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31/03/2011

Femme

Female, au fond je me rends compte que je préfère ce mot en anglais, depuis toujours. J'ai voulu être un homme, avoir un sexe d'homme, penser comme un homme, réagir, agir ou ne rien faire, en tout cas en être. Ché pas, j'avais cette impression intrinsèque que c'était plus facile et moins contraignant en tout cas moins vulnérable d'être de sexe masculin plutôt que féminin. Je voulais ardemment dans mes pensées nocturnes que me pousse un pénis, comme ci cela allait me permettre d'être et de faire comme je veux, juste être.

J'ai révisé ma copie. Pas plus facile d'être un homme qu'une femme en ce monde. Sans doute plus facile encore pour un membré d'exister et d'agir, mais au fond pas aussi simple que cela semble être. Le pénis pour moi n'a jamais poussé, et ma féminité, elle, par contre, a immergé, m'en jetant en pleine figure et en brassée des j'en veux et des encore et des magne toi le fessier!

Pourtant je reste réservée. Pas l'un qui l'emporte sur l'autre comme veut nous l'inculquer la grammaire. Non, juste, un échange de bon procédé. On est pas pareil, mais on est pas si différent non plus, cette histoire débile des hommes qui viennent de Mars et des femmes de Vénus, je n'y adhère pas. Je crois sincèrement qu'il est plus que temps qu'on écoute et qu'on aime la femme pour ce qu'elle est, et non pour ce qu'on aspire à ce qu'elle soit. Pas une chimère, pas un paradis inaccessible, pas un rêve, pas Vierge, ni sainte, ni ange, ni démon, juste, un être humain humaine.

C'est ainsi que je me vis.

C'est ainsi que j'apprends à m'aimer et que je tends à l'être.                                                  

Telle.

Entière.

Femme, female.

 

Commentaires

Sacrée bonne femme...

Écrit par : Christian Mistral | 01/04/2011

@Hélènablue
Faute de pénis, tu as ton superbe blog qui est une belle péniche grâce à laquelle tu es en passe de faire le tour du monde,en qualité de meilleure ambassadrice qui soit d'une féminité positive sans féminisme agressif, ni exclusif. Bravo!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 01/04/2011

Oui ce problème est important d'autant plus que des tas de techniques de maternage "le handling"(manière dont le bébé est traité manipulé soigné)" le holding" ( manière dont l'enfant est porté) a dit Winnicot colore un sexe de façon tout à fait invisible. On est donc catalogué homme ou femme avant même d'en avoir conscience et ce par une société qui aime que les choses soient claires ça arrange tout le monde de ne pas se poser de question...mais l'esprit humain ètant plus complexe que le blanc ou noir (pas seulement l'esprit d'ailleurs le corps présente aussi de variantes)ah le souvenir des déclarations de sexe en maternité et l'horreur que représentait l'ambiguité...penser que dans chacun des deux sexes il y a une part de l'autre plus ou moins importante me semble bien plus proche de la réalité psychique...

Écrit par : laurence | 01/04/2011

l'homme, la femme, .. nous sommes un peu toutes et tous les 2, non ?....
Toutes les femmes ont un pénis... dans la tête !!
;-)
kissous to you
Am'

Écrit par : amelie | 01/04/2011

C'est terrible comme il s'infiltre, s'introduit, partout! Même dans fe-male, il prend la grande moitié, alors! lui ajouter encore un pénis? La nature humaine est ainsi faite, on a toujours envie de ce qui nous est interdit, de ce qui est autre, mais on sait que dans l'homme il y'a un peu de femme et dans la femme aussi, il y'a un peu d'homme. Le drame de l'homme ou de la femme, c'est qu'on a tout "normalisé", codifié, uniformisé, alors que la nature est diverse, la vie est un tout. Le vrai défi humain c'est de se libérer de nos carcans, de nos préjugés, du tout formaté. Alors, je vous le dis Mesdames et Messieurs du monde entier, libérons-nous, tous, toutes, de ces carcans, de ces idées arrêtés, de ces: " ou c'est homme ou c'est femme". Je veux être moi, ni ange ni démon .

Écrit par : bizak | 01/04/2011

Et pour compléter mes propos:
Verrons-nous, un jour, une lesbiènne jouir sans penser à mâle?

Écrit par : bizak | 01/04/2011

C'est un vrai défi , en effet de de se défaire de tous nos carcans et préjugés, acquis et préformatages en tout genre, cela demande une révolution intérieure assez dense, mais je la crois possible, avec du temps, de la patience et de l'ouverture. Il faut ne pas avoir peur du changement et savoir être en correspondance avec son ressenti. Plus je me sens femme et plus je trouve que la différence entre le féminin et le masculin s'amenuise parce que je me sens un tout, homme et femme réunis en un seul corps, moi-même.

