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13/07/2014

Avancée

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. J’ai multiples interactions en tête et c’est parfois difficile de faire le tri. A trop penser, on se noie, on s’oublie. Pourtant malgré ces brainstormings intenses, il reste les priorités : l’amour et l’amitié.

J’ai eu un bonheur immense à l’entendre parler des blogs, c’est mon cher et grand ami, l’incontournable, le chef de la tribu, mon Black Angel et c’est ici. J’ai eu aussi une émotion intense à avoir par blog interposé de ses nouvelles, c’est une vieille amie au sens de la durée et de l’intensité : Sandy. – Hello ma belle ! Quels panaches !

Et puis, toujours pareil ma façon d’être au monde… Ce déjeuner avec deux de mes fils à qui je parle de leur famille maternelle dont ils n’ont jamais entendu parler… Et ce dîner hier soir, si sympathique avec des individus vrais et cools, ouverts, sensibles, intéressés par l’autre. C’est rare. On s’est régalé d’une terrine incroyable aux poireaux et saumon rose et ensuite d’un gigot sur son lit de patates à damner un chevalier de Game of Thrones ! La vie est toujours pleine de surprises si on veut bien les saisir…

Pourtant, je ne suis pas dans une période euphorique, je traîne encore des casseroles, des doutes et des désillusions. Même quand on est attentif et plus présent, on peut se planter parce qu’on a en face de soi une autre entité, un autre mode de penser, de vivre, de voir la réalité. La sagesse dans la relation demande un temps inconsidéré et une expérience sensible et raffinée.

J’apprends. Toujours un peu plus, toujours à mes dépens, pour l’instant.

J’avance.

Merci à vous.

Merci Christian.

 

20/02/2014

Au Maroc

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Quand j’ai envie d’écrire, c’est plus fort que moi. C’est là, ça me titille. C’est plus que là ça m’oblige, ça m’incite, ça m’écrit malgré moi. J’aime ce pays: le Maroc, j’aime ses odeurs, sa musique, son drapeau. J’aime ses contrastes. J’aime ce qu’il offre de beau.

Chaque fois que je pose les pieds sur le tarmac, je me sens bien, je me sens libérée, je me sens allégée. C’est tellement puissant, pour moi, tellement que ça m’impressionne. Mais je sais pourquoi. C’est une terre nouvelle, tellement loin des loyautés familiales, tellement autre et pourtant tellement proche en même temps, ce rapport si étonnant au temps, cet « ici et maintenant «, vraiment.

Je reviens dans ce Nord qui m’a façonnée et pourtant je me sens l’âme ailleurs, vagabonde, constructive, abondante. Je revis. Je revisite. Je réapprends. Je respire. J’ouvre mon esprit et j’abonde.

Ce pays est une source féconde. Il m’inspire et me régénère.

On est ce qu’on fait de soi.

 

 

18/11/2012

Longtemps après

 

