Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/04/2011

De Lille au château d'If

littérature,voyage,art de vivre,écriture,partage,échange,amitié,humain

 Partis sur un coup de tête sans vraiment bien savoir ce que nous allions faire, si ce n'est visiter nos vieux amis des Baux, notre périple prit une tournure des plus singulières et des plus romanesque aussi, parfois, oui, je me dis "comme la vie est belle"!

Hervé et Pascaline sont des amis chers; ceux qui suivent depuis le début ce blog les connaissent déjà un peu, ils ont traversé pas mal de galères et en sortent toujours grandis. Leur force réside au fond dans chacun de leurs caractères aguerri aux choses de la vie mais aussi à leur appétit de vivre et cette capacité à accepter la fatalité voire à la sublimer de différentes manières dans la matière qui les rassemble depuis longtemps, le bois. Tous deux enfants du soleil, ils ne pourraient concevoir de vivre loin de la lumière si caractéristique du midi et c'est avec un grand bonheur que nous nous sommes fait devant un petit feu une délicieuse raclette tout en refaisant le monde à notre façon et tout en faisant naître mille et un projets comme à l'accoutumée chaque fois que l'on se voit. Ils viennent de perdre dans un incendie accidentel toute une partie de leur histoire, toutes leurs photos, d'eux et de leurs enfants, des papiers, des objets, des tableaux jalonnant depuis toujours leur vie d'artiste, ils ont vécu l'épreuve du feu, et celle pire encore, d'après leurs dires, des pompiers qui tout en sauvant détruisent, et sont en train de reconstruire une nouvelle fois leur cadre de vie, je dis chapeau! parcequ'il faut en avoir de l'énergie et du coeur au ventre pour toujours et encore bâtir.

Après un déjeuner ensoleillé et convivial avec la maîtresse des lieux: petite salade composée, chou-fleur au persil et à l'ail un peu cramé, c'est toujours un problème quand on a l'habitude de cuisiner au gaz de passer à des plaques électriques de remplacement, poulet au cumin cuit au barbecue et jaja local; nous avons, tranquillement, Pat et moi, pris la route vers la côte pour nous arrêter au campement  de la famille de mon homme depuis plus de quarante années. Un chouette endroit dans une pinède, au milieu de glycines enchanteresses toutes en fleur et plutôt isolé du monde à cette saison! Là nous n'avons rien fait d'autre que nous laisser vivre, baguenaudant chacun à nos occupations. Pat faisant des plans sur la comète pour réaménager l'espace et moi, le nez plongé dans un carnet de notes, fébrilement à recueillir les fruits de ma prochaine compote ! Pas d'horaire, pas de téléphone qui sonne, personne à écouter, à servir, à conseiller; juste nous deux, les oiseaux et malheureusement les bruits de la route qui n'est pas assez loin et qui nous ramène inexorablement à notre réalité citadine!

Nous décidons quand même de ne pas rester là une journée de plus à lézarder et j'avais dans la tête de piquer jusque Marseille que je ne connaissais pas de si près avant de remonter dans le Nord. Pat aimant répondre dans la plupart des cas à mes désirs, surtout quand ils recoupent les siens, nous décidâmes d'un comun accord d'y aller le lendemain avant de dormir à Lyon où j'avais un rendez-vous de travail, l'art de joindre l'utile à l'agréable! Quelle ville incroyable que cette ville de Marseille, étonnante, gigantesque, grouillante, vivante. Nous sommes allés directement au vieux port pour y manger une spécialité locale et c'est là que notre oeil est tombé par le plus grand des hasards sur un bateau: L'Edmond Dantes ! My God! Un bâteau à moteur qui propose aux gens qui le veulent de faire une ballade avec ou sans halte jusqu'aux îles de Frioul ce qui oblige à passer par celle qui fait vibrer mon imagination jusqu'au trognon, celle d'If! Dingue! Pat me dit:

- Qu'est-ce que tu en dis, mon coeur?

- J'en dis que c'est incroyable et que même dans le plus vibrant de mes rêves, je n'aurais osé imaginer voir un jour de très près l'ile du comte, c'est un de mes films préférés sans parler du livre!

- Et bien allons-y!

- Allons-y, oh oui! Je vais me la jouer Mercedes le temps de la traversée!

Ce qu'il y a de plus fantastique dans ce tour prévu pour les visites de ces îles, c'est que ça n'est pas tant le parc maritime des îles du Frioul ni sa diversité floristique surprenante, ni non plus les nombreux prisonniers réels qui firent un séjour sur celle d'If qui inspirent et encouragent les gens au voyage, non, c'est tous pour l'imaginaire prisonnier célèbre d'Alexandre Dumas, Dantes, c'est pour lui que les gens font la queue, prennent un ticket et se posent dans ses traces à l'intérieur du château. La littérature a ici plus de force et de puissance que n'importe quelle aventure vraie, impressionnant d'émotion! J'ai adoré!

 

 

 

Commentaires

Ah! Marseille et l'hôpital Laveran mon seul séjour phocéen.

Écrit par : le bourdon masqué | 29/04/2011

Ah! Aïe, Raconte?

Écrit par : helenablue | 29/04/2011

C'est si bien conté et puis les histoires de bateau prennent avec toi des sortes de sortilèges miraculeux. Pour ma part je n' y entends rien à l' île d' If, mais rien que le titre donne envie, et si, et si... hm, petit moment de voyage exquis avant le coucher.
bize

Écrit par : laure K. | 29/04/2011

au frais du ministère de la défense (d'éléphant) mal chu de la girafe.

