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31/05/2011

Entre nous

Depuis un bail, je ne vais plus à la messe. Contrainte plus ou moins d'en être durant toute mon enfance jusqu'à la totalité de mon adolescence trop impliquée pour pouvoir dire non et sans aucun doute trop bien élevée, j'ai même trempé profond dans les enivrants mystères de l'Eucharistie! Organiste régulière du Dimanche et plus occasionellement des mariages et baptêmes, je connais toutes les prières et les chansons par coeur; du Notre-père au Je crois en Dieu en passant par les nombreuses variantes possibles des Alléluias, Prend pitié de nous, Je vous salue Marie, Avé et Mea Culpa. Je me suis mariée à l'église dans une robe blanche. J'ai dit oui au milieu de toute une cérémonie en latin trouvant cela plus esthétique qu'on y comprenne rien, ce qui fit au demeurant la joie des anciens du village. Pourtant j'ai du batailler sec alors, pour que le prêtre accepte que j'épouse enceinte l'homme de ma vie sans vouloir confesser ma faute et avouer mon péché de chair! J'ai plus tard fait baptiser mes trois fils plus pour faire plaisir à mes beaux-parents et à mes parents dans la foulée que par conviction profonde et j'ai doucement commencé à douter, à désapprendre et à m'éloigner d'une éducation à fort caractère religieux qui a trop longtemps orienté ma pensée. J'ai remis les pieds à l'église pour l'enterrement d'un grand-père qui ne méritait pas à mon sens un pardon aussi simple et unanime et puis deci delà pour le mariage des uns ou le baptême des autres. Mais, que Dieu me pardonne, jamais je n'ai ressenti une telle violence en moi à la messe de communion de mon filleul chéri à laquelle je viens d'assister. Un curé castrateur nous sommant de nous taire d'un regard ravageur, une chorale bigote, un bedeau intrusif et grandiloquent et toute une armada de vieilles filles culpabilisantes et particulièrement peu tolérantes. Ouf! Mes grands, là aussi pour l'occasion, en sont encore consternés. C'était plus qu'une caricature, agressif, comme si on allait d'un coup en t'enjoignant violemment à le faire, encenser Dieu, adorer le Christ et aimer son prochain comme soi-même! Ahurissant, dévastateur, aberrant. Je suis sortie de cette cérémonie dans une colère noire ne sachant trop qu'en faire et à qui en vouloir si ce n'est à moi-même, d'autant qu'étant la marraine je me devais de faire plutôt bonne figure. Il m'a fallu puiser bien loin dans mes réserves d'usage pour ne pas péter un câble et ne pas m'insurger. J'ai de bons restes, dommage! Là, in situ, j'aurais bien aimé ça: "fesser dans le tas"!

 

Commentaires

http://www.wat.tv/video/tempete-dans-benitier-oo7v_2gvjf_.html pour l'ambiance.
Bzzz...

Écrit par : le bourdon masqué | 31/05/2011

@Héléna:
Finalement il vaut mieux: Avoir affaire à Dieu qu'à ses saints, et surtout pas à ses Bigots!

Écrit par : bizak | 31/05/2011

ça sert à ça un blogue notamment ! Déverser le trop-plein. Mais tu as dû attendre que soit terminé la petite cérémonie à la maison après la messe....t'as pu prendre de l'alcool pour te calmer un peu au moins hihi! ??

Ceci dit je te comprends parfaitement et j'entends ta complainte.

Écrit par : rainette | 31/05/2011

Hum, c'est le pays du Bourgogne là-bas, où j'étais, alors je m'en suis donnée à coeur joie!
Je crois que ça a du siffler dans ses oreilles à ce padre de mes deux! Ils nous a bien gâchés la fête mais on s'est rattrapé après, je te dis pas!
:-)

Écrit par : helenablue | 31/05/2011

@ Bizak:

je sais pas si c'est mieux, en tout cas Dieu a un net avantage il te crie pas dessus et ne te tire pas les oreilles en te montrant d'un doigt accusateur si par malheur tu glisses un petit mot gentil à l'amie assise à côté de toi ou si tu décoches un sourire à ton cher petit fillot qui n'attendait que ça!

Écrit par : helenablue | 31/05/2011

@ le bourdon:

Lyes!