On pense en avoir fini avec ça quand on a oeuvré pour s'en défaire. Et puis ça revient au hasard d'une expérience dans notre vie. Je dis "on", je devrais dire "je". Parce que la charge était trop forte et le déni le seul moyen de continuer à vivre, mon cerveau a enfoui au fond de ses labyrinthes ma vérité si difficile. Mon corps s'est organisé avec cette cruauté indicible, mon esprit aussi, toute ma vie en fait. J'ai déblayé petit à petit toute cette construction protectrice et suis allée au devant de ce que je n'aurais jamais du voir et savoir. Je pensais avoir tout compris tant les insights furent longs, profonds, douloureux et délivrance. Je pensais tout savoir de ce qui m'était arrivé si petite, j'avais le sentiment d'avoir rééprouvé le pire. Je sais que je ne vais qu'au-devant de ce que je peux assimiler, accepter. Je sais que ce rythme éloigne la folie meutrière. La haine, la colère, l'injustice, la culpabilité, la honte, tout ce qu'il a fallu ressentir pour m'en sortir. Les longs moments d'accalmie, l'impression de tenir le bon bout, le goût de vivre qui l'emporte, l'élan, l'avenir, les rêves qui s'adoucissent. Et puis, un jour sans crier gare, au détour d'une épreuve du genre tomber du grenier à la cave: PAF! Je retombe sur un os, je renoue avec ce passé fantômatique, l'étau se resserre une fois de plus, et les vieux réflexes corporels reviennent avec leur taux d'insupportabilité. Reprendre son bâton de berger, de nouveau innover, de nouveau faire face, de nouveau contourner l'obstacle et de nouveau voir d'autres horreurs ou les mêmes sous un autre jour. De nouveau comprendre, à quel point et où, tout ça a fait mal, où sont les dégâts collatéraux, où s'est infiltré le poison, décrypter, défaire, déjouer, se faire confiance. Je n'aurais pas assez d'une vie pour sortir de moi ce pus et pour être ce à quoi j'aspire. Fière, humaine et congruente. Je n'ai pas peur de souffrir, pas plus que de devoir voir ce qui m'a été fait. Je n'ai plus peur de comprendre à quel point celà m'a détournée de moi-même et de mes idéaux, de mes vertus. Pas plus que je n'ai peur de m'être fourvoyée, de m'être laissée entraînée, et d'avoir à ce point manquer d'intelligence. Je n'ai pas peur, mais je m'en veux. Je sais que c'est idiot, qu'au fond je devrais renvoyer la faute en amont, mais je suis une adulte maintenant, responsable de ses actes et je ne peux plus réagir comme l'enfant que je n'ai jamais pu être. Longtemps après, j'ai encore à faire et je me demande si cela va s'arrêter un jour, si je vais pouvoir déposer les armes et juste être là au monde sereine et sage, le corps apaisé et libéré, et le coeur ébloui.

 

 

31/08/2012

Omar m'a tuer...

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- La Femme-Hibou -

 

Pat a étrangement insisté pour que je vois ce film sur cette affaire, en entier. J'avais esquivé au premier visionnement à peu près à la moitié, j'ai exprimé que je sentais que ça allait être au-dessus de mes forces et je craignais la soirée abîmée. J'ai alors quitté la pièce, Pat a fini de voir le film et puis me suis couchée presque sereine d'avoir pu éviter le pire. Hé,hé. Pourtant, ce soir, là, présentement, voilà qu'il récidive, qu'il me demande de voir la fin d'un film que je sais poison dans ma carte du monde. Je plie, acquiesce et accepte ce déroulement. Jesus, Christ!! J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai hocqueté avant de m'effondrer. Non, plus que non, viscéralement non. Je ne suis vraiment pas taillée pour l'injustice et pas prête de l'être. Faudra qu'on me tue pour me faire être autrement que ce que je suis devenue à tort et à travers. Je pensais à Cyrulnik, avant de voir ce film, et je disais à Patrick tout comme lui, que la résilience est loin d'être un acquis. Une blessure narcissique aussi infime soit-elle est à jamais ancrée dans notre vie. On cherche à colmater la douleur, à lui donner un sens, à l'oublier, l'organiser, l'enjoliver, la sublimer, lui donner des lettres de noblessse, n'empêche que quoi qu'on fasse, la blessure est là, et plus elle est profonde et profonde, tatouée dans nos chairs, dans notre vision du monde, plus, quoi qu'on fasse elle se ravive à nous et peut nous plonger dans des détresses effarantes et si terriblement humaines. J'ai foi en l'empathie, je sais qu'elle est source de plaisir dans la relation à autrui mais je n'ai pas encore la capacité de me l'offrir. J'en ai manqué terriblement dans ma vie, je l'ai cherchée désespérement et maintenant j'en suis au stade de l'expectative, j'ouvre mon esprit et mon coeur à mes fins. Mon regard change, mon horizon aussi, il s'éclaire et mes souffrances narcissiques s'estompent pour laisser place à l'improbable: moi. Comme quoi, faut toujours faire confiance à l'étoile qui brille en nous, celle qui matérialise dans notre imaginaire notre existence. Faut savoir et apprendre à s'aimer et à s'étonner, sans cesse, et jamais laisser qui que ce soit, vous tirer d'affaire en vous tuant  ... Faut vivre, bonnant malant, mais pas seulement, faut frisonner, faut se donner, faut y aller, ne pas craindre l'adversité, se permettre, oser, penser, se cultiver, apprendre et plus que tout aimer. Omar m'a toucher. Choukrane. 