Écrit par : le bourdon masqué | 29/04/2011

Lyes...

Écrit par : Christian Mistral | 30/04/2011

Mince, ça c'était de la belle virée !

Écrit par : anne des ocreries | 30/04/2011

Je savais que ton coeur fouine toujours du côté des belles aventures, même si elle remontent à des siècles. Dantes, joué par Depardieu est aussi une belle réussite!

Écrit par : bizak | 30/04/2011

Si Dantes t'avait aperçu ce jour là, sur cet ilot, il n'aurait pas pensé à s'enfuir et Dumas aurait changé la suite du roman!

Écrit par : bizak | 30/04/2011

:-)

Écrit par : helenablue | 30/04/2011

Dear Blue,
Je vois bien que cette lumière du Midi et toi vous vous entendez très bien!
Et tes cheveux que tes doigts transforment en rayons de soleil!
Vraiment bien épanouie! Tant lumineuse!
Comme tu le dis si bien, plusieurs romans s'ancrent au plus profond de nos êtres au point de baliser la mémoire de nos itinéraires et parcours et de changer nos repères géographiques. Vivement ces promenades géo-romanesques!
J'ai bien aimé ce "partis sur un coup de tête" très libérateur et signifiant une âme de voyageurs.
Tu as très bien narré et décrit votre périple! Tes mots savent aussi bien voyager!
Merci pour cet extrait du "Comte de Monté Cristo" où le rôle de Dantes est campé par le grand Jean Marais!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 30/04/2011

@ Mokhtar:

Merci pour tes mots doux comme un miel de Provence, cher poète, as usual, tu me combles de douceur!
J'aime les mots voyageurs... presqu'autant que les pigeons de même nature transportant des missives, j'adore et ça depuis toujours, la correspondance, comme celle qu'on entretient ici les uns et les autres, j'aime vraiment ces mots qui rassemblent et s'entrelacent ainsi au fil du temps.
C'est impressionant, quand même, ces romans qui s'ancrent en nous à vie. Le comte de Monte Christo m'a toujours grandement fascinée et enthousiasmée, l'histoire de cet homme perdant son amour par trahison, revenant se venger et de quelle manière! pour retrouver l'élue de son coeur ne l'ayant jamais oublié et finir plus humain encore, je me sens l'âme de ce comte là et me suis toujours plus identifié à Edmond qu'à Mercedes, j'ai l'âme Dantes !!
Je pense que je suis méridionale au fin fond de mon être, africaine même, peut-être, le soleil et moi on fait bon ménage! Et la lumière du midi me sourit et me nourrit, oui, tu as bien perçu tout ça dans cette petite image!
:-)

Écrit par : helenablue | 30/04/2011

Plaisir de vous avoir ! entre un incendie et un enterrement ,problème de chemise foulard ou cravate comme les pingouin sur la banquise!
Nos souvenirs étaient comme un terreau de feuilles , idéals a la plantes pour s'installer , du feu viennent les cendres indispensables a la nourriture des plantes...

Écrit par : rv | 01/05/2011

Ces deux gros cailloux d'un blanc calcaire où rien ne pousse, battent la mesure d'un contraste parfait au quotidien avec le soleil et les rais de lumière quand ils émergent d'un ciel gris; tous les jours, je les observe tous les jours. Ils sont l'essence particulière de la beauté de cette rade.

Voir la queue sur l'embarcadère des navettes maritimes et se dire que les passagers sont animés par le comte donne à voir une image très plaisante du monde de passage dans cette ville si décriée.

Écrit par : ArD | 01/05/2011

@ ArD:

Avoir devant soi ce spectacle au quotidien, quelle chance!
Marseille que j'ai découvert en coup de vent, par la force des choses, m'est apparue tonique et tonitruante, une ville épatante! Je l'ai trouvée extrêmement vivante et vraie, et le site spectaculaire de beauté et d'identité, je ne sais comment vous dire, un genre de ville où on aurait envie de faire des choses, énergisante!

Venant de mon Nord natal, elle m'apparaît comme une ville de mélange et de cultures variées, elle a de l'africain en elle alors que Nice est italienne, et puis il y a cet accent chantant dans les rues qui fusent. Franchement, j'ai été conquise. j'aimerais y revenir un peu plus longuement pour en sentir et en voir davantage, mais là, le comte a emporté la mise!
:-)

Écrit par : helenablue | 01/05/2011

Tu sais le grand blond de fils que nous avons, et bien toute son enfance se berçait entre tous ces contes et histoires d'Alexandre Dumas, Cervantes (un peu comme les générations précédentes) et le terroir raconté et mit en images comme seul Pagnol savait le faire. Nous avons toujours voyagés avec lui et à la première occasion, de faire en sorte de l'amener dans tous ces lieux et replis, la Provence, entre Azur et Vermeille sa complexe Marseille, avec son If de château, son port, ses bouis-bouis (5 étoiles!) bouillabaissant, la France de tous les français, bien avant les Le Pen à merder.

C'était son "Euro Disney" à lui, là où toutes ses lectures et images se confondaient avec la réalité, par tous ses accents, ses odeurs et le son des cigales s'assurant ainsi que tout y est. La douce vie, et tu diras, à moins qu'il le lise, à ce grand, lui, avec sa Pasqualine qu'ils font honneur aux Baux, que nous avons marchés, flâneurs à rêvasser. Que ses paysages, de l'aube au crépuscule en échange soit comme un peu de baume après tous ces efforts partis en fumée.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 02/05/2011

Les commentaires sont fermés.