Écrit par : helenablue | 31/05/2011

Assistons-nous à un radicalisme des églises chrétiennes par opposition ou en ligne directe avec l'islamisme? Ce que tu décris là nous rappelle de très mauvais souvenirs, avant que notre société se laïcise et abandonne de grands pans de cette orthodoxie quand ce n'était pas l'abandon pur et simple de la pratique religieuse pour une bonne majorité d'entre nous. Foutant ainsi un tel désarroi et désorganisation de l'église catholique et protestante, ,du moins pendant une assez longue période. Est-ce que les fidèles restant, peut-être en moins grand nombre, se permettent-ils de revenir à des concepts quasi totalitaires du crois ou meurt, du moins "sors d'ici, c'est notre église, notre façon de faire". Si c'était le cas, et associer à des montés de la droite tel qu'orchestré par Le Pen et la Le Pen (qui ne me surprend guère) est de très mauvais augure pour la suite des choses et l'ouverture sur l'autre. M'suis jamais marié et surtout jamais été question de faire baptiser les p'tits suivants pour la forme , pourtant monsieur le curé venait souper régulièrement à la maison mais je trouvais qu'il avait bien mauvaise haleine, c'est ça, j'ai mis une "croix" sur ma foi à cause de la mauvaise haleine du curé!

Écrit par : MakesmewonderHum! | 01/06/2011

Que Dieu te préserve, toi, ta douce et toute votre descendance!
Comme Obélix, je suis tombée dedans petite, on m'a pas franchement demandé mon avis, même qu'on me voyait déjà... portant le voile et priant la Vierge ad vitam eternam... Pari raté!
Tu me connais quand même depuis que tu me pratiques et tu sais à quel point je suis capable d'une prise de distance considérable et sans doute aussi d'une capacité à encaisser jusqu'à l'intolérable pour le commun des mortels!
Je crains, oui, que les extrêmes se renforcent dans tous les domaines, la peur et le manque de repères incitent à ce genre de réactions, c'est presque un phénomène réflexe, sans de vraies réflexions.
Toute minorité campe sur des principes ou alors c'est qu'elle évolue et qu'elle peut s'ouvrir au plus grand nombre... Pour que je puis être atteinte comme je l'aie été, c'est que la charge était puissante, ayant vécu avec des parents nourris par la foi sans discernement et surtout sans libre-arbitre et qui ont depuis sombré dans le jusqu'au boutisme, franchement sans détour je réitère qu'il y a dans nos contrées un abus de pouvoir pas piqué des vers du nez!
Ben moi, ça m'effraie et ça n'est pas peu dire!
Probable que je projette, je ne suis pas à l'abri, en bon être humain. Mais quand même! Je reste sur mes gardes et sacrement septique!

Écrit par : helenablue | 01/06/2011

Suis à discuter avec ma blonde, et elle soulève un point, nous reconnaissons très exactement ce que tu as vécu transposé avec 45 ans de différence, c'était la même bigoterie hypocrite. Ce qu'elle soulève est; bien que le discours "officiel" de l'église. ici, se radicalise, cela ne se traduit pas nécessairement dans les rites quotidiens exercés par les curés, peut-être par peur d'effaroucher la bien mince clientèle, elle me fait remarquer que les derniers enterrements et/ou baptêmes et autres se sont déroulés de façon très correcte par les officiants, laissant beaucoup de place à la parole des fidèles eux-même, pas parfait mais, disons acceptable. Les ténors de l'église , eux, c'est très exactement ce que tu décris, avec beaucoup d'aplomb et presque désinvolture sur l'effet que cela aura sur la population, montée de la droite, ici? Indéniable.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 01/06/2011

c'est ce qu'on appelle raconter une tranche de vie,; j'aime bien ça rappelle des souvenirs

Écrit par : alex | 01/06/2011

@Héléna:
Combien d'entre nous, dont les convictions sont opposées aux croyances religieuses, supportent néanmoins que la religion domine tous nos actes de la vie, depuis le mariage, jusqu'à la mort! et quel supplice de devoir se soumettre à ces gestes rituels qui souvent constituent un frein ( il n'ya qu'à voir les performances dans le travail, pendant le mois de ramadhan )
Comment sen débarrasser, quand la religion nous a marqué dès l'enfance, je doute que soit aussi simple.
Alors quand les bigots s'en mèlent, car le prètre affirme plus qu'il ne prouve, et comme les enfants ne raisonnent pas encore, alors ils croient! Et c'est ce reflexe de se soumettre qui va l'accompagner dans sa future vie. Je n'en rajouterais pas sur la pedophilie dont sont accusés beaucoup de prètres (Ah! l'innocence des enfants!)
Je garde toujours en memoire cette citation, je dirais cette sentence d'Albert Camus: "C'est dur de vivre, dans la société, où le réflexe a remplacé la réflexion."