 

30/11/2011

Trois Gnossiennes

 

 

 

 

04/08/2011

franchir les obstacles

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" Pour qu'un rêve devienne réalité, il faut l'abandonner en tant que rêve."

- Viki King - (traduite par Gérard Krawczyk)

 

 

* Photo piquée sur ce site.                                                                                                                  

 

15/07/2011

Blue Moon Mask

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- Blue Moon Mask -

 

 

Je pensais me connaître, en fait, je me découvre et chaque jour un peu plus. J'ai fait un long chemin semé d'embûches pour en arriver là où j'en suis, je ne devrais plus "être" depuis longtemps si ce n'est que la rage au ventre je me suis débattue et me débats encore avec mes anges et avec mes démons! " Le diable existe, je suis bien obligé d'y croire, car je le sens en moi", disait Charles Baudelaire. J'ai fait d'un petit rien ce que je suis aujourd'hui et pourtant, je n'y suis pas encore. On est si multiple, si étonnant, si imprévisible à soi-même parfois!

Souvent on parle d'une suite de masques qu'on porte ou qu'on sort à l'occasion. J'ai longtemps adhéré à cette théorie, celle des pelures d'oignons, qu'un masque en cache un autre et ainsi de suite. Plus maintenant. On n'est pas une suite de masques, on est tout en même temps, juste magnifiquement plongé dans l'aventure de la vie, avec ce qu'elle comporte de vivant, de tangible, d'inattendu.

Qui sait comment il ferait si on pointait sur lui une arme en lui demandant l'inacceptable tout en torturant devant lui son propre enfant, qui pourrait jurer ne jamais faire du mal à un être aimé, qui sait ce qui lui viendrait à l'esprit quand la passion l'étreint? Qui peut savoir face à une situation de détresse ou d'extrême urgence sachant parfaitement qu'il se met en danger venir en aide à son prochain?

On n'est pas une suite de masques, on est juste des êtres complexes modelés dans des histoires lointaines dont on essaie de faire une matière plus humaine. On est tous confronté à sa conscience, à son ressenti, servis par eux aussi. Et on a tous à apprendre des uns des autres, si on en prend le risque. Celui de se montrer tel que l'on est et celui de gagner en force à s'y mesurer.

Je n'avance pas masquée, j'avance telle quelle, armée et désarmée, confiante et apeurée, lumineuse et ténébreuse, curieuse et pétrie de choses et d'autres, lucide et bête, bonne et mauvaise, forte et fragile, injuste et fière, folle, entière, créative, aventurière, femme, humaine.

Blue.

 

 

13/07/2011

matière à réfléchir

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- Vincent van Gogh -

 

" Chacun a raison de son propre point de vue, mais il est possible que chacun ait tort."

-Gandhi -

 

 

28/06/2011

Bloguer

Penser, frémir, réaliser, ressentir, finaliser, mettre en mots, désirer, s'épanouir.

Rencontrer, partager, apprendre les uns des autres, se mesurer, s'exprimer, se polir, s'affiner, s'éprendre.

Ravir et l'être. Courir et discourir, montrer, dévoiler, cacher, avancer masqué ou en pleine lumière.

Intervenir, appréhender, assumer, apprendre, comprendre, échanger, être.

Bloguer n'est pas une vue de l'esprit, n'est pas non plus une gourmandise ni un effet, c'est un acte qui engage, qui permet de grandir et surtout qui époustoufle. Une source qui donne à son jardin une disposition nouvelle, libre, ludique et universelle! Sans frontières.

Blue est mon moi, ce que je suis, ce que j'aurais dû être, mon expression artistique, ma réalité. Chacun en pense ce qu'il veut ou ce qu'il désire. Je suis.

J'ai vraiment tant appris de ce monde "parallèle", paraît-il, que je reste septique. On nous dit que ça n'est pas la vraie vie, que si par malheur tu y mets le doigt, tout ton bras y passe! Non  mais, vous rigolez! Que tout ça fasse peur, Ok, que ça soit subversif, pas dans les clous, pas gérable, pas toujours de bon goût, Ok. Mais que ça soit peanuts, sans valeur et sans conséquences, nada!

J'ai avancé ici bien plus qu'en quinze longues années de thérapie et je vais vous dire pourquoi ce genre est si précieux: vous pouvez être ce que vous avez le besoin et l'impulsion d'être, pour le meilleur comme pour le pire, n'est-on pas fait des deux?

