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19/12/2010

live

On est le 19, tiens! mon chiffre fétiche, dans moins de quinze minutes il sera quinze heures et dehors il neige à gros flocons, je suis en compagnie de Patricia Barber et j'ai grand peine à réchauffer l'espace, j'ai les pieds gelés du bout de chemin que j'ai du faire dans la neige mais le coeur chaud pourtant comme de la braise. Franchement rien ne devrait là me réjouir, je suis à mon poste comme il se doit les Dimanche de fêtes et je sais pourtant que c'est peine perdue pour mon petit commerce, alors j'essaie de ne pas perdre cette flamme qui m'anime et qui me viens de je ne sais où n'ayant rien fait au fond pour qu'elle s'avive. Ce matin déjà, j'étais prise d'une énergie vivace, levée tôt ce qui est plutôt rare, très tôt même ce qui l'est davantage, j'étais déjà dans cet état fournaise, cette sorte d'incandescence, un peu de même nature quand on est amoureux et qu'on sait qu'on est en foufelle à l'idée de pouvoir voir en tête à tête, en corps à corps l'objet de ses désirs! Je le suis peut-être...

J'aime pourtant vraiment pas cette période des fêtes, je ne l'ai jamais franchement aimée et là, comme une parenthése dans ce que j'ai l'habitude de traverser à cette période, pas trop d'angoisses, pas trop de tourments, mais une sorte d'envie de vivre de la manière la plus chouette ces intenses moments. Hier mon homme et mes fils ont fait un sapin dingue, immense  lumineux décoré en diable scintillant clignotant et tout multicolore, quans je suis rentrée tard dans la soirée, j'étais comme l'enfant que j'aurais voulu être, émerveillée, c'est bête quand même que ça m'ait pris tout ce temps. Dans l'après-midi j'ai parlé avec M. un joli sourire, frisée, trentenaire et touchante, nous avons échangé, nous nous sommes approchées, c'était une belle rencontre et je n'ai fait qu'une bouchée des orangettes qu'elle m'a offertes du bout de ses doigts fins, et là je pense à elle très fort comme pour être présente, et puis j'ai revu des vieilles connaissances pas vues depuis plus de dix ans, de ces gens qui vous ramènent d'un coup en arrière et qui vous aident à mesurer le chemin parcouru. Et puis, et puis, toujours cette écriture qui me brûle les doigts et qui pousse et qui pousse, qui demande à s'inscrire, cette voix à l'intérieur qui veut se faire entendre.

J'ai aimé l'entendre au téléphone, sa voix encore un peu endormie, la mienne si vive en réponse. J'ai aimé l'entendre pourtant elle si loin et que je sens si près, j'aime ces conversations en dehors du temps juste pour se dire sans se le dire vraiment qu'on s'aime et qu'on pense l'une à l'autre, c'est précieux, c'est touchant, ça gonfle mon coeur déjà chaud, d'un coup j'aime la terre entière, c'est normal docteur? Je devrais être inquiète, rongée par le désespoir des jours à venir, de la fin du mois à boucler des factures à payer, des cadeaux que je ne pourrais faire faute d'avoir les moyens nécessaires, je devrais me maudire de ne pas avoir su faire ce qu'il fallait, de ne pas avoir été à la hauteur, d'avoir merdé, c'est vrai parfois j'ai honte et pourtant là, là présentement, je suis heureuse, la neige tombe de plus en plus j'y vois presque plus goutte au travers de la vitre de la boutique qui m'abrite.

Un texto tendre, un mail réjouissant, un geste prévenant, là tiens voilà Abbey Lincoln qui résonne dans mes oreilles, quoiqu'il se passe tout prend une couleur tendre et énergisante, je me sens comme dans un état de grâce, oh, que je me méfie, je sais que ça peut être annonciateur d'un retour violent, mais tant pis je cours le risque et j'en profite à fond, j'aime aussi goûter à cette joie intense d'être en haut de la crête et pas toujours en bas à l'attendre, la vie est une danse...Et je pense à nous tous, à notre passage ici, à tout ce qu'on peut faire ou non de notre vie, à ce qui nous rattrape, à ce qui nous nuit, ce qui nous fait du mal et ce qui nous réjouit, et me vient comme un flot, comme un flot de tendresse, une caresse géante, une envie de partage, un sentiment profond de grande humanité.

Je n'ai ni fumé, ni bu, ni pris de psychotropes, je ne viens pas non plus de faire l'amour, c'est dommage, non, c'est un état étonnant, une sorte d'extase devant le vivant, devant tant de beauté, devant ce qu'on peut faire de bon, de profitable, de magique, de merveilleux et c'est vrai je vois le verre à moitié plein même si je sais qu'il reste tant à faire! Chacun en mettant sa petite pierre on peut construire grand, on peut faire bouger ce qui parait immuable, on peut s'ouvrir, se permettre, s'agrandir...Bonjour le réveil de mon rêve en live! Tout est ouaté dehors, ça devrait faire moins mal!