Écrit par : bizak | 01/06/2011

@ MmwH!:

Je ne sais pas chez vous, ni vraiment bien chez nous au sein de l'église ne pratiquant plus depuis longtemps; Mais ça m'a frappée. Le discours était autoritaire, patiarcal et pas du tout tolérant. Mais pas seulement le discours, la manière d'être aussi, je me sentais presque plus chrétienne que le prêtre lui-même, c'est dire!!
Bon, les valeurs d'humanité, de tolérance, d'ouverture, d'acceptation de l'autre ne sont pas l'apanage des religieux ou des gens qui croient en un Dieu, elles sont pour moi l'essence même de l'existence et de ma Foi, oui sans doute, celle que j'ai dans notre capacité à être meilleur!
Là, il faut bien avouer qu'il n'a pas éveillé mes bons instincts, et j'aime pas trop ça parce que je n'aime pas trop devoir me taire même si j'ai appris très tôt et que j'ai mis pas mal de temps à m'en défaire!
Ce qui m' frappée c'est que cela semblait tout naturel à l'assemblée qui n'a pas bronché! heureusement qu'en sortant de l'endroit j'ai pu en discuter avec mes fils, attérés et avec mes amis qui m'ont avoué dans une grimace que le curé d'avant était encore pire!

La peur accentue les mécanismes de défense, la diabolisation de l'autre pousse aux extrêmes, et c'est ce qui m'effraie parce que ça marche et que c'est l'inverse d'une avancée! les gens cherchent des repères, cherchent à quoi se raccrocher et la discipline leur parait rassurante, l'ordre, l'état de droit, la justice divine alors que ce qui me rassure, moi, c'est la compréhension, la capacité à être ensemble différents, l'écoute, l'interactivité et la réflexion!
C'est douloureux pour moi de voir quelqu'un énoncer un principe, tel qu'il le voit et que je n'estime pas juste ni à propos et ne pouvoir réagir, et plus encore de voir près de 200 personnes adhérer sans le moindre libre-arbitre comme si c'était Dieu lui-même qui leur commandait de se taire!
Je me suis sentie démunie et un peu lâche aussi, en fait!

Écrit par : helenablue | 01/06/2011

@ alex:

La suivante va être meilleure, et je souhaite qu'elle t'en rappelle aussi!

Écrit par : helenablue | 01/06/2011

@ bizak:

Tu me demandes comment on se débarasse de la religion quand elle nous a marqué à ce point dès l'enfance? Tu me dis que ça n'est pas simple, ça ne l'est pas, je ne suis même pas sûre finalement que ça soit possible!
L'éducation religieuse que j'ai reçu est imprimée en moi, c'est indéniable, c'est une des raisons pour laquelle je n'ai pas persévérer avec mes enfants leur laissant le choix, plus ou moins, car ils ont quand même baignés dans un milieu catholique et pratiquant du côté de leurs grands-parents et les rituels ne leurs sont pas étrangers.
N'empêche que hier soir, au milieu d'une soirée plutôt agitée et sympathique, on a reparlé de cette messe et puis de la religion. Mon petit dernier se considère athée et est fier de l'affirmer tout en défendant le droit à tout à chacun de puiser son nécessaire dans la religion de son choix, il disait avoir des amis de toutes confessions, et que finalement le plus tolérant de tous c'était lui qui n'en avait pas. Dans la foulée il m'a remerciée, ce qui m'a profondément touchée de leur avoir transmis ces valeurs de tolérance et d'ouverture alors que rien à priori m'y prédestinaient. Je suis intervenue en lui faisant remarquer que la souffrance et l'injustice, pour peu qu'on en sorte permettent une sorte d'humilité et probablement également une quête. L'amour et plus puissant pour moi que n'importe quel Dieu, encore faut-il savoir de quoi on parle. D'où l'intérêt d'avoir un recul et une réflexion sur ce qui nous anime, ce en quoi je rejoins Albert Camus!