Trois années sur la toile m'ont plus apporté que toutes mes tentatives psychologiques. Hum, je ne suis pas vraiment juste, après ce que j'ai vu, compris, ingéré et progressivement digéré ailleurs, j'ai trouvé là un moyen singulier d'exister et de voir enfin quelqu'une dans le miroir derrière ce regard jamais tellement généreux à mon égard, le mien. Mes yeux ont changé de couleur, ma vue s'est apaisée.

Bloguer est tout un art. 

Vivre l'est tout autant.

Aimer, le carburant.

Être, le stimulant.

 

 

Doit-on sous des prétextes idiots de "parce que ça n'est pas dans l'ordre des choses" et que "tu ferais mieux de faire un jogging quotidien que t'adonner à ces bizarreries" ne pas bloguer... Quid des neurones, sont pas dans les jambes que je sache?

 


podcast

- Jeanne Moreau- Le nombril -

 



17/05/2011

appétit

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- Yves Klein -

 

 

" L'heure de la fin des découvertes ne sonne jamais."

- Colette -

 

 

20/04/2011

Les gens qui doutent


podcast
- Vincent Delerm - Les gens qui doutent - Chanson de Anne Sylvestre -

 

* En prenant le soleil, avec ma liste " chansons françaises", est venue cette chanson, j'ignorais qu'elle était de Anne Sylvestre que j'aimais petite, enfin que maman aimait tant, et quand l'ouvrier à côté s'occupant de l'étanchéité d'un toit s'est mis à siffloter l'air, j'ai compris à quel point la chanson est un moyen d'entrer dans la tête des gens, de parler à leur coeur, et je me suis intérieurement formulée, que cet art est formidable, poètique, émotionel et universel! C'est tellement ce que j'aimerais faire, toucher chacun et qu'on se souvienne de moi, enfin de ce que je tente de dire en me fredonnant quel que soit son état d'âme et ce qu'on est entrain de faire!

 

 

22/03/2011

Je ne suis pas un ange.

Je ne suis pas un ange, loin de là, même si le bleu appelle au large et à la largesse, je tente juste d’être humaine. Je peux être intransigeante quand je me sens vulnérable, et je suis toujours curieuse et parfois insupportable dans ma volonté de comprendre, de sonder, d’entrevoir. J’aime agir, je suis insatiable dans le mouvement, pourtant tout aussi paradoxal que ça paraisse, réfléchir me poser me triturer les méninges me sont tout aussi nécessaires. J’aime plaire jusqu’à un certain prix, celui de pouvoir être et rester moi-même, je suis consciente des artifices mais n’aime pas m’en servir, je veux juste qu’ils me servent, sans en avoir l’air !

Je suis loin d’être un ange, j’utilise, j’organise, je me sers de tout pour me sortir de ces contorsions de mon âme d’enfant faites à mon insu mais si réelles en moi, ce fameux Hyde, cette Hydesse qui me permet de rebondir, de manipuler et de séduire. Je suis un pur produit de ce qu’ils ont fait de moi, ce côté putassier, ce côté sur le marché, ce côté accessible, je n’avais que çà sous la main pour me maintenir en vie !

Maintenant j’ai grandi, oui, j’ai pris du poids aussi, et j’ai ouvert les écoutilles et les mirettes. Je ne suis pas un ange, pourquoi faire, ils sont asexués. Je suis ce que je suis, pas forcément facile à vivre, pas forcément facile à suivre, pas forcément, non plus, si facile à aimer. J’ai appris l’amour tard, étonnamment je m’en méfie encore alors que j’ai toujours tendu à le donner, à l’extraire. Et je sais que j’ai pu être injuste, et que je le suis encore. Je sais que j’ai pu être capricieuse, et ça m’arrive encore... un peu. Mais mon plus gros défaut c’est d’être en demande, de ne pas être autonome, d’en vouloir toujours plus, toujours mieux, toujours davantage. J’ai le sentiment de me prendre les pieds dans le tapis. De courir après un lièvre inaccessible, ou d’un renard flatteur, ou d’un lion pris dans les mailles de mon filet !

