20/04/2011
Les gens qui doutent
- Vincent Delerm - Les gens qui doutent - Chanson de Anne Sylvestre -
* En prenant le soleil, avec ma liste " chansons françaises", est venue cette chanson, j'ignorais qu'elle était de Anne Sylvestre que j'aimais petite, enfin que maman aimait tant, et quand l'ouvrier à côté s'occupant de l'étanchéité d'un toit s'est mis à siffloter l'air, j'ai compris à quel point la chanson est un moyen d'entrer dans la tête des gens, de parler à leur coeur, et je me suis intérieurement formulée, que cet art est formidable, poètique, émotionel et universel! C'est tellement ce que j'aimerais faire, toucher chacun et qu'on se souvienne de moi, enfin de ce que je tente de dire en me fredonnant quel que soit son état d'âme et ce qu'on est entrain de faire!
Commentaires
@héléna
je me doutais bien que ce sujet allait être abordé, sans aucun doute! quoique le doute est toujours permis.
Écrit par : bizak | 20/04/2011
ne la connaissais pas ou bien m'en souvenais plus. Merci
Écrit par : le bourdon masqué | 20/04/2011
Anne Sylvestre, c' est le premier souvenir de l' étude d' une chanson en classe de français, en 4ème, je crois. Toujours de très beaux textes, bien écrits et d' une sensibilité qui passe les époques. Du très grand art, malheureusement sans sa voix un peu gouailleuse ici, mais c' est très émouvant comme une madeleine toute personnelle . En plus de mon meilleurs souvenir de professeur de lettres !
Écrit par : Versus | 20/04/2011
Dear Blue,
C'est une sublime chanson contre l'étanchéité des âmes et des coeurs; elle s'érige contre toute forme de suffisance de soi intransitive.C'est une invitation à s'élever contre toute asphyxie dogmatique.Douter c'est relativiser, c'est se renouveler sans cesse en s'autocritiquant, tout en admettant l'Autre et lui octroyer sa part de présence qui lui est due et non l'exclure , en se transformant en étancheur des passages de fluides possibles entre les différents coeurs( "Le coeur a ses raisons que la raison ignore!" On pourrait ajouter et ses déraisons! En atteste Erasme). Le doute c'est la meilleure route, Prout!(sic)de toutes les certitudes incertaines qui ne peuvent engendrer que l'amour contre les étanchéités de la haine! Laisse passer les fluides , laisse! Le coeur ne peut être qu'un choeur de coeurs, sinon , il meurt. On ne pourra jamais mettre de laisse à l'amour! Prout!
Chez nous, dans nos manuels de français, Anne Sylvestre est très bien présente , à tous les niveaux scolaires.
Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 20/04/2011
Sur le questionnaire d'hier, on aurait pu ajouter la question suivante: quel est le mot qui vous colle toute votre vie, et la reponse, serait certainement :"doute!"
On doute de tout , on doute de rien; On doute des amis (es) à chaque instant, parcequ'on a peur de les perdre; on doute du temps qu'il va faire, on doute de notre cnfiance en soit. Finalement, douter, n'est ce pas avoir de la retenue, de la modestie et n'est ce pas cela : le savoir vivre et le savoir être?
Écrit par : bizak | 20/04/2011
À la suite de Bizak et à mi-chemin entre le questionnaire et l'abécédaire (dans sa forme) celle qui me vient à l'esprit avait été posée à plusieurs centaines de personnalités, prix Nobel, ex chefs-d'états, etc. Les personnes invitées à répondre devaient le faire dans l'anonymat complet (un même formulaire, sans identification), la voici:
Qu'est-ce qui sépare les humains les uns des autres?
La réponse retenue avec le plus fort pourcentage a été " l'éducation".
Écrit par : MakesmewonderHum! | 21/04/2011
@MakesmewonderHum!
Absolument d'accord avec la réponse retenue et je n'ai aucun doute là dessus! sauf que pour les potentats, ça devrait être le magot! comme celui de Ben...Ali et consorts! et je n'ai pas de doute, là dessus, aussi!