Cette envie d'être autre et de ne pas être ce que j'étais était une façon sans doute déjà de me" déformater" et d'entrevoir d'autres possibles, et puis le mâle était prédominant autour de moi pour ne pas dire le mal mâle. Etonnamment il l'est resté longtemps, n'ayant que des fils, j'ai baigné dans un univers plutôt masculin mais mon empreinte de femme leur a permis d'exprimer leur part sensible me permettant moi-même d'exprimer ma part aventurière et pragmatique et le désir de vivre mon sexe le plus possible.

Evidemment , nous ne sommes ni blanc ni noir, il y a un peu des deux en chacun de nous, pourtant l'un l'emporte sur l'autre. Une femme enfante, un homme sème mais c'est l'ensemble qui crée. Il me semble que nous sommes fait de la même matière, tout humain confondu et c'est ce qui nous unit.

Écrit par : helenablue | 01/04/2011

Je me sens très femme en moi, Hélénablue ! Rien que mon nom, à y réfléchir, et mes " têtes de nœud " dessinées ou peintes, le phallus que je ne porte point en bandoulière !

Écrit par : Versus | 01/04/2011

Rien à ajouter ; tu dis si souvent ce que je pourrais dire, ce que j'ai pensé aussi ! de 8 à 10 ans, j'ai cru que j'étais un garçon, que personne ne le voyait encore parce que "ça" n'avait pas poussé.....je réagis que cette façon de me percevoir m'est venue "après" tu sais quoi.....la puberté m'a catastrophée, je n'en voulais pas, moi, de ces seins, de ce ventre...de ce corps qui n'était plus neutre ! il m'a fallu tellement d'années, et c'est encore en route....
Tes mots sont si souvent le miroir où je me contemple....étrange ressemblance dissemblable (oui oui, je sais, l'oxymore est chatouillant ☺).
J'aime ce que tu écris.

Écrit par : anne des ocreries | 01/04/2011

Je viens de lire une interview de Sara Stridsberg écrivaine suédoise accordée à l'express ce 31 mars où elle dit: -"la littérature est un papillon qui n'a pas de sexe."
-"Ecrire c'est créer l'empathie, c'est aspirer à atteindre ce qui nous est étranger c'est tendre la main vers l'inconnu, vers celui qui est seul."
Alors vivement la littérature qui nous déchargera de nos complexes, de nos doutes et qui nous apprendra que nous appartenons tous et toutes à Mars et Venus.

Écrit par : bizak | 01/04/2011

Je me suis laissé séduire il y a quelques années par une théorie en antropologie qui n'est pas piquée des vers. Ce complexe phalique remonterait jusqu'aux primates qui évoluèrent de la marche à quatre patte vers la station debout. Comme nous avons très peu évolué génétiquement depuis, peut-être serait-ce un début d'explication

Les femelles à 4 pattes montraient leurs sexes qui ainsi démontraient à la troupe leur état (ovulation, exitation, grosesse, *veut rien savoir*, etc.) et les mâles l'avaient caché entre les pattes qui camouflait l'érection. Le message des femelles était clair et précis. Les mâle profitaient d'un signal clair pour commencer leur approche ou passer à la suivante.

La position debout devait inverser les rôles. Certe les femelle devenues femmes offraient à la vue leur grossesses, pourtant les signaux précédents étaient désormais plus discets, mais le sexe des hommes devint exposé, ostentatoire et intrusif.

Il est évident qu'une foule de détail et de subtilité entoure cette théorie et nous somme depuis *civilisés*, mais elle m'inspire.

Qu'en pensez-vous, belle Hélèna?

Écrit par : Isabelle | 01/04/2011

@ Isabelle:

Est-ce que ce désir de pénis serait une envie, un besoin d'exprimer haut et fort ma sexualité, comme lorsque primate, je le faisais sans m'en rendre compte! Je ne sais pas si cela m'inspire mais cela m'amuse assez!

Plus sérieusement Isabelle, et pour éviter de le faire trop freudien et trop tiré par les cheveux, je crois que ce rêve d'être membré tient plus au fait, dans mon cas, que c'est les mâles qui m'entouraient qui avait le pouvoir et qui en abusait, je n'étais même pas le sexe faible, je n'étais qu'un objet, une chose. Dans ma construction mentale jeune, cela m'apparaît plus que logique d'avoir ce désir pour pouvoir exister, puisque par ailleurs j'étais complètement niée.

Mais vous excitez là ma curiosité, si je puis me permettre, en quoi cette théorie et la foule de détail et de subtilités qui l'entoure vous inspire-t-elle tant?

Écrit par : helenablue | 02/04/2011

Je ne suis pas un initié de la psychanalyse, mais peut on penser que du fait d’être l'objet d'abus de quelqu'un, on finit par vouloir développer un état psychologique en relation avec l’agresseur, genre "syndrome de Stockholm"?ou autre? et retrouver ainsi une libération de soi, en disposant des moyens de notre adversaire qui nous donnent une impression de protection ou peut être d’une certaine puissance (detenir l'arme de l'ennemi).