Je ne suis pas un ange, et toute bleue que je suis, je me sens faillible et tendre violente en devenir et sensible… Un ange, lui, virevolte, butine, profite, voit la vie presque de manière enfantine, goûte, danse et rit, en toute innocence ! Je ne suis pas innocente, je n’ai jamais pu l’être, pas eu le temps, pas eu l’occasion, pas eu le contexte. Suis toujours en quête de ce moi perdu, là, au fond du bleu qui m’anime, me modèle et m’étreint, celui auquel, j'aspire, tant...

 


podcast

 

16/03/2011

Mourir de dire

 

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"Si vous voulez savoir pourquoi je n'ai rien dit, il vous suffira de chercher ce qui m'a forcé à me taire. Les circonstances de l'événement et les réactions de l'entourage sont coauteurs de mon silence. Si je vous dis ce qui m'est arrivé, vous n'allez pas me croire, vous allez rire, vous allez prendre le parti de l'agresseur, vous allez me poser des questions obscènes ou, pire même, vous aurez pitié de moi. Quelles que soit votre réaction, il m'aura suffi de dire pour me sentir mal sous votre regard.

Je vais donc me taire pour me protéger, je ne mettrai en façade que la part de mon histoire que vous êtes capable de supporter. L'autre part, la ténébreuse, vivra sans un mot dans les souterains de ma personnalité. cette histoire sans paroles gouvernera notre relation parce que des mots non partagés, des récits silencieux, je m'en suis raconté dans mon for intérieur, interminablement.

Les mots sont des morceaux d'affection qui transportent parfois un peu d'information. Une stratégie de défense contre l'indicible, l'impossible à dire, le pénible à entendre vient d'établir entre nous une étrange passerelle affective, une façade de mots qui permet de mettre à l'ombre un épisode imvrasembable, une catastrophe dans l'histoire que je me raconte sans cesse, sans mot dire.

Le non-partage des émotions installe dans l'âme du blessé une zone silencieuse qui parle sans cesse, un bas-parleur en quelque sorte, qui murmure au fond de soi un récit inavouable. Il est difficile de se taire, mais il est possible de ne pas dire. Quand on ne s'exprime pas, l'émotion se manifeste encore plus forte que les mots. Tant qu'il souffre, un blessé ne parle pas, il serre les dents, c'est tout. Quand le non-dit hyperconscient n'est pas partagé, il structure une présence étrange. " cet homme discute aisément et pourtant je sens bien qu'il parle pour cacher ce qu'il ne dit pas;" le refoulement, lui, organise des interactions différentes. D'abord, il est inconscient. mais lors des rêves surgissent des scénographies étranges qui  laissent échapper quelques énigmes à déchiffrer.

Le honteux aspire à parler, il voudrait bien dire qu'il est prisonnier de son language muet, du récit qu'il se raconte dans son monde intérieur, mais qu'il ne peut vous dire tant il craint votre regard. Il croit qu'il va mourir de dire. Alors, il raconte l'histoire d'un autre qui, comme lui, a connu un fracas incroyable.

Il écrit une autobiographie à la troisième personne et s'étonne du soulagement que lui apporte le récit d'un autre comme lui-même, un représentant de soi, un porte-parole. Le fait d'avoir donné une forme verbale à son fracas, et de l'avoir partagé malgré tout, lui a permis de quitter l'image du monstre qu'il croyait être. Il est redevenu comme tout le monde puisque vous l'avez compris- et peut-être même aimé? l'écriture est une relation intime. Même quand on a des milliers de lecteurs, il s'agit en fait de milliers de relations intimes, puisque, dans la lecture, on reste seul à seul."

 

- Boris Cyrulnik -

 

 

 

07/02/2011

regard

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Combien de temps m'a-t-il fallu pour regarder un sexe d'homme droit dans les yeux, d'égal à égal?

Et pourquoi est-ce encore si difficile pour moi... parfois?

 

 

10/01/2011

secret

 

Horst P. Horst, Dali Costume, 1939.jpg

- Photo P. Horst -

 


podcast
- Secret - Maroon 5 -

 

 

" On ne force pas le secret. Ou le secret vient comme de lui-même à soi, ou bien le secret vous est interdit."

- Victor-Lévy Beaulieu - L'Héritage -

 

 

 

 

12/08/2010

00:46

 

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" Nous suivons notre pente, nous ne sommes que de l'eau..."

- Paul-Jean Toulet -