Love.

Blue

 

Commentaires

Merci pour la ouate, Blue! J'en ai le dos en compote. 60 cm de poudreuse en 3 jours, dont vingt-cinq depuis ce matin et la traduction d'un essai qui n'avance pas because bain de neige et plein air forcé. On annonce la fondue. Qu'est-ce qu'on aura comme boubier à Noël!

Écrit par : giulio | 19/12/2010

Blue, c'est bon de te lire. :)

Écrit par : anne des ocreries | 19/12/2010

ô Blue, pourquoi t'inquieter d'un retour de bâton parce qu' état de grâce ? ...
c'est bon de te lire, oui, ainsi, dans la plénitude d'une journée ouatée, un demi sommeil cette blanche neige.
Est-ce parce qu'on la sait éphémère que l'on s'en réjouit ?
Bannir le "et pourtant" dans ces moments là, absolument.

Love

Écrit par : laure | 19/12/2010

À trop t'interresser au Québec, ce dernier déménage un peu ses pénates plus près de toi... avec beaucoup, beaucoup de neige dans ses cartons. J'savais point qu'il pousserait également une pointe jusqu'au Lux, Giulio, sinon on aurait gardé quelques centimètres par ici, question d'économiser courbatures et autres déplaisances du genre aux amis!

Écrit par : MakesmewonderHum! | 19/12/2010

@ Guilio:

60 cm! Et bien vous êtes vernis, si je puis dire. Ici c'est pas mal aussi et puis c'est encore reparti! La fondue pour nous , c'est pas pour tout de suite!!
Sigh.

Écrit par : helenablue | 20/12/2010

@ anne:

( sourires)

Écrit par : helenablue | 20/12/2010

@ Laure:

Parce que je me connais, et que ces moments euphorisants sont souvent là pour me préparer à une nouvelle épreuve! Un peu comme si on me donnait une petite dose de bonheur pour pouvoir faire face! Bon, ça ne m'empêche pas d'en profiter quand ça passe mais je les sais de courtes durées, souvent viennent ensuite dans la foulée une certaine solitude, une flopée de doutes et une peur pas encore complètement maîtrisée.
Mais je te rassure, c'est beaucoup moins pire qu'avant!
:-)

Bises.

Écrit par : helenablue | 20/12/2010

@ MakesmewonderHum!:

J'ai comme une folle envie violente et profonde de m'intéresser d'un coup d'un seul au désert saharien!
S'il suffit que je mette tout mon coeur pour que je fasse venir à nous le climat de si loin, là j'avoue qu'un peu de chaleur me mettrait du baume!!
:-)
Jamais vu autant de neige ici que depuis que je vous connais mes amis québécois! C'est pareil que la photo de ta campagne toute blanche, concours de circonstance? ou signe du destin? Hum!

Écrit par : helenablue | 20/12/2010

Devines! You know me.

Pour ce qui est du Sahara pas sûr de ces influences possibles mais l'ami Mokhtar, lui, a bien quelques restes de chaleur dans sa besace à défaut d'un tout léger Mistral (sans jeu de mots, je t'assure) juste, juste pour l'Europe entière.
_ Allez Mokhtar un p'tit effort pour ces greloteux sans défense.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 20/12/2010

:-)

Alors cher poète que penses-tu de cette invitation MakesmewonderHumiste à nous souffler du chaud depuis Bizerte ...

Écrit par : helenablue | 20/12/2010

@Hélènablue et MakesmewonderHum
Excusez ma réponse relativement tardive car j'étais en séminaire à Hammamet et en soirée j'ai donné un récital.
Maintenant que je suis à Bizerte et après avoir lu votre s.o.s,j'ai mieux à vous proposer! carrément le refuge climatique; comme ça, vous profiterez in vivo de la chaleur!Même si elle en venait à manquer , vous aurez celle de mon accueil et hospitalité de garantie!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 23/12/2010

@ Mokhtar:

Oh!Oh! mille mercis cher poète, j'avoue que si je le pouvais je viendrais illico me réchauffer de ton soleil qu'il soit au ciel ou dans ton coeur!
En tout cas je retiens la délicieuse proposition dans un petit coin de ma tête...
:-)

Écrit par : helenablue | 23/12/2010

L' ami ne vois-tu pas la chair de poule qui recouvre nos corps, contrairement à tes paysages, celle-ci ressemble plus à de petites dunes de glace, vivement la téléportation!

Écrit par : MakesmewonderHum! | 23/12/2010

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