marque énormément et devient alors la base de ses œuvres. D'après un entretien de 1961, il déclare :

« C'est que la guerre est quelque chose de bestial : la faim, les poux, la boue, tous ces bruits déments. C'est que c'est tout autre chose. Tenez, avant mes premiers tableaux, j'ai eu l'impression que tout un aspect de la réalité n'avait pas encore été peint : l'aspect hideux. La guerre, c'était une chose horrible, et pourtant sublime. Il me fallait y être à tout prix. Il faut avoir vu l'homme dans cet état déchaîné pour le connaître un peu. »

Il a d'ailleurs confié à plusieurs reprises qu'il allait en première ligne à sa demande, car, même s'il avait peur, il voulait voir des hommes tomber à ses côtés dans sa quête de réalisme hideux.

À son retour à Dresde, il fonde le Groupe 1919 avec Conrad Felixmüller (1897-1977) et réalise des collages dada. En 1922, Dix s'installe à Düsseldorf où il intègre l'association artistique Das Junge Rheinland ("La jeune Rhénanie"). Il se marie avec Martha Koch en 1923. Entre 1925 et 1927, Dix habite et travaille à Berlin où sa peinture critique atteint son apogée. Il devient un artiste du mouvement de la Nouvelle Objectivité, dont il est un des pères fondateurs. En 1927, il est nommé professeur à la Kunstakademie de Dresde.

 

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" Je ne peignais pas des scènes de guerre pour empêcher la guerre. Je n'aurais jamais eu cette présomption. Je les peignais afin d'exorciser la guerre."
Tout art est exorcisme." - Otto Dix -

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Après la prise du pouvoir par les nazis en 1933, Otto Dix est l'un des premiers professeurs d'art à être renvoyé, persécuté qu'il l'est en tant que bolchévique de la culture selon les nationaux-socialistes. La même année, menacé de prison et de camp d'internement, il commence une « émigration intérieure » dans le sud-ouest de l'Allemagne (en 1933 à Randegg puis en 1936 à Hemmenhofen), près du lac de Constance, où il peint des paysages. En 1937, ses œuvres sont dites « dégénérées » par les nazis. 170 d'entre elles sont retirées des musées et une partie est brulée, d'autres sont exposées lors de l'exposition nazie « art dégénéré » (Entartete Kunst).

En 1938, Dix est arrêté et enfermé pendant deux semaines par la Gestapo. Durant ces temps difficiles, il peint une représentation de St Christophe à la demande de la brasserie de Köstritz, dans le style des grands maîtres. Il participe par obligation à la Seconde Guerre mondiale. Il sert sur le front occidental en 1944-1945. Il est fait prisonnier en Alsace par les Français.

 

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À la fin de la guerre et jusqu'à sa mort, Dix s'éloigne des nouveaux courants artistiques allemands. Il ne s'identifie ni dans le réalisme social en RDA ni dans l'art d'après-guerre en RFA. Il reçoit pourtant de hautes distinctions et des titres honorifiques dans les deux états.

 

Il y a cette toile qui s'intitule " le miroir "qui fait froid dans le dos de par ce qu'elle suggère et qui pourtant n'est que la triste réalité telle qu'on ne veut l'appréhender; je la trouve assez cruelle.

 

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" Je ne suis pas obsédé par le fait de montrer des choses horribles, tout ce que j'ai vu était beau."

- Otto Dix -

 

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L'expo se terminait par une série de portraits tout à fait étonnants, précis, présents et puis quelques paysages qui ne m'ont guère touchée, je dois dire...

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Et enfin le préféré de mon homme, tout est dit dans ses mains!

Toujours très présentes et expressives chez Otto Dix.

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