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01/04/2011

Precious

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Je n'ai pas lu le roman "Push" de Sapphire dont le film s'inspire, je vais sans doute y remédier, d'après ce que j'ai pu en lire, ça devrait me parler et m'interpeller. Le film n'a pas bouleversé que l'Amérique, il m'a secouée moi aussi parce qu'il est vrai, ne sombre pas dans un pathos excessif et dans un blabla incessant, il prend aux tripes et il prend au coeur aussi. L'inceste n'est jamais franchement un sujet facile a aborder sans tomber dans le mortifère et le culpabilisant. Je me suis vite projetée dans le personnage de Precious magnifiquement interprété par Gabourney Sidibe, même si j'en suis fortement éloigné physiquement et socialement. Je me suis sentie proche de sa rage d'en découdre, de sa rage de vivre, de sa rage de combattre la haine de sa mère, la violence de son père, de son milieu, de ses propres peurs et proche de l'énergie que lui donne l'amour qu'elle porte à ses enfants et dans sa volonté profonde de faire autrement et d'être elle-même, humaine. C'est un film sur l'espoir, un film sur la vie, un film sur la volonté, un film d'amour. On sort de l'avoir vu grandi et énergisé malgré l'horreur et la cruauté du sujet. Précieux.

 

 

 

 

Commentaires

Il peut y avoir tous les discours du monde, tous les romans du monde (ils ne touchent qu'une certaine catégorie de personnes), ils ne porteront pas avec une telle puissance et une telle acuitée, ce vécu bouleversant d'une personne atteinte dans ses entrailles avec sa dignité bafouée, en sus de la place peu enviable des noirs dans la société americaine, terriblement raciste des années soixante, Mais un film, avec un tel scénario, une trés bonne mise en scène et un gotha d'acteurs et d'actrices d'une telle qualité, peut atteindre le coeur de l'immense majorité des hommes et des femmes. Le cinéma a encore de beaux jours devant lui.

Écrit par : bizak | 01/04/2011

Precious!Quel oxymore que tout le film! Nommée précieuse, son destin est celui de toutes les dépréciations, de toutes les violences, obèse noire moquée, elle se rêve star dans le miroir de son soliloque , à la limite de l'autisme, elle est trop vite rattrapée par un impitoyable père incestueux qui l'a déjà déflorée quand elle n'était qu'une pousse de trois ans puis qui ne cesse de la reprendre jusqu'à lui faire deux enfants: une fille trisomique nommée Monga et un garçon baptisé Abdoul.
Tout le film est en paroxysme extrême tendu par les mauvais traitements esclavagistes de sa mère qui l'accuse de lui avoir volé son mari: sic et resic!
Quelles tribulations! Je ne puis trancher concernant le happy end : est-ce purement hollywoodien , est-ce une bouffée d'espoir parcequ'espérer est "nécessaire" ou n'est-ce qu'évitement d'une insoutenable lourdeur de l'être et du destin quand il s'acharne surtout , dans son visage social et familial!
Merci Hélènalue de m'avoir fait découvrir ce film, ce chef-d'oeuvre !

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 02/04/2011

Heureux de vous conaitre..h.e.d....

TA BETE NOIRE

Si un beau soir
t’es dans le noir
allume-la,
allume-la
et pourris-la,
ta bête noire,

incendie-la,
enrage-la,
et là, pour la
sauver du stress,
avec sa laisse
en peau de fesses,
étrangle-la ;

Tire dessus
sans réfléchir,
comme un fondu,
comme un qui tire
au clair le pire
malentendu,

comme un qui tire
un sanglot long,
un sanglot long
de son violon,
ou la leçon
de toujours fuir
à l’avenir ;

Après qu’importe
où il te porte
le mauvais vent,
ferme ta porte,
après va t’en
tout droit devant,

va où tu vas
et oublie-la
derrière toi
ta bête morte,
le vent l’emporte
l’emportera
pareille à la

feuille morte...

Henri Etienne Dayssol

Écrit par : Henri Dayssol | 02/04/2011

@ bizak:

Le cinéma a encore de beaux jours devant lui, je suis d'accord avec toi, même s'il produit aussi beaucoup de navets, il y a au milieu du flot proposé toujours des perles et des films qui font réfléchir et qui alerte, comme celui-ci.

Écrit par : helenablue | 02/04/2011

@ Mokhtar:

Pour la fin du film, je dirais un peu des trois sans doute.
Pour certains, ce film est apparu un peu too much, tant de misères sur un seul être, je n'ai pas ressenti cela. Et je dois dire, pour en avoir malheureusement une connaissance certaine que tous les critères liés à l'inceste et aux maltraitances intra-familiales y sont bien exprimés. Cet enfermement dont tu parles, cette difficulté à dire et ce besoin d'exister dans des rêves de star, sans compter l'impuissance de la mère et sa violence à ne pas voir, voire à en vouloir à sa fille et la possibilité de sortir de cette fange par les mots, l'alphabétisation, la poésie. Tout y est, et tout est transposable dans un autre milieu, dans un autre contexte, avec une autre nature de violence tout aussi cruelle et dévastatrice mais avec ce possible d'en sortir même infime. parce qu'autour il y a des gens qui vous donnent envie d'y croire, de croire en vous, parce qu'autour l'amour existe et peut vous atteindre et parce qu'on a en soi cette part d'inaliénable, ce noyau dur indestructible de soif de vivre, juste avoir le temps, le déclic, la possibilité d'en prendre conscience pour pouvoir s'appuyer dessus, c'est le message de Precious, je trouve.

Écrit par : helenablue | 02/04/2011

@ h.e.d:

pareillement...

Merci pour ce poème, ainsi que pour le précédent.

Écrit par : helenablue | 02/04/2011

@Hélènablue
Très belle lecture que tu fais là et que j'approuve entièrement surtout qu'elle transpose fidèlement et avec véracité le martyr des incestué(e)s!
Heureusement que plusieurs parviennent à s'en sortir grâce à l'amour comme tu le rappelles si bien!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 02/04/2011

noté !

Écrit par : anne des ocreries | 02/04/2011

"L'insecte" et "mlle Rain Blu"... je retiens... je viens de le voir Blue,
pas de pathos attardé dans ce film, au contraire, les scènes de violence comme des flashs, les parenthèses relevés par des musiques dynamiques, les bouffées d'air façon comédies musicales vivifiantes que Precious s'accordent dans une réalité qui dépasse l'entendement, d'où les critiques sans doute du "too much", pourtant souvent c'est bel et bien le réel qui est too much... "Holala, les gars (les scénaristes) y en font trop là !". Tout est vraisemblable, ce'st simplement que mis bout à bout en une heure et demi de temps, la vie de quelqeu'un peut paraître parfois digne d' un péplum et que ça dérange un brin le bourgeois dans ses meubles.

Bien menée cette histoire, on s'attache vite à ce personnage qui subit en silence puis trouve délivrance dans l'écriture, en ce sens Precious l'est aussi proche que de Blue, Mlle Blu qui lui enseigne l' alphabet et la mène vers l'écriture.

Bel exemple sur un sujet si "pathos" comme on dit...

Bize

Écrit par : laure K. | 03/04/2011

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