Écrit par : bizak | 21/04/2011
J'aime beaucoup cette chanson et je l'avais proposée dans mon blog. Goûts croisés Blue.
"délivrez nous du pire et gardez le meilleur"
"n'être qu'une fenêtre pour les yeux des enfants".
"merci d'avoir vécu"
Écrit par : Zoë Lucider | 21/04/2011
J'aime beaucoup cette chanson et je l'avais proposée dans mon blog. Goûts croisés Blue.
"délivrez nous du pire et gardez le meilleur"
"n'être qu'une fenêtre pour les yeux des enfants".
"merci d'avoir vécu"
Écrit par : Zoë Lucider | 21/04/2011
Le doute, chère Blue, chers amis tous, c'est tout ce que dit Mokhtar. Et il est vrai que j'ai ma vie durant bien plus douté que cru. Mais le doute - soyons-en conscients -, c'est aussi l'incrédulité, l'incroyance, l'inconstance, l'hésitation, l'incapacité à faire des choix, le manque d'assurance, la remise en question permanente de tout ce qui risque de paraître acquis. Le doute peut amener par honnêteté à la lâcheté, au lâchage, à la trahison même. Comment rester fidèle à un idéal, à une vérité, à une personne même, si le doute permet à tout moment de remettre cette fidélité en question. Douloureuse alternative que seul permet de surmonter ce qu'il y a de viscéral, d'irrationnel, de sentimental, parfois d'opportuniste en nous... peut-être.
- Il se peut que ce soit utopique et vain, mais je veux y croire.
- J'en doute, ce n'est peut-être pas tout à fait vrai, mais ça m'arrange.
- J'ai mes doutes quant à sa compétence, son honnêteté, c'est peut-être, au fond, un salopard, mais c'est mon ami.
Vaste et vague nébuleuse pleine d'incertitudes, de trous noirs, voire de paradoxes! Mais il est vrai, que pratiquement tous les affrontements, les conflits, les injustices, sont causés pas des "Rechthaber", mot allemand signifiant littéralement les ayant-raison, c'est à dire par ceux que ne doutent pas, du moins lorsqu'il le faudrait.
Écrit par : giulio | 21/04/2011
@Giulio
Les nuances sémantiques et pratiques que tu apportes étaient plus que nécessaires, afin d'éviter toute généralisation et amalgame!
Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 21/04/2011
J'aime vraiment cette chanson, mais par Anne Sylvestre - la voix de Delerm, j'peux vraiment pas, y m'agace ce mec, c'est pas de sa faute hein, juste épidermique. :)))
Écrit par : anne des ocreries | 21/04/2011
Alors si on résume, le doute c'est, ne pas accorder à la confiance toute la confiance qu'elle croit mériter et la confiance, elle, c'est de ne pas accorder au doute tout le doute qu'il croit soulever. Est-ce un peu cela ou suis-je encore plus con que vous l'imaginiez?
Écrit par : MakesmewonderHum! | 21/04/2011
@ MakesmewonderHum! On le serait à moins... face à un tel tissu d'embrouilles... là, on est nombreux à la même enseigne... et, après tout,
chacun fait, fait, fait c'qu'il lui plaît, plaît, plaît! L'précipice est au bout. L'précipice on s'en fout! Chacun fait, fait, fait c'qu'il lui plait, plait, plait. Toutes les étoiles qui brillent...
Aha! Quand je parlais de trous noirs et d'une nébuleuse...
Écrit par : giulio | 21/04/2011
D'après moi, la plus grande des catastrophes c'est de perdre tout esprit critique face à des idéologies à enjeux qui se présenteraient comme des idées absolues et intouchables, allant de soi, instaurant comme le dit Bourdieu "une illusion de la transparence".Douter c'est déconstruire pour reconstruire avec de nouveaux apports et vections sans convictions arrêtées. Néanmoins, dans le contrat citoyen mondial, il y aurait quand même ce que j'appellerais des convections autour desquelles toute l'humanité serait d'accord: le respect de l'autre avec ses particularités, la primauté du dialogue sur la guerre, l'éducation au respect dès le plus jeune âge, l'abolition de toutes formes de discriminations.Je crois, sans optimisme niais que c'est dans la faisabilité.
Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 21/04/2011
Comme l'a dit un jour Fellag (un comédien algérien qui vit en France), je ne suis pas d'accord avec moi-même! Il y'a une moitié de moi-même qui doute et l'autre moitié qui ne doute pas; alors, vous imaginez l'imbroglio! Et si quelqu'un ne doute de rien, il peut toujours foncer sur un mur tête baissée et sans aucun doute il s'en sortira sans égratignure et sans aucun doute aussi, il va nous donner la recette de ce miracle! Pour résumer si douter, c'est déconstruire (se diviser en sous ensemble pour se reconstruire) alors ne pas douter, c'est se détruire sans aucun doute!
Écrit par : bizak | 21/04/2011
Le dénominateur commun de chaque homme n'est pas l'Homme , c'est le groupe d'hommes auquel il appartient, "sa nébuleuse" . L'humanité est un ensemble de grégarités disparates qui se superposent, apparaissent et disparaissent dans le temps chacune d'elle bien cloisonnée avec les éléments et réalités qui unient ses individus. Bien imprévisible lorsque menacée et capable du pire lorsqu'elle ambitionne d'en assimiler une autre. Vous voulez que l'on exerce le doute ou la confiance sur lequel de ces ensembles et à partir de quelles certitudes, les vôtres?
L'humanité est un "univers" en expansion tout comme celui qui l'entoure.
Écrit par : MakesmewonderHum! | 21/04/2011
Je doute donc je suis, je suis donc je doute. je n'ai jamais pu concevoir vivre autrement que par ce doute qui fait partie de moi ; je l'ai pourtant redouté longtemps, entouré de gens pétris de certitudes et puis j'en ai fait un moteur, voire même une habitude.
Douter, c'est s'ouvrir, c'est prendre le risque de, c'est remettre en cause, c'est déconstruire, oui pour reconstruire, c'est avancer, c'est progresser, c'est apprendre.
En ce qui concerne ce qui sépare les humains les uns des autres, pour ma part j'aurais répondu: la peur.
Écrit par : helenablue | 21/04/2011
J'ajouterais , Dear Hélène, que cette peur est due à l'ignorance savamment entretenue et alimentée par les mass-médias aux mains des différents lobbies machiavéliques. Toi, au moins, tu as instauré ce creuset des rencontres qui veut casser ces autarcies violentes et régressives vers des ouvertures de rencontres "exponentielles"( ton mot-fétiche!).
Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 21/04/2011
Oui, j'aime bien ce mot, exponentiel, comme cette équation 1+1=3 ! Je pense qu'on a tous à gagner à entrer en contact les uns les autres, à rencontrer l'autre, à s'ouvrir à son monde et ouvrir le sien, plutôt que de rester chacun de son côté accroché à son rocher, à son point de vue, à ses certitudes. Je ne dis pas qu'il faille renier ses valeurs et ses principes fondamentaux, je crois même que souvent elles sont communes à tout être humain désireux d'enrichir son humanité et sa vision du monde, non, non, je dis que l'autre est une source vive tout comme on peut l'être pour l'autre pour peu que tout se passe dans l'intelligence et le respect et la curiosité!
Écrit par : helenablue | 22/04/2011
Au bord du quai
Et qu'importe d'où sont venus ceux qui s'en vont,
S'ils entendent toujours un cri profond
Au carrefour des doutes !
Mon corps est lourd, mon corps est las,
Je veux rester, je ne peux pas ;
L'âpre univers est un tissu de routes
Tramé de vent et de lumière ;
Mieux vaut partir, sans aboutir,
Que de s'asseoir, même vainqueur, le soir,
Devant son œuvre coutumière,
Avec, en son cœur morne, une vie
Qui cesse de bondir au-delà de la vie.
Émile Verhaeren
Écrit par : giulio | 22/04/2011
Les commentaires sont fermés.