Quant à la pédophilie, elle n'est pas réservé aux prêtres, il n'y a pas de rapport de cause à effet, j'entends tout prêtre n'est pas pédophile, pas plus que tout pédophile n'a la vocation d'être prêtre. La pédophilie est un sujet délicat et complexe. Pas facile d'en parler en deux phrases.
Toute situation qui aliène un enfant et qui le met en situation de croire au lieu de produire sa propre pensée est un abus de pouvoir. L'apprentissage n'est pas une suite d'injonctions, souvent contradictoires, du genre " fait ce que je te dis pas ce que je fais"! Pour moi, l'éducation c'est de montrer, de témoigner et de prouver à l'enfant grandissant qu'il peut se faire confiance parce qu'il peut avoir confiance, parce que l'adulte en face de lui est congruent. On est là pour l'aider à constuire sa pensée et sa capacité à réfléchir, à prendre des initiatives et à conduire sa vie.
Evidemment, tout petit, il a juste besoin des gestes de première nécessité et un entourage aimant, et pourtant je suis sincèrement persuadée que même à ce stade il perçoit et qu'il pense et que si on se positionne dans cette idée on ne lui parle pas de la même manière et on le considère comme un individu à part entière et à respecter. J'ai tenté bon an, mal an, de faire ainsi avec mes enfants et quand je vois les adultes qu'ils deviennent et bien j'avoue en être fière et renforcée dans ce ressenti que j'ai toujours eu...

Écrit par : helenablue | 01/06/2011

@Héléna
En parlant de pédophilie, je voulais dire que même les prètres peuvent être des pédophiles, ce qui est quand même différent de dire: les prètres sont des pédophiles.
"Entre nous", est ce vraiment entre nous? Un sujet aussi fort: la moralité et la bienséance avec l'inacceptable dans la société, dont Saint Augustin a, même, laissé une citation:
A force de tout voir on en vient à tout supporter, à force de tout supporter, on en vient à tout accepter. »
(Augustin)

J’ai connu ce qu’il y a de pire, qui est le jugement des hommes. » Albert Camus

Écrit par : bizak | 01/06/2011

@ bizak:

Oui, tu as raison, c'est différent, excuse-moi!

Hum, "entre nous" est plus une manière de parler qu'en réalité une confidence, je ne crains pas de parler du sujet et en prenant de toute façon l'initiative d'écrire ici, on sort forcément du cadre de l'intimité!
Je ne pense pas comme Saint Augustin et ne tient pas l'abnégation pour principe, au contraire! Pourtant je dois admettre qu'il y a du vrai dans ce qu'il dit en ce qui concerne l'éducation que j'ai reçu qui se base sur ce genre de principe.
On ne peut pas tout accepter sous principe que tout peut-être supportable car tout ne l'est pas et je crois que c'est même à l'inverse parce qu'on a réussi à supporter voire à dépasser l'insupportable qu'il faut l'empêcher de se reproduire en le dénonçant!
Reste à savoir quel est le meilleur moyen de le faire?

Écrit par : helenablue | 01/06/2011

@Héléna
Si c'est une question posée à moi, je te dirais, Héléna, comme l'a dit, Grace Hopper, une femme amirale américaine: "Oser et faire. Il est plus facile de demander le pardon après, que la permission avant.
Ou bien comme l'a dit Tite Live: Il faut oser ou se résigner à tout.

Écrit par : bizak | 01/06/2011

Oser! Oui!

C'est sans doute ce que m'a le plus appris ce blog et les rencontres que j'ai pu y faire. oser libérer sa parole, oser confronter sa pensée et ses ressentis, oser partager, oser oser...
Je n'ai jamais voulu me résigner et pourtant je dois bien reconnaître que je l'ai en partie fait par la force des choses, la peur sans doute, la honte, le manque de confiance. Maintenant, je me sens plus forte et plus déterminée même si parfois j'ai encore des réticences à aborder par écrit certains sujets:
Est-ce que l'on peut tout dire? Est-ce que l'on peut tout écrire?

Écrit par : helenablue | 01/06/2011

" La religion est l'opium du peuple" - à mort les dealers !

Écrit par : anne des ocreries | 01/06/2011

@Anne des ocreries
Y'a t-il des dealers en soutane?

Écrit par : bizak | 01/06/2011

@Bizak "Y'a t-il des dealers en soutane?"

Bien sûr, depuis l'temps qu'ils nous promettent des paradis artificiels!

Écrit par : MakesmewonderHum! | 01/06/2011

La phrase de Saint Augustin cité par Bizak me plait beaucoup:
"A force de tout voir on en vient à tout supporter, à force de tout supporter, on en vient à tout accepter." L'indignation pour telle ou telle chose est un sentiment qui perturbe l' ensemble d'une famille, il me semble. Moi je suis en désaccord total avec la mienne par exemple de façon politique, ce qui me rend folle de rage. Et ça va de pair avec la façon dont ils évoquent la religion et l' église, un grand écart avec ce que moi je nomme la Foi.