Écrit par : bizak | 02/04/2011

Pour ma part, il est clair en effet que la plupart sinon tous les enfants souffrant d'abus prolongés vont tendre vers une sorte de syndrome de Stockholm, lequel je vois comme un mécanisme naturel pour échapper au sentiment soutenu de victimisation, qui est insoutenable. Mais je ne vois pas que ce syndrome ou une réaction similaire comporte des éléments d'acquisition du pouvoir adverse, ni même qu'il y ait un adversaire dans l'esprit de celui qui développe un lien affectif avec l'agresseur. J'ai grandi dans cet esprit de détenir l'arme de l'ennemi, et quand j'en ai disposé, je ne désirais plus presser sur la détente. Je m'en voulais, devenu fort, de trahir la cause du faible moi d'autrefois, mais il le fallait bien, pour ne pas devenir à mon tour ce que j'avais haï, subi et vomi. Bref, je trouve que vous soulevez deux aspects fort intéressants, mais différents, de ce que peut-être la dynamique défensive d'une victime...

Écrit par : Christian Mistral | 02/04/2011

Peut être, que finalement, une fois l'arme acquise, on retrouve une certaine confiance en soi qui justement nous permet d'évacuer notre blessure, nous grandit et nous rassérène.

Écrit par : bizak | 02/04/2011

En rendant une justice équitable au bourreau, au tortionnaire,on le met devant le miroir de ses affres et crimes et pour que ses éventuels disciples parviennent -si possible-à dire avec la victime"Plus jamais ça!"

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 02/04/2011

Je n'ai pas le sentiment que c'était une identification à l'agresseur mais plutôt une pensée magique que seuls les hommes avaient le droit de cité, ce qui est un non-sens, j'en conviens, mais qui m'a taraudée longtemps et qui m'a freinée dans l'acceptation et l'habitation de mon sexe de femme mais qui a aussi sans aucun doute joué son rôle protecteur pour échapper, oui, au sentiment insoutenable de n'être rien. Une sorte de porte de sortie envisageable et possible!

Je ne crois pas en effet que c'était l'idée de pouvoir utiliser les armes de l'adversaire qui ne m'apparaissaient pas alors comme des armes puisque tout cela était teinté d'un hypocrite et entremêlé pouvoir affectif et d'une demande affective incommensurable, un écheveau bien compliqué. Il ne peut pas ne pas y avoir ce lien affectif d'autant quand cela se passe dans la famille et de surcroît l'enfant pense ou ressent que c'est ainsi qu'on l'aime, il ne peut se défendre de cette idée ni de ce qu'elle provoque donc il est forcément pris au piège, voire même, et c'est terrible y prendre un certain plaisir, déjà mécaniquement, son corps réagissant aux stimulis et affectivement parce qu'on s'occupe de lui, au moment même où on abuse de lui!

Pour ce qui est du désir de pénis, il m'apparaît bien absurde maintenant que je me sens vraiment femme. Disons pour le faire avec humour qu'il s'est déplacé! Mais il m'a fallu du temps pour appréhender le membre masculin dans toute sa splendeur et dans le plaisir qu'il peut offrir sans conteste à la femme que je suis devenue, enfin , disons celle que je deviens encore. Et même si j'ai encore du mal à vivre le sexe naturellement, parce qu'il est toujours associé chez moi à une équation affective compliquée et pas toujours facile à suivre, je ne le vis plus en victime ni sous le joug de la culpabilisation, ce qui est déjà un progrès énorme!

Écrit par : helenablue | 03/04/2011

@Hélènablue
Ton analyse est subtilement nuancée et fort originale pour approcher cet "écheveau complexe". Tu es loin de toute dichotomie féminin/masculin.Je salueta franchise et ton courage concernant cette difficile venue à la féminité à laquelle tu restitues son caractère d'acquis par rapport aux violences d'un monopole phalliques quant aux affectations symboliques structurant l'identité sexuée, bien loin de tout genre unilatéral figé et figeant!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 03/04/2011

Il est extrêmement difficile et même très délicat de s'aventurer sur des sujets aussi sensibles que l'inceste quand on ne l'a pas vécu soi-même et quand ça peut réveiller des souvenirs très pénibles pour celle ou celui qui en était victime. En parler, peut représenter une catharsis pour la victime mais demande une sacrée dose de courage, de confiance en soi, mais surtout d’amour, au sens le plus noble du terme.

Écrit par : bizak | 03/04/2011

Je crois tout comme Tchekov justement le disait qu'il ne faut parler que de ce qu'on connaît.

Écrit par : helenablue | 03/04/2011

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