Pour ce qui est de oser, et bien.. j'ose dès demain.
Entretien filmé avec Hélénablue, ce n'est pas le premier, et vous n' en verrez pas la couleur tout de suite, c'est certain. Mais je prends enfin la parole et le "je" de l' histoire sera le mien. Et ça, c'est oser. Et c'est aussi en partie grâce à ce qui se trame ici. Pas seulement ici, mais en grande partie.
De se le dire c'est déjà oser le reconnaitre, et de le reconnaitre découle l'acceptation de le dire.

Écrit par : laure K. | 01/06/2011

:-)

A demain!

Écrit par : helenablue | 01/06/2011

Je crois que c'est probablement ce qui est le plus difficile au monde de remettre en cause père et mère, on s'insurge, on rejette, on envoie par la fenêtre la baignoire, l'eau du bain et le bébé avec et on ne mesure que très tard après avoir bien sûr passé toutes les étapes qu'ils ont fait comme ils ont pu et que c'est à nous maintenant de faire autrement et de nous en donner les moyens!
Il n'y a pas de parents modèles, pas plus les nôtres que ceux que nous sommes ou seront; c'est l'apprentissage et la liberté qu'on peut prendre par rapport à l'héritage qui contribue à ce que les choses changent et qui peut libérer nos enfants des chaînes générationnelles.
Séparer le bon grain de l'ivraie!
Apprendre à comprendre et à décrypter, sans pour autant perdre son identité, mais réfléchir et suspendre parfois sa colère et son envie de tout envoyer bouler.
Et oser se dire, oui, ne plus être l'enfant qui attend l'amour, ne plus accepter d'être considéré comme mineur alors qu'on est majeur à soi-même et qu'on se doit désormais son existence, accepter d'être contre ou pour parfois en tout cas être ce qu'il nous semble important, judicieux et juste d'être, se mettre en adéquation avec soi et en harmonie avec le monde, cesser d'être un enfant, devenir un adulte, un être humain à part entière qui donne, reçois, partage, revendique, pense, ressent, l'exprime et le boit aussi parfois, jusqu'à la lie!

Écrit par : helenablue | 01/06/2011

Depuis hier, cela me taraudait le coeur, je me disais: devrais-je le poster ce commentaire? Mais dans quel thème, celui du" petit bonheur!" non, cela ferait rabat-joie, je me suis décidé aujourd'hui, sur "entre nous", alors cela ferait d'une pièrre deux coups (mère: pour petit bonheur et fanatique: pour entre nous)
Elle aurait pu être mère, aujourd'hui et avoir de beaux enfants, mais la vie en a décidé autrement. Depuis ce jour de l'année 1994, je ne l'ai pas oublié, je ne pourrais l'oublier:
Elle s’appelait Katia Bengana, à peine 17 ans, brillante lycéenne à Meftah, une petite ville dans la Mitidja, prés d'Alger, qui était alors surnommée par les hordes islamistes « les territoires libérés » en raison de la quasi absence de l’Etat dans cette région où le GIA régnait en maître absolu. C’est dans ce contexte de terreur où pratiquement toute la gente masculine courbait l’échine pour sauver sa peau, que la jeune Katia reçoit plusieurs avertissements sous forme de menaces afin de la contraindre à se voiler. Elle refusait d’obtempérer affichant une détermination insupportable pour les barbus et qui avait impressionné ses professeurs, ses camarades et une population subissant au quotidien le cauchemar de l’obscurantisme religieux. Elle voulait être libre, elle voulait être digne, elle voulait être femme. Elle fut froidement et lâchement assassinée par une meute de barbus sur le chemin de son lycée le 28 février 1994. Depuis, Katia, accédant à l’immortalité, est devenue un symbole de résistance et d’épanouissement pour toutes les femmes et tous les hommes épris de démocratie et de Liberté.
Elle aurait pu être mère aujourd'hui!

Écrit par : bizak | 02/06/2011

Oui, c'est en effet le bon endroit, Bizak, tu as bien fait, ça ne peut que soulever indignation et colère une histoire pareille! De telles injustices sont intolérables!
Ce qui me frappe, c'est qu'une poignée d'individus arrivent à semer la peur et à inhiber une population entière! C'est effrayant!

Écrit par : helenablue | 02/06/2011

@Bizak
En effet, elle restera le symbole de la lutte contre la barbarie intégriste irrationnelle et arbitraire qui n'a aucun argument susceptible de justifier ses agissements injustes. C'est grâce à cette martyre et d'autres encore qu'il y a maintenant des milliers de femmes berbères et arabes qui ne courbent pas l'échine et crient haut et fort leur droit à une vie libre et choisie!
Katia, tu n'es pas morte, tu seras toujours l'oriflamme des libertés!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 02/06/2011

Cette histoire me fait penser en écho à la madone de Téhéran, cette jeune femme de 26 ans abattue en Juin 2009 par un milicien du régime de l'ayatollah Khamenei et qui est devenue le symbole de toute la résistance d'un peuple face à l'oppression et à la barbarie d'un régime, encore aujourd'hui. Sa tombe est devenue un lieu de pèlerinage pour tous ceux qui espèrent encore un changement!
Et que dire de ce peuple qui se bat et se débat en Syrie où on tue même les enfants! Faut-il donc que tant de sang coule pour que les libertés émergent?
Au moins, oui, comme tu le dis Mokhtar, il est a espérer que ces morts ne sont pas inutiles et font perdurer au delà le message d'une vie libre et choisie!

Écrit par : helenablue | 02/06/2011

Dear Blue
Tout(e) mort(e) est à déplorer mais les régimes totalitaires ont des conduites complètement intransitives se pensant/ voulant éternelles et s'auto-suggérant cette ineptie ubuesque, ils ne tolèrent plus aucune critique aussi infime soit-elle.
Dans leur énergie létale-cannibale, il n'ont aucun respect pour la vie humaine car il sont essentiellement thanatiques, même en temps de "pacification "(plutôt que de paix) fondée sur la terreur d'état. C'est en ce sens qu'ils craignent, plus que tout, cette élévation du martyr qui accepte délibérément de se sacrifier en luttant car il a "choisi" cette démarche; c'est ce qui ébranle l'édifice fasciste qui s'est habitué à aller la donner la mort. C'est de cette façon que le joug de Ben Ali a explosé très rapidement; bien sûr, il y a eu cinq décennies de lutte multiforme, mais au niveau de la symbolique faite action et dynamique ça a été le déclic qui a montré la voie iconoclaste prouvant l'inconsistance structurelle de la conduite dictatoriale; C'est le martyr qui la démystifie par sa libération de la peur de la mort. L'arme fatale du dictateur lui est alors prise; il n'a plus rien que le commencement terrorisé de sa fin, de sa décomposition, de sa fuite!
Le martyr en tant qu'icône tel qu'érigé dans les représentations hagiographiques populaires surtout, a déplacé la peur de la mort; il lui a fait changer de camp!
Néanmoins, toute mort est à déplorer!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 02/06/2011

Le pire affront que l'on peut faire à une dictature c'est d'opposer le sacrifice de son martyr à la peur qu'ils croient infliger par la violence faite aux siens. "Comment peut-on contrôler quelqu'un qui est prêt à se donner la mort pour éviter d'obéir et plier l'échine".

Là, où nous manquons totalement de réflexes, encore, c'est bien de les laisser s'installer. C'est une leçon pour l'occident également, avec la montée de la droite que nous observons, les inepties qu'elle vocifère, il faudra, je crois, reprendre sérieusement du galon et résister, même leurs botter les couilles, un peu! Je suis de ceux qui croientt qu'il faille toujours opposer le bon degré de violence (opposition musclée)à la violence qui nous est faite (demande de réddition musclée), cela rétablit l'équilibre des forces en présence.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 02/06/2011

Il faut dire que dans les années 90, l'occident dont la France avec le mitterandisme, était en odeur de "sainteté"avec ces coyottes. Voilà ce qu'à écrit la presse à l'époque:
L’Occident, faisant le jeu de l’Internationale Islamiste, permettait aux « réseaux de soutien au maquis algérien » de se former sur son sol, pendant que le régime militaire d’Alger était en quête d’un compromis avec le GIA, laissant les démocrates, la presse indépendante, les femmes, les travailleurs… seuls face à la bête immonde avec pour seule arme leur courage et leur ferme détermination, scandée à maintes reprises dans les rues d’Alger, de Tizi-Ouzou et d’autres villes d’Algérie, qu’était ce slogan : « Ni Téhéran, ni Khartoum, Ni Kaboul, l’Algérie sera libre et démocratique ».
Il est vrai à l'époque, les algeriens étaient seuls, et que les démocrates des pays sous développés n'étaient pas encore murs pour la démocratie. Aujourd'hui Dieu merci, c'est different, peut être qu'un certain Obama....

Écrit par : bizak | 02/06/2011

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